エピソード

  • Le DMA en Europe plonge un peu plus Google dans la tourmente
    2024/11/22

    Avis de tempête pour Google. Aux États-Unis, le département de la Justice vient de demander pas moins que le démantèlement de la société, en exigeant la vente de son navigateur Chrome. Sur le Vieux Continent, les entreprises Qwant et Ecosia affrontent déjà frontalement le moteur de recherche américain, en l’accusant de ne pas respecter le règlement européen du DMA sur les marchés numériques de l'UE. Et c’est maintenant au tour du moteur de recherche DuckDuckGo de porter le fer contre Google.

    Conçu dès l’origine pour protéger la confidentialité des données de ses utilisateurs, le moteur de recherche américain DuckDuckGo exhorte la Commission européenne à ouvrir de nouvelles enquêtes sur la firme de Mountain View. L’objectif de sa démarche est d’obtenir la garantie du respect des règles strictes de la loi européenne sur les marchés numériques qui est plus connue sous le sigle DMA. Ce règlement, qui est entré en vigueur dans l’UE le 6 mars dernier, a imposé aux grandes plateformes du numérique d’effectuer des modifications dans le fonctionnement de leurs services en ligne. Dès son lancement, le DMA a ouvert un front de discorde entre l'UE et les multinationales de la « big tech ». Apple est « très préoccupé » par l'instauration de ces nouvelles règles qui interdisent, par exemple, de croiser les données collectées des internautes, pour effectuer, sans leur consentement, un ciblage publicitaire. Même inquiétude chez Google ainsi que Meta, ou encore Amazon, et pour les mêmes raisons.

    La loi européenne interdit également à Google la mise en avant, dans les résultats de son moteur de recherche, de ses propres produits et services en ligne vendus en ligne. L’objectif du DMA est clair, c’est une loi anti-monopole exigeant des grandes plateformes numériques de faire de la place à la concurrence afin que les jeunes pousses développent des services numériques innovants.

    Google domine le marché européen du numérique

    DuckDuckGo, explique sur son blog, que la justice américaine a déjà mis en évidence que Google dominait totalement le marché européen du numérique. 70 % des requêtes enregistrées par la plateforme Google proviennent des terminaux, services en ligne et applications sur lesquels le moteur de recherche de la firme américaine est configuré par défaut. Par ailleurs, l’entreprise refuse de partager les données anonymisées de ses utilisateurs avec les moteurs de recherche concurrents. Pourtant, cette obligation figure bel et bien dans les articles du Digital Markets Act. Le texte vise très précisément Google pour que l'entreprise fournisse à ses concurrents des informations techniques « sur les nombres de clics, de recherches, de vues et des requêtes effectuées par audio » effectués par les internautes.

    Google adhère de manière sélective au DMA

    C’est la raison pour laquelle DuckDuckGo interpelle la Commission européenne qui pour l’instant n’a pas encore répondu. Rappelons toutefois qu'Apple, Meta, TikTok, Amazon et évidemment Google sont tenus de se conformer au DMA, sous peine de sanctions financières qui peuvent atteindre jusqu’à 10 % de leur chiffre d'affaires mondial. Des amendes qui représenteraient globalement, à l’encontre de ces multinationales, des dizaines de milliards d’euros. À la condition que les lois européennes sur la régulation du numérique soient strictement appliquées, mais ça ! C’est une autre histoire.

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  • Constat désastreux de la cybersécurité dans les collectivités françaises
    2024/11/21

    Le dernier baromètre OpinionWay pour l’organisme Cybermalveillance.gouv.fr révèle l’état calamiteux des systèmes de cybersécurité dans les administrations locales françaises. Sur les 1 700 élus et agents territoriaux interrogés dans les collectivités de moins de 25 000 habitants, 45 % d’entre eux reconnaissent avoir été victimes d’attaques informatiques. En revanche, plus de la moitié d’entre eux estiment avoir mis en place une protection informatique satisfaisante.

