• Le «hanfu», quand la jeunesse chinoise s’habille à la mode des empereurs

  • 2022/08/20
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Le «hanfu», quand la jeunesse chinoise s’habille à la mode des empereurs

  • サマリー

  • Mélange de nationalisme et de folklore, la mode du vêtement Han emballe la jeunesse chinoise. Une manière de replonger dans l’ère prospère de la Chine antique et d’afficher avec fierté sa culture. Reportage à Xi’an, l’ancienne capitale impériale, dans le nord-ouest de la Chine. De nos envoyés spéciaux, Stéphane Lagarde et Louise May, à Xi’an, l’ancienne capitale impérialeS’il n’y avait pas les smartphones tenus de la même main que les éventails, sans ces écrans géants montrant des mannequins en habits impériaux, le visage barré par les masques de l’ère Covid-19, on s’y croirait presque au temps de cette « grande dynastie Tang, sur laquelle le soleil ne se couche jamais ». Le nom, un rien pompeux de la grande rue piétonne et commerciale du sud de Xi’an, attire les touristes en tee-shirt, à la démarche ralentie par la chaleur écrasante d’une fin d’après-midi d’été, mais aussi deux amies, une prof et une comptable, aux jupes en lin colorées qui remontent jusqu’à la poitrine comme à l’époque des Tangs. « C’est une belle expérience de s’habiller dans ces costumes traditionnels. Nous sommes venues visiter la ville et nous avons loué ces vêtements pour l’après-midi. C’est très beau et c’est notre culture, il faut avoir confiance dans sa culture », s'exclame l'enseignante. La « confiance en soi culturelle » d’une deuxième économie mondiale sûre d’elle-même, chère au président chinois, passe notamment par la réhabilitation du hanfu, littéralement le « vêtement des Han », l’ethnie majoritaire en Chine. Monsieur Tan, est le gérant d’une des boutiques de hanfu parmi les plus connues sur la plateforme de commerce en ligne Tobao. Sa boutique est une véritable caverne d’Alibaba, on y trouve les habits de toutes les dynasties Han et tous les styles. Il nous explique pourquoi il sonne le gong.« Il y a 2000 ans, il n’y avait pas de messagerie et pas de notification. Le gong était une façon d’attirer l’attention sur un événement. Un mariage, hop un coup de gong ! Le maître de maison sort faire une course, un autre coup de gong. Moi, je me suis lancé dans la vente de vêtements hanfu, quand j’ai vu l’engouement chez les jeunes exploser sur Tik Tok. Mais bien avant ça, en 2003, une poignée de pionniers ont couru les musées et ont consulté les livres anciens pour tenter de redonner vie aux vêtements de la Chine antique. Quinze en plus tard, la tendance a touché un nouveau public, grâce aux réseaux sociaux ».Une mode pixelisée : les soieries magnifiques, les belles broderies aperçues sur les porte-manteaux de la boutique de Monsieur Tan inondent TikTok (Douyin en Chine), WeChat, et Instagram. La tunique resserrée aux poignées, tenue par une large ceinture sous les Song, les manches larges chez les Ming. Clic clac ! le parc de la pagode géante de l’oie sauvage tout à côté est une véritable usine à selfie, des photos grâce aux vêtements empruntés au studio de Melle Lu, 26 ans. Cette passionnée de hanfu a monté sa propre boutique, alors qu’elle était encore étudiante, juste avant la pandémie. Elle reçoit aujourd’hui jusqu’à quarante clientes par jours, prêtes à débourser 50 euros pour être habillées, coiffées et maquillées comme au temps de la Chine impériale. Elle raconte : « Le parc du paradis des Tang à côté a été créé en 2016. Le président chinois est venu le visiter et il a classé le site parmi les dix premières rues culturelles et touristiques de Chine. Depuis, la popularité pour le hanfu s’est envolée. La propagande et l’appui du gouvernement ont contribué à cet essor. Les autorités font la promotion de la culture Han, en même temps, on a encore du retard sur la Corée du Sud par exemple. Les Coréens font mieux que nous pour leur culture, et leur culture est connue dans le monde entier ».Le hanfu comme outil du soft power chinois, est une véritable poule aux œufs d’or pour celles et ceux qui surfent sur la nouvelle vague de la Chine antique. À Xi’an, un théâtre immersif au cœur d’un centre commercial rejoue tous les soirs la grandeur de la dynastie Tang, quasi à guichet fermé. Difficile de s’approcher des figurants aux costumes resplendissants, mais monsieur Yin en redemande. Ce contrôleur des armes et des munitions dans la police, est venu voir le spectacle avec sa maman.« C’est génial, vraiment génial de voir cette époque si prospère de la dynastie des Tang. Nous sommes très fiers du développement de la Chine et nous devons protéger notre héritage culturel. Les racines, ça donne confiance en nous », s'exclame-t-il.Revendication, patriotique et ethnique, le col croisé (jiāolǐng), le rabat du tissu toujours côté droit ( yòurèn) rendent le costume Han différent de celui des autres ethnies chinoises parait-il. « Le hanfu a toujours fait partie de notre...
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あらすじ・解説

