エピソード

  • Mines antipersonnel: le Cambodge, pays martyr
    2024/11/25

    Cap sur le Cambodge, où un sommet mondial sur la lutte contre les mines antipersonnel s’ouvre ce lundi à Siem Reap, la deuxième ville du pays. Cette conférence, qui dure jusqu’à vendredi, tombe à pic, moins d’une semaine après l’annonce controversée des États-Unis autorisant la livraison de ces armes dévastatrices à l’Ukraine. Ce sommet qui a lieu tous les cinq ans est donc organisé cette année au Cambodge, un pays qui a une longue histoire avec les mines antipersonnel.

    Avec notre correspondant régional, Valentin Cebron

    Les décennies de guerre civile et de conflit ont transformé une partie du Cambodge en champ de mines. Jusqu’à dix millions de mines terrestres et autres munitions non explosées étaient enfouies sous le sol au début des années 90, soit plus de mines que d’habitants à l’époque.

    Conséquences : un désastre humanitaire. Depuis 1979, date marquant la fin du génocide cambodgien perpétré par les Khmers rouges qui, rappelons-le, a fait 2 millions de morts, les explosions de mines au Cambodge ont tué près de 20 000 personnes et en ont blessé deux fois plus.

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    Aujourd’hui, c’est un pays qui recense l’un des plus forts taux de personnes amputées par habitant.

    Le Cambodge est, à l’heure actuelle, toujours aux prises avec les mines antipersonnel. Le pays demeure extrêmement contaminé. Plus de 500 km2 de terres, soit près de cinq fois Paris, seraient encore affectés par des mines antipersonnel. Principalement le long de sa frontière avec la Thaïlande, dans une région montagneuse et difficile d’accès.

    Et même si son objectif initial de se débarrasser totalement des mines en 2025 semble peu réalisable, le Cambodge a tout de même effectué un immense travail de décontamination. Au cours des cinq dernières années, c’est le pays qui, en termes de superficie, a déminé le plus de terrains au monde.

    En fait, l’histoire tragique du Cambodge a poussé le pays à développer l’une des meilleures expertises au monde en matière de déminage. Depuis le début de l’invasion russe en Ukraine, par exemple, des démineurs ukrainiens ont été formés par des experts cambodgiens.

    Le sommet mondial qui débute aujourd’hui est ainsi l’occasion pour le Cambodge de réaffirmer son leadership dans ce domaine.

    Quels sont aujourd’hui les enjeux de cette conférence internationale ?

    Intitulé, « Pour un monde sans mine », ce sommet entend réunir des représentants des 164 États membres de la Convention d’Ottawa, signée en 1997, sur l’interdiction des mines antipersonnel. Objectif : évaluer les progrès accomplis dans cette lutte.

    Mais cette année est particulière. Notamment à cause de l’annonce inattendue, la semaine passée, des États-Unis, par ailleurs non-signataires de cette convention, d’autoriser la livraison de mines antipersonnel à l’Ukraine.

    Réaction de Yeshua Moser-Puangsuwan, expert rattaché à la Campagne internationale pour l'interdiction des mines antipersonnel : « Dans ce contexte global actuel, réunir tout un ensemble de pays pour travailler conjointement et efficacement à la résolution d'une telle problématique n'a jamais été aussi important qu'aujourd'hui en raison de la fragmentation croissante de l'environnement international. »

    À lire aussiAu Cambodge, les mines antipersonnel font encore des victimes

    Et ce d’autant plus que, selon le dernier rapport annuel de l’Observatoire des mines auquel ce chercheur a participé, le nombre de victimes des mines antipersonnel en 2023 qui, pour leur immense majorité sont des civils, a augmenté de 22% par rapport à l’année précédente.

