エピソード

  • En Cisjordanie occupée, les Samaritains fêtent la Pâque malgré la guerre et les récupérations politiques
    2025/04/13

    Au croisement de plusieurs influences, les Samaritains forment une communauté à part au Proche-Orient. S’ils s’affichent toujours en faveur de la paix entre Palestiniens et Israéliens, la réalité est plus compliquée pour eux : la guerre actuelle les pousse à un certain écartèlement. Reportage lors des célébrations de la Pâque des Samaritains, vendredi 11 avril, aux abords de la ville de Naplouse, dans le nord de la Cisjordanie occupée.

    Les fêtes de Pessah pour les Juifs et la Semaine sainte des Chrétiens coïncident. Dans ce contexte, une communauté passe un peu sous les radars, celle des Samaritains. Ils sont environ 820 à ce jour, établis pour moitié à Naplouse en Cisjordanie occupée, l'autre moitié étant dans la banlieue de Tel Aviv en Israël. Un tableau d'autant plus compliqué qu'ils se revendiquent descendants des premiers Israélites, mais non-Juifs et sont détenteurs à la fois de la nationalité palestinienne et israélienne.

    Sur les hauteurs du Mont Gerizim, c’est jour de fête pour la communauté des Samaritains. Drapé dans sa longue tunique et sa barbe blanche, le prêtre Hosni Wassaf salue avec déférence chacun des fidèles. « La Pâque samaritaine est l’occasion de célébrer notre sortie de l’esclavage imposée par Pharaon. C’est la fête de notre libération. Et chaque Samaritain au monde doit participer à cette célébration », explique l'homme de 80 ans.

    Des bûchers sont allumés et des agneaux sacrifiés. Gaza n’est qu’à une centaine de kilomètres d’ici. Alors, malgré les sourires, l’amertume n’est pas loin, elle non plus. Sa petite fille, tenue par la main, Hind Ragheb, dit ne pas pouvoir s’empêcher de penser à ses compatriotes sous les bombes. « À cause de la guerre et de la situation politique dans laquelle nous sommes, on va avoir du mal à vraiment profiter de cette journée de fête, malheureusement. J’espère que Dieu prêtera patience aux mères de Gaza qui ont perdu des enfants ou leurs maris », implore-t-elle.

    À la fois Palestiniens et Israéliens, les Samaritains sont sur une ligne de crête. « On croit en la solution à deux États. Un État palestinien aux côtés d’Israël. Il ne peut pas y avoir de paix sans l’existence des deux pays. Et nous, nous voulons la paix », affirme le prêtre de la communauté.

    À cause de la guerre, les officiels palestiniens invités ont préféré décliner l’invitation. Les Israéliens ont fait un autre choix, eux : occuper le terrain. Des grappes de policiers et soldats en uniforme arrivent. Et enfin de façon plus inattendue, Yossi Dagan, le représentant des colons établis en Cisjordanie occupée. Lui, qui prône l’annexion des territoires palestiniens, multiplie les selfies et les discours politiques. « Cet évènement est une célébration des Samaritains, mais pas que. C’est aussi une fête pour tous les Juifs de Judée-Samarie. On est ici dans un village israélien. Je ne viens pas à titre privé ici, mais en tant que représentant de l’État d’Israël », clame Yossi Dagan.

    Ce jour-là, armes en bandoulières, plusieurs partisans du Grand Israël, comme Ariel et son ami Elad : « On pense qu’une fois qu’on aura reconstruit le Temple de Jérusalem, on y tiendra, à l’avenir, des célébrations similaires à celle d’aujourd’hui », croit savoir Ariel. « Les Samaritains font partie de nous en quelque sorte », abonde Elad.

    Confrontés au fait que les Samaritains se disent en faveur d'une solution à deux États, Elad a une réponse bien à lui. « Je vais te dire un truc. Ils sont politiquement corrects. Ils vivent sous autorité palestinienne, mais ils ont de nombreux proches à Holon près de Tel Aviv. Alors, ils essayent de passer entre les gouttes », clame-t-il en s'esclaffant. Tandis que les incursions des colons et de l’armée se multiplient à Naplouse – fief des Samaritains – la pression pour qu’ils prennent position n’a jamais été aussi forte.