    À l’occasion de sa participation au Salon des maires et des collectivités locales, le site Cybermalveillance.gouv.fr a dévoilé sa troisième étude sur la maturité des collectivités en matière de cybersécurité. Et le moins que l’on puisse dire, c'est que le bilan 2024 n’est pas très brillant. L’organisme du gouvernement français souligne une prise en compte des menaces de piratage insuffisante et constate que la fracture numérique dans le domaine cybersécurité s’accentue entre les petites communes et celles de plus de 1 000 habitants.

    L’étude révèle aussi un paradoxe singulier, 53 % des administrations locales affirment disposer d’une protection numérique satisfaisante et d’une perception accrue des dangers des attaques informatiques par rapport à 2023. Mais la plupart d’entre elles ne savent pas si elles ont été victimes, ou non, d’un piratage ou d’un vol de données.

    Par ailleurs, sept des collectivités sur dix qui ont été interrogées fonctionnent avec un budget informatique annuel inférieur à 5 000 euros. Plus inquiétant encore, les trois quarts consacrent moins de 2 000 euros à leur sécurité numérique, nous explique Laurent Verdier, directeur du pôle sensibilisation chez Cybermalveillance.gouv.fr : « À notre niveau, nous percevons que les attaques s'amplifient à l'encontre des collectivités. Et ce qui est intéressant dans cette étude, c'est le fait qu'une collectivité sur 10 déclare avoir déjà été victime d'une cyberattaque au cours de l'année écoulée. Ce qui nous intéresse, c'est aussi de connaître les raisons pour lesquelles ces collectivités ont du mal à s'approprier, à s'équiper, à se sécuriser. Le frein principal est un manque de connaissance. Le 2ᵉ frein mentionné concerne le manque de budget. On note que 77 % des collectivités indiquent dépenser moins de 2 000 € pour leur cybersécurité. Et ça, c'est effectivement troublant, sachant que ce chiffre augmente à 87 % pour ces petites communes de moins de 1 000 habitants. »

    L'hameçonnage, l'arme fatale des pirates contre les petites communes

    Du côté des pirates, la technique de l'hameçonnage reste la principale menace rencontrée par les collectivités et les administrations territoriales. Faux courriels, messages empoisonnés par des virus informatiques et usurpation d’identité figurent toujours parmi les armes préférées des attaquants. Ces techniques de piratages fonctionnent très bien contre des petites mairies par exemple, qui se retrouvent souvent avec un réseau internet coupé et dans l’impossibilité de remplir leur mission locale de service public pendant plusieurs jours.

    Dans un quart des cas relatés dans le rapport de Cybermalveillance.gouv.fr, les données des administrés ont été dérobées ou bien détruites avec cette méthode. Par ailleurs, les agents et les élus dans les petites communes ne savent pas toujours comment réagir en cas d'attaque informatique. Ils ne se sentent pas non plus capables de juger si les offres proposées par les prestataires de solutions de cybersécurité sont vraiment adaptées à leurs besoins, indique le nouveau baromètre de la malveillance numérique en France.

    À lire aussi«Nous avons hacké les hackers»: démantèlement du groupe cybercriminel «le plus nuisible» au monde

