エピソード

  • L’Allemagne veut se doter de ses propres satellites, au détriment du projet européen Iris 2
    2025/04/11

    L’Union européenne développe depuis 2022 un projet dénommé Iris 2 pour doter les pays membres d’un réseau internet satellitaire souverain et indépendant des technologies américaines d’ici à 2030. Mais voilà, l’Allemagne serait sur le point de faire cavalier seul, révèle le média allemand Handelsblatt et envisage de déployer ses propres satellites de communications et militaires, avant la mise en œuvre effective de la constellation européenne.

    Selon l’article du Handelsblatt, Berlin tenterait ainsi de s'affranchir du projet européen d’une constellation souveraine de satellites de connectivité à l’Internet. Il faut dire que le programme dénommé Iris 2, pour « Infrastructure de résilience, d'interconnexion et de sécurité par satellite », a irrité dès son lancement le gouvernement allemand. Berlin a fustigé par exemple sa dimension jugée « trop française », dénonçant la forte présence des entreprises de l’Hexagone chargées de piloter le projet au sein d’un consortium.

    L'Allemagne a aussi tenté d’exercer des pressions sur la Commission européenne, arguant du fait que les dépassements de prix du programme de l’Union européenne étaient incompatibles avec sa politique économique et industrielle.

    Mais peine perdue ! La guerre en Ukraine qui a démontré la nécessité d'avoir des services de connectivité spatiale résilients et indépendants, a convaincu la plupart des décideurs européens de poursuivre le projet, malgré son coût élevé.

    Des satellites souverains à usage militaire

    Le média allemand Handelsblatt précise que le ministère l’armée allemande envisage la mise en place de son propre réseau de satellites d’ici à 2029. La constellation prévue serait composée de centaines de satellites de petites dimensions, comme peuvent l’être les engins qui ont été déployés pour le réseau Starlink d’Elon Musk. Ils seraient acheminés, du moins en partie, en orbite basse terrestre, un an avant la date estimée pour l’activation opérationnelle du dispositif européen.

    Un porte-parole du ministère de la Défense a confirmé les révélations du média allemand, mais précise que la décision du développement du projet ne serait pas encore complètement tranchée par les instances politiques. Pour des « raisons de sécurité nationale », le représentant du ministère n'a pas voulu fournir plus de détails sur les coûts ou la conception technique de ces satellites, ni par quel lanceur, ils seraient envoyés.

    Bruxelles inquiet pour l’avenir du réseau Iris 2

    La Commission européenne juge très sévèrement l’initiative de Berlin dont l’objectif est de favoriser son industrie locale au détriment de ses partenaires. L’Allemagne risque aussi de mettre en péril des années de négociations entre les pays membres concernant le projet commun d’une constellation 100 % européenne. Rappelons que l’ambition du système Iris 2 était que l’Union européenne s’affranchisse d’une domination américaine écrasante dans le domaine des communications satellitaires.

    L’UE comptait aussi sur ce programme pour proposer une solution alternative à l'Ukraine en remplacement du réseau Starlink. De toute évidence, la volonté de faire cavalier seul de l’un de ses membres, met à mal les efforts européens d’une indépendance technologique dans le secteur du spatial.

    À lire aussiAvec la constellation de satellites IRIS², l’Europe espère «maintenir ses capacités spatiales» face aux États-Unis et la Chine