    À lire aussi«L’éducation est notre seule arme»: en Cisjordanie occupée, des écoles publiques rouvrent progressivement

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  • En Irak, le difficile retour des chrétiens de Mossoul, chassés dix ans auparavant par l'EI
    2025/04/12

    Ces derniers mois, de nombreux chantiers de reconstruction à Mossoul se sont achevés et les portes de ces bâtiments emblématiques de la ville se préparent à rouvrir. Parmi eux, plusieurs églises restaurées avec l’aide d’ONG internationales. Mais la reconstruction de ces bâtiments historiques, détruit par l’organisation de l'État islamique (EI) ou lors de l’offensive pour libérer la ville, ne suffit pas à redonner vie à ce patrimoine chrétien. On estime que 90 % de la population chrétienne mossouliote n’est pas rentrée après la fin de la guerre.

    De notre correspondant à Bagdad,

    Dans la vieille ville de Mossoul, le quartier chrétien historique n’en a plus que le nom. Mahmoud est propriétaire d’une échoppe dans cette ville d'Irak. Lui est sunnite, mais il regrette la vie du quartier d'avant l’arrivée de l'organisation de l'État islamique (EI). « Leurs maisons étaient dans ce quartier-là. Avant, il y avait beaucoup de chrétiens, mais maintenant, ils sont très peu nombreux. Avant Daesh, la situation était très bonne ici. Les musulmans avec les chrétiens, c’était une seule maison pour tous », se souvient-il.

    Seule une trentaine de familles chrétiennes serait rentrée depuis la chute du groupe EI : elles étaient plus de 1 200 avant 2014. Pourtant, depuis six ans, le patrimoine chrétien détruit se relève progressivement avec l’aide d’organisations internationales. Le père Najeeb Musa Mikhail, archevêque de Mossoul, y voit un espoir de faire revivre la communauté chrétienne. « C’est important de préparer un lieu avant que les gens viennent, ce sont des symboles qui encouragent les gens à rentrer et qui leur donne confiance », explique-t-il en français.

    Mais le père Najeeb est très conscient que la reconstruction de ces lieux de culte ne suffit pas : « Quand ils commencent à rentrer, ils n’ont plus d’emplois, leur place a été occupée par d’autres. Aujourd’hui, c’est le travail du gouvernement d’avoir la possibilité de vivre et aussi la reconstruction de leurs maisons. 80 % des maisons des chrétiens sont par terre. Ils préfèrent rester à Erbil, à Dohouk ou dans le nord. En fait, c’est une question de confiance, beaucoup de familles disent tous les 10-20 ans, on recommence de nouveau à zéro », regrette-t-il.

    Une partie de cette communauté a trouvé refuge à 80 km de Mossoul, à Erbil, la capitale du Kurdistan irakien. Sue s’y est installée dans le quartier chrétien d’Ainkawa. Elle a fui, en 2013, un climat de violence qui ne cessait de se dégrader, selon elle, à la suite du renversement de Saddam Hussein. « À partir de 2003, beaucoup de pressions ont été exercées contre les chrétiens, on était menacés, et la violence a augmenté sous plein d’aspect. Il y avait des kidnappings, des meurtres et des menaces », se remémore-t-elle.

    Pendant 10 ans, elle a porté le hijab à l’extérieur pour éviter d’attirer l’attention. Avant de tout abandonner, juste avant l’entrée des jihadistes du groupe EI dans Mossoul. Une décennie plus tard, elle ne veut toujours pas rentrer. « Il y a de la peur, il y a un manque de confiance, il y a la situation économique. Ici, c’est sécurisé, les autres nous rassurent. Mais peut-être que cette mentalité ne va durer qu'un temps, mais qu’à la fin rien n’aura changé », se demande-t-elle. Elle craint que les violences reprennent un jour, mais ajoute en souriant qu'une paix durable n'est pas complètement impossible.