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  • La Russie soupçonnée d'avoir saboté des câbles sous-marins en mer baltique
    2024/11/20
    Le ministre allemand de la Défense et le ministre suédois de la Défense civile, ont estimé ce mardi qu'un « sabotage » était certainement à l'origine des dégâts constatés sur deux câbles de télécommunication passant en mer Baltique. Dans une déclaration commune, ils ont évoqué la « guerre hybride » et la menace russe. Et se disent « profondément préoccupés » de la destruction de ces autoroutes de l’information reliant la Finlande et l'Allemagne d'une part, la Suède et la Lituanie d'autre part. Nous pensons à tort que nos mobiles, ordinateurs et autres machines informatiques connectées sont reliés les uns aux autres en passant par des connexions satellitaires, par des ondes hertziennes, ou encore par du Wifi. Mais qu’elles soient du domaine grand public ou pour assurer les activités de n’importe quelle entreprise dans le monde, la quasi-totalité de nos communications électroniques, y compris nos échanges vocaux par mobiles, dépendent à 99 % des câbles sous-marins.Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les destructions imputables à Moscou contre les câbles sous-marins se sont multipliées. La thèse d’un nouveau « sabotage » perpétré par la Russie serait plus que probable, selon le ministre allemand de la Défense.Ces destructions coïncident avec l'exercice Freezing Winds-2024 de l'Otan, qui a commencé dans le golfe de Finlande et sur le terrain d'entraînement de Dragsvík, dans le sud de la Finlande. Mais la thèse d'une action de représailles après l'autorisation de l’emploi de missiles de longue portée par l’Ukraine est aussi envisageable. Dans les deux cas, Moscou est soupçonnée d'avoir saboté ces câbles sous-marins, estime Serge Besanger Professeur à l’École supérieure de commerce extérieur de Paris et de Lyon :« Le problème qui s'est passé ces derniers jours avec les attaques des câbles sous-marins dans la Baltique, est que la Marine suédoise n'était pas dans sa zone économique exclusive et c'est bien dans la Zone économique européenne (ZEE) que les Russes sont partis chercher ces câbles. Malheureusement, il n'y avait pas, non plus, de patrouilleurs finlandais au moment des faits. En conséquence, deux câbles de communications ont été sectionnés. À la suite de ces sabotages, les experts en cybersécurité ont pu constater une baisse du trafic internet d'environ 40 % en Lituanie, par exemple. Heureusement, d'autres câbles optiques dans la région, ont servi à re-router le trafic des données. Mais notons au passage que 40 % de trafic en moins est quand même assez révélateur du pouvoir de nuisance de ces destructions ! Par ailleurs, les systèmes de surveillance maritimes sont parvenus à géolocaliser les bateaux russes ou chinois qui étaient dans la région au moment des faits, permettant ainsi de pointer, à priori, le coupable. Ces actions de sabotage sont sans doute une réponse « calibrée » entre guillemets, à l’autorisation qui a été donnée aux Ukrainiens d’utiliser des missiles à longue portée pour étendre leurs capacités de contre-offensives. La réparation des câbles ne sera pas un problème, c'est l'affaire de 6 à 10 jours maximum. »Plusieurs incidents du même type ces derniers moisEt à chaque fois, les autorités des pays nordiques constatent que des « bateaux de pêche » entre guillemets ou des bâtiments chinois affrétés par les russes, sillonnaient dans la zone maritime dans laquelle se situaient les câbles. Normalement, afin de dissuader ces bateaux d’agir, des patrouilleurs et des frégates sont envoyés sur place. Mais les flottes, qui sont principalement françaises et celles moins importantes des autres pays européens, sont actuellement en sous nombre.Par ailleurs, les réductions de budgets décidés par l’Europe, il y a plus de 15 ans, n’ont pas permis de maintenir leur pleine possibilité d’intervention. Des financements européens pour en construire de nouveaux ont bien été votés récemment, mais ces bâtiments ne seront opérationnels qu’en 2026 ou 2027.
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  • Dans le collimateur de l'Europe, Google met fin aux publicités politiques
    2024/11/19
    Les publicités à caractère politique ne s’afficheront plus sur Google et YouTube en Europe à partir de 2025. Alphabet, la maison mère du moteur de recherche, réagit ainsi à un nouveau règlement de l’Union européenne qui introduit des « incertitudes juridiques » pour les plateformes et les annonceurs, selon l’entreprise américaine. La mesure annoncée par Google de bouter hors d’Union européenne (UE) toutes les publicités à caractère politique de ses pages web ne doit rien au hasard. Le Parlement européen et les États membres de l'UE s’étaient mis d'accord en mars dernier sur un texte législatif commun destiné à encadrer les publicités à caractère politique à l'horizon 2025. L’objectif de cette nouvelle réglementation est de protéger davantage les campagnes électorales dans l'Union européenne des ingérences étrangères. Google veut prendre ainsi les devants sur la nouvelle régulation prescrite par Bruxelles aux plateformes en ligne, dont les systèmes économiques reposent principalement sur les recettes publicitaires.Le ciblage publicitaire à caractère politique dans le collimateur de l’UENormalement, dans tous les pays de l’Union, le ciblage publicitaire à caractère politique n’est possible qu’avec le consentement explicite des individus. Mais cette autorisation préalable qui est le fondement même du Règlement général sur la protection des données, est largement contournée par l'emploi des algorithmes de recommandation mis en place par les grandes plateformes sociales. Ces robots numériques, terriblement efficaces, orchestrent la façon dont les publications apparaissent sur le fil d’actualité des utilisateurs et amplifient de facto les messages publicitaires classiques et ceux évidemment à caractère politique.L’an prochain et dès l’automne, les publicités contenant des informations sensibles, telles que l'origine ethnique, les convictions religieuses ou l'orientation sexuelle d’un candidat ou d’un électeur, seront rigoureusement interdites. Le profilage à partir de données personnelles des internautes pour le compte de candidats ou de partis politiques sera également proscrit, indique le texte adopté par l’UE.Google stoppe par anticipation les pubs politique en EuropeAlors que la nouvelle réglementation européenne n'entrera en vigueur que le 10 octobre 2025. Le géant américain justifie sa position par la complexité du nouveau cadre réglementaire dénommé le « TTPA », pour Transparence et ciblage des publicités politiques. Ce texte de Bruxelles définit la publicité politique de manière si large qu'il devient, selon la firme américaine, difficile d'identifier de façon fiable tous les contenus qui seraient concernés par la loi, précise Google sur son blog officiel. C’est la raison pour laquelle, les publicités politiques disparaîtront non seulement des résultats de son moteur de recherche, mais aussi dans les vidéos apparaissant sur YouTube.Par ailleurs, la règlementation de l’UE impose aux géants du web comme Google, Facebook, TikTok ou encore X de signaler ces publicités politiques auprès de leurs utilisateurs pour une meilleure transparence. Pour l’instant, seule la firme de Mountain View a pris les devants. Meta n’a pas encore réagi, TikTok fait cavalier seul et le réseau social d’Elon Musk nous a déjà prouvé qu’il ne respectait aucune législation régulant les pubs à caractère politique.À lire aussiL'Indonésie bloque la vente de smartphones Google Pixel pour forcer l'investissement local
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  • Au Royaume-Uni, le recours à l'intelligence artificielle se développe dans le monde médical
    2024/11/15