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  • Dans une guerre électronique, Moscou et Pékin cherchent à nuire au réseau Starlink
    2025/04/10
    Selon le groupe de réflexion Secure World Foundation, la Russie et la Chine chercheraient à perturber, voire désactiver, le réseau satellitaire d’Elon Musk. Leur document révèle les nouvelles technologies de plus en plus sophistiquées qui ont été mises au point par Moscou et Pékin pour neutraliser ou brouiller la plupart des infrastructures satellitaires civiles ou militaires dans le monde. Et en particulier, le réseau Starlink, qui est largement utilisé par les forces armées ukrainiennes. Dans un document de 316 pages, le groupe de réflexion Secure World Foundation, a évalué les capacités militaires de 12 pays dans l’espace orbital de la Terre. Cette guerre électronique qui a été mise en place par les États-Unis, la Russie, la Chine, l'Inde, l'Australie, ainsi que la Corée du Nord et la Corée du Sud, s’intensifie, constate la Fondation. Les analyses qui se basent sur des informations déclassifiées et disponibles aux chercheurs, couvrent une période d’un an, avec un corpus de données qui s’est arrêté en février 2025.Selon le rapport du groupe de réflexion, les constellations Starlink de l’entreprise d’Elon Musk sont devenues des cibles stratégiques privilégiées pour Moscou et Pékin. Notamment, une montée en puissance significative des brouillages satellitaires qui sont en constante progression depuis le déclenchement, en 2022, de la guerre que mène la Russie à l’Ukraine.C’est le cas de la Suède qui, depuis qu’elle a adhéré à l’Otan, déplore de nombreuses perturbations sur ses connexions satellitaires. D’autres pays européens ont constaté le même phénomène, déclenchant alors une enquête menée par l’Union internationale des télécoms dépendant des Nations unies. Celle-ci a révélé que ces perturbations sont volontairement provoquées par la Russie.Tobol pour brouiller les signaux Starlink en UkraineLes analystes de la Secure World Foundation ont mis en avant deux systèmes russes réservés à cet usage belliqueux antisatellites. Le premier de ces dispositifs se nomme Tobol, prévu à l’origine pour protéger les satellites russes des agressions électroniques. Il a été adapté à des fins offensives et sert désormais à perturber directement des communications satellitaires civiles comme militaires sur le territoire ukrainien et les dispositifs de navigation GPS des pays européens.Au moins sept sites Tobol sont aujourd’hui répartis sur le territoire russe. Le Kremlin aurait déjà utilisé trois de ces installations pour brouiller les signaux Starlink dans l’est de l’Ukraine.L’arme fatale de Moscou se nomme KalinkaLe système qui inquiète actuellement le plus les États-Unis, selon certains documents américains qui ont fuité, se nomme Kalinka. Surnommé « Starlink Killer », le dispositif serait capable de détecter et de brouiller les signaux émis par les terminaux connectés à Starshield - la version militarisée, normalement ultra-sécurisée, du réseau d’Elon Musk. Largement employé par les forces armées ukrainiennes engagées sur le terrain du conflit, la moindre localisation de ces terminaux à des conséquences funestes, permettant de bombarder les positions des soldats.Et pendant que la Russie peaufine ses systèmes de guerre électronique, la Chine anticipe aussi un éventuel conflit armé avec les États-Unis. Dans ce contexte, elle investirait massivement dans des technologies similaires.Une militarisation de l’espace inquiétanteMissiles antisatellites, canon à micro-ondes, surveillance des champs de batailles, espionnage et brouillages des communications, ou encore perturbation des signaux GPS.Cette militarisation de l’espace, de plus en plus assumée par toutes les puissances militaires du monde, inquiète le groupe de réflexion Secure World Foundation. Elle estime qu’un futur conflit dans l’espace pourrait entraîner des répercussions délétères pour tous les habitants de la Terre. La plupart des internautes utilisent, souvent et sans le savoir, des données issues des innombrables satellites qui orbitent discrètement, au-dessus de nos têtes.À lire aussiStarlink, le fournisseur d'accès internet d'Elon Musk s'implante en Inde
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  • Des chercheurs clonent un loup préhistorique, 10 000 ans après sa disparition
    2025/04/09

    Des ingénieurs en biotechnologie ont annoncé la résurrection du loup terrible, plus connu sous son nom anglais « dire wolf », 10 000 ans après sa disparition. Une prouesse de la science génétique qui soulève des questions éthiques et scientifiques sur la « dé-extinction » d'espèces disparues depuis des millénaires. L'objectif : réintroduire dans l'environnement les grands prédateurs préhistoriques.

    Cette prouesse de bio-hacking a été menée dans les laboratoires de la société américaine Colossal Biosciences. Elle a donné naissance à trois louveteaux parfaitement viables et en bonne santé, portant respectivement les noms évocateurs de Romulus, Remus et… Khaleesi, la petite dernière qui est une femelle. Son surnom est évidemment un clin d'œil à la série Game of Thrones, qui a popularisé à l'écran ce prédateur géant des âges glaciaires.

