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«Evaluation nationale de la nature»: comment les scientifiques résistent à Donald Trump
- 2025/03/04
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サマリー
あらすじ・解説
Ces chercheurs travaillent depuis des mois à la première « Évaluation nationale de la nature » aux États-Unis, un grand rapport commandé en 2022 par Joe Biden et qui devait faire date en 2026. Mais Donald Trump a tout annulé
C’est l’une des nombreuses mesures prises par le président américain pour bloquer l’information sur les enjeux environnementaux et leur financement, et pour supprimer ce qu’il considère comme des obstacles à l’utilisation de combustibles fossiles comme le pétrole et le gaz naturel. À peine installé à la Maison Blanche, Donald Trump a annulé la première « Évaluation nationale de la nature » aux États-Unis, un grand rapport commandé en 2022 par Joe Biden et qui devait faire date en 2026. 150 scientifiques, employés fédéraux, membres d’ONG et du secteur privé y travaillent depuis des mois.
Pourquoi ce rapport est-il important ?Pour la première fois aux États-Unis, ce document scientifique et fédéral fait un état des lieux de la santé des sols, de l’eau et de la vie sauvage sur tout le territoire américain. Des parcs urbains comme Central Park à New-York, aux grands espaces sauvages comme les montagnes Rocheuses. Et il évalue comment tout cela va évoluer, notamment sous l'effet du changement climatique.
L’objectif est aussi d’estimer tous les bénéfices que la nature apporte aux Américains : à l’économie, au climat, à la sécurité du pays, mais aussi à la santé de ses habitants ou en matière de justice sociale.
C’est important parce que c’est inédit, mais aussi parce que ces liens entre nos vies et la biodiversité sont encore mal connus, que ce soit chez les citoyens américains ou dans les couloirs du Congrès à Washington. Ce rapport doit aussi permettre aux acteurs publics, entreprises et communautés locales de s’adapter à l’avenir, par exemple face aux feux.
Quels sont les liens entre biodiversité et économie ?Les connexions entre le monde vivant et l’économie sont considérables. Plus de la moitié du PIB mondial dépend modérément ou fortement de la nature et des services que nous rendent les écosystèmes.
« On pense à la pêche, à l’industrie du bois, aux industries pharmaceutiques ou à l’agriculture, mais il n’y a pas que ça », explique Rajat Panwar, professeur de business durable à l’Université de l’Oregon, dans l’ouest des États-Unis. C’est lui qui dirige le chapitre « économie et nature » au sein de ce travail.
« Les chauves-souris sont par exemple indispensables pour fabriquer de la téquila, car elles pollinisent l’agave, la plante à partir de laquelle on fabrique cet alcool », détaille-t-il. L’objectif du rapport est notamment d’établir la part du PIB des États-Unis qui dépend de la nature.
Les scientifiques ont donc décidé de publier ce travail malgré Donald TrumpLes employés fédéraux qui y travaillaient ne peuvent plus le faire, mais de nombreux scientifiques et autres participants le faisaient de manière bénévole. Ils s’organisent donc pour terminer le travail.
Rajat Panwar précise qu'ils vont choisir « un nouveau nom, une nouvelle structure » mais que le travail aura le même sérieux, avec une « révision par les pairs » et le même objectif de parler au grand public. « Beaucoup de maisons d’édition nous ont approchés, le soutien du public est incroyable et des privés sont prêts à donner des fonds, si besoin », d'après lui.
Et, libéré des longs mécanismes fédéraux, le rapport pourrait même sortir plus vite que prévu.