• En Chine, un aveugle à la conquête d’un «Invisible sommet»

  • 2023/10/25
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En Chine, un aveugle à la conquête d’un «Invisible sommet»

  • サマリー

  • Le documentaire Sommet invisible qui sort ce vendredi 27 octobre en Chine raconte une ascension exceptionnelle : celle de Zhang Hong, premier non-voyant asiatique à avoir atteint l’Everest en mai 2021. Avec un tournage par temps de Covid qui en lui-même est une petite épopée. De notre correspondant à Pékin,« Nous sommes tous chanceux », dit ce guide sherpa après une énième fois où tout a failli s’arrêter dans cette ascension vers un « sommet invisible », mais aussi vers la rédemption pour Zhang Hong qui a perdu la vue suite à une maladie héréditaire et l’appétit de vivre, jusqu’à ce projet fou de grimper sur le toit du monde pour lui-même, mais aussi pour les 20 millions de non-voyants chinois. « En Chine, les opportunités d’emploi sont limitées pour les non-voyants. Il est difficile pour un aveugle de voyager et de s’engager dans la société. Il y a toutes ces limites qui nous sont imposées et quand vous atteignez l’Everest, cela peut encourager les autres non-voyants », affirme Zhang Hong.Le documentaire montre les années d’entraînement et la campagne de crowdfunding auprès de la famille et des amis pour financer l’aventure, alors que vient de débuter la pandémie de Covid. Pendant 3 ans, la Chine va se fermer au monde. « C’était probablement le pire moment pour se lancer dans un tel documentaire, concède le réalisateur Lixin Fan. Le tournage a duré deux ans et après avoir gravi l’Everest, on s’est retrouvé coincé six mois là-bas. Le montage s’est fait à distance. Le monteur était à Pékin et moi au Népal. »Suivre la cloche de yackNépal et encore la Thaïlande, pendant près d’un an, avant de pouvoir rentrer en Chine. Et il y a maintenant ce film à l’écran où chaque pas, est un pas de plus vers le sommet. Malgré la météo, les obstacles, les crevasses. On retient son souffle quand Zhang Hong tâtonne sur l’échelle métalliques au-dessus du précipice avec son piolet. « Mon guide est resté derrière moi, il me donnait constamment des instructions pour avancer, tourner à gauche, à droite, raconte Zhang Hong. Devant, le Sherpa avait une cloche de yack sur son sac. Je suivais la cloche, je me suis concentré sur chaque pas que je faisais. »Une concentration de tous les instants, une conversation mentale avec la montagne, faire corps avec les éléments, la neige, les rochers et la totale confiance de son épouse, Xia Qiong. « Je l’ai vu s’entraîner tous les jours, monter les escaliers avec des poids quand nous habitions à Lhassa à 3000 mètres d’altitude. Je savais qu’il pouvait réussir », confie-t-elle.La préparation, les doutes, les espoirs et plus généralement la vie d’un couple en symbiose vers le même exploit font partie des moments les plus émouvants du film quand ils se retrouvent devant l’océan notamment – son rêve à elle – avant le grand départ. Lors d’un moment d’attente dans un des camps sur le chemin du sommet, Zhang Hong parle de sa conjointe aux autres grimpeurs : « Elle est mes yeux, quand on se promène et qu’elle voit des fleurs, elle les cueille et me raconte leurs couleurs. »Exploit chinois, 20 ans après celui d’un aveugle américain Pendant tout le tournage, l’équipe avait pour consigne de ne pas interférer avec le sujet et ses choix, sauf pour le prévenir quand la caméra tournait. « Comme Zhang Hong ne voit pas, j’ai demandé à ce que jamais l’enregistrement du son et des images ne démarre sans qu’il en soit averti, explique Lixin Fan. C’était une condition préalable et fondamentale si on voulait établir une relation de confiance d’autant plus sur un parcours qui pouvait s’avérer dangereux. »Un parcours aujourd’hui très fréquenté.Zhang Hong n’est pas le premier aveugle à atteindre le toit du monde. Le premier est l’Américain Erik Weihenmayer en 2001. D’autres ont suivi, jusqu’au Mexicain Rafa Jaime en mai dernier. Refaire cet exploit 20 ans plus tard pour un Chinois a forcément un côté patriote. Les médias d’État s’en sont d’ailleurs largement fait l’écho le 24 mai 2021, même si juste avant d’atteindre le sommet, une partie de l’équipe a dû décrocher. Résultat : on n’a pas d’images ! « Les régulateurs d’oxygène ont gelé en raison du mauvais temps ce jour-là, explique le réalisateur Lixin Fan. Tout le monde manquait d’oxygène et l’équipe de tournage a décidé de laisser ses bouteilles aux autres. Ils n’ont donc pas pu filmer l’arrivée au sommet. J’étais dévasté, puis j’ai pensé : "mais c’est un aveugle, il ne peut rien voir de toute façon". »Un accident qui donne une séquence très réussie, avec un écran noir où l’on entend les voix d’un guide dire à Zhang Hong : « Ça y est ! Tu es au sommet ! » Une expérience immersive, un documentaire qui donne à voir et à ressentir ce que vit un non-voyant en pareil cas.
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あらすじ・解説