    La communauté scientifique est partagée sur le bien-fondé de cette expérience de ré-assemblage de l'ADN. Certains estiment que la biotechnologie permet ainsi de restaurer des espèces perdues et de renforcer la biodiversité. D'autres s'interrogent sur les implications éthiques de ce genre d'initiative. Des questions qu'élude la société Colossal, qui a déjà généré une nouvelle espèce de souris laineuses, dans l'objectif de ressusciter le mammouth laineux. Elle compte aussi faire renaître de la même façon le tigre de Tasmanie et le célèbre dodo de l'île Maurice.

    Le loup terrible, un superprédateur de la dernière glaciation

    Avec un corps robuste, des mâchoires puissantes et des dents adaptées à la chasse au gros gibier, le loup terrible préhistorique porte très bien son nom. Ces performances physiques lui permettaient de chasser, probablement en meute, des bisons, des élans ou encore de jeunes mammouths. Malgré sa masse imposante qui le classe dans la catégorie des superprédateurs à son époque, le loup féroce était aussi agile, rapide et intelligent.

    Il a sans doute côtoyé nos lointains ancêtres sur une période d'environ 2 millions d'années. Alors, les a-t-il boulottés en guise de casse-croûtes protéinés à l'occasion ? C'est peu probable, affirment les scientifiques, rappelant que les loups modernes évitent de fréquenter les humains qu'ils considèrent comme un animal particulièrement agressif et dangereux. Mais peut-on vraiment les blâmer de ce jugement sévère à l'encontre des homo sapiens qui n'ont eu de cesse de massacrer une mégafaune déjà affaiblie par un changement climatique brutal, au cours des millénaires du Pléistocène ?

    Une recomposition de l'ADN à l'aide des ciseaux génétiques Crispr-Cas9

    La découverte de deux fossiles de loups « sinistre » ont permis aux spécialistes de la biologie moléculaire de cloner une espèce similaire à Canis dirus. Ils se sont appuyés notamment sur une dent de 13 000 ans d'âge et un crâne vieux de 72 000 ans, exhumés des sols gelés d'Amérique du Nord. Les scientifiques ont utilisé l'outil d'édition génétique Crispr pour récupérer des brins d'ADN et les intégrer ensuite au génome de loups gris modernes afin d'incorporer les caractéristiques génétiques de l'espèce disparue.

    Ce clonage est donc une imitation génétique du véritable loup terrible préhistorique. Les embryons générés à partir de cellules souches ont été ensuite implantés dans des mères porteuses, qui ont donné naissance à deux louveteaux mâles et, plus tard, à leur « petite sœur ». Toutefois, cette expérience, digne des films Jurassic Park, a ses limites. Aucune chance de se retrouver nez à nez avec un tyrannosaurus rex ; son ADN n'a pas survécu aux 60 millions d'années qui nous séparent de l'un des plus grands carnivores ayant vécu sur Terre.

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  • L'Europe se posera bientôt sur Mars avec le robot Rosalind Franklin
    2025/04/08

    Le rover Rosalind Franklin, le premier robot martien conçu à 100% par l'Agence spatiale européenne, est prévu pour décoller en 2028 et atterrir sur Mars en 2030. Ce projet ambitieux bénéficie de l'expertise de l'entreprise Airbus UK, qui vient de recevoir un financement conséquent pour finaliser, notamment, le système de l'atterrissage de l'engin.

    L'Agence spatiale européenne tente de rattraper son retard dans la course à la planète Mars, après l'échec de l'atterrisseur Schiaparelli en 2016. Un revers cuisant qui nous prouve qu'avant de pouvoir crapahuter sur le sol martien, encore faut-il pouvoir s'y poser. Un type d'atterrissage hors norme qui donne vraiment des sueurs froides aux ingénieurs en astronautique du monde entier, le qualifiant de « sept minutes de terreur ». L'engin spatial doit passer d'une vitesse de 20 000 km/h à un arrêt complet à la surface, en traversant une atmosphère martienne certes très peu dense, mais particulièrement turbulente. Alors, pour accélérer son programme d'exploration de la planète rouge dénommé EXOMars, l'ESA a officiellement sélectionné et financé deux industriels majeurs du spatial européen, Airbus UK et l'entreprise italienne Thales Alenia Space. Ils sont chargés de concevoir les systèmes mécaniques, thermiques et de propulsion du robot, ainsi que la plateforme d'atterrissage qui déposera donc en douceur le rover sur le sol martien.