    Que diriez-vous si votre médecin demandait à une intelligence artificielle de vous diagnostiquer ? Et plus largement, a-t-on encore besoin de médecins quand on a une IA disponible ? Question provocante, mais la science aujourd’hui pourrait bien rejoindre la fiction.

    De notre correspondant à Aberdeen,

    Au Royaume-Uni, l’utilisation d’intelligences artificielles se développe dans le monde médical — en France, le Sénat a diligenté un rapport sur la question. Ainsi, 20 % des médecins britanniques, hommes comme femmes, utilisent une intelligence artificielle dans leur travail. C’est ce qui ressort d’une étude réalisée auprès de 1 000 médecins dans tout le royaume, publiée dans le magazine médical spécialisé BMJ. La plupart de ces praticiens utilisent ChatGPT, Gemini de Google ou Bing de Microsoft.

    Les IA leur servent principalement à générer de la documentation, comme des résumés du dossier de santé du patient ou en prenant en note ce qui se dit lors du rendez-vous médical, ce qui doit permettre au médecin de se concentrer sur la personne qu’il a en face de lui et de ne pas avoir le nez collé sur son ordinateur pour taper ses notes. L’IA permet aussi de compiler des documents à destination de l’administration médicale et du patient après la visite, rendant le charabia médical plus compréhensible, ce qui, à nouveau, dégagerait du temps au médecin pour se concentrer sur sa pratique : soigner.

    À lire aussiUne IA générative écoutera vos conversations chez le médecin

    L’intelligence artificielle utilisée pour générer du contenu

    Ces IA génératives, comme on les dénomme, ne font pas qu’analyser les contenus, elles en génèrent. Avant elles, il en existait déjà de nombreuses spécialisées dans une pratique médicale, comme les IA qui servent à détecter les anomalies dans le corps humain lors de radio, de scanner ou lors des mammographies de dépistage de cancer du sein par exemple. Et qui, dans ce cas, permettent d’avoir une détection de cancer un peu plus efficace, 12 % de plus qu’avec un œil humain, suivant une étude réalisée en Écosse, à Aberdeen.

