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サマリー
あらすじ・解説
Si l’épidémie de coronavirus progresse toujours à l’échelle mondiale, ce n’est pas l’impression qui domine en France métropolitaine. Les mesures de déconfinement se poursuivent et les autorités annoncent au rythme de communiqués de presse journaliers que l’épidémie est sous contrôle. Néanmoins, si le virus est moins visible, il est toujours bien présent.
C’est ce qu’on appelle une circulation à bas bruit : chaque jour apporte son lot de nouvelles infections, de nouvelles hospitalisations et de décès supplémentaires ; sans que cela soit comparable au niveau des semaines précédentes. Le virus est toujours présent en France, et ce sont désormais les foyers infectieux qui sont surveillés comme le lait sur le feu. C’est en effet à partir de tels foyers restés sous le radar, comme le rassemblement évangéliste de Mulhouse, que la première vague épidémique avait débuté. « Le côté rassurant que l’on pouvait avoir avec l’apparition de l’été n’est pas tout à fait la réalité », constate Bruno Lina, virologue au CHU de Lyon et membre du conseil scientifique. « Il y a toujours l’apparition de foyers, en particulier dans les zones à forte densité de population, comme les villes ou les lieux de travail qui rassemblent beaucoup de monde. Ces situations peuvent favoriser une nouvelle circulation active du virus, comme on le voit en Italie, en Allemagne ou au Portugal. » Les autorités allemandes ont ainsi décrété un nouveau confinement localisé mardi 23 juin à la suite de la découverte d’un foyer impliquant 1 500 employés d’un abattoir. « Soyons encore vigilants et surveillons les évolutions de ces foyers pour voir comment on parvient à les maîtriser », poursuit Bruno Lina.
La Direction générale de la santé recense 272 de ces foyers en France métropolitaine depuis le 9 mai, tous sous contrôle ou en court d’investigation. À chaque fois, c’est toute la machine qui se met en branle avec dépistage massif, identification des cas contacts et isolement. La France, comme d’autre pays, a ainsi adopté une stratégie de contrôle de l’épidémie. D’autres, comme la Chine, tentent de supprimer totalement la circulation du virus avec un objectif de zéro cas, quitte à reconfiner au besoin. Inenvisageable en France selon Bruno Lina : « C’est intenable économiquement et humainement. Il faut qu’on trouve des alternatives à ce confinement. Nous devons aller vers un système de prévention qui nous permette de contrôler ce virus sans qu’il y ait de conséquences sanitaires ou sociales majeures ». L’idée est alors de mettre à profit les enseignements de la première vague épidémique. « On a appris qui étaient les personnes les plus fragiles, et quels étaient les modes de transmission. Il deviendra donc important de prendre toutes les actions nécessaires pour éviter que les personnes âgées, les personnes à risque, soient infectées. En faisant cela, on sera capable de passer une vague épidémique de ce virus comme on le fait avec d’autres virus respiratoires comme la grippe. On devrait être capable de vivre avec le coronavirus également. »
Le Conseil scientifique dont fait partie Bruno Lina estime justement dans son dernier avis que cette seconde vague est envisageable dans les mois qui viennent. Il convient donc de s’y préparer, sans oublier un élément crucial, tout contraignant qu’il soit : le respect des gestes barrières et port du masque, particulièrement dans les lieux confinés et fréquentés ; l’émergence de la plupart des nouveaux foyers infectieux a lieu dans de tels endroits.