エピソード

  • Médias: disparition de Kim Seongmin, un animateur radio nord-coréen qui exerçait à Séoul
    2025/09/17

    En Corée du Sud, un Nord-Coréen devenu animateur radio au Sud s'est éteint vendredi 12 septembre. Kim Seongmin n'opérait pas dans n'importe quelle radio. Deux heures par jour, son émission d'actualité était diffusée directement en Corée du Nord pour informer ses anciens compatriotes sur la réalité du régime nord-coréen.

    De notre correspondant à Séoul,

    C'est une voix de liberté contre le régime nord-coréen qui vient de s'éteindre. Kim Seongmin est décédé des suites d'un cancer vendredi à 63 ans. Cet ancien officier de propagande du régime s'est enfui de Corée du Nord en 1995, avant de rejoindre le Sud, depuis lequel il animait Free North Korea Radio. Deux émissions par jour diffusées en onde courte à destination de ses anciens compatriotes.

    Débuté en 2014, ce projet avait pour but d'informer les Nord-Coréens, alors que Séoul démantelait petit à petit ses radios de propagande à destination du Nord. Si Kim Seongmin nous a quittés, ses collègues de radio ont décidé de poursuivre son travail et de continuer d'informer les Nord-Coréens.

    Tentative de calmer les tensions

    Séoul souhaite calmer les tensions sur la péninsule et pour cela, le gouvernement a décidé de supprimer un à un les derniers canaux de diffusion radio vers le Nord. La dernière en date, La Voix de la Liberté, a été suspendue à la fin du mois d'août. Lancée en 1962, cette fréquence opérée par l'armée sud-coréenne émettait des informations critiques du régime, de la propagande sud-coréenne, mais aussi les dernières actualités de la pop culture du Sud.

    Une manière, selon le gouvernement sud-coréen, de calmer les tensions avec le Nord, qui n'apprécie pas la propagande étrangère sur ses ondes. L'écoute de tels programmes venus du Sud peut d'ailleurs coûter très cher aux nord-coréens pris sur le fait, jusqu'à la peine capitale.

    Une mesure aux conséquences impossibles à mesurer

    Les conséquences de cette mesure restent difficiles à mesurer. Malgré l'arrêt de plusieurs diffusions de propagande et mains tendues de Séoul, le régime nord-coréen ne souhaite toujours pas communiquer avec son voisin qu'il considère comme un pays hostile. Les associations de réfugiés nord-coréens au Sud estiment que l'arrêt de diffusions vers le Nord est contre-productif, ne permettant pas aux Nord-coréens de s'informer. Alors qu'elles auraient pu les inciter à quitter, voire à provoquer un changement dans le régime.

    À lire aussiLa Corée du Sud arrête la diffusion de la propagande anti-Corée du Nord dans les zones frontalières

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  • L'Australie et la Papouasie-Nouvelle-Guinée scellent un accord pour contrer l'influence chinoise
    2025/09/16

    La Papouasie-Nouvelle-Guinée célèbre mardi 16 septembre le 50ème anniversaire de son indépendance, des cérémonies auxquelles les autorités ont notamment convié le Premier ministre australien Anthony Albanese, ainsi que plusieurs membres de son gouvernement. La Papouasie est une ancienne colonie du Royaume-Uni, de l’Allemagne, mais aussi de l’Australie. Mais les rapports entre ces deux pays, voisins géographiquement, ont bien évolué ces cinq dernières décennies : ils s’apprêtent même à signer un accord de défense, qualifié d’historique.

    De notre correspondant à Sydney,

    Ce traité « pukpuk », un terme qui signifie crocodile dans l’une des principales langues parlées en Papouasie-Nouvelle-Guinée, il va considérablement renforcer les liens militaires entre les deux pays, puisque tout d’abord, il va permettre aux citoyens de Papouasie-Nouvelle-Guinée d’entrer dans l’armée australienne, en échange de quoi ils pourront obtenir la nationalité australienne.

