エピソード

  • Autriche: le projet de tunnel privé de la famille Porsche fait débat
    2025/04/25

    Un projet de Wolfgang Porsche, petit-fils du fondateur du célèbre constructeur automobile allemand et président du conseil de surveillance de Porsche AG, fait polémique à Salzbourg. Le milliardaire veut aujourd’hui faire construire un tunnel privé de 500 mètres de long sous la colline du Kapuzinerberg pour accéder à sa villa.

    De notre correspondante à Vienne,

    Les ouvriers s’activent devant la « Villa Zweig ». La demeure dans laquelle vécut l'écrivain Stefan Zweig de 1919 à 1934 a été rachetée en 2020 par Wolfgang Porsche pour 8,4 millions d'euros. Outre ces travaux de rénovation, le milliardaire de 81 ans a un autre projet tout aussi spectaculaire : la construction d’un tunnel privé pour pouvoir la rejoindre sans avoir à emprunter l’actuelle route, étroite et fréquentée par les touristes. Ce tunnel passerait sous la colline du Kapuzinerberg.

    Pour cela, Wolfgang Porsche a signé, il y a un an, un contrat avec l’ancien maire conservateur de Salzbourg, Harald Preuner. Il prévoyait le paiement d’une somme forfaitaire de 40 000 euros pour le droit de servitude sous la colline. Tout a été fait dans les règles et cette polémique n’a pas lieu d’être, estime l'ancien édile.

    « La famille et l'entreprise Porsche est l'un des plus gros employeurs de la ville et du land de Salzbourg. Et il faudrait, je crois, réfléchir à la manière dont nous traitons les personnes qui ont, non seulement, beaucoup investi dans la ville durant des générations, mais qui ont en plus fait ici tout ce qui était légal et pris toutes les précautions nécessaires. Lui reprocher aujourd’hui d'acheter cette villa, de la rénover enfin, et de l'aménager correctement n’a pas de sens », défend Harald Preuner.

    Un projet situé sur un site protégé

    Commandée par le nouveau maire et payée par la famille Porsche, une expertise a conclu que la somme de 40 000 euros pour le droit de servitude était appropriée. Mais celle-ci n’a pas calmé les oppositions, car ce projet pose des questions plus larges, estime Ingeborg Haller, cheffe de file des Verts au conseil municipal, à la tête de la fronde : « Ce projet est problématique d’abord parce que le Kapuzinerberg est une montagne urbaine qui est très importante pour le microclimat de la ville. C’est un site protégé et une oasis verte. Et puis c’est aussi une question d’égalité de traitement, car d’autres personnes vivent ici. Tout cela pose la question de savoir comment, en tant que ville, nous gérons notre propriété foncière. »

    À Salzbourg, tout le monde connaît la Villa Zweig et les avis sur ce projet de tunnel privé sont partagés. « Rénover cette maison coûte beaucoup d’argent, la ville n’a pas cet argent et presque personne ne peut se le permettre, à part lui. Alors s’il a besoin d’une voie d’accès, je ne vois pas de problème », balaie une habitante. Un autre se souvient qu'il y a quelques années, « il y avait l’idée de construire un tunnel public à travers le Kapuzinerberg, cela n’a pas été fait. Mais un tunnel privé pour rejoindre une maison, c’est possible. C’est comme s’il y avait les riches et le reste. »

    Une décision du conseil municipal est attendue en mai et à ce stade, elle reste incertaine. Si la gauche s’alliait, le projet pourrait bel et bien être retoqué.

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  • La politique d'immigration de Donald Trump sème la terreur chez les Latinos du Texas
    2025/04/24

    Aux États-Unis, l’administration Trump poursuit sa politique d’expulsion à grande échelle. Des centaines de migrants accusés d’être membres de gangs ont ainsi été envoyés de manière expéditive dans une prison géante au Salvador. Partout dans le pays, les services de contrôle de l’immigration procèdent à des arrestations de migrants illégaux, d’autres voient leur statut de résident révoqué brutalement. À tel point qu’un climat de peur règne au sein de la communauté latino. Particulièrement au Texas où elle est très nombreuse.