    À la recherche de la vie passée de Mars

    La mission principale du robot à roulette Rosalind Franklin concerne la recherche de biomolécules ou de bio signatures laissées par une éventuelle trace de vie passée. L'engin est conçu pour découvrir ces signes moléculaires qui, selon les chercheurs, seraient apparues, peut-être, il y a quatre milliards d'années, quand les conditions environnementales de Mars étaient comparables à celles de sa grande sœur la Terre.

    Une vie enfouie dans les sols qui a probablement survécu aux radiations et aux milieux hostiles qui caractérisent aujourd'hui la planète rouge, espèrent les scientifiques européens. Contrairement aux rover précédents qui se contentaient d'analyser en surface ou sur une très faible profondeur le sol martien, le robot européen, lui, embarque un outil capable de forer jusqu'à deux mètres.

    L'engin intègre un équipement scientifique de pointe, notamment le système de pilotage de la caméra panoramique PanCam, développé par des chercheurs britanniques. Un spectromètre infrarouge, conçu par une université galloise, aidera à identifier les terrains et les roches les plus prometteurs à analyser.

    Rosalind Franklin se chauffe au nucléaire

    L'appareil, qui devra résister aux tempêtes de sable et aux radiations bombardant constamment la planète, devra aussi survivre aux variations extrêmes des températures. Elles atteignent jusqu'à 20°C en plein jour, et peuvent s'effondrer à -143°C, la nuit. Les radioéléments qui réchauffent l'engin sont à base d'isotopes radioactifs, et la chaleur de leur désintégration est convertie en courant pour alimenter ses équipements scientifiques et les moteurs électriques.

    Toutefois, hormis ces systèmes intégrés de très haute ingénierie, ce robot n'a vraiment rien d'une Formule 1. Il se déplace à la vitesse d'un escargot, en parcourant prudemment jusqu'à 70 mètres par jour martien. Le rover européen doit s'envoler en 2028 à bord d'un lanceur américain en profitant d'une fenêtre de tir favorable, quand notre petite voisine martienne orbitera dans sa course autour du Soleil au plus proche de la Terre.

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  • République Tchèque: un investissement chinois bloqué après une alerte des services de sécurité
    2025/04/07

    Un projet chinois d'installation de station terrestre de communication par satellite a été bloqué par le gouvernement tchèque après une alerte de sécurité des services de renseignements. Une première en République Tchèque depuis l'adoption de la loi transposée d'une directive européenne sur le filtrage des investissements directs étrangers. Par le passé, le pays a souffert de suspicions de collusion avec des intérêts étrangers, notamment chinois.

    Le gouvernement tchèque a bloqué un investissement étranger, non pas pour des raisons économiques, mais pour des raisons de sécurité nationale. Ce projet d'investissement venant de Chine a été stoppé net après l'alerte des services de renseignement. Cette affaire, révélée par la presse tchèque, n'est pas anecdotique. Elle concerne la société chinoise Emposat, basée à Pékin, qui prévoyait d'installer une station terrestre de communication par satellite dans le village de Vlkoš, dans le sud-est de la République Tchèque, près des frontières slovaque et autrichienne. Sur la base d'informations fournies par le contre-espionnage, le gouvernement tchèque a interdit ce projet, décrétant qu'il « revêtait des risques importants pour la sécurité du pays ». L'antenne de la société Emposat, déjà installée dans la localité, devra donc être démontée.

    Des applications mobiles comme TikTok avaient déjà été qualifiées de menaces pour la sécurité, l'application chinoise étant interdite notamment au Parlement tchèque. Mais cette interdiction d'investissement étranger est une première à Prague. C'est la première fois que les autorités ont recours à une nouvelle loi adoptée en 2021. Celle-ci interdit tout investissement venant d'un pays non membre de l'Union européenne s'il est jugé risqué pour la sécurité du pays. Cette loi tchèque est transposée du règlement européen sur le filtrage des investissements directs étrangers. Par le passé, les autorités tchèques ont été beaucoup moins regardantes quant aux investissements étrangers, particulièrement chinois.

