• Soudan du Sud: l'influence de la diaspora dans la diffusion des «fake news»

  • 2024/08/06
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Soudan du Sud: l'influence de la diaspora dans la diffusion des «fake news»

  • サマリー

  • Direction le Soudan du Sud, où les fausses informations circulent principalement sur les réseaux sociaux comme Facebook et WhatsApp. En lien avec des rumeurs, des préoccupations, des événements touchant les habitants du pays, les « fake news » et la désinformation prolifèrent au Soudan du Sud tout particulièrement lors des conflits qui secouent le plus jeune pays au monde. Ces « fake news » exploitent les tensions communautaires, surfent sur les rivalités politiques ou encore sur la suspicion à l’égard des ONG et de l’ONU. Elles sont souvent créées dans la diaspora et peuvent circuler jusqu’aux coins les plus reculés du pays, où l’accès à internet est quasi inexistant. En 2024 en effet, seulement 12,1% des 12 millions d’habitants que compte le Soudan du Sud sont connectés à internet.

    Les conflits communautaires au Soudan du Sud ont beau se dérouler dans des régions relativement coupées du monde, ils sont souvent visibles sur internet, notamment du fait d’une diaspora nombreuse et active, aux États-Unis, en Australie ou encore au Canada. Les créateurs de « fake news » profitent de ces moments de tension et d’inquiétude pour gagner des abonnés, mais aussi pour soutenir un « camp », à distance.

    C’est ce qui s’est passé depuis 2022 avec le conflit communautaire dans la région d’Abyei, située à la frontière avec le Soudan. L’Unisfa, la mission de l’ONU chargée de maintenir la paix à Abyei, a été la cible de « fake news » émanant notamment d’une page Facebook administrée depuis le Canada, l’accusant de soutenir et d'armer l’une des communautés en conflit. La mission a publié des communiqués à plusieurs reprises pour nier ces accusations, mais a dû imaginer d’autres méthodes pour communiquer avec une population locale peu connectée. « À Abyei, la désinformation, les "fake news" et les rumeurs se répandent rapidement par le bouche-à-oreille. Étant donné l’accès limité à internet, nous faisons en sorte de dialoguer directement avec les dirigeants, les membres de la communauté et les chefs traditionnels. Cela permet à l’Unisfa de contrecarrer directement les "fake news" », explique Antonette Miday, porte-parole de l’Unisfa.

    L'impact des « fake news » sur une population peu connectée

    Dans un pays comme le Soudan du Sud, où plus de 87% de la population n’a pas accès à internet, une fausse information publiée sur Facebook, par des créateurs de contenus vivant à des milliers de kilomètres, peut faire des ravages dans les zones les plus reculées du pays. Nelson Kwaje dirige Defyhatenow, une organisation qui lutte contre les discours de haine : « Dans les zones reculées, la radio est la principale source d’information. Ces radios sont généralement en langues vernaculaires et s’adressent à des communautés très homogènes, il y a un risque qu’elles transmettent des discours de haine et de la désinformation, surtout quand il y a des conflits. C’est d’autant plus dangereux que lorsqu’un présentateur radio dans ce genre d’endroit reçoit une fausse information et la relaie, il est très difficile de la rectifier une fois qu’elle se diffuse », indique-t-il.

    Former pour mieux lutter contre la désinformation

    La lutte contre la désinformation est loin d'être gagnée, mais elle commence à porter ses fruits face aux « fake news » créées notamment depuis l’étranger, grâce à une politique active de formation. Jibi Moses est « fact-checker » au sein de 211 Check, la seule organisation qui lutte contre les « fake news » au Soudan du Sud. Il se félicite des progrès réalisés depuis l'époque de la guerre civile démarrée en 2013. « Quand la guerre a éclaté, certains en ont profité pour propager des discours de haine et des fausses infos sur Facebook. Cela a contribué à l’aggravation du conflit. C’était essentiellement depuis l’étranger, avec des pages Facebook créées à l’extérieur du pays. Ces pages étaient encore actives quand nous avons commencé à lutter contre les "fake news" en 2020, et à faire des formations. Maintenant, le public a commencé à ouvrir les yeux. Les gens ne prennent plus systématiquement au sérieux la désinformation émanant de ces pages ».

    Pour les « fact-checkeurs » de 211 Check, l’objectif est d’étendre leurs formations à la vérification de l’information aux zones reculées du Soudan du Sud, en priorité pour les présentateurs de radios locales, en prévision des élections prévues pour décembre, à l'occasion desquelles ils anticipent une prolifération de « fake news ».