    De notre correspondant à Houston,

    Devant l’université de Houston-Downtown, nous rencontrons Gladys, 21 ans dont 20 ans passés aux États-Unis. Mais elle n’a pas encore la nationalité puisqu’elle est née au Guatemala : « J’ai peur pour tous les sans-papiers. Ils vivent dans la peur. Les gens n’osent plus sortir dans la rue, quand on frappe à la porte, ils n’osent plus ouvrir de peur que ce soit la police de l’immigration. J’ai vu des gens emmener leur passeport ou la monnaie de leur pays d’origine sur eux au cas où ils se feraient expulser. » Et ces personnes planifient leur vie quotidienne comme s’ils pouvaient être expulsés à tout moment. « Oui, à tout moment », ajoute Gladys.

    Dans ce climat, on est surpris de la décontraction de Martin. « Je ne parle pas espagnol, lui pas très bien anglais, mais avec l’aide des mains, on arrive à se comprendre. » Cela fait 32 ans qu’il vend ses fruits et ses légumes sur ce marché de Houston, mais il n’a ni la nationalité américaine ni permis de résidence :« Non, pas de carte verte. Je suis mexicain. Il n’y a pas de problème ! Ça fait 32 ans que je suis ici, et je n’ai jamais eu de problème avec les services de l’immigration. »

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    Peur d'être arrêté à tout moment

    Sur le parking du marché, Maria remplit son coffre. Elle a trois enfants, trois garçons. Eux ont la nationalité américaine. Pas elle. Alors le simple fait de sortir faire des courses est une source d’angoisse : « J’ai très peur. On ne sait jamais ce qui peut se passer en cas de contrôle routier. C’est très effrayant. Imaginer que je puisse être détenue alors que mes enfants sont à l’école, c'est… ». Elle s’arrête un instant puis reprend : « Le beau-père de mon frère a été arrêté la semaine dernière avec d’autres membres de sa famille. Et on ne sait rien, on ne peut même pas leur rendre visite. Ils sont seuls et personne ne sait ce qui va leur arriver. »

    Les papiers de Gladys sont en règle alors, elle joue parfois les éclaireurs : « J’ai une amie mexicaine qui m’a appelée un jour pour me demander d’aller voir si ICE [les services de contrôle de l’immigration, NDLR] était près d’un magasin. Je suis allée voir et c’était vrai : il y avait quatre voitures des services de l’immigration ! Les gens couraient de peur d’être arrêtés et expulsés. J’ai prévenu mon amie, et comme son appartement se trouve juste derrière ce magasin, elle n’a pas osé sortir de la journée. Elle n’est même pas allée travailler ce jour-là. »

    À lire aussiÉtats-Unis: l'administration Trump prive des milliers d'immigrés de la sécurité sociale en les déclarant morts

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  • En Grèce, un festival radiophonique pour éduquer les jeunes européens aux médias et à l'information
    2025/04/23

    La radio, outil ludique et pédagogique d'éducation aux médias et à l'information. C’est ce que propose depuis une dizaine d’années le réseau social éducatif European School Radio, installé dans les locaux de l’université internationale de Thessalonique en Grèce. Cette structure éducative vient d’organiser mi-avril un festival radiophonique destiné aux enfants et aux adolescents grecs, avec des jeunes venus de France, d’Allemagne ou encore de Chypre. Comment s’informent-ils ? Comment abordent-ils les fausses informations ?

    De notre envoyé spécial à Neos Marmaras,

    L'événement de cette mi-avril, c'est la soirée d'ouverture d'un festival radiophonique destiné aux jeunes qui regroupe près d'un millier de participants en Grèce. Jeunes Français, Allemands ou Grecs sont venus réaliser un podcast pour documenter, comme des apprentis journalistes, leur passage au festival, un projet baptisé Kids radio Europe. Casque sur les oreilles et enregistreur à la main, Jade, 16 ans, profite d'une excursion dans la forêt pour se fondre dans le rôle de reporter et capturer l'atmosphère sonore. Face à la multitude d'informations qui circulent sur les réseaux sociaux, l'adolescente se dit méfiante. « Quand j'entends ma sœur parler de ce qui a eu lieu, de ce qui s'est passé sur TikTok, j'ai tendance à aller sur Internet voir si c'est réel ou pas. C'est plus simple quand ça vient de médias officiels pour moi parce qu'il y a des gens derrière qui ont revérifié l'info », estime la jeune fille.