    À lire aussiMoyen-Orient: les communautés chrétiennes entre persécutions, exil et instrumentalisation

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  • Japon: l'Exposition universelle d'Osaka ouvre ses portes dans le mécontentement général
    2025/04/11

    Au Japon, l'Exposition universelle d'Osaka débute samedi 12 avril, réunissant 158 pays jusqu'à la mi-octobre. En 1970, déjà, cette ville avait accueilli un tel événement et, à l'époque, il avait un succès considérable. Un nombre record de visiteurs – près de 65 millions – et des louanges dans le monde entier en raison de sa qualité. Mais 55 ans plus tard, l'ambiance n'est plus du tout la même dans l'archipel. L'heure est à l'indifférence, cette fois, voire au mécontentement.

    Les enquêtes d'opinion le disent et le répètent depuis des mois : trois Japonais sur quatre n'ont aucune intention de se rendre à cette Exposition qui n'intéresse pas 65 % des sondés. À l'image de ces Tokyoïtes, rencontrés au hasard : « Pour être honnête, cet événement à venir me laisse assez indifférente », estime par exemple cette passante. « Jamais personne ne m'a parlé de cette Expo. Ce n'est pas un sujet de conversations pour les gens », selon cet homme. « En 1970, l'Exposition a fait l'unanimité et marqué les esprits. Je m'en souviens bien. Le pays a vécu un moment magnifique. Mais aujourd'hui, on ne sent pas du tout un tel engouement » regrette celle-ci.

    Visiblement, pour l'heure, en tout cas, cette Exposition universelle ne passionne pas grand monde au Japon. La prévente des billets d'entrées l'a illustré : les organisateurs espéraient en écouler 14 millions avant même le début des festivités, mais, à ce jour, moins de neuf millions ont trouvé acquéreurs. Car dans le pays, l'unanimité n'est pas de mise face à cet événement, comme cela avait été le cas, il y a 55 ans.

    Beaucoup de gens s'y opposent, comme ces habitants de la capitale. « La mascotte de l'Expo est sympa, mais, franchement, je n'ai jamais compris pourquoi on dépensait autant d'argent pour un tel événement. Il me semble qu'il y a d'autres priorités », explique cette Tokyoïte.

    « Cela va coûter beaucoup plus cher que prévu. Parce qu'on nous a menti à l'époque ou parce que cela a été géré par des incompétents ? Il faudrait qu'on nous explique », demande ce passant vindicatif. « Je suis totalement opposée à cette exposition, car si elle s'avère déficitaire, comme les Jeux olympiques de Tokyo, il y a quatre ans, c'est nous, les contribuables, qui allons à nouveau devoir payer l'addition », affirme cette autre habitante de la capitale japonaise.

    Un aménagement qui coûtera le double de l'estimation initiale

    L'aménagement du site coûtera plus d'un milliard d'euros, soit près du double de l'estimation initiale qui avait été faite en 2017. En raison de l'inflation, de la hausse du prix des matériaux de construction, notamment. Quant aux dépenses d'exploitation – plusieurs centaines de millions d'euros –, elles ont crû de 40 %. Le secteur privé paiera un tiers de l'addition finale, mais les deux tiers restants seront à la charge des pouvoirs publics, du gouvernement central ainsi que de la ville et la région d'Osaka.

    Sur les réseaux sociaux, beaucoup de Japonais dénoncent à la fois l'ampleur des budgets consacrés par les autorités à cette Exposition et l'envolée de son coût. En la matière, le pire est peut-être à venir. Car les dépenses d'exploitation sont censées être couvertes à hauteur de plus de 80 % par les recettes provenant de la vente des billets d'entrée et des produits dérivés. Donc l'événement basculera dans le rouge si le grand public n'est pas au rendez-vous. Or, au gouvernement y compris, on reconnaît que l'objectif initialement fixé ne pourra vraisemblablement pas être atteint. À savoir accueillir 28 millions de visiteurs.

    À lire aussiJapon: des prix plus élevés pour les touristes étrangers, une mesure qui divise

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  • Ukraine: les habitants de Soumy désemparés face aux incessantes frappes russes sur les écoles et les hôpitaux
    2025/04/10

    La ville de Soumy, à seulement une trentaine de kilomètres de la frontière russe, est presque quotidiennement la cible des bombardements. Les civils paient le prix fort. Il y a deux semaines, une explosion décimait tout un quartier résidentiel.