    L’IA est une solution quand on a des cartons de documents administratifs à étudier et à produire. Et c’est le cas des médecins. Mais cette étude montre aussi que, plus étonnamment, un quart des médecins généralistes qui utilisent une IA le font pour savoir si elle a un diagnostic différent du leur et pour suggérer des traitements.

    Le problème, c’est que parfois, la reformulation par l’IA, on le voit avec ChatGPT ou Gemini, est enrichie d’éléments sortis de nulle part, plausibles, mais un peu exagérés. Pire, ces IA peuvent même parfois faire des contresens.

    Dans un système de santé, en Grande-Bretagne mais aussi en France, où les patients peuvent consulter plusieurs médecins, leur historique médical synthétisé, recréé et reformulé par IA peut avoir des conséquences importantes et dangereuses. Lors de procédures en urgence, ces exagérations pourraient générer de vrais risques.

    Pour l’instant, comme on le fait avec un texte écrit ou réécrit par ChatGPT, il faut encore un œil humain pour vérifier et corriger les reformulations malheureuses et les enrichissements inattendus par l’IA. Donc les meilleurs résultats restent quand la machine travaille et l’humain finalise.

    À écouter dans Priorité santéSanté et intelligence artificielle

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  • Une exposition virtuelle, «Trois murs», reconstitue la vielle ville de Mossoul en Irak
    2024/11/14

    Au siège de l’Unesco à Paris s’est tenue la toute première exposition virtuelle de l’IPM, l’« Isis prisons museum », autrement dit le musée des prisons de l’État islamique en Irak et en Syrie, sur la vieille ville de Mossoul en Irak.

    Construire cette exposition a nécessité plusieurs années de travail de documentation et de collecte de preuves sur les exactions et les destructions menées par les jihadistes de Daech quand ils ont pris le contrôle de la ville de Mossoul en 2014.

    Cette occupation de l’État islamique et le conflit qui en a résulté ont entraîné la destruction de nombreux sites emblématiques. L’exposition reconstitue donc avec l’aide d’images 3D l’architecture de Mossoul en mettant l’accent sur trois bâtiments clés de la vieille ville. On peut voir en immersion la mosquée al-Nouri, la maison Meydan et l’église syriaque, trois monuments qui témoignent de la diversité ethnique et religieuse de Mossoul et qui ont été transformés en prisons par l’organisation État islamique.

    Ce travail de longue haleine a commencé en 2017 quand les jihadistes ont été expulsés progressivement du pays. Younes Qays est responsable de l’IPM pour l’Irak, il coordonne sur place le travail de documentation en images et de collecte d’informations sur ce qui s’est passé dans ces prisons. « Ça a été un travail très difficile et c’était très compliqué aussi pour les habitants d’évoquer cette période marquée par les horreurs de l’État islamique, relate-t-il. C’est une période en fait qu’ils veulent oublier, mais il était important aussi pour eux de témoigner. Le but, c’est raconter vraiment l’histoire de ce pays pour qu’elle ne se répète pas. »

    Documenter les destructions

    L’objectif de cette exposition, c’est aussi de ne pas oublier les événements à Mossoul. Une visite en 3D permet de voir les bâtiments avant et après le passage des jihadistes. Et ce travail de mémoire a été possible grâce à la technologie et l’engagement de bénévoles comme Zaïn Hajahjah, l’architecte irakienne qui a développé les animations 3D pour reconstituer les bâtiments. Elle explique le processus de reconstitution d’une maison familiale traditionnelle transformée en prison : « On a procédé en trois phases. D’abord, en prenant des photographies 3D des bâtiments et des prises de vues aériennes. Ensuite, en exploitant des documents trouvés sur place. Et tout ceci combiné aux nombreux témoignages de prisonniers, de survivants, nous a permis de reconstituer virtuellement le bâtiment tel qu’il était avant l’arrivée des jihadistes et tel qu’il est aujourd’hui. »

