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Mahfousse, l'humoriste sénégalais au million d'abonnés sur les réseaux sociaux
- 2022/08/20
- 再生時間: 3 分
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サマリー
あらすじ・解説
Au Sénégal, l'humoriste Mahfousse – de son vrai nom Cheikh Mahfousse Samb - cumule les vues sur YouTube où il réunit plus d’un million d’abonnés – sans compter le million sur Instagram et les 400 000 sur Facebook. L’artiste de 32 ans qui enfile les casquettes de comédien, youtubeur, influenceur et gameur a réussi à trouver sa place depuis 2014, après des années de galère.
De notre correspondante à Dakar
Toutes les semaines, Mahfousse piège une star sénégalaise dans une caméra cachée qu’il diffuse ensuite sur les réseaux sociaux. « J'aime bien piéger les gens, montrer l'artiste autrement. Mais, là, au Sénégal, je fais une caméra et... "eh Mahfousse, arrête-toi, où sont les caméras ?"... Donc c'est cramé pour moi », s'amuse-t-il.
Le succès de son concept a obligé le jeune humoriste à embaucher des acteurs. Ce jour-là, c’est dans la bonne humeur qu’il répète le scénario de la semaine avec quatre comédiens pour piéger Gora. L’artiste croit qu’il a rendez-vous pour signer un contrat pour une série qui se passe aux États-Unis. Avant qu’une jeune fille ne crée un scandale. Mamadou Ba joue le rôle du producteur : « j'aime faire rire les gens, donc les jeunes comme Mahfousse, je le trouve professionnel et j'aime son travail. »
C’est en 2014 que Mahfousse a commencé à diffuser ses vidéos humoristiques en imitant des youtubeurs français. Il interprète des personnages variés le temps de petites scènes de la vie quotidienne, mais cela ne décolle pas. « Maman m'a élevé en France avec son mari. Donc au début, les gens l'appelaient en lui disant : "ton fils est fou, il ne poursuit pas ses études, il fait des vidéos, il s'habille comme une femme". Quand je me moquais de comment les filles font des photos, avec la caméra à 360°, comme ça, bouche de canard. Une grande partie aussi de la population ne comprenait pas trop, disait que j'étais un homosexuel. C'était dur, parce que je n'étais pas connu, les gens ne comprenaient pas le concept, ça me faisait très mal. Mais, tu vois, quand on a des objectifs, il faut bosser dur pour les atteindre. »
En février 2015, au lendemain d’une coupure d’eau massive dans la capitale sénégalaise, il publie une vidéo où il parodie la chanson « l’eau est revenue », du dessin animé Kirikou. C’est un succès. Puis, il se fait connaître avec le concept « Tom et Jerry, version africaine », où il imite les courses poursuites des deux célèbres mascottes américaines dans une maison familiale sénégalaise, accompagné de son petit frère.
« Ce concept m'avait tellement boosté, les gens partageaient mes vidéos, j'avais gagné une grosse communauté africaine, pas seulement sénégalaise : des gens du Bénin le partageaient , des gens de la Côte d'Ivoire, c'est l'Afrique qui gagne. « Tom et Jerry », il n'y a pas de parole, pas de voix, il y avait que le son, tu tournes, tu fais des trucs et tout ça. Et les gens aimaient vraiment. »Sa société a désormais grossi et il mise surtout sur les vidéos de caméras cachées qui dépassent régulièrement les 500 000 vues. Depuis quatre ans, il arrive même à vivre de son art. Ses prochains projets : peut-être lancer sa propre série, s’internationaliser et développer le stand-up. « Il y a trois ans, j'étais au Parlement du rire, là-bas, en Côte d'Ivoire, une belle expérience pour moi, qui m'a vraiment poussé aussi à aller dans le stand-up, parce que c'est bien de faire rire dans le téléphone, sur le digital, mais c'est mieux devant de vraies personnes. Parce que tu vois un public vraiment cool, c'est super, ça te fait vivre. »
S’il est inspiré par les actualités et la vie au quotidien, Mahfousse n’hésite pas à s’engager, même s’il tient à rester apolitique. Car il faut respecter les lignes rouges et assumer la responsabilité d’être autant regardé. « On sensibilise, mais aussi, on garde l'éthique et la déontologie pour ne pas enfreindre les règles de la société et les règles religieuses », explique Zé Actor, son bras droit avec qui il écrit les vidéos. « Il y a ces choses avec lesquelles on ne peut pas rire, par exemple, on ne peut pas manquer de respect à la religion, qu'il s'agisse du christianisme ou de la religion musulmane »
Pour développer davantage la scène humoristique sénégalaise, Mahfousse demande à l’État un meilleur accompagnement, notamment dans la mise à disposition de salles et de financements.