エピソード

  • Un traité plastique universel et contraignant est-il en vue à Busan?
    2024/11/25
    Pas de répit dans les négociations environnementales. Alors que la COP29 s’est achevée ce week-end à Bakou, le cinquième et dernier tour de discussions en vue d’un accord sur la fin de la pollution plastique se déroule toute cette semaine à Busan, en Corée du Sud. Beaucoup reste à faire, tant les clivages persistent entre nations, pour que le futur traité soit à la hauteur des nécessités. De Bakou à Busan. De la COP29 à l’INC-5, pour Comité intergouvernemental de négociation sur la pollution plastique. Deux processus de négociations multilatérales onusiennes parallèles mais intimement liés par leurs objectifs : stabiliser le réchauffement du climat et préserver l’environnement, intrinsèquement liés.La 29e Conférence des parties sur le climat s’est achevée ce week-end en Azerbaïdjan. Non sans douleur, le monde est parvenu à s’accorder sur un nouvel objectif financier, a minima, pour la lutte contre le changement climatique.Parmi les grands axes pour lever les milliards nécessaires chaque année, l’idée de taxes dites de solidarité fait son chemin : grandes fortunes (entreprises et milliardaires), cryptomonnaies, secteurs aérien, maritime ou énergétique fossile seraient mis à contribution. L’une d’entre elles concerne le plastique. Quelque 460 millions de tonnes de cette matière sont produites chaque année. Un prélèvement sur sa production pourrait rapporter jusqu’à 35 milliards de dollars par an, à raison de 60 à 90 dollars par tonne produite, et ainsi servir à combattre l’une des pires pollutions qui soit pour la planète et notre santé avec celle de l’atmosphère.C’est justement pour tenter de mettre fin à la « plastication de la planète » que 175 États négocient depuis deux ans. Une cinquième réunion se tient cette semaine à Busan en Corée du Sud. Elle est censée fermer ce cycle de négociations démarré après l’adoption, en mars 2022 à Nairobi, de la résolution 5/14 de l’Assemblée générale annuelle des Nations unies pour l’environnement. Qualifiée d’« historique », elle donnait aux États le mandat de négocier un « instrument » – communément appelé traité plastique ­– qui tiennent compte de l’ensemble du cycle de vie du plastique et qui soit juridiquement contraignant. Deux points centraux aujourd’hui remis en question par des États peu enclins à les suivre.Le plastique pèse de plus en plus lourd dans le réchauffement climatique et sur la santéLes liens entre la production de plastique et le changement climatique ne sont plus à prouver. Les matières (ou polymères) plastiques sont quasiment tous des dérivés du pétrole. Selon une étude de référence du Lawrence Berkeley National Laboratory (LBNL, université publique de Californie), leur production compte pour environ 5% des émissions de gaz à effets de serre, soit deux fois les émissions de CO2 du trafic aérien. Elle a doublé entre 2000 et 2020 et, si rien n’est fait, pourrait tripler d’ici 2060 pour atteindre près d’un milliard de tonnes, selon les projections de l’ONU-Environnement. On retrouvera ce même ordre de grandeur du côté des déchets (360 Mt en 2020, 617 Mt projetées en 2040) parce que le recyclage mondial, l’autre volet majeur des négociations, plafonne lui à moins de 10%.L’étude de Berkeley ajoutait qu’en partant d’un « scénario conservateur d’une croissance de 2,5%/an », cette production plastique devrait occuper en 2050 près d’un quart du budget carbone restant pour contenir le réchauffement mondial moyen à 1,5°C. Il devancerait ainsi le secteur des transports.Sans compter les conséquences sur les puits de carbone, eux aussi affectés. Lorsqu’il n’est pas recyclé ou incinéré, le plastique se dégrade en micro et nano-particules qui se répandent partout dans les écosystèmes naturels vivants. De la fosse océanique des Mariannes aux sommets de l’Himalaya, jusque dans nos organismes via celui des poissons. Pour la première fois, en 2022, des chercheurs en ont même retrouvé dans le lait maternel. La semaine dernière, une étude du British Antarctic Survey, l’opérateur de recherche scientifique britannique sur le continent blanc, a dévoilé que les particules de nano-plastiques rejetées dans l’océan ont de puissants effets négatifs sur le fonctionnement de ce gigantesque puits de carbone. Elles empêchent les excréments du krill d’absorber autant de CO2 qu’il le pourrait, à peu près 30% en moins. « C’est énorme ! a commenté le Dr Clara Manno, auteure principale. Nous pouvons désormais constater que la pollution plastique perturbe le rôle naturel que jouent l’océan et les héros du climat comme le krill dans l’équilibre du cycle mondial du carbone. » Cette petite crevette vit par milliard dans les eaux de l’Antarctique et forme une puissante pompe à carbone. Le même BAS avait déjà révélé que le krill stockait ...
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  • Quel est l'impact environnemental du tabac?
    2024/11/21