    C’est aussi un accord qui vise à rendre totalement interopérables ces deux armées, c'est-à-dire qu’elles utiliseront le même matériel, les mêmes munitions, et qu’elles vont aussi organiser annuellement des exercices militaires conjoints pour vraiment apprendre à travailler ensemble.

    Assistance mutuelle

    L'accord prévoit aussi une assistance mutuelle. C'est un point essentiel de cet accord. Cela signifie que si l’un de ces deux pays était la cible d’un ennemi, il engagerait automatiquement l’autre à intervenir, bref un accord militaire qui lie très fortement ces deux pays, autant que l’Australie l’est déjà avec le traité Anzus, avec la Nouvelle-Zélande et les États-Unis.

    Ce qui a de quoi surprendre ici, c'est que depuis son indépendance, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, en matière de politique étrangère, applique une politique de stricte neutralité. Or là, avec cet accord, elle s’inscrit clairement dans le camp occidental, et cela pourrait avoir des conséquences économiques importantes pour ce pays dont le développement reste très dépendant des investissements étrangers.

    La Chine, la grande perdante ?

    Le pays à qui cet accord risque de déplaire le plus, c’est la Chine. Si l’Australie tient tant à cet accord, c’est justement parce qu’elle veut contenir l’influence grandissante de Pékin dans une région qu’elle considère comme son pré-carré. Canberra voit bien que la Chine est en train de monter en puissance dans cette région, à la fois en apportant une aide économique, en construisant des infrastructures dans certains de ces pays, des investissements qui ont permis de convaincre certains de ces petits pays du Pacifique, qui faisaient partie des rares dans le monde à avoir des relations diplomatiques avec Taïwan, à y renoncer, pour établir des liens officiels avec Pékin.

    C’est le cas de Nauru, des Kiribati, et aussi des îles Salomon, les îles Salomon qui sont même allés, en 2022, jusqu’à signer un accord sécuritaire avec la Chine, qui a vraiment sonné l’alerte en Australie.

    Des contacts entre voisins renoués depuis l'arrivée des travaillistes à Canberra

    Depuis, le gouvernement a changé à Canberra, et il s'est donné pour priorité de renouer des contacts étroits avec tous ses voisins du Pacifique. Cet accord avec la Papouasie-Nouvelle-Guinée, en est l’une des plus éclatantes illustrations, et Anthony Albanese a indiqué il y a quelques jours qu’il aimerait bien signer un accord similaire avec Fidji.

    Le succès n’est toutefois pas garanti partout pour l’Australie. La semaine dernière, Anthony Albanese devait se rendre à Vanuatu pour signer un accord du même type. Mais cette signature a finalement été repoussé aux calendes grecques, faute d’accord au sein du gouvernement Vanuatais, certains membres craignant en effet qu’en concluant un tel accord, cela pourrait mettre un coup d’arrêt aux investissements venus d’autres pays... notamment de la Chine.

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  • Népal, Bangladesh, Sri Lanka: assiste-t-on à un «printemps d'Asie»?
    2025/09/15

    Le Népal dont la jeunesse, en une semaine, a fait fuir son gouvernement, au prix de 72 morts et plus de 2 000 blessés. Une séquence politique qui a conduit à la nomination de Sushila Karki, ancienne cheffe de la Cour Suprême, notre envoyé spécial Côme Bastin l’a suivi de près...

    Les Népalais sont-ils optimistes ?

    Ils sont soulagés, car ces victimes et le saccage des institutions politiques lundi dernier ont choqué. Les Népalais sont plutôt calmes et n’ont pas l’habitude de telles insurrections. La précédente révolte, qui avait conduit à l’adoption d’une constitution parlementaire et la fin de la monarchie en 2015, s’était déroulée de façon pacifique. Jeudi, en plein couvre-feu, il n’était pas exclu que le pays s’enfonce dans le chaos. Les habitants de Katmandou se réjouissent que la nouvelle génération en colère et ce qu’il restait de l’État, c’est-à-dire le président et l’armée, soient tombés d’accord rapidement sur une transition politique.