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  • 100 jours après la révolution au Bangladesh, un bilan du gouvernement transitoire mitigé
    2024/11/22
    Près de 4 mois après la révolution étudiante qui a chassé du pouvoir la Première ministre Sheikh Hasina et entraîné la mise en place d’un gouvernement intérimaire dirigé par l’économiste Muhammad Yunus, c’est l’heure des premiers bilans. La tâche du gouvernement provisoire semble titanesque tant les institutions ont été malmenées durant les 15 années de règne de plus en plus autoritaire de celle que l’on surnommait la « Begum de fer ». Le processus de réforme avance, mais lentement. Le niveau de destruction des institutions sous l’ancien régime est tel qu’une quinzaine de semaines après la révolution ne suffisent pas pour tout reconstruire. La Première ministre déchue Sheikh Hasina exerçait un contrôle absolu de la justice, des médias et de la police dans un pays miné par la corruption.À lire aussiCrise au Bangladesh: quel rôle jouent l'armée et le général Waker-Uz-Zaman?Après la période d’euphorie, la population commence à s’impatienter et les attentes sont énormes, surtout chez les jeunes. Rappelons que la moitié des 170 millions d’habitants ont moins de 27 ans et que ce sont les étudiants justement qui ont joué un rôle crucial dans le renversement de l’autocrate.Le gouvernement provisoire a créé 10 commissions chargées de plancher sur les réformes politiques, administratives et institutionnelles. Les conclusions devraient être remises au gouvernement d’ici la fin de l’année avant d’être soumises à tous les partis politiques du pays.Soif de justiceS’il est un domaine dans lequel le gouvernement transitoire a avancé, c'est bien celui de la justice, qui répond aux attentes fortes de la population suite aux disparitions forcées, meurtres et tueries de masse perpétrés pendant le soulèvement. À ce titre, plusieurs anciens hauts responsables ont été arrêtés, une dizaine de ministres ainsi que l’ancien chef de la police ont comparu cette semaine devant un tribunal à Dacca pour leur rôle dans les massacres de l’été dernier. À lire aussiBangladesh: dans les rues de la capitale, les habitants expriment un besoin de justice et de sécuritéL’ex-inspecteur général de la police est poursuivi quant à lui pour « massacres, génocide et crimes contre l’humanité ». Au moins 700 personnes ont été tuées lors des manifestations réprimées l’été dernier, selon les chiffres de l’ONU. Des milliers d’étudiants ont également été blessés, dont certains sont toujours hospitalisés. Une personne manquait pourtant à l’appel de ces procès qui viennent de s’ouvrir : Sheikh Hasina, la Première ministre renversée qui s’est exilée en Inde début août. Elle fait l’objet d’un mandat d’arrêt international et d’une notice rouge d’Interpol et est poursuivie pour crimes contre l’humanité. New Delhi, pour le moment, garde le silence.Après des années de plomb, un vent de liberté souffle sur la capitale. En moyenne deux à trois manifestations sont organisées chaque jour à Dacca. Il s’agit d’un changement majeur pour les Bangladais, libres désormais de se réunir et de s’exprimer sans crainte d’être arrêtés.Un gouvernement provisoire sous le feu des critiquesLa première critique concerne les élections qui ne sont toujours pas à l’ordre du jour. Le prix Nobel de la paix, Muhammad Yunus, en accord avec les étudiants - dont certains leaders font partie de sa coalition-veut d’abord procéder à des réformes clés, électorales et constitutionnelles avant d’organiser des élections. Mais des politiques et certains officiers de l’armée veulent un calendrier électoral dès janvier. Certains analystes estiment que trop d’attentisme pourrait coûter cher au gouvernement provisoire, et au pire conduire à une prise de pouvoir par l’armée. La situation économique et sociale, hausse du chômage, flambée des prix, risquent également d’éroder la confiance dans ce gouvernement intérimaire. Il est déjà sous le feu de critiques après avoir minimisé des violences contre les minorités religieuses, notamment hindoues, et pour son manque de transparence dans la nomination de certains conseillers jugés corrompus.
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  • En Nouvelle-Zélande: les Maoris craignent pour leurs droits
    2024/11/21

    La Nouvelle Zélande est souvent citée comme modèle en termes d’intégration des minorités autochtones. Mais une proposition de loi, qui vise à réformer le traité fondateur du pays, fait débat. Les Maoris, qui vivent sur ces terres depuis plusieurs siècles, craignent pour leurs droits.