    La consommation de tabac est un grave problème de santé public mondial, qui provoque chaque année le décès de 8 millions de personnes. Mais quel est l'impact du tabac sur l'environnement ? Alors que nous célébrons actuellement le mois sans tabac, retour sur un scandale écologique méconnu.

    Quand on pense au tabac, on pense tout d'abord à la pollution, et les chiffres sont vertigineux. Chaque année dans le monde, on fume 9000 milliards de cigarettes. Cela provoque un nuage de fumée comparable à l'ensemble des incendies en Californie sur une année. Mais le plus grave, c'est que la moitié de ces cigarettes, à savoir 4500 milliards d'entres elles finissent dans la nature. Or chaque mégot contient entre 4000 et 7000 produits toxiques.

    On assiste donc à une véritable catastrophe écologique selon Thomas Similowski, professeur de pneumologie à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris: « Dans les filtres des cigarettes, il y a de la cellulose, et donc énormément de micro-plastiques. Du coup, lorsque vous jetez un mégot de cigarette dans la nature ou dans la rue, vous jetez un petit truc qui contient plein de toxiques chimiques divers et variés, qui finira par se retrouver dans les océans. Finalement, cela représente la première source de micro-plastiques dans les océans ».

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    L'impact environnemental de la production et du transport du tabac

    La culture du tabac est très gourmande en eau. Selon l'OMS, l'industrie du tabac provoque la perte de 22 milliards de tonnes d'eau chaque année. De l'eau qui ne sert donc pas à des cultures vivrières alors que les besoins sont énormes. Mais la culture de cette plante provoque également une déforestation massive selon le professeur Thomas Similowski: « On déforeste 600 millions d'arbres par an pour planter du tabac, donc il y a une grosse atteinte à la biodiversité. Et il faut également parler des émissions de CO2. Il y a des sources de production qui sont considérables. Pour sécher le tabac, il faut le fumer. Les usines de transformation consomment énormément d'électricité. Puis il faut le transporter, ce qui nécessite des bateaux, puis des camions. En fait, quand on regarde toutes les choses qu'il ne faut pas faire d'un point de vu énergétique et environnemental, on les retrouve toutes dans le tabac ».

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    Chaque année, selon l'OMS, l'industrie du tabac est responsable de l'émission de 84 millions de tonnes de CO2. L' empreinte carbone qui provient de la production, de la transformation et du transport du tabac équivaut à 1/5 ème du CO2 produit par le transport aérien tous les ans. Sans tabac, un avion sur cinq ne volerait pas. Vu comme cela on comprend mieux les enjeux liés à la production et au transport du tabac. Sur les paquets de cigarettes, il est écrit: Fumer tue. À quand l'ajout de l'inscription: et empoisonne durablement l'environnement?

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  • Négociations sur le climat: faut-il réformer le processus de la COP?
    2024/11/20

    Dans une lettre ouverte au secrétaire général de l'ONU et au secrétaire exécutif de la COP, parue vendredi dernier, un groupe d'anciens dirigeants et d'experts du climat, estime que les négociations annuelles sur le climat ne sont plus adaptées et devraient être réformées. Explications.

    Les signataires de la lettre l'affirment sans détour : « le décalage entre ce que la COP doit accomplir et l'inertie des Parties est dramatique et inacceptable ». Pour ces anciens experts du climat, dont fait partie Ban Ki-moon, ancien secrétaire général des Nations unies, la lenteur des progrès est en contradiction totale avec ce que nous apprend la science et la multiplication des catastrophes partout sur la planète.

    Est-ce une remise en cause de l'existence même des COP ?