    Sushila Karki semble à même de rassembler et répondre aux exigences des jeunes contre la corruption, par son passé de magistrate. Cependant, il faut se méfier de l’unanimisme de façade, après de tels événements, car ceux qui n’y ont pas participé se font oublier mais ne disparaissent pas.

    À lire aussiNépal: la nouvelle Première ministre s'engage à respecter les revendications des manifestants

    Peut-on parler d’une révolution ?

    C’est une question presque philosophique ! Certains Népalais utilisent le terme de révolution, j’ai choisi de ne pas le faire car je pense qu’une révolution s’accompagne d’un nouveau régime politique, porté par une nouvelle idéologie, comme la révolution française, la révolution soviétique, les indépendances après-guerre. Or ici, passé l’image du parlement en feu, rien de tout ça. La Constitution reste en place, on a l’arrivée des élections anticipées suite à la démission d’un gouvernement. Certains Népalais exigent de choisir leur dirigeant au suffrage direct, cela nécessiterait certes d’amender la constitution, mais pas de la chambouler.

    En fait, il s’agit plutôt de défendre la Constitution existante. La jeunesse a le sentiment que le gouvernement précédent, éclaboussé par des scandales, ne respectait pas l’esprit de la démocratie. C’est similaire aux révoltes du Bangladesh, où la Première ministre Sheikh Hasina a été chassée et du Sri Lanka, où le président Rajapaksa a pris la fuite.

    À lire aussiBangladesh: un an après la fuite de Sheikh Hasina, le pays réforme sa Constitution

    Certains parlent désormais de « printemps d’Asie »...

    Trois régimes qui tombent en trois ans, ça commence à faire beaucoup. Et surtout parce qu’au Népal, au Bangladesh et au Sri Lanka, un même schéma semble se dessiner, même s’il y a bien sûr des différences également. Ce sont toutes des révoltes portées par la jeunesse et pas par les partis d’opposition, ce qui témoigne d’un discrédit général envers la classe politique. Ce sont des mouvements décentralisés, qui s’organisent souvent grâce à internet et se trouvent des porte-parole sur le tas une fois que les dirigeants ont été délogés.

    Ce ne sont pas des mouvements révolutionnaires, ni pour un régime économique très marqué à gauche, ni pour un régime très conservateur ou religieux. Il s’agit plutôt de rétablir l’ordre démocratique considéré comme volé par la corruption et le populisme autoritaire, fréquents en Asie du Sud.