    Rarement, autant de Néo-Zélandais n’ont battu le pavé pour manifester leur colère. Mardi, 19 novembre, plus de 42.000 manifestants se sont rassemblés devant le Parlement, loin d’être tous des membres de la minorité des Maoris. Partis de la pointe Nord du pays, ils avaient marché pendant neuf jours pour arriver à Wellington, la capitale. En langue maori, une telle marche pacifique s’appelle un « hikoi ».

    Le visage tatoué, torse nu, les hommes maoris ont brandi leurs armes en bois et poussé des cris de combat, entourés d’une mer de drapeaux maori rouge blanc et noir. Ils refusent la révision du traité fondateur du pays. Le seul fait de l’avoir proposé menace de « diviser la Nouvelle-Zélande d’une façon que je n’ai jamais vue dans ma vie d’adulte », a déclaré, outrée, l’ancienne Première ministre conservatrice Jenny Shipley, âgée de 72 ans.

    Les Maoris refusent que l’on touche au traité de Waitangi de 1840

    Ce projet de loi touche un nerf sensible en Nouvelle-Zélande, car il vise à redéfinir les termes du traité de Waitangi, vieux de 184 ans. En 1840, plus de 500 chefs de tribu ont conclu ce traité de paix avec la couronne britannique. L’accord devait mettre fin aux massacres et à l’effacement de la culture des Maoris.

    À lire aussiLes Maoris de Nouvelle-Zélande ont désormais une nouvelle reine

    En réalité, ce traité n’a pas empêché les colons de réquisitionner les terres ancestrales maories. Il est vrai aussi que les quelque 900.000 membres de cette communauté (20 % de la population du pays) souffrent toujours de discriminations. Les Maoris n’ont pas le même accès aux soins, vivent souvent dans la pauvreté et meurent plus jeunes. Mais, malgré tout, les autochtones considèrent le traité de Waitangi comme un document historique, le seul qui protège leurs droits.

    Le député David Seymour est opposé aux politiques en faveur des Maoris

    Depuis 1975, ces droits sont d’ailleurs défendus par un tribunal spécifique, le tribunal Waitangi. Les juges de cette cour ont par exemple permis d’indemniser les victimes d’expropriations. Et c’est là que la loi si controversée entre en jeu. Le député David Seymour du petit parti Act, un libertarien à l’origine du texte, estime qu’il ne doit pas y avoir le moindre traitement de faveur pour les Maoris.

    « Honte à vous », lui ont répondu ses détracteurs. Lors de la première lecture du projet de loi dans l’assemblée le 14 novembre, la députée Maorie Hana-Rawhiti Maipi-Clarke a même déchiré le texte et entamé un Haka, une danse traditionnelle pratiquée par les Maoris pour impressionner leurs adversaires. La séance a dû être suspendue.

    Cette loi n’a pourtant que très peu de chances de passer au Parlement.

    La droite et la gauche s’opposent au texte, et le petit parti Act ne fait pas le poids dans la coalition centre-droite. Mais les Maoris y voient la goutte d’eau qui fait déborder le vase, car depuis son arrivée au pouvoir en novembre 2023, le gouvernement de Christopher Luxon a déjà démantelé l’autorité Maori pour la santé. La méfiance est donc grande, et cette nouvelle controverse ouvre une boîte de Pandore qui ne sera pas facile à refermer.

