• Les sauvignons blancs hybrides d'Italie

  • 2019/08/13
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Les sauvignons blancs hybrides d'Italie

  • サマリー

  • S'il y a un secteur où le défi du changement climatique est particulièrement palpable, c'est celui de la viticulture. Les vignerons adaptent leurs pratiques aux températures qui grimpent, mais s'interrogent. Peut-on se passer complétement de pesticides ? Certains optent pour les cépages qui résistent aux maladies. Agnieszka Kumor a parcouru les vignobles de France et d’ailleurs. Aujourd'hui, elle a pris le cap sur le Nord de l'Italie avec ses sauvignons blancs... un peu particuliers. Dans le domaine Ca' Bolani les biches se promènent entre les rangs des vignes. Le soleil s’est à peine levé. C’est au petit matin que le raisin mûri à point se déguste le mieux. La famille Zonin, propriétaire des lieux, ne chasse pas ces animaux sauvages. Leur présence, tout comme celle d’insectes ou d’oiseaux témoigne de la bonne santé du vignoble.Nous sommes à Friuli Venezia Giulia, une région de l’Italie du Nord, à une quarantaine de kilomètres de la ville d’Udine. Une longue allée bordée de cyprès débouche sur un petit bâtiment en pierre. C’est le hall d’accueil des visiteurs. Tout autour, s’étendent des parcelles de vignes. On distingue les petites grappes compactes du pinot blanc, celles du pinot gris légèrement roses, du chardonnay, du sauvignon blanc ou encore du cabernet franc. Des cépages nobles, dits « internationaux », et qui font la fierté de Gabriele Carboni, responsable des cultures. Sous son œil attentif poussent aussi des cépages autochtones : le traminer, le müller thurgau, le friulano, le refosco dal peduncolo rosso ou le glera, qui donne des proseccos, des vins mousseux et légers, connus dans le monde entier.Depuis peu, Gabriele Carboni teste des variétés de raisin nouvelles : « La coopération avec l'université d'Udine et la pépinière coopérative de Rauscedo a été déterminante pour ce projet. L'idée était de trouver les résistances naturelles des plants contre les effets du réchauffement climatique et contre les maladies de la vigne causées par les champignons. On a donc planté 10 variétés résistantes, 5 rouges et 5 blanches. Elles permettent d'éliminer totalement l'usage de pesticides. Ces variétés ne sont pas des cépages existants, mais ont été obtenues à la suite de multiples croisements. Ce sont des variétés nouvelles. »Un long processus de croisementsC'est à la pépinière coopérative de Rauscedo, à l’ouest de la région de Friuli Venezia Giulia que ces cépages nouveaux ont été élaborés. Fondée en 1920, la pépinière a accumulé un impressionnant savoir-faire qu’elle cherche à projeter dans le futur.L’une des pistes recherchées ce sont les cépages hybrides. Mais attention : aucune confusion avec les OGM. Une vigne hybride n’est pas un organisme génétiquement modifié, mais elle est le fruit d’un long processus de croisements entre deux espèces de vignes, une vigne cultivée et une vigne sauvage, comme l’explique Elisa de Luca, responsable agronomique : « Le mildiou et l'oïdium sont les ennemis mortels de la vigne. La vigne cultivée, Vitis vinifera, ne connaissait pas ces maladies, car elles ont été apportées du Nouveau Monde. Alors, c'est du côté du Nouveau Monde que l'on a décidé de se tourner pour chercher des gènes de résistance qui permettent aux vignes sauvages de coexister avec ces maladies, sans leur succomber. C'est aux Etats-Unis et en Asie qu'on les a trouvés. Quelques vignes sauvages d'Europe possèdent aussi ce gène de résistance. Tout le travail, c'est de le trouver ! » Du pépin au pied de vigne, vingt ans doivent en effet s'écouler avant qu'une vigne cultivée et une vigne sauvage donnent un bébé en pleine santé.Pourquoi greffe-t-on les vignes ?Nous passons sous une grande serre où apparaissent de jeunes pousses issues de la germination des pépins. A l’adolescence, raconte Elisa de Luca, elles rejoindront les exploitations de quelques 250 membres de la coopérative où elles produiront des vignes-mères. A l’âge adulte, on y prélèvera des boutures. Ce sont ces tiges de bois, les variétés de raisin, qui sont greffées sur des porte-greffes américains. C’est la seule méthode que l’on a trouvée pour immuniser les vignes européennes contre un serial killer des vignes, le phylloxéra, un puceron qui a ravagé les vignobles du monde entier à la fin du XIXe siècle.Une fois assemblés, les jeunes plants sont plongés dans une cire au niveau du point de greffe. Des caisses remplies de plants ainsi « pansés » avec de la cire verte sont stockées dans un entrepôt. La plupart d’entre eux seront commercialisés en Italie, d’autres partiront aux quatre coins du globe : en France, en Australie et jusqu’en Afrique du Sud. La Pépinière de Rauscedo produit plus de 70 millions de plants par an qu’elle expédie dans une trentaine de pays.In vino veritas (« La vérité est dans le vin »)Dans une salle à part, au pied de ...
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あらすじ・解説