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  • Qi Hong, le dissident qui a piégé la police chinoise
    2025/09/12
    Fin août, les réseaux d’opposants à Pékin s’agitent sur la toile. Des messages contre « la tyrannie du Parti Communiste » se sont affichés durant près d’une heure sur des immeubles de Chongqing, mégalopole de 32 millions d’habitants. Une performance inédite, réalisée à distance par un dissident déjà au loin. RFI a pu s’entretenir avec lui. « Je voulais éveiller la conscience d’un maximum de personnes, raconte Qi Hong avec simplicité depuis le Royaume-Uni, où il est parti avec sa famille. J’ai encore des proches en Chine, donc l’objectif était de réaliser cela depuis un endroit sûr. C’est pour ça que j’ai opté pour la méthode des projecteurs ». La décision de quitter son pays prise, il décide de partir avec panache. Après avoir acheté les billets d’avion, il se procure le matériel nécessaire à son coup d’éclat. Dans une chambre d’hôtel du quartier universitaire de Chongqing, il projette des messages innocents sur les murs des gratte-ciels voisins, termine ses préparatifs et part avec sa famille. Neuf jours plus tard, le 29 août vers 22h, quatre messages s’affichent dans la nuit chinoise : « Sans le Parti Communiste Chinois une nouvelle Chine peut exister », « La liberté n’est pas un cadeau, elle doit être conquise », « Levez-vous, ceux qui refusent d’être des esclaves » ou encore « Pas de mensonges, seulement la vérité. Pas d’esclavage, la liberté. La tyrannie du Parti Communiste doit prendre fin ». Rapidement, la police cherche à trouver et arrêter la personne derrière ce rare acte de défiance. Cinquante minutes plus tard, ils débarquent dans une chambre d’hôtel. Vide. Ils trouvent simplement une webcam qui les filme, incrédules. « Je voulais enregistrer tout l’événement », se rappelle Qi Hong, amusé. « Tout était préparé et puis à la dernière minute, j’ai aussi laissé une lettre. Pour ne pas laisser en difficulté le personnel de l’hôtel, mais aussi pour expliquer les raisons derrière ma décision ». Dans ce texte, il choisit d’interpeller directement les fonctionnaires : « Vous êtes peut-être bénéficiaires (du système) aujourd’hui, mais un jour vous en serez les victimes. (…) Les crimes du Parti communiste dans ce pays sont innombrables. S’il te plaît, essaie de ne pas aider ni encourager leurs atrocités ». « Je ne pense pas être un guerrier ou mériter d’être mis sur un piédestal » L’arrivée des policiers dans la chambre vide, cette lettre, comme les messages projetés sur les immeubles ont été diffusés sur le compte X d’un dissident chinois, et ont été vus 20 millions de fois. Si certains critiquent un geste inconscient ou défendent la qualité de vie dont disposent les Chinois en comparaison à d’autres pays, les réactions restent majoritairement positives (NDLR : pas nécessairement représentatif de l’opinion publique chinoise X n’est pas autorisée en Chine) et saluent le courage de celui parfois qualifié de héros, ayant dénoncé par cet acte l’utilisation de la technologie comme bras armé du contrôle du Parti Communiste Chinois. « Je ne pense pas être un guerrier ou mériter d’être mis sur un piédestal, estime Qi Hong. Les gens m’ont surestimé, je suis quelqu’un d’ordinaire et je n’avais pas pensé à tout ça avant de me lancer », s’amuse-t-il. Il raconte s’être notamment inspiré de Peng Lifa, un homme ayant manifesté seul sur un pont de Pékin en affichant des banderoles contre le Parti et ses strictes mesures de confinement durant la pandémie de Covid. Victime de disparition forcée, il aurait été condamné à neuf ans de prison selon des organisations de dissidents chinois. Dans ses modèles, il cite aussi Mei Shilin, 27 ans, qui a déployé des banderoles dans le Sichuan en avril. « Je n’avais pas le courage de sacrifier ma vie, comme d’autres l’ont fait », souffle M. Qi. Son parcours raconte la désillusion d’un Chinois pas forcément destiné à devenir un opposant. Né pauvre, autour de Chongqing dans les années 1980, il est l’exemple de l’accession à la classe moyenne, destin commun de nombreux Chinois. « Avant 2006, je pensais juste à avoir un logement stable et manger à ma faim… ». Après de nombreux emplois dans des usines et diverses entreprises, il parvient à s’offrir une vie décente grâce au commerce en ligne et à acheter un appartement à Pékin. Graduellement, sa conscience politique commence à se forger. « J’ai toujours détesté la pratique du guanxi (piston), où il faut entretenir des relations avec les dirigeants pour réussir, donner des cadeaux. (…) Après les Jeux Olympiques en 2008 et notre adhésion à l’OMC (Organisation Mondiale du Commerce), nous avions plus de contact avec la communauté internationale et certaines valeurs comme les droits de l’homme ». Des critiques latentes, un agacement face à la propagande qu’il lit dans les ...