    À lire aussiLa Nouvelle-Zélande récupère plusieurs ossements et squelettes d'ancêtres Maoris et Morioris

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  • La montée en puissance de la Chine en Amérique latine
    2024/11/20
    En marge du G20, le président chinois Xi Jinping a annoncé une série de mesures destinées à soutenir le « Sud global ». La présence chinoise en Amérique latine s'est considérablement accrue ces dernières années, marquée par l'approfondissement des liens économiques, politiques et culturels. Pékin est l'un des principaux partenaires commerciaux de nombreux pays d'Amérique latine, dépassant parfois les États-Unis. Les principales exportations de la région vers la Chine comprennent des produits de base tels que le soja, le cuivre et le pétrole. Les pays d’Amérique latine importent un large éventail de produits chinois, notamment des produits électroniques, des machines et des textiles.Les entreprises chinoises investissent massivement dans des projets d'infrastructure, d'énergie et d'exploitation minière. Des initiatives telles que les ports, les chemins de fer et les centrales énergétiques font partie de la stratégie chinoise visant à garantir l'accès aux matières premières. L'initiative des Nouvelles Routes de la Soie inclut d’ailleurs plusieurs pays de la région, fournissant des prêts et des investissements en échange d'un approfondissement des liens stratégiques.Les banques chinoises ont par exemple accordé des milliards de prêts à des pays comme le Venezuela, l'Équateur et l'Argentine, souvent liés aux exportations de matières premières. Les critiques affirment que cela crée une dépendance et soulève des inquiétudes quant à la viabilité de la dette.Projets pharesL'entreprise publique chinoise Cosco Shipping développe un mégaport de 3,6 milliards de dollars à Chancay, au Pérou. Cette installation est appelée à devenir une plaque tournante majeure pour le commerce entre l'Amérique du Sud et l'Asie, améliorant ainsi la connectivité régionale.En Argentine, la China Gezhouba Group Corporation construit deux barrages sur la rivière Santa Cruz - Condor Cliff et La Barrancosa. Ces projets visent à produire environ 4950 MWh d'électricité, réduisant ainsi la dépendance de l'Argentine à l'égard des combustibles fossiles.La Chine a financé et construit la plus grande centrale hydroélectrique de l'Équateur, le barrage Coca Codo Sinclair. Considéré au départ comme une opportunité de développement, le projet s'est heurté à des difficultés, notamment des problèmes techniques et des dépassements de coûts.Au Salvador, la Chine a financé la construction de la bibliothèque nationale, achevée en novembre 2023, et a commencé à construire le stade national le même mois.Plusieurs pays d'Amérique latine ont adhéré à l'initiative chinoise BRI, ce qui a conduit à divers développements d'infrastructures… La Chine a investi dans des installations portuaires et des infrastructures pour améliorer les routes commerciales, au Panama. Un protocole d'accord a été signé avec la Jamaïque en 2019 pour participer aux projets de l'IRB, en mettant l'accent sur le développement des infrastructures. La Chine a participé à des projets d'énergie hydroélectrique en Bolivie, contribuant ainsi au secteur énergétique du pays.À lire aussiLe sommet de l'APEC sous le signe de l'expansion de la Chine en Amérique latineImpact géopolitique et défisLa Chine a renforcé ses liens avec les gouvernements d'Amérique latine par des visites d'État, des accords commerciaux et des échanges culturels. Plusieurs pays de la région ont transféré leur reconnaissance diplomatique de Taïwan à la Chine, reflétant ainsi l'influence croissante de Pékin.La Chine promeut sa culture et sa langue par le biais d'instituts Confucius et de programmes culturels. Des bourses et des échanges éducatifs sont proposés aux étudiants latino-américains pour qu'ils étudient en Chine. La Chine a modestement développé ses relations militaires dans la région, en fournissant des formations, des équipements et des technologies à certains pays d'Amérique latine. Les critiques affirment que l'intérêt de la Chine pour les matières premières renforce le rôle de l'Amérique latine en tant qu'exportateur de matières premières, ce qui entrave l'industrialisation et la diversification économique.L'exploitation minière à grande échelle, la déforestation et d'autres industries extractives motivées par la demande chinoise ont causé d'importants dommages environnementaux, suscitant des protestations et une résistance de la part des communautés locales.À lire aussiÀ la Une: la Chine mène sa barque en Amérique latineCertains pays craignent de devenir trop dépendants des financements chinois, et s'inquiètent de la perte de contrôle des actifs stratégiques en cas de défaut de paiement. D’autres craignent que la présence croissante de la Chine ne remette en cause l'influence des États-Unis dans leur sphère d'influence traditionnelle, ce qui accroîtrait les tensions géopolitiques.La présence de la Chine en Amérique latine devrait ...
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  • Inde: campagne XXL et fratricide pour le contrôle du Maharashtra, locomotive économique du pays
    2024/11/19

