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サマリー
あらすじ・解説
Pour notre point hebdomadaire sur les avancées de la recherche sur le Covid-19, nous nous intéressons à une population qui fait débat : celle des adolescents et des jeunes adultes. En Catalogne, au Canada ou en France, la part des 15-35 ans parmi les contaminés semble augmenter. Est-ce dû à un relâchement de leur part ? Ou est-ce que le virus s'adapte à cette population ? Éclairages de Nicolas Rocca du service France Sciences de RFI.
Pourquoi les jeunes préoccupent-ils les autorités sanitaires ?
C'est parce qu'ils semblent plus nombreux à contracter le virus que lors de l'arrivée de l'épidémie. En France, Olivier Véran, le ministre de la Santé, a appelé la jeunesse à être vigilante face à ce qu'il a appelé un « relâchement ». Il a affirmé que les campagnes de dépistages laissaient remonter une tendance à la hausse chez cette population. Mais c'est un constat qui est aussi fait dans d'autres pays : au Canada, les 20-39 ans sont désormais la tranche d'âge la plus touchée. Depuis le 8 juin ils représentent presque 40% des nouveaux cas.
Comment expliquer cette hausse du nombre de cas chez les jeunes ?
Une hypothèse serait que le virus ait muté et se soit adapté aux plus jeunes. « Je n’y crois pas une minute, nous assure cependant le professeur Eric Caumes, chef du service des maladies infectieuses de l'hôpital de la pitié salpêtrière à Paris. Le virus mute c’est vrai, mais dès le début il y a eu des jeunes qui étaient infectés. Dans le pic épidémique de mars-avril, ils n’étaient pas hospitalisés. Mais là on a affaire au fait que les personnes âgés se protègent, font attention, sortent peu et sont vigilantes par rapport au port du masque. Les jeunes, eux, se contaminent de manière bien plus importante. »
C'est leur vie sociale plus active, et une forme de relâchement, qui entraineraient la propagation du virus. Les 15-35 ans présentent souvent peu ou aucun symptôme et cela favorise les contaminations. Les milieux festifs sont très critiqués par les autorités sanitaires, mais pour autant, ces foyers restent très minoritaires... Par exemple en France, les foyers épidémiques identifiés issus de rassemblement privés ne représentent que 5% des cas, les transmissions lors de réunions de famille ou au travail restent nettement majoritaire.
Comment peut-on limiter les contaminations chez les jeunes ?
Les communications et décisions des autorités en Catalogne ou en France, visent notamment à limiter les rassemblements à l’extérieur. Ainsi, en Bretagne certaines plages ou parcs ont été fermés pour éviter les soirées de jeunes. Mais ces mesures sont jugées inutiles par le professeur Eric Caumes.
« Les Chinois ont fait une étude sur leurs clusters. Et sur les 300 et quelque étudiés, un seul était dû à un événement extérieur. Je ne crois pas que ça soit en interdisait l’accès aux plages qu’on va y arriver. Au contraire on risque d’aggraver le phénomène. Les jeunes au lieu de se réunir sur les plages ou en terrasse vont se retrouver en appartement. Et là les risques de contamination vont être majeurs. Si l’on veut faire quelque chose d’efficace, il faut interdire les rassemblements de plus de cinq personnes comme le font les Belges. »
Si cette tranche d’âge est moins vigilante c’est parce que le virus est moins mortel pour les adolescents et jeunes adultes que chez leurs aînés. Pour autant pour eux comme pour les autres la prudence reste de mise
Tout d'abord, une importante contamination chez les jeunes peut avoir un impact sur la mortalité, car cela augmente la chance d'une contamination de personnes à risque par exemple lors de rassemblements familiaux. Et ensuite être jeune et bien portant n'empêche pas que la récupération après une infection au Covid-19 soit compliquée. Selon une étude du Centers for Disease Control and Prevention (CDC), agence de santé américaine, chez 26% des jeunes adultes au moins un symptôme du Covid persiste trois semaines après l'infection. Les risques de rechute ou de maladie prolongée existent également pour cette tranche d'âge.