    Ses jeunes collègues grecs, Johanna, 16 ans, et Anna, 15 ans, affirment également la culture du doute. « Pour l'actualité, je m'informe bien sûr un peu via la télévision, mais surtout via Internet. Je consulte plusieurs sites pour être sûr que les informations soient fiables. Quand les journalistes grecs exagèrent, lorsqu'ils en font des tonnes, je ne leur fais pas confiance », raconte Johanna. « C'est principalement la télé que je suis les informations. Ici, à la télévision, je trouve que les journalistes exagèrent beaucoup. Ils rendent les sujets beaucoup trop dramatiques. Cela peut pousser les gens à croire ne sont pas vraies. Je pense que ça va être encore pire dans le futur avec l'intelligence artificielle. Nous, les jeunes, on l'utilise, mais elle peut aussi contenir de fausses informations », selon Anna.

    D'où l'intérêt pour leurs encadrants d'initier enfants et adolescents à l'univers de l'information. Myrto Stamelaki dirige ce projet européen d'éducation aux médias au sein de l'association les Francas. Elle en résume la mission éducative. « Comprendre comment fonctionne le monde des médias, comment on peut aller chercher une information, vérifier une source. Notre objectif principal, c'est développer l'esprit critique », explique-t-elle. L'initiation aux médias et à l'outil radio passe aussi par la dimension ludique. Laura, 12 ans, informe ses auditeurs des péripéties du séjour, via un carnet de voyage. Documenter le monde tel qu'il est et non tel qu'on voudrait qu'il soit. Voilà peut-être pour ces collégiens et lycéens européens l'une des leçons de ce festival radiophonique.

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  • Erdogan cherche à criminaliser les minorités LGBT avec une loi répressive aux conséquences radicales
    2025/04/22
    Il n’a peut-être jamais été aussi difficile d’être homosexuel, bisexuel ou transgenre en Turquie. Depuis plusieurs années, le gouvernement de Recep Tayyip Erdogan s’en prend directement et de plus en plus violemment aux ONG de défense des droits des LGBT. Les autorités turques, qui ont décrété 2025 « année de la famille », préparent actuellement une loi qui pourrait aboutir à la criminalisation de l'homosexualité dans l'espace public. De notre correspondante à Ankara,Le 13 janvier dernier, Recep Tayyip Erdogan présentait les priorités de son gouvernement pour « l'année de la famille » – c'est ainsi que le président turc a désigné l'année 2025. Le ton, l'intention et les cibles étaient claires. « À ce stade, nous le voyons de façon très nette. La cible principale des politiques de désexualisation dans lesquelles les LGBT sont utilisés comme un bélier est la famille. Cette anomalie, qu'ils ont d'abord voulu légitimer en parlant de choix personnels, s'est transformée en une injonction fasciste », a clamé le président turc. Qui parle aussi régulièrement de « pervers » et de « déviants » pour attaquer la communauté LGBT, qu'il compare à la peste.La Marche des fiertés, autrefois autorisée, est interdite depuis plus de dix ans, tout comme le drapeau arc-en-ciel. Mais en cette « année de la famille », le pouvoir veut aller plus loin. Un projet de loi en préparation prévoit entre autres de punir de un à trois ans de prison le fait « d'encourager ou de faire l'éloge en public d'attitude et de comportement contraire au sexe biologique de naissance et à la moralité publique ».Si le texte passe en l'état, les conséquences sur le quotidien des LGBT de Turquie seront radicales. « Si deux lesbiennes ou deux gays qui se tiennent la main dans la rue ou un individu de sexe biologique masculin qui porte une jupe ou se maquille, tout cela sera criminalisé, tout cela sera puni de prison », explique Kerem Dikmen, coordinateur du programme Droits de l'homme de l'ONG Kaos GL.Les minorités sexuelles de Turquie affrontent d'année en année un climat politique de plus en plus hostile et répressif. Ce climat n'est pas seulement lié à la montée, ailleurs en Europe et dans le monde, de gouvernements de droite, conservateurs et populistes. « Le fait que Donald Trump soit au pouvoir aux États-Unis ou Victor Orban en Hongrie arrange les affaires du pouvoir turc. Mais au-delà de cela, le pouvoir en Turquie a aussi son propre agenda politique. D'une part, en s'en prenant au mouvement LGBT comme au mouvement féministe, il offre des gages aux franges les plus radicales de son électorat et donc consolide sa base. D'autre part, il se sert des LGBT pour attaquer toute l'opposition, des partis d'opposition à la société civile, en usant de la polarisation », estime Abdullah Ikbal Arslanbas, avocat pour l'association 17 mai, une ONG LGBT basée à Ankara.Recep Tayyip Erdogan accuse notamment le Parti républicain du peuple (CHP), le parti du maire d'Istanbul Ekrem Imamoglu, incarcéré le mois dernier, d'être pro LGBT. Dans le but de dénigrer la principale formation d'opposition aux yeux des Turcs conservateurs, qui ne votent pas tous pour le pouvoir en place.À lire aussiHongrie: Orban fait modifier la Constitution pour restreindre un peu plus les droits des LGBT+ À lire aussiTurquie: «Le pouvoir a commencé à s'attaquer aux lignes rouges de la communauté LGBT+»
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  • Syrie: pour les enfants des Français de l'EI, l'attente d'un rapatriement qui ne vient pas
    2025/04/20