    Oui et non. Non car les auteurs rappellent qu'après 27 sommets sur le Climat, tous les documents juridiquement contraignants, engageant la communauté internationale à maintenir le réchauffement climatique en dessous des 2 degrés, sont en place. Cela a pris du temps, certes, mais il y a enfin un accord. En revanche, nous disent les auteurs, nous ne pouvons plus perdre de temps dans des négociations interminables qui risquent de nous faire reculer plutôt que d'atteindre l'objectif visé. Il faut donc agir et cela passe nécessairement par une réforme du processus de la COP. Kaveh Guilanpour, vice-président du Centre pour les solutions climatiques et énergétiques abonde dans ce sens : « On sait clairement aujourd'hui, grâce aux analyses économiques que les solutions sont là. Et on sait que l'argent, à l'échelle mondiale, est disponible pour les mettre en œuvre. Il faut donc se demander pourquoi on les applique pas. Et pour cela, il faut identifier les blocages. Ou plutôt, être beaucoup plus engagé et mettre en œuvre les solutions qui permettent le changement, puisque les blocages ont été identifiés ».

    Que proposent les signataires de cette lettre ouverte ?

    Pour les auteurs de cette lettre ouverte, il faut que les actions nationales et internationales se concentrent sur les volets de l'atténuation. En préservant les stocks de carbone. En transformant le système alimentaire, et bien sûr en éliminant progressivement les combustibles fossiles et en limitant le poids des lobbys comme le rappelle ce responsable de Greenpeace Philippines :« Que les lobbys du pétrole viennent défendre leurs intérêts dans un sommet sur le climat, c'est problématique. C'est même totalement incohérent avec l'idée de résoudre la crise climatique. Les principaux responsables du réchauffement climatique sont ceux qui pilotent ce sommet. C'est un vrai problème ».

    Les signataires proposent une réforme en profondeur des COP actuelles. Avec des réunions annuelles en petit comité, contrairement à ce qui se passe aujourd'hui, qui se fixent des objectifs ciblés. En suivant les progrès réels de chaque pays, ou encore, en réformant le rôle des banques, pour passer des projets à une mise en œuvre concrète. Une lettre ouverte sous forme de belles promesses. Mais comme dit le dicton : les promesses n'engagent que ceux qui y croient.

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  • Quelles sont les conséquences du réchauffement climatique sur le travail?
    2024/11/19

    Les enjeux d’équité face au réchauffement climatique sont au centre des discussions à Bakou, à l’occasion de la COP29 sur le climat. Il y est en effet question de la réévaluation à la hausse des financements internationaux à destination des pays en développement ; ils contribuent le moins au changement du climat mais en paient le plus les conséquences. Au-delà des dégâts humains et matériels, ils doivent également faire face à des pertes économiques et de productivité.

    Si l’on prend en compte les conséquences des seules vagues de chaleur, 512 milliards d’heures de travail ont été perdues mondialement en 2023. Un chiffre colossal qui représente l’équivalent d’une année de travail en moins pour 170 millions de personnes. Principaux concernés, les travailleurs en extérieur, c’est un quart de la population mondiale. Parmi eux, ce sont ceux du secteur agricole qui paient le plus lourd tribut, en concentrant à eux seuls deux tiers des heures perdues.

    Ce sont les pays les plus pauvres qui sont le plus touchés par le phénomène. Les États au plus faible indice de développement humain dépendent en effet plus que les autres du travail agricole. En leur sein, en moyenne, chaque travailleur a manqué 200 heures l’an dernier en raison des vagues de chaleur, de quoi entamer leur PIB de 8 points. La situation est d’autant plus injuste que les pays riches, au plus fort indice de développement humain, n’ont eux perdu que 41 heures par travailleur : l’équivalent d’1% de leur PIB. Au total, à l’échelle mondiale, on estime ainsi que ces heures perdues équivalent près de 800 milliards d’euros de manque à gagner pour l’économie mondiale.

    Quand les heures sont effectuées, les conséquences ne sont pas plus légères pour autant. L’Organisation internationale du travail estime en effet que la chaleur excessive est responsable de 23 millions d'accidents du travail par an dans le monde, et de près de 20 000 décès. L’Afrique est le continent le plus touché, avec 93% de sa main-d’œuvre exposée.

