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サマリー
あらすじ・解説
Suite de notre série d'été sur les étudiants et étudiantes à travers le monde. Aujourd'hui, direction le Chili, où les jeunes se mobilisent depuis des années pour la gratuité de l'éducation et contre les inégalités sociales. Dans la grande banlieue de Santiago, notre correspondante, Justine Fontaine, a rencontré Maria Fernanda, 24 ans, une étudiante féministe qui s'apprête à devenir sage-femme. Et comme beaucoup de Chiliennes et de Chiliens, elle va commencer sa vie professionnelle avec de lourdes dettes à rembourser.
Nous sommes à Isla de Maipo, une petite ville rurale en grande banlieue de Santiago. C'est là que vit Maria Fernanda Ovalle, 24 ans, avec ses parents, sa petite sœur, et plusieurs chats.
Avant la pandémie, elle devait faire plus de 3h de transports par jour pour aller à l'université : « Je me lève très tôt d'habitude, vers 5h du matin, car je dois partir de chez moi vers 5h30 du matin prendre le bus, pour arriver à temps à Santiago. Ensuite je prends le métro et j'arrive enfin à l'université. »
Son père travaille dans le bâtiment, il gagne le salaire minimum, c'est à dire un peu plus de 400 dollars par mois. Sa mère est femme de ménage, et travaille à mi-temps, sans contrat.
Maria Fernanda étudie pour devenir sage-femme. Mais malgré les faibles revenus de ses parents, elle n'avait pas d'assez bonnes notes pour étudier gratuitement. Alors elle a dû s'endetter pour accéder à l'université : « Je vais devoir rembourser environ 30 millions de pesos. Et même si j'ai eu accès à ce crédit, je dois aussi payer l'université tous les mois car l'emprunt n'est pas assez élevé »
Trente millions de pesos c'est à dire 40 000 dollars, soit le prix d'un appartement dans une ville de province au Chili. En plus de ça, Maria Fernanda doit payer plus de 200 dollars tous les mois à l'université. Alors depuis le début de ses études, elle s'invente des petits boulots pour gagner un peu d'argent : « Je crée mes propres mini-entreprises, en quelque sorte. Avant, je vendais des fajitas et des biscuits au chocolat, quand j'avais des cours en présentiel à l'université. Maintenant je vends des serviettes menstruelles réutilisables... J'ai toujours cherché le moyen d'aider mes parents, et de payer la carte de transport. »
Maria Fernanda a presque fini ses études, mais elle l'a déjà décidé : comme beaucoup de jeunes de sa génération, elle ne va pas rembourser le crédit qu'elle a obtenu pour étudier. Car elle pense que l'éducation, qui a été en grande partie privatisée sous la dictature de Pinochet, devrait être gratuite pour la majorité des étudiants. Un point de vue défendu dans la rue lors de grandes manifestations de la jeunesse chilienne depuis plus de dix ans : « Je crois et j'espère que ma sœur va pouvoir étudier gratuitement, car elle va bientôt commencer ses études supérieures. Et j'espère aussi que si on doit contracter un prêt étudiant de 5 millions de pesos par exemple, on n'ait pas plus de ce montant à rembourser ensuite. »
Elle place beaucoup d'espoir dans la toute nouvelle Assemblée constituante, élue en mai. Car grâce à des années de mobilisation des Chiliens dans la rue, le pays est en train de rédiger en ce moment une nouvelle Constitution, pour remplacer le texte actuel, hérité de la dictature de Pinochet.
En plus de l'éducation, Maria Fernanda espère que la nouvelle Constitution permettra des avancées concernant les droits des femmes. Car en parallèle de ses études, elle participe à des mobilisations féministes, et elle s'engage pour l'éducation sexuelle des adolescents.
« Depuis ma première année à l'université, depuis que j'étudie l'obstétrique, j'ai cet objectif en tête. J'ai déposé un projet auprès de mon université récemment pour promouvoir une éducation sexuelle féministe, et j'ai proposé de réaliser des interventions, des conférences sur l'éducation sexuelle. »
En attendant que ce projet se concrétise, elle a créé un compte sur les réseaux sociaux pour informer les femmes de sa commune sur leurs droits, sur la santé sexuelle ou encore sur le genre.