    Plus de cinq ans après la chute du groupe État islamique (EI), la question du retour des familles des jihadistes étrangers dans leurs pays n’est toujours pas réglée. De nombreuses femmes radicalisées et leurs enfants se trouvent toujours en Syrie sans pouvoir revenir dans leur pays d’origine faute de cadre juridique. Certains sont pris en charge dans le camp d’Orkesh, un centre créé par l’administration autonome kurde dans le nord de la Syrie il y a trois ans. Ce centre de réhabilitation qui peut accueillir 150 personnes propose trois programmes éducatifs, récréatifs et alimentaires destinés à changer la mentalité de ces jeunes étrangers qui ont grandi au sein de familles aux idées religieuses extrémistes.

    De notre envoyé spécial à Orkesh,

    Dans le camp d'Orkesh, en Syrie, 145 jeunes de 13 nationalités étrangères vivent confinés autour d'une petite cour où ils se retrouvent pour pratiquer des sports simples, des salles de classe et leurs chambres collectives. Dans l'une de ces chambres, le Français Ilyes, 22 ans, s'adonne à sa passion pour le dessin, une opportunité qui lui est offerte par sa présence dans le camp. Une activité qui lui permet aussi de s'évader en griffonnant dans son cahier ses rêves d’une vie plus « normale ». Après trois ans dans le centre de déradicalisation, séparé de sa mère et de ses deux grands frères, eux incarcérés au camp de Roj, l’espoir d’un retour en France s’éloigne de plus en plus.

    « Le rapatriement, c'est juste un rêve. À chaque fois, lorsque je réfléchis au moment où je serai libre, en France, je me l'imagine. Mais c'est uniquement de l'imagination, cela ne va pas devenir réel. Au début, quand je suis venu ici, je pensais vraiment que j'allais aller en France. J'ai attendu, j'ai attendu, je vois le temps qui passe et jusqu'à présent, je suis toujours là », confie le jeune homme.

    Hamza, lui, est arrivé en Syrie à l’âge de trois ans avec sa mère, bien avant la proclamation du groupe EI. Le natif de Toulouse raconte comment, en 2018, il a vu celle qui l’a élevée épouser un combattant de l’EI avant de mourir lors d'un combat. Le jeune homme, orphelin de mère, tente alors, à l’âge de 16 ans, de gagner la France par ses propres moyens en rejoignant l’ambassade de France en Turquie. Avant d’être grièvement blessé par une mine et d’être arrêté par les forces kurdes. Depuis, il est interné au centre de réhabilitation, une prison à ses yeux. « C'est un "centre", entre guillemets. Mais nous, qui sommes dedans, nous savons ce qui se passe. Ce n'est pas un centre. Quel centre ferme la porte à 11 heures. Quel centre dans lequel tu manges des trucs bidons. Moi, je suis en Syrie. Tant que je ne rentre pas dans mon pays, je ne veux rien », raconte-t-il.