    Une réflexion peu avancée

    La réflexion pour se prémunir des effets de la chaleur au travail reste embryonnaire regrette l’Organisation mondiale du travail. Peu d’initiatives internationales sont recensées et l’organisation appelle à mettre à jour les règlementations nationales. Certains pays vont dans ce sens en permettant aux travailleurs en extérieur de décaler leurs horaires les jours de fortes chaleurs. Il faut par ailleurs composer avec un manque de données criant : il y a par exemple beaucoup plus d’études réalisées sur la santé publique que sur celle au travail.

    On peut néanmoins rappeler la règle d'or en matière de prévention des risques : avant de penser à équiper les personnes exposées, le plus simple et d’éliminer le risque, ou a minima l’atténuer. En l’occurrence, le premier pas vers la solution est donc de continuer à baisser les émissions humaines de gaz à effet de serre, principales responsables du réchauffement climatique.

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  • L’aide financière climatique est-elle une réalité?
    2024/11/18
    La COP29 entre dans sa seconde semaine. Au cœur des discussions, un nouvel objectif chiffré des financements à fournir aux pays en développement pour les aider dans leur action climatique. Cela doit remplacer les fameux 100 milliards de dollars par an. Ce précédent objectif a été atteint en 2022 avec deux ans de retard. Mais plusieurs ombres planent sur le versement de cette aide promise en 2009 par les pays riches. À commencer par le montant des sommes effectivement versées. L’ONU et l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), répertorient les aides climatiques en fonction des déclarations des pays qui la fournissent. C’est d’ailleurs par le biais de l’OCDE que l’on s’ait qu’en 2022, on est parvenu à un montant de près de 116 milliards de dollars, passant enfin le cap des 100 milliards de dollars annuels promis à Copenhague. Mais, ce n’est pas aussi simple qu’il n’y parait, car les déclarations ne sont pas standardisées.« Certains pays signalent les financements lorsqu’ils s’engagent formellement à les fournir, d'autres quand l’argent est effectivement transféré, souligne Jorge Rivera, de l’ONG One. Nous avons constaté que seulement un tiers des fonds annoncés comme financement climatique sont en fait dépensés pour des projets liés au climat ou effectivement décaissé. Mais les infos sont dures à assembler. »Certains usages font, en effet, débat. « Depuis que l’objectif de financement climat a été pris en 2009, puis ratifié dans l'accord de Paris en 2015, il n’y a jamais eu une définition exacte de ce qu’est le financement climat », note Norman Martin Casas, conseiller en plaidoyer climat au sein d’Oxfam. « Alors les bailleurs fournissent le financement à leur discrétion », regrette-t-il.Une enquête de l'agence Reuters et de Big Local News s’étonnait en juin 2023 de la présence de quelques projets inattendus dans la liste des « financements climatiques » : des magasins de chocolat, un prêt pour l’expansion d’un hôtel ou même des fonds pour une centrale à charbon. Aide au développement et finance climatiquePar ailleurs, des soupçons pèsent sur des opérations de double comptabilité ou de « verdissement des aides ». Selon les révélations du média Carbon Brief en avril 2024, le Royaume-Uni aurait reclassifié 500 millions de livres d’aides à des pays pauvres ravagés par la guerre en « aide climatique ». L’ONG Care estime que 93 % des versements au titre de l’aide climatique entre 2011 et 2020 ont été prises dans les budgets d’aide au développement. Or, « en théorie, les pays sont tombés d’accord pour que la finance climat soit additionnelle, qu’elle s’ajoute aux autres formes de financement », souligne Jorge Rivera.Car « les pays développés ont aussi pris l’engagement de verser 0,7 % de leur PNB en termes d'aide au développement pour les pays plus pauvres », rappelle Laetitia Pettinotti, chercheuse à ODI Global.Mais, les deux aspects sont souvent très imbriqués l'un dans l'autre. Dans le cadre d’une aide à l’électrification d'une zone rurale, il peut y avoir une réflexion sur la résilience face à la sécheresse ou aux inondations. Le projet peut aussi prévoir une installation de panneaux solaires pour une électrification bas-carbone. Alors, Laetitia Pettinotti du centre de recherche ODI Global, promeut une vision globale : « il vaut mieux se demander : combien a été donné en aide au développement ? Combien a été donné au nom de cet objectif de 100 milliards de dollars pour le climat ? Et si l'on additionne les deux, est-ce qu'effectivement, on arrive à la somme qui devrait être versée ? On a fait le calcul, on a fait la somme de 0,7 % du PNB de chaque pays développé et leur part de financement pour le climat. Très clairement, le pays qui ne fait pas sa part, ce sont les États-Unis. »En 2022, ils auraient dû apporter 30 milliards de dollars supplémentaires. D’autres pays, l’Australie, le Canada, le Royaume-Uni ou encore l’Italie, auraient