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Questions d'environnement

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著者: RFI
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La Terre est en surchauffe, l’ensemble du vivant chaque jour plus menacé et la science très claire : les activités humaines sont responsables de cette situation. Le temps compte pour agir afin de préserver nos conditions de vie sur la planète. Quels sont les bouleversements en cours ? Comment les décrypter ? Et quelles sont les solutions pour enrayer cette dégradation, pour adapter nos modes de vie et nos infrastructures au changement du climat, pour bâtir un avenir plus durable pour tous ? À tour de rôle, les spécialistes environnement de la rédaction de RFI ouvrent la fenêtre sur notre monde en pleine mutation.

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エピソード
  • Faut-il arrêter de boire du café?
    2025/11/17

    L'empreinte carbone de la deuxième boisson la plus consommée au monde est élevée. Mais il existe des modes de culture plus durables que d'autres.

    C'est un rituel quotidien, dès le matin, pour des milliards de personnes. Le café est la deuxième boisson la plus consommée au monde, après l'eau. Mais son coût écologique est important. L'empreinte carbone d'une tasse de café atteint en moyenne 150 g de CO2. Si vous buvez quatre cafés par jour, cela fait donc plus de 200 kg de CO2 chaque année, ce qui est environ l'empreinte carbone d'un ordinateur portable. Ce n'est pas rien.

    Première cause : la déforestation qu'entraîne le café, comme la plupart des cultures tropicales. « Ces cultures se développent dans des zones dans lesquelles on a encore, à l'heure actuelle, des forêts naturelles qui ont des stocks de carbone importants. La conversion de ces surfaces en cultures entraine un relargage de carbone de la biomasse. Cela peut constituer jusqu'à 75 % de l'empreinte carbone du café », explique Cécile Bessou, directrice de recherche au Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement, le CIRAD.

    Le poids de la culture

    D'une manière générale, c'est la phase de production qui alourdit le bilan environnemental du café. En moyenne, la culture du café pèse pour 60 % dans l'empreinte carbone d'une tasse. Contrairement à une idée reçue, le transport, des zones tropicales vers les pays du nord par exemple, par bateau, ne représente qu'entre 3 et 10 % des émissions de CO2.

    La culture du café se répartit en deux modes de production : la culture plein champ, ou plein soleil, qui utilise beaucoup d'engrais, et l'agroforesterie, la culture traditionnelle des caféiers qui poussent à l'ombre des arbres. Mais aucune solution n'est parfaite. « La culture plein champ est très intensive. Souvent la récolte est mécanisée, donc on a un coût carbone de cette mécanisation. Mais les rendements très élevés compensent certains coûts de production, nuance Cécile Bessou. L'agroforesterie est quand même moins productive qu'un système plein soleil. Il faut aussi faire de la place pour les caféiers. Donc il y a de toute façon un peu de déforestation. »

    Café en capsule

    Une fois le café vert torréfié – une opération qui émet également du CO2 –, il s'agit d'utiliser une machine à café pour se servir une tasse, et là encore, rien n'est simple. Bien sûr, une cafetière manuelle, à piston, est la solution la plus écologique. Les cafetières à capsule, elles, ont le défaut de produire des déchets. « L'emballage n'a pas d'impact significatif (en termes d'émission de CO2), précise Cécile Bessou. Mais si on a des capsules individuelles, l'impact est plus important, malgré les processus de recyclage. Le meilleur déchet est celui qui n'en produit pas. » Mais les capsules évitent de gaspiller du café en fournissant la dose exacte. Les machines à capsules utilisent aussi très peu d'électricité, si bien qu'elles sont finalement plus écologiques que la bonne vieille cafetière à filtre.

    Faut-il pour autant renoncer à son café pour être exemplaire ? « Si on veut avoir une vie exemplaire, il ne faudrait pas boire de café ou de vin, sourit Cécile Bessou. Je travaille dans des pays où il y a des cultures tropicales avec des populations qui en dépendent. Si on veut être exemplaire, il faut aussi permettre à tout le monde de vivre de son travail. » La solution la plus écologique reste finalement le choix d'un café responsable, « d'un café bio, produit dans des systèmes qui ne dépendent pas d'intrants chimiques externes et de mécanisation. On réduit son empreinte environnementale si on choisit des cafés produits de manière plus durable que d'autres. »

    Mais il arrivera peut-être un jour où il n'y aura plus de café. L'arabica est directement menacé par le réchauffement climatique​, si les nuits ne sont plus assez fraîches. On pourra toujours se rabattre sur le thé : son empreinte carbone est 15 fois moins élevée que celle du café.