    En Inde, les élections se terminent dans le Maharashtra, État de plus de 100 millions d’habitants au PIB écrasant, c’est notamment là qu’on y trouve la capitale financière, Bombay. Une compétition faite de trahison et de luttes fratricides. Décryptage.

    De notre correspondant en Inde,

    Narendra Modi qui a décroché de justesse un troisième mandat en juin, joue gros à nouveau avec ce scrutin dans le Maharashtra...

    Narendra Modi n’a pas été réélu aussi triomphalement qu'il espérait doit maintenant montrer que son Bharatiya Janata Party, le Parti du peuple Indien conserve son emprise sur un État incontournable en Inde. Le Maharashtra c’est le plus gros PIB du pays notamment grâce à Bombay où l'on trouve le plus grand port commercial d’Inde, les industries financières et cinématographiques mais aussi tout un tissu industriel avec la ville de Pune, où une bonne partie des vaccins contre le Covid-19 ont été fabriqués. De très riches magnats industriels et stars du cinéma y sont installés.

    Contrôler la région de Bombay, ça rapporte gros. Le BJP de Modi l’a bien compris et en 2022 il a renversé la coalition d’opposition qui y régnait avec un hold-up politique typiquement Indien. Une partie des députés du Shiv Sena, un parti très important du Maharashtra, ont été transportés en avion à l'autre bout du pays dans un hôtel de l’Assam. L’un d’eux s’est vu offrir le poste de dirigeant du Maharashtra s’il retournait sa veste et rejoignait le BJP. Pari réussi et bientôt le NCP, un autre parti local, se fissure en deux clans dont l’un rejoint aussi le parti de Narendra Modi, parachevant sa prise de contrôle.

    Le BJP peut-il maintenir son emprise sur cet État ?

    La situation est imprévisible depuis que les deux grands partis du Maharashtra, le Shiv Sena et le NCP se sont scindés. D’anciens alliés se font face au sein de deux coalitions, celle portée par le parti nationaliste hindou de Narendra Modi, et celle du parti du Congrès, le principal parti d’opposition, qui espère prendre sa revanche. Il faut remporter au moins 145 des 288 sièges de l’Assemblée pour pouvoir en nommer le dirigeant.

    Il y a des mécontentements à propos du gouvernement du BJP dans la région. Certains ne lui pardonnent pas d’avoir manigancé pour le pouvoir. D’autres estiment aussi qu’il n’a pas assez défendu les intérêts du Maharashtra, au profit des industries du Gujarat voisin, l'État de cœur de Narendra Modi. Le Parti du Congrès a promis des aides pour les femmes, les fermiers, les basses castes, un programme social assez classique. Faire tomber le BJP au Maharashtra pour ce parti d’opposition qui répète que le règne de Narendra Modi touche à sa fin.

    Mais le BJP a montré qu’il savait rebondir en remportant récemment l’État de l’Haryana où il était donné perdant avec des études d’opinion qui sont très discréditées aujourd’hui. Comme toujours, ce qu’il promet c’est un développement efficace en tandem entre pouvoir central, avec Narendra Modi à New Delhi, et le BJP au pouvoir au Maharashtra. De grandes infrastructures ont été inaugurées à Bombay par le Premier ministre en campagne XXL. Le vote de demain sera scruté dans tout le pays.

