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サマリー
あらすじ・解説
Direction le grand Sud pour ce nouvel épisode sur les ports du monde. Latitude -46°, tempêtes australes et conditions extrêmes : Bluff, en Nouvelle-Zélande, fait face à l'Antarctique et sa météo capricieuse. Isolé du reste du monde, le port fût pourtant l'un des premiers points de chute des colons européens au début du XIXᵉ siècle. De notre correspondant en Nouvelle-Zélande,À la fin de la state highway 1, route qui relie la Nouvelle-Zélande du nord au sud, l'itinéraire s'achève au Stirling Point, dernier point de repère avant que la civilisation ne s'efface, faisant place à l'océan austral qui, au loin, révèle les premières côtes du pôle sud. L'expression de « bout du monde » qui peut parfois être galvaudée, prend ici tout son sens. Sous un ciel constamment voilé, Bluff et ses maisons rongées par le vent et les intempéries, donne presque l'impression d'être abandonnée.Des eaux meurtrièresDans cette ville hors du temps, il reste pourtant près de 2 000 résidents. La plupart sont des marins qui doivent faire face aux conditions imprévisibles de l'océan. Dans cette tempête, une voix les rassure. Celle de Meri Leask. Depuis près de 40 ans, elle conseille et veille quotidiennement sur les bateaux qui naviguent au large des côtes sud de Nouvelle-Zélande. « Je vis sur le port. Donc quand les pêcheurs sortent, ils passent directement devant ma porte. J'ai une radio haute fréquence, une radio VHF et je ne sors jamais de la maison sans avoir une radio portable dans mon sac à main », raconte-t-elle.Une surveillance 24h sur 24h indispensable, car les eaux du Southland où se trouve Bluff, sont les plus meurtrières. Le nombre de disparus en mer est ici deux fois plus élevé que dans le reste du pays. « Deux fois par jour, je fais des rapports sur les conditions météo, les prévisions. Je vérifie tous les bateaux qui sortent du port, même ceux qui vont vers l'Antarctique ou les îles Chatham. C'est très important pour les familles qui restent à terre. Car partout ici, quand le vent se met à souffler et les conditions en mer changent, ils peuvent avoir de sérieux ennuis et on a eu des situations vraiment graves. Si j'entends que les conditions changent, je dis aux pêcheurs de rentrer directement ou, si c'est très mauvais, de trouver une côte le plus proche possible », explique-t-elle.Un rôle dans les guerres NapoléoniennesSi le port de Bluff est désormais animé par les bateaux de pêcheurs et différents cargos, il fût pourtant un point stratégique durant les guerres de coalitions il y a plus de deux siècles. Michael Stevens est un historien né à Bluff. Il raconte comment le port a vu le tout premier bateau européen arrivé, suite au traité de Tilsit, accord entre Napoléon et la Russie pour bloquer l'Empire britannique :« Pendant la première décennie du XIXe siècle, Napoléon avait bloqué toutes les ressources russes de chanvre en direction des Britanniques. Jusqu'à cette époque, les Britanniques s'appuyaient entièrement sur les Russes afin d'obtenir cette ressource stratégique pour fabriquer les amarres et voiles des bateaux. Donc ce grand bateau colonial britannique venu d'Australie qui se retrouve à la même époque dans le port de Bluff, était venu pour enquêter sur les qualités des plantations de lin néo-zélandais. En particulier pour évaluer sa qualité et pour savoir s'il pouvait remplacer le chanvre européen. Je pense que cela montre que malgré son isolement, Bluff a toujours été connecté au reste du monde. »Quelques années plus tard, les bateaux britanniques viendront cette fois avec les premiers colons européens. Des commerçants, des chasseurs de baleine ou encore des pêcheurs s'associent au peuple indigène de Nouvelle-Zélande, les Maoris, dans cette région très riche en ressource naturelle.« C'est le port le plus proche d'une grande zone convergente, l'un des seuls endroits au monde où les eaux froides de l'Antarctique et les eaux chaudes du Pacifique se mélangent et offrent une mer très productive. Il y a certes beaucoup de vent et de pluie, ce qui n'est pas hospitalier pour les hommes. Mais il y a un très grand nombre de baleines, de phoques, de poissons. Ces ressources maritimes existent ici en grand nombre. Donc cette riche écologie attirent les hommes, en premier les Polynésiens et ensuite la première vague d'Européens qui sont pour la plupart baleiniers. Bluff fait partie de ces endroits du monde où la nature guide, dans un sens, la culture des hommes. »► À lire aussi : Le niveau de la mer en Nouvelle-Zélande augmente plus vite que prévu, alerte une étudeDe cette culture, est née l'un des trésors de Nouvelle-Zélande : les huîtres du Détroit de Foveaux. Située entre Bluff et Stewart Island, cette ostréiculture, vieille de 150 ans, est l'un des derniers parcs à huîtres naturels au monde. Entre mars et août, Graeme Wright et ses équipes récoltent ...