    L'année dernière, le cabinet du président de la République Tchèque, Petr Pavel, s'est débarrassé de tous ses téléphones de la marque chinoise Huawei, qui avaient été attribués aux fonctionnaires sous son prédécesseur Milos Zeman. Celui-ci était un tel promoteur des investissements de l'Empire du milieu qu'il avait officiellement nommé parmi ses conseillers économiques un millionnaire chinois, Ye Jianming, depuis poursuivi pour corruption et disparu depuis plusieurs années en Chine.

    Mais ce n'est pas la première fois que le contre-espionnage tchèque alerte sur l'implication de la Chine dans le pays. L'année dernière, le service de renseignement tchèque a constaté que la Chine ciblait notamment les universitaires du pays par l'intermédiaire du réseau LinkedIn. Les services d'espionnage chinois utilisaient des profils de couverture d'employés, de sociétés fictives, de conseils ou de chasseurs de têtes, le plus souvent basés à Singapour ou à Hong Kong. L'agence de renseignement tchèque avait également tiré la sonnette d'alarme sur les risques liés à l'utilisation d'appareils intelligents tels que les téléphones, mais aussi les montres connectées ou les véhicules électriques, à des fins d'utilisations abusives de données personnelles.

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  • Le Forum européen des droits numériques sur fond de guerre commerciale avec les États-Unis
    2025/04/04
    Avec des difficultés d’accès aux services en ligne, une désinformation galopante sur les réseaux sociaux ou la nécessité de maîtriser les programmes IA, certains citoyens dans l’Union européenne ont fait le choix de décrocher du numérique. Ce phénomène des « abandonnistes » inquiète le réseau international Eurocities, œuvrant depuis des années pour inscrire des droits numériques, éthiques, inclusifs et fondamentaux, à l’agenda mondial. À titre d’exemple, environ un quart des internautes en France, se retrouvent aujourd’hui démunis face à une dématérialisation accélérée des services en ligne, qu’ils s’agissent d’organismes publics ou privés. Même constat avec l’essor fulgurant des programmes d'Intelligence artificielle, dont l’utilité au quotidien pour beaucoup d’entre-deux reste encore à démontrer. C’est la raison pour laquelle, les participants du Forum européen des droits numériques, qui s'est déroulé à Bordeaux, a fait de ces exclusions engendrées par la tech sa priorité. Le colloque, initié par le réseau international Eurocities qui compte déjà 210 métropoles, réunit les représentants de 34 villes et les délégués des instances européennes pour organiser cette défense des droits numériques des citoyens de l’Union européenne.Les droits numériques dans les villes mises à l’épreuve par les GafamCe forum, entre décideurs locaux et politiques européens, se produit juste au moment de la déclaration de guerre commerciale lancée par les États-Unis. Les produits manufacturés et de l’agroalimentaire en Europe sont les premiers touchés par ce coup de massue douanier imposé par Washington. Un bras de fer économique qui risque de s’étendre au numérique.Car il est bon de rappeler qu’aucune entreprise ou industrie au monde ne peut fonctionner sans les composants électroniques, les logiciels, les centres de données et les applications de loisir, que proposent les géants de la tech américaine. Alors que les activités lucratives des Gafam font partie des ripostes qu’envisage Bruxelles, les ténors de la Tech américaine exigent toujours que les pays de l’UE renoncent à leurs amendes excessives et leurs règlements encadrant le numérique.Les velléités étasuniennes prônant la dérégulation totale représentent un véritable danger tant pour l’exercice de la démocratie locale dans les villes que pour l’ensemble des pays européens, estime Delphine Jamet, déléguée au numérique à Bordeaux Métropole : « L'enjeu du Forum est de mettre en haut de l'agenda européen tous les sujets qui remettent en cause les droits du numérique des citoyens. Mais aussi de réfléchir à des solutions concrètes. Comment, par exemple, peut-on sensibiliser les personnes à un usage aussi raisonné que possible du numérique ou comment protéger leurs données localement des piratages ou celui de leurs transferts à l’étranger. Cette problématique du stockage de l’information se pose aussi en termes d'accès social aux différents services proposés par les administrations régionales. Notamment, quand elle remet en cause les droits récurrents et fondamentaux des individus. Et finalement, nos actions sont aussi de pouvoir répondre à un usage hors contrôle des technologies pour défendre les valeurs démocratiques de l'UE que portent en première ligne les collectivités territoriales. Très clairement, l'Europe, est une digue pour les métropoles de la zone euro. Elle nous protège des tentatives de dérégulation des multinationales dans l’espace numérique de l’UE. Et elle ne doit absolument pas céder aux pressions américaines. » Les Européens en manque de compétences numériquesLe phénomène de l’illectronisme chez les Européens s’explique aussi par un manque de compétences numériques. Et contrairement à une idée reçue, il ne touche plus seulement les séniors. Les réseaux sociaux et l’utilisation débridée des programmes IA, sans vraiment en comprendre a minima les fonctionnements et leur pouvoir d’influence, enferment de plus en plus les jeunes internautes dans leurs communautés en ligne. Ce manque flagrant de formation aux nouveaux outils informatiques favoriserait aussi la désinformation ou les ingérences politiques sur les plateformes sociales, constatent la plupart des participants du Forum européen des droits numériques à Bordeaux.À lire aussiKigali accueille le premier Sommet mondial de l’intelligence artificielle en Afrique
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  • Une technologie lumineuse pour remplacer la fibre optique
    2025/04/03