    De notre envoyée spéciale à Soumy,

    À Soumy, en Ukraine, dans ce quartier à quelques minutes de voiture du centre-ville, la vie s'est arrêtée le 24 mars dernier, lorsqu'une puissante explosion a soufflé les vitres d'une vingtaine de bâtiments, dont une école. Tous ont cru à une frappe russe, mais il pourrait s'agir d'un acte de sabotage ou d'un accident, survenu dans un dépôt de munitions dont tous ignoraient l'existence.

    Alors que les autorités ne donnent pas de détails sur les faits, Oleh, un sapeur-pompier qui était sur place, revient sur les lieux dévastés. « C'est l'école. Vous voyez dans quelles merveilleuses conditions nos enfants vont maintenant pouvoir étudier. Au moment de l'attaque, ils étaient dans l'abri, environ 40 enfants et la force du souffle était telle que la porte s'est bloquée », raconte-t-il.

    Quelle que soit l'origine de l'explosion, les Ukrainiens en rendent la Russie responsable. Parmi ces enfants, Diana, neuf ans, revenue sur les lieux avec son père Oleksyi, raconte ce qu'elle a vécu : « Je me suis envolée de ma chaise. J'étais simplement restée assise dans l'abri, pendant le cours. Et puis il y a eu un grand bruit, le plafond s'est fissuré, il y avait du verre partout et de la fumée. J'ai bondi de ma chaise et mon père a commencé à m'appeler quelques minutes plus tard. Il m'a dit que je pouvais partir, alors avec Klinka - Klinka, c'est mon amie -, on a ouvert la porte et on a couru immédiatement. »

    Au-delà des conséquences de cette explosion, Oleh le pompier s'inquiète de méthodes toujours nouvelles employées par les Russes pour détruire les infrastructures ukrainiennes. « C'est tout le temps comme ça. Soit des établissements médicaux, soit le secteur résidentiel. Ce n'est pas le seul cas. Les Russes lancent constamment des bombes sur des immeubles résidentiels de neuf étages, des roquettes sur des zones résidentielles. Mais il y a un nouveau truc. Depuis début mars, leurs drones attaquent de manière chaotique différentes parties de la ville, en plein milieu de la journée, les jours fériés, et il y a des frappes sur des aires de jeu, des frappes directement sur les routes. Je ne sais pas. C'est juste pour terroriser la population d'une manière ou d'une autre », explique-t-il.

    Ce 24 mars à Soumy, un miracle s'est produit, selon Oleh. Même s'il y a eu plus d'une centaine de blessés, personne n'est mort. Mais depuis, à travers la région, des dizaines d'autres bombardements se sont produits, et les habitants de Soumy vivent dans l'angoisse d'en être à nouveau victimes.

    À lire aussiLes Ukrainiens restent toujours sous le feu russe et dans l'absence de réponse américaine

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  • Italie: des milliers de manifestants défilent à Rome contre le réarmement européen
    2025/04/09

    En Europe, les Italiens occupent une place à part face au risque de guerre et la volonté européenne de se réarmer. Ils sont 62% à estimer qu'il y a d'autres dépenses plus urgentes que la défense. Un pacifisme qui conjugue deux héritages : celui du communisme et du catholicisme. Le 5 avril, une grande manifestation se tenait à Rome contre le plan de réarmement annoncé à l'échelle européenne.

    De notre correspondant à Rome,

    Ils sont des dizaines de milliers à avoir défilé, samedi 5 avril, dans le centre de Rome, à deux pas du Colisée, avec un slogan : « Non à la guerre et au plan de réarmement européen » proposé début mars par la Commission européenne. Sur la scène, celui qui a organisé la manifestation, Giuseppe Conte, l'ancien chef du gouvernement italien et patron du mouvement Cinq étoiles : « Je crois qu'il y a ici une idée forte et claire que tout le monde a en commun. Nous disons non à ce plan fou de réarmement. Nous disons non à 800 milliards d'euros qui seront dépensés non pas pour un plan sérieux de défense européenne, mais pour armer les pays membres. »

