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サマリー
あらすじ・解説
Tout et son contraire… Le Wall Street Journal est plutôt dubitatif, pour ne pas dire plus, après un week-end qu’il qualifie de « déroutant » : un week-end qui apporte, poursuit le journal, « de nouveaux éclairages sur la nature arbitraire de la politique commerciale de M. Trump. Vendredi en fin de journée, son propre service des douanes et de la protection des frontières publiait un avis énumérant les produits exemptés des droits de douane de 145% qui frappent la Chine. À savoir, les smartphones, les ordinateurs portables, ou encore les disques durs. Samedi, la presse mondiale rapportait l’information sans que la Maison Blanche ne bronche. » Mais patatras… « Hier matin, pointe le Wall Street Journal, le secrétaire au commerce Howard Lutnick affirmait que les droits de douane sur les produits électroniques (en provenance de Chine) augmenteraient à nouveau à l’avenir, sans toutefois donner de détails. Et dans l’après-midi, Donald Trump intervenait pour dire que “personne n’était tiré d’affaire“ pour les balances commerciales injustes et surtout pas la Chine qui “nous traite mal !“ Avant de rajouter : aucune “exception“ sur les droits de douane n’a été annoncée vendredi. »Et le Wall Street Journal de s’interroger : « que s’est-il donc passé et quelle est la véritable politique ? Qui le sait ? » En tout cas, soupire le quotidien économique : « bienvenue dans la nouvelle économie des droits de douane, où l’on continue de payer des impôts onéreux, d’endurer des réglementations pénalisantes et où on doit désormais naviguer sur le champ de mines politique des tarifs douaniers arbitraires. »Perte de contrôle ?« Trump a-t-il une stratégie ou improvise-t-il ? », s’interroge en écho le Washington Post. « Alors que Donald Trump approche des 100 jours de son second mandat, les trois premiers mois ont été marqués par des erreurs, des excès et par l’orgueil démesuré d’une équipe qui interprète une courte victoire électorale comme un blanc-seing. »En fait, pointe encore le Washington Post, « Trump s’est présenté comme un chef d’entreprise avisé capable de redresser l’économie. De nombreux électeurs l’ont cru. Sa plus grande promesse économique était de faire baisser les prix. Résultat : ce qui a baissé, ce sont les marchés financiers et le moral des consommateurs, qui craignent une récession. »Dans une tribune publiée par Le Monde à Paris, l’économiste Thomas Piketty affirme que « si les trumpistes mènent une politique aussi brutale et désespérée, c’est parce qu’ils ne savent pas comment réagir face à l’affaiblissement économique du pays. Exprimé en parité de pouvoir d’achat, c’est-à-dire en volume réel de biens, de services et d’équipements produits chaque année, le PIB de la Chine a dépassé celui des Etats-Unis en 2016. Il est actuellement plus de 30 % plus élevé et atteindra le double du PIB états-unien d’ici à 2035. La réalité est les Etats-Unis sont en train de perdre le contrôle du monde. (…) La crise actuelle est nouvelle, poursuit Thomas Piketty, car elle met en cause le cœur même de la puissance économique, financière et politique du pays, qui apparaît comme déboussolé, gouverné par un chef instable et erratique, sans aucune force de rappel démocratique. »La disparition de Mario Vargas LlosaÀ la Une également, la mort hier de l’écrivain Mario Vargas Llosa, à l’âge de 89 ans…« Un géant de la littérature universelle », s’exclame El Pais à Madrid. « Romancier, essayiste, polémiste, chroniqueur et universitaire, Vargas Llosa restera dans l’histoire comme un conteur extraordinaire et un intellectuel influent de la vieille école, c’est-à-dire d’avant les réseaux sociaux. »« Monument de la littérature sud-américaine, prix Nobel 2010 et figure majeure du monde intellectuel hispanique, l’écrivain péruvien était un virtuose de la narration et du réalisme », commente Libération à Paris.« Un prince de l’esprit contemporain », renchérit la Nacion à Buenos Aires.« Adieu à l’écrivain de l’individu et du pouvoir », lance la Repubblica à Rome. En effet, précise le journal, « la réflexion sur la nature du pouvoir, sur la faiblesse et la noblesse de l’être humain est au cœur de son œuvre (…). Vargas Llosa n’a jamais perdu la foi dans la capacité séditieuse du récit à créer un monde alternatif, sans frontières de langue, de culture et de religion, dans lequel on trouve refuge contre l’adversité ou la barbarie, pour dissiper le chaos, pour éterniser la beauté d’un instant. »Bref, un écrivain à lire ou à relire par les temps qui courent.