    Taara est le nom d’un projet développé par le laboratoire X d'Alphabet, la maison mère de Google. Son principe de fonctionnement est d’utiliser des faisceaux lumineux pour transmettre des données à haute vitesse, en lieu et place des infrastructures employant la fibre optique. Taara a déjà été expérimenté avec succès dans plus d’une douzaine de pays, dont le Kenya, le Ghana, la République démocratique du Congo ou encore l’Inde.

    Ce projet est né du constat que près de trois milliards d’individus dans le monde, ne sont soit toujours pas connectés à internet ou alors confrontés à une connectivité lente et défaillante. Cet accès à un Internet minimaliste est, par ailleurs, trop souvent proposé à un tarif prohibitif pour les déshérités du web. Google a donc travaillé sur une solution technologique, à la fois économique et puissante, de transmission des flux de données numériques.

    Le système utilise des ondes lumineuses dont le spectre électromagnétique se situe entre l'infrarouge et la lumière visible. Concrètement, les ingénieurs de Taara ont mis au point une puce photonique en silicium pour générer des « ponts lumineux » de connexion. L’équipement se compose de la puce mise au point dans les labos de Google, de plusieurs minimiroirs, mais aussi des capteurs et des optiques de haute précision. Des logiciels embarqués directement dans les appareils calculent automatiquement les meilleures trajectoires et l’intensité lumineuse pour relier les transmetteurs photoniques. Le système transmet des flux de données à des vitesses pouvant atteindre 20 gigabits par seconde et sur des distances assez conséquentes, d’environ 20 km. À titre de comparaison, cet acheminement numérique est comparable, voire supérieure à celui d’une infrastructure à base de fibre optique.

    Des appareils miniaturisés à l’extrême

    Plus rapide et moins coûteux que des connexions satellitaires de type Starlink, le système Taara a été conçu pour être à la fois facile à déployer et économique. Un réseau complet consommerait l’énergie d’une ampoule de 40 W, précise la jeune pousse indépendante de Google qui porte désormais le nom du projet originel. Des composants mécaniques étaient auparavant nécessaires pour orienter automatiquement les faisceaux lumineux sur les miroirs des systèmes de l'ancienne génération. La nouvelle version des bornes de connexion intègre des centaines d'émetteurs de lumière et un logiciel qui permet de contrôler la direction des rayons. Les appareils, qui se nomment Taara Lightbridge, ont été miniaturisés à l’extrême. La puce passe ainsi de la taille d'un feu de circulation à celui d'un ongle du petit doigt pour connecter en réseau les récepteurs et les transmetteurs.