    Dans la foule, on est venus de toute l'Italie. Nadia et Maria ont pris le train depuis Naples pour venir dénoncer la rhétorique belliqueuse de certains pays européens. Dans ses mains, Nadia tient un montage-photo fait pour l'occasion : « C'est un char conduit par Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, qui roule sur l'Agenda 2030, les objectifs que l'ONU a fixés pour qu'ils soient atteints d'ici à cette date. Et parmi ceux-là, le numéro seize, c'est justement la paix. C'est la page. »

    Un peu plus loin dans la foule, Stefano distribue des tracts anti-Otan. Antimilitariste depuis des années, il se bat notamment contre les nombreuses bases de l'Alliance atlantiquedisséminées sur le sol italien : « La société a besoin d'investissements dans la santé, l'éducation. Nous n'avons pas besoin de tout cela. Nous avons seulement besoin de paix. »

    Les catholiques aussi présents

    Outre les courants de gauche et pacifistes, une autre frange de l'Italie est foncièrement contre la guerre : les mouvements catholiques. Il y a quelques semaines, une grande marche est partie de la ville de Saint-François, Assise, en Ombrie, jusqu'à Rome. Mouvement parmi les plus importants de la galaxie catholique italienne, la communauté Sant'Egidio est connue pour ses médiations de paix et son travail humanitaire.

    Mario Giro est le responsable des relations internationales de l'association. Il nous explique d'où vient cette forte opposition des Italiens à la guerre : « Il y a une explication politico-culturelle. Disons la culture catholique, et aussi ce qui reste de l'ancienne culture communiste, sont foncièrement contre la guerre, surtout les catholiques. Après, disons, l'enseignement des papes du siècle dernier. »

    Face à la course aux armements, l'Italie veut maintenir une voix singulière au sein de l'Europe, celle d'un pays médiateur. Ce pacifisme, plus ancré que chez ses voisins, a des racines profondes qui se résument dans sa Constitution de 1948, où il est écrit noir sur blanc que l'Italie répudie la guerre.

    Un reportage à retrouver dans notre intégralité dans Accent d’Europe ou l’application PureRadio.

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  • Le quotidien des Américains menacé par la hausse des droits de douane
    2025/04/09

    Des droits de douane de 104 %... La porte-parole de la Maison Blanche a annoncé mardi 8 avril cette hausse de taxes sur les importations chinoises, qui sont entrées en vigueur ce mercredi. C’est le dernier épisode de l’escalade de la guerre commerciale lancée par Donald Trump contre le monde entier. Ces taxes pourraient se répercuter sur les consommateurs américains avec une hausse des prix, alors que les biens importés sont omniprésents dans le quotidien des Américains.

    Placard après placard, tiroir après tiroir, Richard retourne les assiettes, verres et tout autre ustensile qu’il trouve dans sa cuisine pour savoir où ils ont été fabriqués à commencer par les tasses. « Celles-ci ont été fabriquées en Angleterre. En dessous j’ai des bols qui viennent d'Italie, et en dessous : des assiettes fabriquées en Chine. Dans le placard d’à côté, je pense que ça vient de Thaïlande », dit-il.

    Un appartement rempli de produits venus d’ailleurs

    En ce qui concerne les récents droits de douane annoncés, 10% pour les tasses d’Angleterre, l’Italie comme l’Union européenne 20% et la Thaïlande 36%. Mais la cuisine de Richard ne serait pas la seule touchée... Dans le salon se trouvent quatre vélos. « Je crois que les quatre ont été faits en Chine, mais je ne suis pas sûr. Mais bien sûr, tous les accessoires, que ce soit la sacoche, le porte-bagage, les lumières, le porte-gourde, j’imagine que très peu sont fabriqués ici », indique-t-il.

    Autour de son cou, Richard porte une paire d’écouteurs sans fil et comme tous ses appareils électroniques, fabriqués à l’étranger. « Mon téléphone Google a été fait au Vietnam, mais en fait, la vraie question c'est de savoir dans quel pays sud-asiatique ils ont été fabriqués ».

    « Made in USA », un souvenir d’une autre époque

    Mais le retraité parvient facilement à trouver des produits fabriqués aux États-Unis, comme des meubles en bois, des appareils électroménagers ou sa boîte à outil. « Elle vient de la maison où j’ai grandi. Et tous les outils ont tous écrits "fabriqué aux États-Unis" car c’était l’époque d’avant. Mais parmi tous les outils que j’ai acheté moi-même, je pense qu’aucun n’a été fabriqué ici ». raconte-t-il.