    À lire aussiInde: le BJP veut séduire le sud de l'Inde pendant la campagne des élections nationales

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  • Australie: l'ombre de Donald Trump suscite des inquiétudes stratégiques
    2024/11/18

    À la Une en Asie prend aujourd’hui la direction de l’Australie, sans doute le plus proche allié des États-Unis dans la zone Indo-Pacifique. Mais, comme ailleurs, l’élection de Donald Trump suscite de multiples interrogations et la crainte, aussi, d’être affecté par cette politique de l’Amérique d’abord. L’actuel Premier ministre australien, Anthony Albanese, n’a jamais rencontré Donald Trump, mais on ne peut pas dire qu’il le porte en très haute estime.

    Avec notre correspondant à Sydney, Grégory Plesse

    Absolument, on l’avait interrogé à son sujet en 2017 et il avait répondu, « ce mec me fout les jetons »... Alors évidemment depuis, le ton a beaucoup changé, et il y a notamment cette crainte que Donald Trump impose, comme il l’a promis, des tarifs douaniers.

    Alors l’Australie, grâce à son statut d’allié stratégique avec les États-Unis, parviendra peut-être à y échapper. Mais indirectement, l’Australie pourrait quand même être affectée, puisqu’on le sait, Donald Trump compte taper très fort sur la Chine, or la Chine c’est de très loin, le principal client de l’Australie, qui y exporte massivement ses matières premières. Et vous le comprenez facilement, si l’économie chinoise décline à cause de cette guerre commerciale avec les États-Unis, et bien logiquement, elle achètera moins à l’Australie, et donc, l’économie australienne aussi pourrait en pâtir.

    Autre dossier chaud pour l’Australie, celui de son ambassadeur à Washington, l’ancien Premier ministre Kevin Rudd.

    Lui aussi s’est par le passé montré très critique de Donald Trump, il l’a quand même traité au cours de son premier mandat de « traitre à l’Occident » et « d’idiot du village »... Des tweets qu’il s’est empressé d’effacer après la victoire de ce dernier au début du mois mais certains s’en sont quand même souvenu, parmi lesquels un très proche conseiller de Donald Trump, qui a répondu au message de félicitations adressé sur X par Kevin Rudd au président élu, par une simple image, celle d’un sablier… Ça n’est pas très rassurant mais pour l’instant, Kevin Rudd, est soutenu tant par le gouvernement que par l’opposition, qui a salué notamment le travail qu’il a mené auprès des élus républicains au Congrès sur le dossier Aukus.

    À lire aussiLe programme Aukus pourrait «créer un précédent»

    Aukus, c’est le dernier point d’inquiétude en Australie à l’aube de cette nouvelle présidence Trump. On rappelle qu’Aukus, c’est un pacte conclu entre l’Australie, les USA et la Grande-Bretagne, dans le cadre duquel Washington doit livrer à Canberra huit sous-marins nucléaires.

    Alors sur ce point pour être honnête, c’était déjà mal engagé avant l’élection présidentielle puisque les chantiers navals américains tournent à plein régime, et que malgré ce rythme très soutenu, ils n’arrivent à satisfaire leurs propres besoins. En conséquence, livrer des sous-marins à l’Australie, il y avait déjà beaucoup de réticences à Washington, et c’est justement la raison pour laquelle Kevin Rudd a dépensé beaucoup d’énergie ces derniers mois pour s’assurer que les Américains ne les lâcheraient pas.

    Qu’en sera-t-il avec Donald Trump ? Le tempérament du personnage laisse franchement peu de raisons aux Australiens d’être optimiste, après, on l’a vu au cours de son premier séjour à la Maison Blanche, il peut également s’avérer très imprévisible donc sur ce dossier, tout reste ouvert.