    Une utilisation multitâche et tout-terrain

    Aucune région, même les plus enclavées, ne serait un obstacle à l’installation rapide de cette connectique légère, mais surpuissante. Le système a déjà été testé avec succès au-dessus du fleuve Congo, démontrant ainsi la capacité de cette technologie à fournir des connexions stables et rapides sur de longues distances. Pour illustrer la flexibilité du procédé, des déploiements en Inde, au Kenya, aux Fidji ou bien sur le territoire américain ont été réalisés. Le système permet de connecter des zones rurales enclavées ou de retransmettre sur le web des événements comme le festival de la vallée de Coachella aux États-Unis.

    Sans les contraintes du câblage physique, Taara peut aussi être déployé en quelques heures dans des régions frappées par une catastrophe naturelle. Le dispositif se présente également comme un accès alternatif dans des zones urbaines densément peuplées, quand les réseaux traditionnels sont saturés.

    À lire aussiPourquoi l'opérateur européen Eutelsat, rival de Starlink, grimpe en flèche en bourse

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  • Matraquage de pubs pour les jeux d'argent ciblant les ados
    2025/04/02

    L'Observatoire français des drogues et des tendances addictives relève que les adolescents de 17 ans s’adonnent de plus en plus aux jeux d’argent et paris sportifs en ligne. L’essor de ces pratiques chez les mineurs concorde avec une forte pression publicitaire qui leur est spécifiquement destinée, malgré une légalisation qui interdit, depuis 2010, l’accès aux jeux d'argent et de hasard des plus jeunes.

    Faites vos jeux, et rien ne va plus ! Et c'est effectivement le cas, alerte l'Observatoire français des drogues et des tendances addictives. L'organisme a publié deux notes complémentaires aux différents travaux de recherches qu'il mène depuis des années. L’une dresse l’état des lieux de la réglementation encadrant la publication des messages en ligne en faveur des jeux d’argent et de hasard. La seconde note livre une analyse approfondie de ces publicités en ligne.

    Pour réaliser cette étude, 124 publicités françaises officielles et différentes, datées entre 2014 et 2024, ont été collectées sur Internet et passées au crible. Le constat est sans appel : sur 124 pubs, 102, soit 82 % du total de ces messages, ont été diffusées après 2020, c’est-à-dire bien après la mise en place de restrictions encadrant les messages publicitaires en faveur des jeux d’argent et de hasard.

    Des pubs ciblant les mineurs

    Ces pubs incitatives utilisent des symboles ou des références attirant spécifiquement les jeunes, comme des personnages fictifs de jeux vidéo, de bande dessinée et autres cartoons animés. Plus problématique, certains messages mettent en scène des adolescents pour vanter les jeux d’argent et les paris sportifs en ligne. Ces stratégies de communication sont pourtant totalement interdites, nous rappelle l'Observatoire dans son rapport.

    Plusieurs études corroborent les conclusions de l’OFDT précisant que plus les pratiques de jeu d’argent sont précoces, plus le risque d’addiction est grand. Les jeux de grattage n’échappent pas à ce phénomène inquiétant, prévient de son côté l’Autorité nationale des jeux, en qualifiant de très mauvaises idées de cadeaux, les tickets à gratter pour les enfants.

    La pensée magique des jeux d’argent

    La promesse d’une gratification sociale par le jeu est souvent véhiculée dans ces pubs destinées aux jeunes. Cette stratégie markéting se base principalement sur le phénomène de la pensée magique qui habite chacun de nous depuis l’aube des temps. Ce travers inconscient se concrétise par le fait d’être convaincu de pouvoir influencer le cours des événements avec de fausses relations de causes à effets. Toutefois, jamais un vendredi 13 ne vous donnera plus de chance de remporter un gros lot de quelque nature que ce soit. Par ailleurs, les publicistes usent et abusent du stratagème dans leurs messages en employant une figure de style dénommée la tautologie. Ils vous expliqueront, par exemple, que « 100 % des gagnants ont tenté leur chance ». Un slogan qui est devenu une « vérité vraie » aux yeux des joueurs excessifs et victimes de ces formules tautologiques, estimant, par exemple, « qu’au jour d’aujourd’hui », la chance de l’emporter devrait arriver « incessamment sous peu ».

    Des promesses de gains chimériques vantées par une pub aux ressorts pléonastiques qui les poussent toujours à miser plus, en sacrifiant leurs finances, leur santé mentale jusqu’aux relations avec leur entourage.

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