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  • COP30: les forêts sont-elles encore des alliées dans la lutte contre le changement climatique?
    2025/11/12

    Les arbres sont des puits de carbone indispensables face à la crise climatique. Mais certaines forêts captent moins de CO2 qu'avant, et en rejettent même plus qu'elles n'en absorbent.

    Elle est la star de la COP30. Mais la star est capricieuse et pourrait bien nous laisser en plan. L'immense forêt amazonienne, immense puits de carbone pour lutter contre la crise climatique, est au cœur du sommet mondial pour le climat, qui se tient à Belém, au Brésil, aux portes de l’Amazonie. Entre espoirs et craintes. En dix ans, l’Amazonie a stocké 30 % de carbone en moins. On le sait grâce aux tours à flux installées en forêts (qui mesurent les échanges gazeux entre l’atmosphère et la végétation) et les observations satellitaires. On le sait aussi en mesurant tout simplement le diamètre des troncs – plus un arbre est gros, plus il absorbe du CO2.

    Mais avec le réchauffement climatique, les arbres grandissent moins. « Pendant la sécheresse, il y a un arrêt de la croissance. Aujourd’hui, on observe des saisons sèches beaucoup plus longues et beaucoup plus intenses, et le temps d’arrêt de la croissance des arbres est beaucoup plus long. Ce qui peut parfois mener à une augmentation du taux de mortalité de certaines espèces », explique Ariane Mirabel, chercheuse en écologie forestière tropicale au Centre international de recherche pour l’agronomie et le développement (Cirad), actuellement basée en Guyane française, à la station de recherche tropicale de Paracou. À cela s’ajoutent les incendies, qui libèrent le CO2 stocké par les arbres. Résultat, certaines zones de l’Amazonie peuvent émettre aujourd’hui plus de CO2 qu’elles n’en absorbent. C’est le cas aussi, par exemple, de la forêt tropicale australienne, comme vient de le révéler une étude scientifique.

    Points de bascule

    Moins de pluie, c’est moins de forêts, et moins de forêts, c’est aussi moins de pluie. « La forêt amazonienne régule tout le fonctionnement hydrique de l’Amérique du Sud, précise Géraldine Derroire, écologue forestière au Cirad et à l'université de Brasilia. Donc sans forêt, on a aussi une dérégulation du climat local. Ce qui peut conduire à des points de bascule dont on a peur. En Amazonie, si la déforestation continue, conjuguée aux effets des changements climatiques, on pourrait voir la forêt remplacée par un écosystème de savane. » Encore moins de forêts, c’est encore moins de carbone stocké. Un cercle parfaitement vicieux.

    Mais toutes les forêts tropicales ne réagissent pas de la même manière face au réchauffement climatique. Le Bassin du Congo, l’autre grande forêt tropicale de la planète, en Afrique centrale, résiste. Elle continue de stocker du CO2 comme avant, presque insensible aux sécheresses. « Les espèces du Bassin du Congo ont évolué pour s’adapter à des conditions climatiques plus sèches. Elles vont donc réagir moins fortement à l’augmentation des épisodes secs – c’est l’une des hypothèses. Et puis il y a aussi moins de déforestation sur la partie la plus proche de l’océan. Ces forêts continuent donc de jouer leur rôle dans la régulation du climat local et du régime des pluies », rapporte Géraldine Derroire.

    Ravageurs

    En milieu tempéré, les forêts sont à la peine. Selon une dernière étude, les forêts européennes ont absorbé 27 % de CO2 en moins en 12 ans. La forêt française est emblématique : la surface forestière s’est considérablement étendue ces dernières décennies, mais elle est en mauvais état, victime de la sécheresse, des incendies et des maladies. Un arbre affaibli par la sécheresse aura moins de résistance face aux parasites. En revanche, dans les forêts tropicales, l’immense diversité des arbres et des plantes les protège des ravageurs. « Une forêt tropicale, ce sont 200 espèces à l’hectare, souligne Ariane Mirabel. C’est donc un écosystème qui reste encore aujourd’hui assez résistant à ces ravageurs, pas encore problématiques pour la santé des forêts. » C'est une petite note d’espoir face à ce paradoxe : les forêts, nos alliées du climat, sont aussi victimes de la crise climatique.