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  • Indonésie: Prabowo fragilisé par un mouvement de colère
    2025/09/05
    En Indonésie, la plus grande nation de l’Asie du Sud-Est, le calme précaire règne dans les rues, quadrillées par l’armée et la police déployées en force pour réprimer un mouvement de contestation. Au moins dix personnes ont été tuées, vingt sont toujours portées disparues, et au moins 3 000 manifestants ont été arrêtés. Chômage, emplois précaires, inégalités sociales, les causes pour ces troubles sont profondes. Mais à l’origine, ce sont des privilèges accordés aux députés qui ont déclenché la colère. Comment accepter qu’un député ait droit à cinquante millions de roupies soit 2 600 euros par mois pour se loger, alors que le salaire minimum à Jakarta est dix fois moindre ? C’est contre cette indemnité jugée excessive que des milliers d’étudiants ont manifesté devant le parlement à Jakarta le 25 août. Mais trois jours plus tard, le mouvement pacifique bascule dans la violence, lorsqu’un véhicule blindé de la police fauche un chauffeur de moto-taxi, lui roule dessus et le tue. « Tout acte violent déclenche la colère violente » La vidéo de cette mort brutale enflamme les réseaux sociaux et choque l’opinion publique. Le pays s’embrase. Jets de cocktails Molotov, des résidences d’élus, un parlement local et des commissariats incendiés, c’est le chaos qui s’installe dans plus de cinquante villes. Affan Kurniawan, le jeune conducteur tué, devient le symbole de cette contestation, et le vert fluo de son blouson, celui des trois millions de livreurs, est depuis la couleur du mouvement. « Il a été tué sous les yeux de la foule et des caméras, tout acte violent déclenche la colère violente », commente le chercheur français d’origine indonésienne Anda Djoehana Wiradikarta. Il comprend la colère des manifestants : « C’est révélateur de la manière dont on traite les petits gens, c’est la manière dont ça se passe pour les plus démunis, avec les coupes dans l’éducation et la santé, rien ne s’arrange pour les plus démunis ». Aanda Djoehana Wiradikarta prédit que la situation ne se calmera pas, tant que le président Prabowo Subianto n’a pas satisfait les revendications des manifestants, à moins qu’il n’instaure un climat de peur. Même si dans un geste d’apaisement, Prabowo Subianto a annulé l’indemnité pour les députés, c’est par la peur qu’il tente de reprendre le contrôle. Il a qualifié les manifestants de « traîtres » et de « terroristes », en donnant l’ordre à la police d’agir avec fermeté. Résultat : au moins dix personnes sont tuées, vingt sont toujours portées disparues, et au moins 3 000 manifestants ont été arrêtés. « La goutte qui a fait déborder le vase » « La mort du chauffeur de moto-taxi, un métier proche des Indonésiens ordinaires, est juste la goutte qui a fait déborder le vase. Les gens sont déçus et furieux depuis longtemps, estime Wyria Adiwena, directeur adjoint de l’ONG Amnesty International basé à Jakarta, l’inégalité augmente, des emplois décents sont rares, les impôts sont en hausse. Et la population n’est pas dupe, elle voit comment la police est utilisée pour réprimer la contestation. Au lieu de chercher le dialogue, le gouvernement répond par le gaz lacrymogène et des canons à eau ». Malgré les heurts, après avoir annulé son voyage dans un premier temps, le président a tenu à aller à Pékin pour assister à la parade militaire mercredi, 3 septembre. Une façon de montrer à son grand investisseur, la Chine, que le calme est revenu et qu’il contrôle la situation. Mais le président Prabowo marche sur une corde raide. L’ex-général est déjà très critiqué pour avoir autorisé les militaires à occuper des postes civils, alors que le chômage est en hausse. Là, le président s’enfonce dans sa pire crise depuis son arrivée au pouvoir en octobre 2024. À lire aussiIndonésie: une ONG fait état de dix morts à la suite des affrontements entre la police et les manifestants
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  • Thaïlande: après la destitution de la Première ministre, le royaume toujours dans le flou
    2025/09/04