Le documentaire Sommet invisible qui sort ce vendredi 27 octobre en Chine raconte une ascension exceptionnelle : celle de Zhang Hong, premier non-voyant asiatique à avoir atteint l’Everest en mai 2021. Avec un tournage par temps de Covid qui en lui-même est une petite épopée. De notre correspondant à Pékin,« Nous sommes tous chanceux », dit ce guide sherpa après une énième fois où tout a failli s’arrêter dans cette ascension vers un « sommet invisible », mais aussi vers la rédemption pour Zhang Hong qui a perdu la vue suite à une maladie héréditaire et l’appétit de vivre, jusqu’à ce projet fou de grimper sur le toit du monde pour lui-même, mais aussi pour les 20 millions de non-voyants chinois. « En Chine, les opportunités d’emploi sont limitées pour les non-voyants. Il est difficile pour un aveugle de voyager et de s’engager dans la société. Il y a toutes ces limites qui nous sont imposées et quand vous atteignez l’Everest, cela peut encourager les autres non-voyants », affirme Zhang Hong.Le documentaire montre les années d’entraînement et la campagne de crowdfunding auprès de la famille et des amis pour financer l’aventure, alors que vient de débuter la pandémie de Covid. Pendant 3 ans, la Chine va se fermer au monde. « C’était probablement le pire moment pour se lancer dans un tel documentaire, concède le réalisateur Lixin Fan. Le tournage a duré deux ans et après avoir gravi l’Everest, on s’est retrouvé coincé six mois là-bas. Le montage s’est fait à distance. Le monteur était à Pékin et moi au Népal. »Suivre la cloche de yackNépal et encore la Thaïlande, pendant près d’un an, avant de pouvoir rentrer en Chine. Et il y a maintenant ce film à l’écran où chaque pas, est un pas de plus vers le sommet. Malgré la météo, les obstacles, les crevasses. On retient son souffle quand Zhang Hong tâtonne sur l’échelle métalliques au-dessus du précipice avec son piolet. « Mon guide est resté derrière moi, il me donnait constamment des instructions pour avancer, tourner à gauche, à droite, raconte Zhang Hong. Devant, le Sherpa avait une cloche de yack sur son sac. Je suivais la cloche, je me suis concentré sur chaque pas que je faisais. »Une concentration de tous les instants, une conversation mentale avec la montagne, faire corps avec les éléments, la neige, les rochers et la totale confiance de son épouse, Xia Qiong. « Je l’ai vu s’entraîner tous les jours, monter les escaliers avec des poids quand nous habitions à Lhassa à 3000 mètres d’altitude. Je savais qu’il pouvait réussir », confie-t-elle.La préparation, les doutes, les espoirs et plus généralement la vie d’un couple en symbiose vers le même exploit font partie des moments les plus émouvants du film quand ils se retrouvent devant l’océan notamment – son rêve à elle – avant le grand départ. Lors d’un moment d’attente dans un des camps sur le chemin du sommet, Zhang Hong parle de sa conjointe aux autres grimpeurs : « Elle est mes yeux, quand on se promène et qu’elle voit des fleurs, elle les cueille et me raconte leurs couleurs. »Exploit chinois, 20 ans après celui d’un aveugle américain Pendant tout le tournage, l’équipe avait pour consigne de ne pas interférer avec le sujet et ses choix, sauf pour le prévenir quand la caméra tournait. « Comme Zhang Hong ne voit pas, j’ai demandé à ce que jamais l’enregistrement du son et des images ne démarre sans qu’il en soit averti, explique Lixin Fan. C’était une condition préalable et fondamentale si on voulait établir une relation de confiance d’autant plus sur un parcours qui pouvait s’avérer dangereux. »Un parcours aujourd’hui très fréquenté.Zhang Hong n’est pas le premier aveugle à atteindre le toit du monde. Le premier est l’Américain Erik Weihenmayer en 2001. D’autres ont suivi, jusqu’au Mexicain Rafa Jaime en mai dernier. Refaire cet exploit 20 ans plus tard pour un Chinois a forcément un côté patriote. Les médias d’État s’en sont d’ailleurs largement fait l’écho le 24 mai 2021, même si juste avant d’atteindre le sommet, une partie de l’équipe a dû décrocher. Résultat : on n’a pas d’images ! « Les régulateurs d’oxygène ont gelé en raison du mauvais temps ce jour-là, explique le réalisateur Lixin Fan. Tout le monde manquait d’oxygène et l’équipe de tournage a décidé de laisser ses bouteilles aux autres. Ils n’ont donc pas pu filmer l’arrivée au sommet. J’étais dévasté, puis j’ai pensé : "mais c’est un aveugle, il ne peut rien voir de toute façon". »Un accident qui donne une séquence très réussie, avec un écran noir où l’on entend les voix d’un guide dire à Zhang Hong : « Ça y est ! Tu es au sommet ! » Une expérience immersive, un documentaire qui donne à voir et à ressentir ce que vit un non-voyant en pareil cas.

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