également dû davantage mettre la main à la poche, mais pas dans les mêmes proportions.Pourtant, une partie de cette « aide » climatique revient aux pays développés. L'argent peut être versé sous différentes formes. Cela peut être des dons, des prêts concessionnels, c’est-à-dire avec un taux d’intérêt avantageux ou une longue période de remboursement, mais cela peut aussi se faire sous forme de prêts classiques.Taux d'intérêtSur ce dernier point, le programme de journalisme de Stanford Big Local News et Reuters ont fait une étude sur les aides bilatérales. Au total, entre 2015 et 2020,18 milliards de dollars d’argent mobilisés, l’ont été sous forme de prêts non concessionnels, c'est-à-dire aux taux du marché. Les pays prêteurs récupèrent donc des intérêts. « Mais l'obstacle que nous avons rencontré ...
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  • Qui est Lee Zeldin, nommé à la tête de l'Agence de protection de l'environnement par Donald Trump?
    2024/11/14
    Donald Trump, climatosceptique notoire, n'a laissé aucun doute sur sa volonté de ressortir les États-Unis de l'Accord de Paris et de détruire les politiques environnementales et climatiques de Joe Biden. Ce démantèlement annoncé passera forcément par l'EPA, la puissante Agence américaine de protection de l'environnement. Preuve que ce dossier fait partie des priorités du président élu : Donald Trump a nommé, dès lundi 11 novembre, celui qui dirigera l'EPA. Lee Zeldin est un avocat new-yorkais de 44 ans. Il a passé quatre mandats en tant qu'élu du parti républicain à la Chambre des représentants. Durant ce temps, Lee Zeldin a défendu une zone humide dans sa circonscription de Long Island pour laquelle il a d'ailleurs obtenu des fonds de la part de l'EPA. Au Congrès, il a aussi rejoint le Conservative Climat Caucus, un groupe d'élus républicains qui reconnaissent l'origine humaine du changement climatique. Cela ne l'a pas empêché de voter contre le Inflation Reduction Act, la loi climat de Joe Biden, où contre un meilleur contrôle des émissions de méthane, pour ne nommer que ces quelques exemples.Lee Zeldin soutient l’expansion des énergies fossilesIl n'a voté en faveur des questions environnementales que dans 14 % des cas, selon un décompte de la Ligue des électeurs pour la protection de la nature. C’est bien moins que les élus démocrates, mais bien plus que ses autres collègues républicains au Congrès américain.Lors de sa campagne infructueuse au poste de gouverneur de New York en 2022, Lee Zeldin a soutenu l'expansion des énergies fossiles et la construction de nouveaux pipelines. Mais sa principale qualité qui lui a permis de décrocher la nomination à la tête de l'EPA, c'est d'être l'un des plus fidèles soutiens de Donald Trump.La mission de Lee Zeldin : la dérèglementationLa mission de Lee Zeldin en tant que directeur de l’Agence américaine de protection de l’environnement est fixée par Donald Trump et peut se résumer en un mot : déréglementation. Le président élu voit dans les législations pro-climat un frein à la croissance économique américaine. Lee Zeldin devrait donc détricoter un maximum des règles existantes qui protègent la nature et le climat. L'objectif : offrir un nouveau souffle aux énergies fossiles en faisant fi de l'urgence climatique. Lee Zeldin lui-même a annoncé sur le réseau X qu'il allait « restaurer la prédominance énergétique des États-Unis ».À écouter aussiTrump président, un second mandat dévastateur pour le climat? « Nous allons restaurer la prédominance énergétique des États-Unis »« Au cours des 100 premiers jours, nous allons supprimer les réglementations qui causent des difficultés aux entreprises et les forcent à s'installer à l'étranger », a-t-il annoncé sur la chaîne Fox News lundi, peu après l’annonce de sa nomination. « L'aile gauche de ce pays a usé de son pouvoir pour mettre en place des règlementations qui finissent par pousser les entreprises dans la mauvaise direction ». Comme le montrent ces déclarations de Lee Zeldin qui parlent de « l'aile gauche des États-Unis » : pour les trumpistes, la lutte contre le changement climatique est une affaire d'idéologie politique.Démarche sanitaire plutôt qu’environnementalePourtant, à l'instar de Donald Trump, le nouveau chef de l'Agence pour la protection de l'environnement a promis un air et de l'eau propre pour tous les Américains. Il s’agit là d’un sujet sensible après de nombreux scandales de pollution de l'air et de l'eau qui ont éclaté ces dernières décennies aux États-Unis et qui ont surtout touché des Américains défavorisés, dont bon nombre ont voté pour Donald Trump la semaine dernière.La nomination de Lee Zeldin doit encore être validée par le Sénat, où les Républicains ont obtenu 53 des 100 sièges, et donc une majorité plutôt confortable. À lire aussiElise Stefanik à l'ONU, Tom Homan à l'immigration... Donald Trump place ses proches aux postes clés
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  • Où en est-on de nos émissions de CO2?
    2024/11/13