    Outre les bâtiments, le sort des milliers d’habitants de Mossoul qui ont disparu est aussi au cœur du travail des équipes de l’IPM, qui ont effectué un travail d’enquête minutieux avec l’aide de témoignages qu’ils ont pu recueillir des anciens prisonniers de l’État islamique. En se rendant sur les sites transformés en prison par les jihadistes, les membres de l’IPM ont aussi relevé plusieurs inscriptions sur les murs qui les ont aidés à en savoir plus sur les milliers de personnes disparues. Le but est de rassembler le maximum de preuves et de témoignages sur les violations des droits humains pour qu’elles puissent être utilisées, un jour, devant les tribunaux.

    L’exposition Trois Murs est accessible en ligne sur le site de l’Isis Prisons Museum.

    À lire aussi«Notre-Dame à l’heure de Mossoul»: après le groupe État islamique, reconstruction et renaissance?

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  • Présidentielle américaine: les jeunes sur TikTok ont l’intention de contrebalancer le vote de leurs aînés
    2024/11/05

    De plus en plus de jeunes américains se filment sur TikTok, indiquant qu’ils votent à l’inverse de leurs parents ou de leur conjoint afin de contrer leur opinion. Cette nouvelle tendance, intitulée « cancel out » (« annuler », en français), se généralise sur tous les réseaux sociaux. Elle révèle l’étendue d’un clivage électoral générationnel qui règne désormais dans la plupart des familles américaines.

    De nombreux jeunes électeurs sur la plateforme sociale TikTok publient des vidéos sur leur intention de vote.

    Tous expliquent vouloir « annuler » le bulletin de leurs proches, de leurs amis, voire celui de leurs grands-parents, annonce, par exemple, cette jeune internaute : « Je suis désolée pour tous ceux qui doivent annuler les votes de leurs grands-parents toujours en vie. Moi, je n’ai pas la même préoccupation, car ils sont tous décédés et je m’en fiche si mon vote ne leur plaît pas et qu’ils viennent me hanter. Et comme 75 % de mes ancêtres sont des immigrés, je me demande pourquoi vous voteriez pour celui qui nous a toujours détestés. »

    Des vidéos reprenant le concept populaire des édits

    Des clips d’à peine vingt secondes qui sont, pour la plupart, réalisés sur un mode humoristique.

    L’autre particularité de ces vidéos est qu’elles sont noyées dans des musiques de fond, principalement issues de la K-pop ou des reprises électro de la bannière étoilée, l’hymne national américain.

    Généralement, un simple texte explicatif accompagne ces vidéos. C’est le cas de ce clip qui a cumulé plus de 9 millions de vues depuis sa création dans lequel on aperçoit un homme suivi et filmé par sa fille en train de marcher vers le bureau de vote. « Juste un père et sa fille allant annuler le vote de l’un et de l’autre » indique, en filigrane, le texte du message.

    Une Amérique divisée, mais capable de cohabiter

    Les opinions politiques opposées peuvent coexister, démontre un de ces clips dans lequel un jeune couple s’amuse de leur opposition politique. Dans une interview accordée à la chaîne NBC News, la jeune femme de 19 ans du couple explique avoir mis en scène cette vidéo pour passer un message de tolérance. Deux personnes peuvent vivre sous le même toit, malgré leurs opinions politiques opposées : « la plupart des jeunes femmes de la génération Y ou Z expriment ainsi leur volonté de “voter différemment”, d’un partenaire ou d’un père. Et je pense que cette tendance peut avoir un impact significatif sur les discussions entre les jeunes femmes et leurs conjoints. Avec leurs parents aussi, car les jeunes semblent être le groupe démographique clé dans cette élection selon eux. Mais encore une fois, il s’agit d’un clip anecdotique. Et il est difficile de savoir ce qui se passe réellement au moment du vote, vous savez. »

    Les jeunes électeurs soutiennent la démocrate Kamala Harris

    Un récent sondage indique que six électeurs sur dix de la génération Z, c’est-à-dire, les personnes nées à la fin des années 1990, voteraient pour la candidate démocrate.

