• Bénin: l'indémodable bomba

  • 2022/08/13
  • 再生時間: 4 分
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Bénin: l'indémodable bomba

  • サマリー

  • Nouvel épisode de notre série consacrée aux vêtements du monde. Cette fois, direction le Bénin pour découvrir le bomba. Cousu dans une même pièce de tissu, composé d’un haut et d’un bas, il est porté aussi bien par les femmes que les hommes, les vieux, les jeunes, les enfants, au quotidien ou pour des cérémonies, quel que soit le rang social. C’est une tenue traditionnelle mais elle évolue selon les modes.

    Au marché Houenoussou à Cotonou, la plupart des commerçantes portent le bomba : il y a la blouse ample et la jupe, un rectangle en pagne attaché à la taille. C’est le modèle traditionnel. Nadège vend des accessoires de coiffure et s’apprête à partir en taxi-moto.

    « Je suis une maman et ça me plaît de porter le bomba pendant toute la semaine, parce que si je le porte je suis relax et je bouge partout. Je suis à l'aise dedans. Et si tu grossis dedans, personne ne le saura.

    - Vous en avez combien chez vous ? - C'est incomptable, parce que j'adore les bombas. »

    Cette version large existe pour homme avec un pantalon, mais les jeunes préfèrent le bomba serré, inspiré du jean ajusté. C’est le cas de Judicaël Cakpo, 25 ans, administrateur d’un centre culturel à Porto Novo : « Le haut, c'est une tunique à manches courtes qui est près du corps. Et en bas, je porte un pantalon qui est serré aux mollets et qui dispose d'une fermeture pour pouvoir porter le pantalon et l'enlever après. C'est cousu sur mesure. On modernise même le bomba pour être à la fois dans cette tendance occidentale sans nous détacher de nos valeurs ».

    Vêtement du quotidien, le bomba est aussi tenue de cérémonie avec parfois couleur ou coupe imposée. Il est de rigueur pour les enterrements. Et depuis quelques années, dans les administrations, les grandes entreprises, il est accepté le vendredi. Ifédé est directeur des ressources humaines : « Du lundi au jeudi, je m'habille en costume et cravate pour les différentes réunions dans ma fonction habituelle. Mais le vendredi, je suis tout le temps en bomba. Le vendredi, on permet à tout le monde de se préparer à l'ambiance du weekend ».

    Un vêtement originaire du Nigeria

    Chaque tailleur doit savoir coudre le bomba, c’est la base. Dans son atelier, Michel Akloe, 25 ans de métier, répond à la commande d’un jeune client : « Dans ce tissu que le jeune homme m'a apporté, je vais faire deux bombas. Ça va me prendre 4 heures de temps, c'est très rapide. Tu achètes ton pagne, tu l'amènes et tu peux faire un vêtement complet. Un bomba simple, pas de broderies ou de motifs. C'est parce que ça ne coûte pas cher que les Béninois préfèrent porter ça chaque jour ».

    Chez Abass Bello, ça coûte un peu plus cher. Ce styliste est spécialiste des bombas traditionnels en tissus précieux comme le pagne tissé local, le velours ou le damas. Il en connaît bien l’origine : « Cette tenue vient des Yoruba d’Ilé Ifé au Nigéria. Ils l’ont amené avec eux quand ils sont venus s’installer à Porto-Novo au Bénin. Chez les Yoruba, on dit "boba" mais à Porto-Novo le nom a changé en "bomba" ».

    Si pour certains, le bomba se dénature en suivant la mode, pour Abass Bello, il montre sa vitalité : « Peu importe la forme qu’il a, que ce soit ample ou serré, que ce soit avec des manches longues ou courtes, avec une fermeture éclair, ça reste le bomba, c’est quelque chose qui vient de notre culture ».

    Le bomba est un patrimoine vestimentaire et il a même sa chanson. C’est un morceau d’Angélique Kidjo. La star béninoise voulait parler de ce vêtement emblêmatique : « "Bomba ele souhai tô", ça veut dire que ce bomba, c'est moi-même qui l'ai fait. C'est la fierté qu'on prend à faire son bomba, ça vous définit. J'ai écrit cette chanson parce que j'ai vu mes grands-mères, mes tantes, ma mère, toutes les femmes de ma vie mettre le bomba. C'est un vêtement que je porterai tout le temps ».