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あらすじ・解説

Direction le Soudan du Sud, où les fausses informations circulent principalement sur les réseaux sociaux comme Facebook et WhatsApp. En lien avec des rumeurs, des préoccupations, des événements touchant les habitants du pays, les « fake news » et la désinformation prolifèrent au Soudan du Sud tout particulièrement lors des conflits qui secouent le plus jeune pays au monde. Ces « fake news » exploitent les tensions communautaires, surfent sur les rivalités politiques ou encore sur la suspicion à l’égard des ONG et de l’ONU. Elles sont souvent créées dans la diaspora et peuvent circuler jusqu’aux coins les plus reculés du pays, où l’accès à internet est quasi inexistant. En 2024 en effet, seulement 12,1% des 12 millions d’habitants que compte le Soudan du Sud sont connectés à internet.

Les conflits communautaires au Soudan du Sud ont beau se dérouler dans des régions relativement coupées du monde, ils sont souvent visibles sur internet, notamment du fait d’une diaspora nombreuse et active, aux États-Unis, en Australie ou encore au Canada. Les créateurs de « fake news » profitent de ces moments de tension et d’inquiétude pour gagner des abonnés, mais aussi pour soutenir un « camp », à distance.

C’est ce qui s’est passé depuis 2022 avec le conflit communautaire dans la région d’Abyei, située à la frontière avec le Soudan. L’Unisfa, la mission de l’ONU chargée de maintenir la paix à Abyei, a été la cible de « fake news » émanant notamment d’une page Facebook administrée depuis le Canada, l’accusant de soutenir et d'armer l’une des communautés en conflit. La mission a publié des communiqués à plusieurs reprises pour nier ces accusations, mais a dû imaginer d’autres méthodes pour communiquer avec une population locale peu connectée. « À Abyei, la désinformation, les "fake news" et les rumeurs se répandent rapidement par le bouche-à-oreille. Étant donné l’accès limité à internet, nous faisons en sorte de dialoguer directement avec les dirigeants, les membres de la communauté et les chefs traditionnels. Cela permet à l’Unisfa de contrecarrer directement les "fake news" », explique Antonette Miday, porte-parole de l’Unisfa.

L'impact des « fake news » sur une population peu connectée

Dans un pays comme le Soudan du Sud, où plus de 87% de la population n’a pas accès à internet, une fausse information publiée sur Facebook, par des créateurs de contenus vivant à des milliers de kilomètres, peut faire des ravages dans les zones les plus reculées du pays. Nelson Kwaje dirige Defyhatenow, une organisation qui lutte contre les discours de haine : « Dans les zones reculées, la radio est la principale source d’information. Ces radios sont généralement en langues vernaculaires et s’adressent à des communautés très homogènes, il y a un risque qu’elles transmettent des discours de haine et de la désinformation, surtout quand il y a des conflits. C’est d’autant plus dangereux que lorsqu’un présentateur radio dans ce genre d’endroit reçoit une fausse information et la relaie, il est très difficile de la rectifier une fois qu’elle se diffuse », indique-t-il.

Former pour mieux lutter contre la désinformation

La lutte contre la désinformation est loin d'être gagnée, mais elle commence à porter ses fruits face aux « fake news » créées notamment depuis l’étranger, grâce à une politique active de formation. Jibi Moses est « fact-checker » au sein de 211 Check, la seule organisation qui lutte contre les « fake news » au Soudan du Sud. Il se félicite des progrès réalisés depuis l'époque de la guerre civile démarrée en 2013. « Quand la guerre a éclaté, certains en ont profité pour propager des discours de haine et des fausses infos sur Facebook. Cela a contribué à l’aggravation du conflit. C’était essentiellement depuis l’étranger, avec des pages Facebook créées à l’extérieur du pays. Ces pages étaient encore actives quand nous avons commencé à lutter contre les "fake news" en 2020, et à faire des formations. Maintenant, le public a commencé à ouvrir les yeux. Les gens ne prennent plus systématiquement au sérieux la désinformation émanant de ces pages ».

Pour les « fact-checkeurs » de 211 Check, l’objectif est d’étendre leurs formations à la vérification de l’information aux zones reculées du Soudan du Sud, en priorité pour les présentateurs de radios locales, en prévision des élections prévues pour décembre, à l'occasion desquelles ils anticipent une prolifération de « fake news ».

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