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  • 4B, le féminisme radical sud-coréen exporté aux États-Unis
    2024/11/15
    Plongée dans un mouvement sud-coréen qui se répand sur les réseaux sociaux américains après l'élection de Donald Trump. 4B ou bien 4 « non » pour une vie sans les hommes. Alors que les Américaines ont vu le droit à l'avortement reculer significativement ces dernières années, cette tendance séduit aux États-Unis où les recherches internet sur le mouvement 4B ont explosé. « Quoi que vous fassiez, les hommes vous détesteront », « Ma sœur et moi, on rejoint le mouvement 4B ». Cette semaine, un florilège de vidéos sur le même ton se multiplient sur les réseaux sociaux américains. Des jeunes femmes se filment en train de se raser la tête et promettent de ne plus jamais avoir de relations sexuelles avec des hommes. Depuis l’élection de Donald Trump, de nombreuses Américaines se réapproprient le mouvement 4B, avec en toile de fond, la crainte de voir l’avortement interdit au niveau fédéral.4B, pour 4 principes ou 4 négations. « Bi » en coréen. Ses principes – « bi-sekseu » (le refus des relations sexuelles avec un homme), « bi-chulsan » (le refus d’avoir des enfants avec un homme), « bi-yeonae » (le refus de toute relation amoureuse avec un homme) et « bi-hon » (le rejet du mariage hétérosexuel) – sont une réponse radicale aux inégalités de genre, particulièrement prononcées dans la société sud-coréenne.À écouter aussiEn Corée du Sud, l'offensive des masculinistes contre les féministes« Guerre des genres »Une mouvance qui émerge dans un contexte de fortes tensions au sein de la jeunesse sud-coréenne, parfois baptisé « guerre des genres » par la presse sud-coréenne. Le féminisme moderne commence à se répandre dans le courant des années 2010. Plusieurs événements marquants, particulièrement médiatisés, contribuent à cet essor. #MeToo, un terrible féminicide dans la station de métro de Gangnam en 2016, mais aussi la montée de blogs masculinistes particulièrement violents. En réponse, un site – Megalia –voit le jour. C’est l’un des premiers foyers de ce rejet virulent du patriarcat, avec des militantes utilisant l’humour et la satire pour dénoncer la domination masculine. Au cœur du conflit de genre naissant, le site concentre de nombreuses critiques contre le féminisme sud-coréen. Mais le site finit par fermer, certaines militantes tenaient des propos anti-hommes, homophobes ou transphobes. Encore aujourd’hui, Megalia est devenu synonyme de féminisme radical.C’est dans cet élan qu’est né le mouvement 4B. Mais la tendance, surmédiatisée en Occident, reste ultra-minoritaire en Corée du Sud. Quelques milliers de femmes tout au plus s’organisent réellement afin d’atteindre cet idéal de vie sans hommes. Des réseaux, de bars, de lieux de rencontres existent notamment dans quelques quartiers branchés de Séoul. Une réponse aux inégalités de genres – la Corée du Sud est le pays de l’OCDE où l’écart de salaire entre femmes et hommes est le plus important, mais aussi aux violences contre les femmes, notamment sexuelles.Des scandales récents, comme la diffusion de vidéos pornographiques manipulées par intelligence artificielle ciblant des femmes ayant réussi socialement, illustrent ces tensions de genre. Un tribunal de Séoul a récemment condamné l’auteur de ces vidéos à dix ans de prison, soulignant que ces actes étaient motivés par une « haine envers les femmes connaissant une réussite sociale ». Une affaire en écho au scandale « Nth Room ». Ce large réseau d’extorsion d'images sexuelles, diffusé sur des chaînes Telegram payantes a profondément choqué le pays. Entre 2018 et 2020, plus de cent femmes ont été victimes de ce réseau, dont des mineurs.Ces violences structurelles aussi dans le contexte d’un antiféminisme très populaire chez les jeunes hommes, sur lequel le président actuel,Yoon Suk-yeol n’a pas hésité à surfer. Une étude de 2019 montrait que près de 60% des Sud-Coréens de 18 à 35 ans se disaient opposés au féminisme. Et ces idéaux se traduisent par une stigmatisation des femmes identifiées comme telles.À écouter aussiLes luttes féministes dans le mondeCheveux courtsRécemment, un événement a marqué un léger tournant juridique dans le combat pour les droits des femmes en Corée du Sud. On Ji-goo, une jeune femme de Jinju, une ville du sud du pays, a été violemment agressée par un homme qui lui a crié : « Je sais que tu es féministe », après avoir remarqué qu’elle avait les cheveux courts. Cette attaque brutale, qui lui a causé une perte d’audition et un traumatisme psychologique, a choqué la nation et a propulsé On Ji-goo sur le devant de la scène. « Je pense désormais que je suis féministe », a déclaré On Ji-goo dans une interview exclusive avec l'AFP, préférant toutefois utiliser un pseudonyme pour sa sécurité. Ce jugement a été salué pour son ...
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  • Le Bhoutan lève des fonds pour sa «ville de pleine conscience»
    2024/11/14