    Toutefois, cette guerre de Sécession électorale qui fait rage aux États-Unis dans les familles ne va pas cesser, ça, c’est sûr.

    Les discussions en ligne s’enveniment en ce jour d’élection de la présidentielle américaine. Les internautes, démocrates ou trumpistes s’estimant plus nombreux que l’autre camp, imaginent qu’ils vont donner la pâtée à leur adversaire.

    Une envolée des messages vindicatifs sur les réseaux sociaux, qui corrobore une récente étude de l’université de l’Illinois. Elle révèle que près de 30 % des Américains, quel que soit leur âge, entretiennent une relation compliquée, pour ne pas dire conflictuelle, avec un proche ayant des opinions politiques opposées.

    À lire aussi[En direct] États-Unis: Kamala Harris ou Donald Trump, qui sera le 47e président?

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  • En Espagne, à la suite des inondations meurtrières, les fausses informations ajoutent du chaos
    2024/11/04

    Suite à la catastrophe naturelle qui s’est abattue en Espagne le mardi 29 octobre 2024, et qui a provoqué plus de 200 morts et des dizaines de disparus, il n’y a pas eu uniquement un déluge d’eau, mais aussi un torrent d’informations équivoques, fausses, exagérées et de fausses alertes sur les réseaux sociaux, ajoutant du chaos au chaos.

    De notre correspondant à Madrid,

    Dès le mercredi 30 octobre au matin, lorsque chacun pouvait constater le désastre, les dizaines de morts et de disparus, les édifices détruits, les voitures emportées dans les flots comme des rondins de bois, les polémiques sur les réseaux sociaux enflaient.

    Le premier à signaler le terrible danger des informations sur ces réseaux sociaux, c’est José Miguel Basset, le chef provincial des pompiers. « La grande quantité de fake news, dit-il, provoque des problèmes d’ordre public et interrompt le travail des dispositifs de secours. » Pléthore de fausses informations ont circulé, par exemple, qu’une commune entière allait être évacuée, ou que dans des villes comme Sedavi ou Alfafar, il y avait des avenues d’eau provoquant de nouvelles victimes, ou encore que le numéro d’urgence, le 112, avait cessé de fonctionner.

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    Des barrages en amont de Valence auraient cédé, une fake news dangereuse

    L’extrême droite, notamment, et d’innombrables internautes qui se laissent séduire avec facilité par les théories du complot, ont colporté une fausse information extrêmement dangereuse : des barrages en amont de Valence auraient cédé.

    Tout a commencé par une fausse alerte par WhatsApp, relayée ensuite par plusieurs réseaux sociaux, selon laquelle plusieurs barrages, comme ceux de Manises et de Benagéber, auraient cédé et qu’un autre tsunami d’eau allait se déverser sur Valence et ses environs.

    Mais cela ne s’est arrêté là, car plusieurs membres de Vox, le parti d’extrême droite espagnol, ont alimenté l’idée totalement folle que les inondations et les crues étaient dues au fait que le gouvernement espagnol avait sciemment ouvert les portes d’un grand barrage. Le chef de file de Vox, Santiago Abascal, a accusé les socialistes au pouvoir d’en avoir fini avec les retenues d’eau dans le pays, origine de la tragédie.

    Toutefois, dans un incroyable élan de solidarité, des milliers de volontaires ont aidé la population locale à déblayer les rues et les garages. Mais dans certains cas, des volontaires ont été stoppés, car ils saturaient les accès pour les équipes de secours.

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    La colère parmi les sinistrés

    Les victimes de la catastrophe ont manifesté leur colère à Paiporta, l’épicentre de la catastrophe, contre le roi Felipe VI et la reine Letizia. La foule les a insultés aux cris d’« assassins » et a lancé sur eux de la boue. Le couple royal s'en est sorti indemne, mais il a préféré interrompre son programme de visites dans d’autres zones sinistrées, par prudence.

    À écouter François Gemmene : « La population doit identifier qui est responsable de la catastrophe »

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