    Des taxes dont l’utilité interroge

    L’ancien avocat ne comprend pas la stratégie de Donald Trump. « Même avec toutes les recherches que je fais, je n’ai rien trouvé qui montre que cela va m’être bénéfique. Et si ça va l’être pour le pays dans le long terme, je ne sais pas comment et quand ça le serait. Et je doute fortement que Donald Trump lui-même le sache ».

    Et s’il n’y avait que des produits américains dans son appartement ? Richard plaisante la pièce serait plus spacieuse et moins encombrée.

    À lire aussiDroits de douane: l'administration Trump persiste et signe malgré de premières dissensions en interne

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  • De Prague à Moscou, l'arrêt du financement de Radio Free Europe suscite de vives réactions
    2025/04/07

    Basée à Prague depuis 30 ans, Radio Free Europe est dans la tourmente ces dernières semaines, Elon Musk et Donald Trump ayant décidé que ce média public américain, tout comme Voice of America, ne devait plus être financé par l'État. Cette radio diffuse dans une trentaine de langues et cible prioritairement des pays où la presse n'est pas libre. Le gouvernement tchèque est rapidement monté au créneau pour défendre cette station et ses journalistes, mais les derniers développements ne sont guère encourageants.

    Le satellite permettant la transmission de la chaîne de télévision en langue russe de Radio Free Europe en Russie, Current Time, a été éteint jeudi 3 avril par les États-Unis. Propagandiste en chef du Kremlin, Margarita Simonian, directrice du média Russia Today, n'a pas caché sa joie à l'annonce de la fin du financement de Radio Free Europe, allant même jusqu'à parler d'un jour de fête pour la Russie.

    À Prague, en République Tchèque, l'arrêt des subventions, même s'il est contesté en justice, a pour conséquence la mise au chômage technique d'une partie du personnel. « Radio Free Europe Radio Liberty a une mission très particulière. Nous opérons dans des régions dans lesquelles la liberté de la presse n'est plus autorisée, ou bien est fortement restreinte. Grâce à notre travail, nous sommes devenus une bouée de sauvetage pour les membres de notre audience. Nos auditeurs sont en quête d'informations fiables et précises sur ce qui se passe dans leur propre pays et dans le monde », estime Stephen Capus, son directeur, qui refuse de baisser les bras. L'audience de Radio Free Europe est estimée à 50 millions de personnes par semaine, avec un fort impact également sur les réseaux sociaux. Preuve s'il en fallait que ce média américain, important durant la guerre froide, conserve un certain prestige et une certaine raison d'être, encore aujourd'hui.

    Le média américain, qui a renouvelé sa rédaction hongroise et qui possède encore des services roumains et bulgares, dérange dans de nombreux pays. Son antenne kirghize, Radio Azattyk, a été interdite par Bichkek en 2023. La documentariste tchèque Veronika Janatková vient de produire un film sur le travail d'un des journalistes de cette antenne. « C'est absolument essentiel, souligne-t-elle. Au Kirghizistan, cette affaire de corruption, qui est au cœur du documentaire, traîne depuis 2019. Mais une enquête journalistique de ce type n'aurait probablement pas été possible là-bas. En 2023, Radio Free Europe/Radio Azattyk, la section kirghize, a déjà été interdite dans le pays. Le fait qu'il ait existé une institution soutenant ce type de recherche et de journalisme en faisait le seul espace où de telles informations pouvaient être publiées. »

    Le chef de la diplomatie tchèque, Jan Lipavský, a tenté de motiver ses homologues européens à sauver cette radio basée à Prague depuis 30 ans. Mais rien n'est encore acquis pour l'heure, surtout que le budget annuel représenté en 2024 environ 142 millions de dollars.