Mélange de nationalisme et de folklore, la mode du vêtement Han emballe la jeunesse chinoise. Une manière de replonger dans l’ère prospère de la Chine antique et d’afficher avec fierté sa culture. Reportage à Xi’an, l’ancienne capitale impériale, dans le nord-ouest de la Chine. De nos envoyés spéciaux, Stéphane Lagarde et Louise May, à Xi’an, l’ancienne capitale impérialeS’il n’y avait pas les smartphones tenus de la même main que les éventails, sans ces écrans géants montrant des mannequins en habits impériaux, le visage barré par les masques de l’ère Covid-19, on s’y croirait presque au temps de cette « grande dynastie Tang, sur laquelle le soleil ne se couche jamais ». Le nom, un rien pompeux de la grande rue piétonne et commerciale du sud de Xi’an, attire les touristes en tee-shirt, à la démarche ralentie par la chaleur écrasante d’une fin d’après-midi d’été, mais aussi deux amies, une prof et une comptable, aux jupes en lin colorées qui remontent jusqu’à la poitrine comme à l’époque des Tangs. « C’est une belle expérience de s’habiller dans ces costumes traditionnels. Nous sommes venues visiter la ville et nous avons loué ces vêtements pour l’après-midi. C’est très beau et c’est notre culture, il faut avoir confiance dans sa culture », s'exclame l'enseignante. La « confiance en soi culturelle » d’une deuxième économie mondiale sûre d’elle-même, chère au président chinois, passe notamment par la réhabilitation du hanfu, littéralement le « vêtement des Han », l’ethnie majoritaire en Chine. Monsieur Tan, est le gérant d’une des boutiques de hanfu parmi les plus connues sur la plateforme de commerce en ligne Tobao. Sa boutique est une véritable caverne d’Alibaba, on y trouve les habits de toutes les dynasties Han et tous les styles. Il nous explique pourquoi il sonne le gong.« Il y a 2000 ans, il n’y avait pas de messagerie et pas de notification. Le gong était une façon d’attirer l’attention sur un événement. Un mariage, hop un coup de gong ! Le maître de maison sort faire une course, un autre coup de gong. Moi, je me suis lancé dans la vente de vêtements hanfu, quand j’ai vu l’engouement chez les jeunes exploser sur Tik Tok. Mais bien avant ça, en 2003, une poignée de pionniers ont couru les musées et ont consulté les livres anciens pour tenter de redonner vie aux vêtements de la Chine antique. Quinze en plus tard, la tendance a touché un nouveau public, grâce aux réseaux sociaux ».Une mode pixelisée : les soieries magnifiques, les belles broderies aperçues sur les porte-manteaux de la boutique de Monsieur Tan inondent TikTok (Douyin en Chine), WeChat, et Instagram. La tunique resserrée aux poignées, tenue par une large ceinture sous les Song, les manches larges chez les Ming. Clic clac ! le parc de la pagode géante de l’oie sauvage tout à côté est une véritable usine à selfie, des photos grâce aux vêtements empruntés au studio de Melle Lu, 26 ans. Cette passionnée de hanfu a monté sa propre boutique, alors qu’elle était encore étudiante, juste avant la pandémie. Elle reçoit aujourd’hui jusqu’à quarante clientes par jours, prêtes à débourser 50 euros pour être habillées, coiffées et maquillées comme au temps de la Chine impériale. Elle raconte : « Le parc du paradis des Tang à côté a été créé en 2016. Le président chinois est venu le visiter et il a classé le site parmi les dix premières rues culturelles et touristiques de Chine. Depuis, la popularité pour le hanfu s’est envolée. La propagande et l’appui du gouvernement ont contribué à cet essor. Les autorités font la promotion de la culture Han, en même temps, on a encore du retard sur la Corée du Sud par exemple. Les Coréens font mieux que nous pour leur culture, et leur culture est connue dans le monde entier ».Le hanfu comme outil du soft power chinois, est une véritable poule aux œufs d’or pour celles et ceux qui surfent sur la nouvelle vague de la Chine antique. À Xi’an, un théâtre immersif au cœur d’un centre commercial rejoue tous les soirs la grandeur de la dynastie Tang, quasi à guichet fermé. Difficile de s’approcher des figurants aux costumes resplendissants, mais monsieur Yin en redemande. Ce contrôleur des armes et des munitions dans la police, est venu voir le spectacle avec sa maman.« C’est génial, vraiment génial de voir cette époque si prospère de la dynastie des Tang. Nous sommes très fiers du développement de la Chine et nous devons protéger notre héritage culturel. Les racines, ça donne confiance en nous », s'exclame-t-il.Revendication, patriotique et ethnique, le col croisé (jiāolǐng), le rabat du tissu toujours côté droit ( yòurèn) rendent le costume Han différent de celui des autres ethnies chinoises parait-il. « Le hanfu a toujours fait partie de notre...

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