    Le Bhoutan, petit royaume enclavé entre l’Inde et la Chine, au cœur de l’Himalaya est mondialement connu pour son Bonheur Intérieur Brut – un indicateur inscrit dans la Constitution, utilisé par Thimphou pour mesurer le bien-être de sa population. Ce que l’on sait moins, c’est que le Bhoutan développe un autre projet inédit : la construction d’une GMC (acronyme de la Gelephu Mindfulness City), une « ville de pleine conscience ». Et le royaume vient de lancer un appel de fonds auprès d'investisseurs étrangers.

    La « ville de pleine conscience » est une ville inspirée de l'héritage spirituel bouddhiste. On prévoit d'y construire des centres de bien-être dédiés notamment à la méditation et à l'art de cultiver le moment présent. La ville compte attirer aussi des entreprises « conscientes » et « durables », selon les éléments de langage, c'est-à-dire qui seront en mesure de respecter le mode de vie bhoutanais, en adhérant au développement durable et équitable. Seront privilégiées les entreprises axées sur les biosciences, l'éducation et les projets énergétiques.

    À écouter aussiBonheur National Brut, l'heure du bilan au Bhoutan

    En attendant qu’il soit sorti de terre, à priori dans une vingtaine d’années, quel visage aura ce nouveau centre urbain ?

    D’après les plans révélés en décembre dernier par le roi Jigme, la ville s’étendra sur 2 500 km², non loin de la ville de Gelephu près de la frontière indienne. Le Bhoutan est, au moins depuis les années 70, très attaché à la protection de sa riche biodiversité et de son environnement (composé à 70 % de forêt) et cherche depuis de nouveaux modèles qui allient développement économique, protection de l’environnement et bien-être de la population. La ville de pleine conscience a été précisément conçue dans cet objectif.

    Le projet ambitionne d'attirer 150 000 personnes dans les sept à dix prochaines années et jusqu’à 1 million une fois les travaux terminés. On y trouvera donc un aéroport international (déjà en phase de construction), des liaisons ferroviaires, un barrage hydroélectrique, une université. La marche et le vélo seront privilégiés pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. On y développera des activités communautaires et l’écotourisme. Tout le projet a été pensé dans un cadre harmonieux intégrant des quartiers résidentiels au milieu d’une faune et d’une flore protégées. On fera en sorte, par exemple, de ne pas perturber les voies migratoires des éléphants. Autre particularité de la future ville : elle fera partie d’une région administrative spéciale, c’est-à-dire qu’elle aura ses propres règles et lois.

    Quels seront les potentiels obstacles à la réalisation du projet ?

    L’une des priorités de cette ville du futur sera de devenir un poumon économique durable et un pont interconnecté de développement entre l’Asie du Sud et l’Asie du Sud-Est. Mais ce qui risque de freiner le projet, c’est la géographie du Bhoutan. Car, pour relier la future ville au reste du monde et ainsi renforcer les connexions régionales – un aéroport ne suffira pas –, il faudra construire de nouvelles routes et des voies ferrées jusqu’à la frontière avec l’Inde. New Delhi s'est dit prêt à aider son partenaire financièrement. Enfin, on peut se demander si le Bhoutan réussira avec ce nouveau modèle urbain à infléchir une tendance inquiétante, l’exode massif, surtout vers l’Australie, de ses jeunes qui peinent à trouver du travail. Un chiffre : plus de 60 000 Bhoutanais ont quitté le pays depuis la fin de la pandémie de Covid.

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