    Deuxième jour du sommet des dirigeants mondiaux sur l'action climatique à la COP29. Joe Biden, Xi Jinping, Lula, Narendra Modi ou encore Emmanuel Macron et Olaf Scholz ne sont pas de la partie. Mais plus d'une centaine de chefs d'État et de gouvernement ont fait le déplacement à Bakou en Azerbaïdjan pour lutter contre le réchauffement de la planète. Ce réchauffement est causé par les gaz à effet de serre que nous émettons dans l'atmosphère. Et parmi ces gaz, le dioxyde de carbone.

    Les émissions mondiales de dioxyde de carbone vont atteindre un nouveau record en 2024 : 37,4 milliards de tonnes, soit une augmentation de 0,8 % par rapport à l'année dernière. C’est le résultat de la dernière étude annuelle du Global Carbon Project, une équipe de scientifiques internationaux.

    Pourquoi nos émissions de CO2 ne baissent pas ?

    Il y a des progrès dans le déploiement des énergies renouvelables. Mais celles-ci ne remplacent pas encore notre addiction aux énergies fossiles : les émissions dues à notre utilisation du pétrole montent de 0,9 %. La principale raison est l’augmentation du trafic aérien. Les émissions dues au gaz naturel sont également en forte hausse, de +2,4 %. Et même les émissions dues à notre recours au charbon, dont certains avaient pourtant déjà prédit le déclin, continuent d'augmenter de 0,2 % cette année.

    Les émissions des États-Unis et de l'Union européenne continuent néanmoins de baisser. Celles de la Chine augmentent toujours de 0,2 %, mais ralentissent assez considérablement puisque l'année dernière, elles affichaient encore une augmentation de 5 %. Les émissions de l'Inde, en revanche, sont en forte hausse, avec +4,6 %. Tout comme celles du reste du monde : +1,1 %.

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    Où va le dioxyde de carbone que nous rejetons dans l'atmosphère ?

    Environ la moitié du dioxyde de carbone que nous rejetons dans l’atmosphère est absorbé par les océans, les plantes et les sols sur les continents. Mais ces puits de carbone naturels sont eux-mêmes victimes du changement climatique et de l'intervention humaine – on pense à la déforestation – et n'arrivent plus à absorber autant de CO2 qu'auparavant.

    Ces nouvelles données démontrent donc que le pic de nos émissions de CO2 n'est toujours pas atteint. Réussir de limiter le réchauffement climatique en dessous de 1,5 degré semble illusoire. « On est déjà sur la crête des 1,5 degré depuis deux ans. Pour être sûr qu'on y est, il faut attendre six ou sept ans », estime le climatologue Philippe Ciais, membre du Global Carbon Project. « Moi, je pense qu'il est désormais totalement irréaliste de réduire les émissions suffisamment pour atteindre 1,5 degré. Même pour rester en dessous de 2 degrés, l'écart se resserre. Si on continue les émissions au même rythme, dans 27 ans, on aura atteint la quantité qu'il est possible d'émettre, et on pourrait même dépasser deux degrés. »

    Pour avoir ne serait-ce qu'une chance de rester dans les objectifs de l'Accord de Paris, les émissions de CO2 ne doivent pas seulement cesser d'augmenter, elles doivent impérativement baisser et ceci le plus rapidement possible.

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