    Un responsable de l'administration du centre d'Orkesh, qui a choisi de rester anonyme, considère les jeunes et les enfants présents comme des victimes, n'ayant commis aucune faute. Si ce n'est d'avoir été emmenés par leurs parents d'une vie sécurisée vers un environnement marqué par l'extrémisme. « À l'arrivée des enfants, nous rencontrons de grosses difficultés pour interagir avec eux, mais avec le temps, nos liens s'améliorent et il y a une réponse positive au programme de réadaptation. Cependant, la difficulté principale réside dans la question du retour dans leurs pays d'origine », explique-t-il. Malgré tout ce travail, l’administration du camp espère qu’un jour les pays d'origine des enfants accepteront de les rapatrier après leur passage par ces programmes de réhabilitation.

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  • Allemagne: à Wolfsburg, les perspectives sombres pour Volkswagen inquiètent ses salariés
    2025/04/19

    Le marché intérieur est atone, les ventes reculent en Chine et l’entreprise a traversé, à l’automne dernier, une des plus graves crises de son histoire. Volkswagen, le géant automobile allemand, fort de ses dix marques, va réduire ses effectifs de 35 000 personnes d'ici à 2030. Autant dire que l’annonce par l’administration Trump de droits de douane de 25 % sur les voitures importées tombe au pire moment pour Volkswagen qui vend un million de véhicules aux États-Unis. RFI s'est rendu au siège du groupe à Wolfsburg pour savoir comment la population et les salariés perçoivent cette mauvaise nouvelle.

    De notre envoyé spécial à Wolfsburg,

    À l’arrivée à la gare de Wolfsburg, au centre de l'Allemagne, la vue est imprenable sur le gigantesque site de Volkswagen (VW), l’équivalent de 650 stades de foot. De l’autre côté, la ville avec son charme d’après-guerre très discret. En cette journée printanière, de nombreux retraités prennent le soleil sur des bancs de la zone piétonnière. Ils ne sont pas menacés par les droits de douane, mais concernés. Volkswagen fait partie de leur ADN, comme pour cet Italien d’origine, Nicola Motta, qui a fait toute sa carrière dans l’entreprise. « Volkswagen, c’est tout pour moi. Regardez le dos de mon téléphone. Là, c'est mon village en Calabre et en dessous l’usine de Wolfsburg », montre-t-il.

    Le retraité est fier de ses deux fils, tous les deux ingénieurs chez Volkswagen, à Wolfsburg même et en Chine. Mais aussi inquiet pour eux. « Si ça va mal pour Volkswagen, ça nous concerne aussi. On s’inquiète avec ce président américain. Nous n’avons pas confiance en lui. Le matin, il dit blanc, à midi noir et le soir autre chose », explique-t-il.

    L’ingénieur Torsten Bleibaum travaille depuis trente ans chez Volkswagen. Pour lui, la crise sociale de l’automne dernier était bien plus grave que les actuels droits de douane américains. « Je ne peux pas confirmer dans mon entourage le pessimisme ambiant dans les médias actuellement, même s’il est peut-être justifié, estime-t-il. Pour beaucoup, ces droits de douane, c’est beaucoup trop abstrait. Je ne crois pas que ça soit si dramatique. »

    Au café Pinocchio, Silvestro Gurrieri sirote un espresso. Ce Sicilien est arrivé dans les années 1970 à Wolfsburg où il a fait toute sa carrière. Membre du parti social-démocrate et du puissant syndicat IG Metall, Volkswagen est sa deuxième famille. « Ces droits de douane de Donald Trump sont une catastrophe totale. Ça nous frappe fortement et on s’inquiète. Volkswagen a surmonté la crise de l’an dernier et maintenant ces problèmes surgissent sur lesquels nous avons peu d’influence », regrette-t-il.

    Alexander Jordan est le nouveau député de la circonscription. Ce chrétien-démocrate a fait carrière chez un sous-traitant de l’industrie automobile et connaît bien le secteur. « Les inquiétudes sont palpables même si la situation reste calme. Il n’y a pas de conséquences directes pour l’instant après l’introduction de ces droits de douane, mais elles se profilent à l’horizon », redoute-t-il.