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  • COP30: peut-on encore respecter les limites de température de +1,5°C et +2°C?
    2025/11/11
    Dix ans après l'Accord de Paris, l'un des objectifs de hausse de la température mondiale semble désormais impossible à atteindre. Le sommet mondial sur le climat à Belém pourrait au moins permettre de limiter la casse climatique. Ils ne sont pas sortis d’un chapeau, pour faire joli ou pour faire peur. Non, ces deux chiffres clé dont on parle depuis dix ans dès qu’il s’agit du climat, 1.5°C et 2°C, ces limites de hausse de température fixée par l’accord de Paris, relèvent de la science et de l’avenir de l’humanité, de notre civilisation. Il faut d’abord rappeler à quoi correspond cette augmentation de température : par rapport à la température du globe au 19e siècle, avant la révolution industrielle, quand l’humanité commence à émettre, en masse, du CO2, le principal gaz responsable du réchauffement climatique. Et ce sont des limites à ne pas dépasser à la fin de ce siècle. Chaque dixième de degré compte Au-delà de 2°C, il deviendra difficile de s’adapter, de continuer à vivre comme avant, selon le diagnostic du Giec, les experts du climat. « L’idée de l’accord de Paris, c’est de prendre des mesures pour que les jeunes d’aujourd’hui puissent s’adapter au changement climatique dans la seconde partie de ce siècle et au-delà », résume le climatologue Jean Jouzel, vice-président du Giec au moment de l’accord de Paris. Cette limite de 2°C faisait consensus à la COP21. La limite de 1,5°C, elle, a été imposée par les États insulaires, en première ligne face au réchauffement climatique. « Ils ont fait le forcing pour avoir une limite à 1.5°C, et ils ont argumenté sur le fait qu’ils étaient particulièrement exposés avec la montée du niveau des mers», rappelle Françoise Vimeux, climatologue à l’Institut de recherche pour le développement (IRD). Dans cette histoire, celle de l’avenir de l’humanité et au-delà de l'ensemble du vivant, chaque degré compte, et même chaque dixième de degré. Chaque dixième en moins peut sauver des vies. « Dans un monde à +2°C, tous les récifs coralliens auront disparu ; à +1.5°C, “seulement” 70 %, explique par exemple Françoise Vimeux. En termes d’élévation du niveau des mers, dans un monde à +1.5°C, c’est 10 cm d’élévation en moins, et ce sont environ 10 millions de personnes en moins exposées au risque de cette montée des eaux comme l’érosion côtière, la disparition de territoires et les submersions marines. » À lire aussiÀ Belèm, la COP30 s'ouvre pour deux semaines avec plusieurs points de tension en toile de fond Illusoire, impossible Mais aujourd’hui, dix ans après l’accord de Paris, le réchauffement s’est tellement accéléré que la plupart des climatologues ont déjà fait une croix sur la limite de 1.5°C. « C’est illusoire, dit ainsi François Vimeux, de l’IRD. Si on veut rester sur une trajectoire qui nous ramènerait vers 1.5°C, on n’a plus que trois ans d’émissions de gaz carbonique au rythme actuel. On voit bien que c’est impossible, confirme Jean Jouzel. C’est une vingtaine d’années si on voulait revenir vers 2°C ; ça reste possible. Il faut maintenir l’objectif, même si on sait qu’il ne pourra pas être respecté pour 1.5°C. J’espère qu’il est encore possible qu’il soit respecté pour arriver autour de 2°C. » Selon la trajectoire actuelle des émissions de gaz effet de serre, on s’approcherait, à la fin du siècle, de +3°C. Un monde pratiquement impossible. « À 3°C, des régions deviendront pratiquement invivables. Pendant une partie de l’année, les conditions de température et d’humidité seront telles qu’il sera impossible de vivre normalement en extérieur, d’aller travailler, de faire du sport, etc. Le message est très clair sur la capacité d’adaptation et la vulnérabilité des populations, en particulier dans les régions tropicales et équatoriales », souligne Jean Jouzel. C’est l’un des objectifs de la COP30, de ces deux semaines qui viennent à Belém, au Brésil : limiter la crise climatique à 2.4 ou 2.5°C. Sans les COP, on serait, à la fin du siècle, à +4°C. À lire aussiÀ l’ouverture de la COP30, la société civile pousse à l'action
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