S'il y a un secteur où le défi du changement climatique est particulièrement palpable, c'est celui de la viticulture. Les vignerons adaptent leurs pratiques aux températures qui grimpent, mais s'interrogent. Peut-on se passer complétement de pesticides ? Certains optent pour les cépages qui résistent aux maladies. Agnieszka Kumor a parcouru les vignobles de France et d’ailleurs. Aujourd'hui, elle a pris le cap sur le Nord de l'Italie avec ses sauvignons blancs... un peu particuliers. Dans le domaine Ca' Bolani les biches se promènent entre les rangs des vignes. Le soleil s’est à peine levé. C’est au petit matin que le raisin mûri à point se déguste le mieux. La famille Zonin, propriétaire des lieux, ne chasse pas ces animaux sauvages. Leur présence, tout comme celle d’insectes ou d’oiseaux témoigne de la bonne santé du vignoble.Nous sommes à Friuli Venezia Giulia, une région de l’Italie du Nord, à une quarantaine de kilomètres de la ville d’Udine. Une longue allée bordée de cyprès débouche sur un petit bâtiment en pierre. C’est le hall d’accueil des visiteurs. Tout autour, s’étendent des parcelles de vignes. On distingue les petites grappes compactes du pinot blanc, celles du pinot gris légèrement roses, du chardonnay, du sauvignon blanc ou encore du cabernet franc. Des cépages nobles, dits « internationaux », et qui font la fierté de Gabriele Carboni, responsable des cultures. Sous son œil attentif poussent aussi des cépages autochtones : le traminer, le müller thurgau, le friulano, le refosco dal peduncolo rosso ou le glera, qui donne des proseccos, des vins mousseux et légers, connus dans le monde entier.Depuis peu, Gabriele Carboni teste des variétés de raisin nouvelles : « La coopération avec l'université d'Udine et la pépinière coopérative de Rauscedo a été déterminante pour ce projet. L'idée était de trouver les résistances naturelles des plants contre les effets du réchauffement climatique et contre les maladies de la vigne causées par les champignons. On a donc planté 10 variétés résistantes, 5 rouges et 5 blanches. Elles permettent d'éliminer totalement l'usage de pesticides. Ces variétés ne sont pas des cépages existants, mais ont été obtenues à la suite de multiples croisements. Ce sont des variétés nouvelles. »Un long processus de croisementsC'est à la pépinière coopérative de Rauscedo, à l’ouest de la région de Friuli Venezia Giulia que ces cépages nouveaux ont été élaborés. Fondée en 1920, la pépinière a accumulé un impressionnant savoir-faire qu’elle cherche à projeter dans le futur.L’une des pistes recherchées ce sont les cépages hybrides. Mais attention : aucune confusion avec les OGM. Une vigne hybride n’est pas un organisme génétiquement modifié, mais elle est le fruit d’un long processus de croisements entre deux espèces de vignes, une vigne cultivée et une vigne sauvage, comme l’explique Elisa de Luca, responsable agronomique : « Le mildiou et l'oïdium sont les ennemis mortels de la vigne. La vigne cultivée, Vitis vinifera, ne connaissait pas ces maladies, car elles ont été apportées du Nouveau Monde. Alors, c'est du côté du Nouveau Monde que l'on a décidé de se tourner pour chercher des gènes de résistance qui permettent aux vignes sauvages de coexister avec ces maladies, sans leur succomber. C'est aux Etats-Unis et en Asie qu'on les a trouvés. Quelques vignes sauvages d'Europe possèdent aussi ce gène de résistance. Tout le travail, c'est de le trouver ! » Du pépin au pied de vigne, vingt ans doivent en effet s'écouler avant qu'une vigne cultivée et une vigne sauvage donnent un bébé en pleine santé.Pourquoi greffe-t-on les vignes ?Nous passons sous une grande serre où apparaissent de jeunes pousses issues de la germination des pépins. A l’adolescence, raconte Elisa de Luca, elles rejoindront les exploitations de quelques 250 membres de la coopérative où elles produiront des vignes-mères. A l’âge adulte, on y prélèvera des boutures. Ce sont ces tiges de bois, les variétés de raisin, qui sont greffées sur des porte-greffes américains. C’est la seule méthode que l’on a trouvée pour immuniser les vignes européennes contre un serial killer des vignes, le phylloxéra, un puceron qui a ravagé les vignobles du monde entier à la fin du XIXe siècle.Une fois assemblés, les jeunes plants sont plongés dans une cire au niveau du point de greffe. Des caisses remplies de plants ainsi « pansés » avec de la cire verte sont stockées dans un entrepôt. La plupart d’entre eux seront commercialisés en Italie, d’autres partiront aux quatre coins du globe : en France, en Australie et jusqu’en Afrique du Sud. La Pépinière de Rauscedo produit plus de 70 millions de plants par an qu’elle expédie dans une trentaine de pays.In vino veritas (« La vérité est dans le vin »)Dans une salle à part, au pied de ...

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