    Les droits de douane de 25 % en vigueur depuis le début du mois pour les voitures exportées aux États-Unis s’appliqueront en mai à 150 produits fabriqués par les sous-traitants du secteur automobile. VW a entamé des négociations directes avec les États-Unis pour obtenir des taxes douanières plus avantageuses en échange d’une production plus importante de l’entreprise sur le sol américain, notamment pour Audi.

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  • États-Unis: l'angoisse des enfants et des parents sans-papiers menacés d'expulsion
    2025/04/18

    Donald Trump poursuit ses politiques contre l’immigration. Après des accords passés avec certains pays d’Amérique latine, plusieurs vols ont été affrétés pour des expulsions de migrants et les autorités américaines poursuivent leurs opérations pour arrêter les personnes sans titre de séjour. Donald Trump est aussi revenu sur les politiques de son prédécesseur en autorisant les forces de l’ordre à effectuer des opérations dans des écoles publiques ou des églises pour les communautés concernées. Les craintes des arrestations sont anxiogènes et se répercutent sur les enfants.

    De notre correspondant à Atlanta,

    Lecture, calculs et écriture : dans ce groupe, les enfants alternent entre les différents ateliers. Tous des élèves en primaire et d’origine hispanique. Ils viennent plusieurs fois par semaine pour du soutien scolaire organisée par une association. Celle-ci a demandé à ce que tous les interlocuteurs restent anonymes pour des raisons de sécurité. Une des responsables constate de plus en plus d’angoisse chez les familles à cause des expulsions : « Je travaille dans un autre centre et une des filles pleurait beaucoup. J’ai parlé à sa mère et lui ai demandé s’il y avait des problèmes à la maison. Elle m’a répondu que non, mais que sa fille a vu les expulsions aux infos et elle est inquiète de ce qui pourrait m'arriver. »

    L’après-midi terminé, les parents se massent dans le couloir. Une mère raconte l’inquiétude de ses deux enfants : « Avec tout ce qu'il se passe, entendre parler de l’immigration à l’école, aux infos ou sur internet, mes enfants savent que je n’ai pas de papiers et sont toujours inquiets quand ils sortent de la maison. Ils me demandent : "Si les autorités viennent chez nous, qu'est-ce qu'il va se passer pour eux". Car ils sont nés ici, mais pas moi et pas leur père. Alors, ils nous demandent avec qui ils vont rester si les autorités m’emmènent. Ils sont inquiets et parfois me disent qu’ils préféreraient retourner au Pérou d’où je viens et c’est très triste. »

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    « Les autorités de l’immigration rentrent dans les écoles »

    La plupart des parents n’ont pas de titre de séjour comme cette autre mère inquiète d’être séparée de ses enfants, mais au moins dit-elle les deux plus grands sont majeurs : « Quand tous mes enfants étaient plus jeunes ça m’inquiétait beaucoup, mais maintenant, je suis un peu plus tranquille, car mes deux fils les plus âgés pourraient s’occuper de leurs deux petites sœurs. »

    Les salles de cours désormais vides, un autre responsable détaille la peur des parents d’envoyer leurs enfants à l’école. Depuis l’annonce de Donald Trump d’autoriser les arrestations dans ces lieux. « On a vu sur les réseaux sociaux et sur d’autres médias que les autorités de l’immigration rentrent dans les écoles et arrêtent les enfants pour leur poser des questions sur leurs parents pour savoir s’ils ont des titres de séjour ou pas. »

    Des écoles ont demandé à l’organisation de ne plus garer son bus floqué de son nom en espagnol sur un parking qui donne sur la rue pour ne pas attirer l’attention des autorités.