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あらすじ・解説

Nouvel épisode de notre série consacrée aux vêtements du monde. Cette fois, direction le Bénin pour découvrir le bomba. Cousu dans une même pièce de tissu, composé d’un haut et d’un bas, il est porté aussi bien par les femmes que les hommes, les vieux, les jeunes, les enfants, au quotidien ou pour des cérémonies, quel que soit le rang social. C’est une tenue traditionnelle mais elle évolue selon les modes.

Au marché Houenoussou à Cotonou, la plupart des commerçantes portent le bomba : il y a la blouse ample et la jupe, un rectangle en pagne attaché à la taille. C’est le modèle traditionnel. Nadège vend des accessoires de coiffure et s’apprête à partir en taxi-moto.

« Je suis une maman et ça me plaît de porter le bomba pendant toute la semaine, parce que si je le porte je suis relax et je bouge partout. Je suis à l'aise dedans. Et si tu grossis dedans, personne ne le saura.

- Vous en avez combien chez vous ? - C'est incomptable, parce que j'adore les bombas. »

Cette version large existe pour homme avec un pantalon, mais les jeunes préfèrent le bomba serré, inspiré du jean ajusté. C’est le cas de Judicaël Cakpo, 25 ans, administrateur d’un centre culturel à Porto Novo : « Le haut, c'est une tunique à manches courtes qui est près du corps. Et en bas, je porte un pantalon qui est serré aux mollets et qui dispose d'une fermeture pour pouvoir porter le pantalon et l'enlever après. C'est cousu sur mesure. On modernise même le bomba pour être à la fois dans cette tendance occidentale sans nous détacher de nos valeurs ».

Vêtement du quotidien, le bomba est aussi tenue de cérémonie avec parfois couleur ou coupe imposée. Il est de rigueur pour les enterrements. Et depuis quelques années, dans les administrations, les grandes entreprises, il est accepté le vendredi. Ifédé est directeur des ressources humaines : « Du lundi au jeudi, je m'habille en costume et cravate pour les différentes réunions dans ma fonction habituelle. Mais le vendredi, je suis tout le temps en bomba. Le vendredi, on permet à tout le monde de se préparer à l'ambiance du weekend ».

Un vêtement originaire du Nigeria

Chaque tailleur doit savoir coudre le bomba, c’est la base. Dans son atelier, Michel Akloe, 25 ans de métier, répond à la commande d’un jeune client : « Dans ce tissu que le jeune homme m'a apporté, je vais faire deux bombas. Ça va me prendre 4 heures de temps, c'est très rapide. Tu achètes ton pagne, tu l'amènes et tu peux faire un vêtement complet. Un bomba simple, pas de broderies ou de motifs. C'est parce que ça ne coûte pas cher que les Béninois préfèrent porter ça chaque jour ».

Chez Abass Bello, ça coûte un peu plus cher. Ce styliste est spécialiste des bombas traditionnels en tissus précieux comme le pagne tissé local, le velours ou le damas. Il en connaît bien l’origine : « Cette tenue vient des Yoruba d’Ilé Ifé au Nigéria. Ils l’ont amené avec eux quand ils sont venus s’installer à Porto-Novo au Bénin. Chez les Yoruba, on dit "boba" mais à Porto-Novo le nom a changé en "bomba" ».

Si pour certains, le bomba se dénature en suivant la mode, pour Abass Bello, il montre sa vitalité : « Peu importe la forme qu’il a, que ce soit ample ou serré, que ce soit avec des manches longues ou courtes, avec une fermeture éclair, ça reste le bomba, c’est quelque chose qui vient de notre culture ».

Le bomba est un patrimoine vestimentaire et il a même sa chanson. C’est un morceau d’Angélique Kidjo. La star béninoise voulait parler de ce vêtement emblêmatique : « "Bomba ele souhai tô", ça veut dire que ce bomba, c'est moi-même qui l'ai fait. C'est la fierté qu'on prend à faire son bomba, ça vous définit. J'ai écrit cette chanson parce que j'ai vu mes grands-mères, mes tantes, ma mère, toutes les femmes de ma vie mettre le bomba. C'est un vêtement que je porterai tout le temps ».

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