    À lire aussiRépublique tchèque: Prague appelle à des discussions au sein de l'UE pour sauver Radio Free Europe

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  • Pakistan: des mesures strictes imposées dans le Pendjab pour lutter contre la pénurie d'eau
    2025/04/06
    L'assèchement de l'Indus, le fleuve qui traverse les deux provinces greniers à blé du Pakistan, le Pendjab et le Sind, fait craindre le pire pour les récoltes de la fin de l'hiver. Selon les autorités, la pénurie d'eau pourrait atteindre 35% dans les semaines à venir. Selon de récentes prévisions, les barrages d'eau dans la région atteindraient le niveau zéro d'ici à un mois. La situation est alarmante. Les pénuries croissantes d'eau deviennent la norme chaque année au Pakistan, qui se trouve sur la ligne de front du changement climatique. Il y a plus d'un mois, les autorités de la province du Pendjab ont décidé de pénaliser le gâchis d'eau dans le secteur privé. De notre correspondante dans le Pendjab, Sonia Ghezali, et avec la collaboration de Shahzaib Wahlah« Allume la pompe. » Chaque jour, c'est le même rituel pour Mohammad Awais Mubarak : il ordonne à ses employés d'enclencher le système électrique de pompage de l'eau souterraine. Pour irriguer son champ de huit hectares de fraises, de blé et de maïs, il n'a pas d'autre choix, les canaux reliés à la rivière Ravi étant complètement secs.Mohammad Awais Mubarak possède des terres agricoles. « L'assèchement de la rivière a entraîné une baisse du niveau de la nappe phréatique. Dans le passé, nous pouvions obtenir de l'eau à 23 mètres de profondeur. Aujourd'hui, il faut aller à au moins 46 mètres. Et le coût pour creuser un nouveau puits s'élève à plus de 3 300 euros, alors qu'avant, cela coûtait la moitié de cette somme. De plus, les puits s'assèchent rapidement et nous devons constamment en creuser de nouveaux », confie-t-il.L'agriculteur cultive ses huit hectares de terres depuis plus de 20 ans. Mohammad Awais a dû s'adapter à l'assèchement de la rivière et à ses conséquences : « Les années précédentes, nous cultivions beaucoup de riz ici, mais maintenant, nous pensons que nous ne pourrons plus en cultiver et que nous devrons passer au maïs, parce que cela demande moins d'eau. »À lire aussiLe Pakistan sur la ligne de front du réchauffement climatiqueLe recyclage de l'eau désormais imposéÀ Lahore, la capitale provinciale, les autorités locales ont décidé de passer à l'action. Elles ont imposé depuis quelques semaines aux entreprises, aux usines et aux stations de lavage automobiles, l'installation d'un système de recyclage de l'eau. L'Agence de la protection de l'environnement a pour mission de faire appliquer ces mesures. Ses agents sillonnent la ville en quête de contrevenants. Ce jour-là, ils s'arrêtent dans une station de lavage. Les employés sont en train de laver une voiture à grande eau grâce à l'aide d'un long tuyau.« Où se trouve votre système de recyclage ? Arrêtez votre travail maintenant. Où stockez-vous l'eau sale ? », demande l'un des agents. Un employé désigne une cale en sous-sol : « Il y a un réservoir souterrain ici. » « Où va l'eau ensuite ? », reprend l'agent. « Dans les canalisations », répond l'employé. « Vous n'avez pas de système de recyclage ? », questionne l'agent. Il n'y a, en fait, aucun système de recyclage. Un des agents tend au propriétaire une amende de 164 euros, soit trois fois les recettes journalières de sa station de lavage.L'inspecteur Khurram ordonne la fermeture immédiate des locaux jusqu'à nouvel ordre. Il déplore le gâchis d'eau répandu dans la province : « ​​​​​​​L'eau doit être recyclée et réutilisée. Sans ce système, les pompes à essence, les stations de lavage ou les industries ne sont pas autorisées à fonctionner, car le niveau de la nappe phréatique s'épuise très rapidement. »L'inspecteur n'est pas confiant quant à l'avenir. Selon lui, les pénuries ne feront que s'aggraver, le gâchis d'eau étant ancré dans les habitudes domestiques, lesquelles ne font l'objet d'aucun contrôle. Selon de récentes études, d'ici à 2040, le Pakistan pourrait devenir le pays dont les réserves d'eau seront les plus faibles de la région.À écouter aussiComment s'adapter aux prochaines pénuries d'eau ?
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