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  • Dans le sud de la Russie, la vie sous les attaques de drones venus d'Ukraine
    2025/04/17
    Le Kremlin a indiqué, mercredi 16 avril 2025, ne pas être « prêt » à dire quand expirerait le fragile moratoire concernant les frappes sur les infrastructures énergétiques, conclu avec Kiev sous la pression de Washington, peu avant sa date de fin attendue. Kiev comme Moscou s'accusent presque quotidiennement de le violer. Dans la région de Krasnodar, les civils oscillent entre chocs, inquiétude et lassitude. De notre envoyée spéciale à Kropotkine et Krasnodar,Rue principale baptisée « Lénine », monument de Lénine au centre, immeubles et jardins nourriciers... Kropotkine est une classique petite ville ouvrière russe, située à presque trois heures de voiture de la capitale régionale Krasnodar, dans le sud du pays. Une ville jusqu'à cet hiver sans histoire, avec ses quatre usines d'agroalimentaire et ses sociétés de construction salariant une grande partie de la population.Sauf que l'autre gros employeur, à une dizaine de kilomètres du centre, est un vaste complexe pétrolier : une station de stockage et surtout, la plus grande station de pompage de pétrole CPC (Caspian Pipeline Consortium) sur le territoire de la Fédération de Russie. Caspian Pipeline Consortium est détenu notamment à 24% par la Russie, 19% par le Kazakhstan et à hauteur de 15% par le géant américain des hydrocarbures Chevron, selon le site internet de la société. Cet oléoduc long de plus de 1 500 kilomètres transporte principalement du pétrole du Kazakhstan, via la Russie, vers la mer Noire, qui est ensuite transporté vers l'Europe.Un complexe pétrolier viséLe 17 février dernier, premier choc et premières unes sur la ville et son complexe pétrolier à la télévision fédérale russe : la station s'est retrouvée sous le feu. Selon un communiqué du Caspian Pipeline Consortium, l'attaque a été menée « par sept drones remplis d'explosifs et de composants métalliques » afin de « perturber l'installation et faire des victimes parmi le personnel opérationnel de la station ». « Tous les actionnaires du consortium international, y compris les représentants des entreprises américaines et européennes, ont été informés de l'attaque », a précisé le CPC. La station de pompage visée, la plus grande sur le parcours de cet oléoduc, avait cependant été « mise hors service », et l'oléoduc fonctionnait en puissance « de pompage réduite ».Cette première attaque était intervenue quelques jours à peine avant la toute première rencontre entre des émissaires russes et américains à Djeddah pour évoquer la fin de la guerre en Ukraine. Elle avait immédiatement provoqué une légère hausse des prix du baril de Brent et fait réagir jusqu'au sommet du pouvoir. Vladimir Poutine avait saisi l'occasion pour souligner les risques de flambée du prix de l'or noir, argument qu'il sait particulièrement sensible aux oreilles de Donald Trump.Une attaque d'ampleur mi-mars et une ville sous le choc Dans la nuit du 18 au 19 mars, le complexe pétrolier est à nouveau attaqué. Cette fois, le dépôt pétrolier prend feu et l'incendie se propage sur 2 000 m². Tout Kropotkine peut en dérouler le scénario. Assises l'une contre l'autre sur la banquette d'un café pâtisserie à la devanture bleu pastel, Viktoria, 51 ans, et Ekaterina, 32 ans, sont deux amies qui travaillent dans la même boulangerie de la ville.« Dans la nuit, vers environ deux heures du matin, nous avons été réveillées par un bruit, mais il n'était pas très proche, explique Victoria, et au réveil, nous avons vu les informations locales sur Telegram et Instagram qui parlaient de ce qui s'était passé. Et c'est là que nous avons commencé à réaliser. Vers midi, nous avons vu une colonne de fumée, alors nous sommes allées sur place. Tous les habitants de la ville y étaient. Nous avons vu cet immense incendie, comment les sauveteurs et les pompiers se battaient contre le feu. C'était évidemment une image terriblement effrayante. » Une image qui a longtemps occupé les esprits, ajoute Victoria : « ​​​​​​​On en parlait partout, au travail, à la maison, tout le temps. Certains étaient indignés, d'autres avaient peur, se demandaient quoi faire, s'il fallait partir et si oui, où. »Les pompiers ont lutté contre l'incendie pendant une semaine. « ​​​​​​​On nous a recommandé de porter des masques, d'éviter de rester dehors le plus possible, et de fermer les fenêtres », raconte Ekaterina. « Mais nous n'avons vu personne se promener avec un masque, et en règle générale, personne n'a rien fait. Nous espérions que ça irait quand même », ajoute-t-elle.Pendant ces sept jours, un nuage noir a plané au-dessus de la ville, avant que la pluie n'apporte des cendres partout, sur le sol et sur les voitures. Désormais, Victoria pense aussi aux conséquences sur son environnement. « Toute cette fumée et ses produits, c'est ...
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