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サマリー
あらすじ・解説
1987, Wall Street connaît de gros crashs, Andy Warhol meurt d’une crise cardiaque, et Reagan et Gorbatchev signent un accord de désarmement nucléaire, c’est la fin de la crise des missiles.
C’est le point final d’un épisode majeur de la Guerre froide, la crise des Euromissiles. Le soulagement est grand dans la population, surtout en Europe. Car tout au long de la décennie, la menace d’un conflit nucléaire entre USA et URSS est réelle, et pèse sur le continent. Cette course à l’armement sera surnommée « guerre des étoiles ».
En 1985, l’arrivée au pouvoir de Mikhaïl Gorbatchev est signe d’un nouvel espoir de détente. L’homme a bien compris que l’économie de son pays ne survivra pas à cette guerre des étoiles. Il veut dialoguer avec l’Occident. Mais plus profondément, il entend reformer les fondements du communisme. Terminé la bureaucratie austère dirigée par des vieillards omnipotents. Il veut donner un visage humain, et enterrer définitivement le régime dictatorial. Deux mots peuvent résumer sa politique, «glasnost» et «perestroïka», transparence et reconstruction. Les Occidentaux sont séduits. L’heure est enfin à la seconde détente.
La crise des euromissiles aura déclenché plusieurs manifestations pacifistes, et c’est d’ailleurs dans les années 80 que l’on commence à dénoncer les méfaits du nucléaire, ainsi que les activités humaines sur l’écosystème. Plusieurs catastrophes ont jalonné la décennie, dont la plus tristement célèbre restera celle de la centrale de Tchernobyl. On estime le nombre total de décès en raison des irradiations de Tchernobyl à environ 4 000 à terme. On dénombrerait aussi 5 000 cancers de la thyroïde chez les enfants. Cette catastrophe est une prise de conscience mondiale. Le nucléaire, même civil, est une menace sans précédent sur la planète et sur la survie de l’espèce humaine. La pollution créée par l’explosion rend la région inhabitable pour plusieurs milliers d’années.
Mais, Tchernobyl n’est pas la seule catastrophe écologique d’ampleur qui émaille les années 80. Au large de l’Alaska, le naufrage du pétrolier Exxson Valdez, en 1989, provoque une marée noire dévastatrice pour la biodiversité. Avant cela, c’est en Inde, à Bhopal, que ce qui est alors la plus grande catastrophe industrielle de tous les temps a lieu, le 3 décembre 1984. Une fuite de gaz dans une usine d’insecticides provoque un nuage toxique qui s’abat sur la ville, et cause près de 4 000 morts en quelques secondes.
En 1987, la Commission mondiale sur l’environnement et le développement de l’ONU publie un rapport intitulé « Our common Future ». Notre avenir commun. C’est le rapport Brundtland du nom de la Norvégienne Gro Harlem Brundtland qui présidait la commission. C’est la première fois qu’on parle de développement durable.
Les années 80 voient aussi l’invention du terme « biodiversité » et les premières prises de conscience du réchauffement climatique, notamment lorsque le parc national de Yellow Stone est ravagé par le feu à cause d’une vague de chaleur. De nouveaux partis verts, écologiques, voient le jour un peu partout dans les pays démocratiques. Si la décennie est indéniablement celle du néolibéralisme ultra-capitaliste de Reagan et Thatcher, on voit tout de même le début de la naissance d’une écologie politique et économique.
Avec : Nicole Bacharan, politologue spécialiste des États-Unis - Phillipe Chassaigne, historien spécialiste de la Grande-Bretagne - Olivier De Schutter, professeur à l’UCLouvain et à Science-Po Paris, rapporteur spécial des Nations Unies sur l’extrême pauvreté et les droits humains - Pierre Marlet, journaliste responsable de l’info sur La Première (RTBF) - Laurent Rieppi, journaliste et historien du rock - Thomas Snégaroff, journaliste et historien spécialiste des États-Unis.