    Direction la Thaïlande, où moins d’une semaine après la destitution de la Première ministre Paetongtarn Shinawatra, le Premier ministre par intérim a demandé la dissolution de l’Assemblée. Une décision qui intervient alors que le principal parti d’opposition, le Parti populaire, a choisi de soutenir le candidat du parti conservateur Bhumjaithai pour diriger le pays.

    De notre correspondant à Bangkok,

    Pourquoi cette dissolution ?

    C’est une décision qui s’inscrit dans un climat de turbulences politiques, auxquelles la Thaïlande est habituée. Vendredi dernier, la Première ministre Paetongtarn Shinawatra a été destituée par la Cour constitutionnelle pour violation des règles d’éthique. Depuis, son parti qui était au pouvoir, le Pheu Thai, est fragilisé. Car il n’a plus la majorité à l’Assemblée pour désigner le futur Premier ministre et gouverner. Et après deux jours de négociations tous azimuts, le principal parti d’opposition, le Parti du Peuple, a annoncé hier qu’il se rangeait derrière le parti conservateur Bhumjaithai, ex-allié du Pheu Thai. C’est ce basculement, donc, qui a poussé le Premier ministre thaïlandais par intérim Phumtham Wechayachai à engager une procédure de dissolution de l’Assemblée.

    À lire aussiThaïlande: le Premier ministre par intérim lance une procédure de dissolution du Parlement

    Cette procédure de dissolution a du plomb dans l’aile…

    C’est une mesure qui a beaucoup fait débat sur sa validité juridique, parce qu’un gouvernement par intérim n’avait encore jamais demandé la dissolution de l’Assemblée. Hier soir, la presse locale a même révélé que la demande de dissolution, censée être approuvée par le roi, avait été rejetée. De son côté, l’Assemblée a fixé à demain la nomination du nouveau Premier ministre. Et sauf retournement de dernière minute (par ailleurs possible en Thaïlande), c’est Anutin Charnvirakul, chef de file du Bhumjaithai, qui devrait l’emporter grâce au soutien décisif des élus du Parti du Peuple.

    Un soutien toutefois conditionnel : le Parti du Peuple, qui a déclaré qu'il resterait dans l’opposition, a demandé au Bhumjaithai que l’Assemblée soit dissoute dans les quatre mois et que soit organisé un référendum pour une nouvelle constitution.

    Comment réagissent les Thaïlandais ?

    Les avis sont très partagés. Certains estiment que le soutien du Parti du Peuple au Bhumjaithai, un parti associé à la junte militaire il y a quelques années, constitue une véritable trahison. Pour rappel, le Parti du Peuple, à l’époque sous un autre nom, avait remporté les législatives de 2023 sur un programme progressiste, contre le pouvoir militaire et en faveur d’un changement de système. Raison pour laquelle les tenants du pouvoir l’avaient empêché de gouverner. D’autres Thaïlandais, en revanche, se montrent plus compréhensifs, et considèrent que le Parti du Peuple n’avait pas d’autre choix pour éviter une impasse politique, qui aurait pu fragiliser davantage le pays, voire ouvrir la voie à un nouveau coup d’État. Et ça, les Thaïlandais n’en veulent clairement plus.

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  • À Pékin, face aux présidents russe et chinois, Kim Jong-un met en scène sa diplomatie
    2025/09/03

    La visite de Kim Jong-un à Pékin marque la première fois en 66 ans que la Russie, la Chine et la Corée du Nord sont présentes au même événement. Première rencontre multilatérale pour Kim Jong-un, venu la veille de Pyongyang en train. Le leader nord-coréen s'est affiché ce matin à Pékin aux côtés des présidents russe et chinois.

    De notre correspondant à Séoul,

    La délégation nord-coréenne a été mise en avant par le pouvoir chinois

    Effectivement, Kim Jong-un a été aperçu à l'avant du cortège des invités avec Vladimir Poutine, aux côtés de Xi Jinping. Les trois hommes discutent avant de s'asseoir au premier rang pour regarder la parade militaire.

    Si Kim Jong-un n'est pas venu seul, accompagné de sa fille Kim Ju-ae et de certains de ses ministres, le personnel militaire lui n'a pas été convié. Cela pourrait faire penser que la Chine souhaite, en apparence du moins, respecter les sanctions internationales qui pèsent sur le régime et interdisent le déplacement de militaires à l'étranger.

    Russie, Chine et Corée du Nord au premier plan, un sommet entre les trois hommes est-il possible ?

    D'après les observateurs, les chances d'une telle rencontre sont minces. Si les trois chefs d'État s'affichent ensemble, ce serait plutôt pour une donner l'image d'une solidarité tripartite à l'image de celle durant la Guerre Froide, mais un véritable sommet à trois enverrait un mauvais signal à la communauté internationale.

    Cependant il est fort possible que Kim Jong-un rencontre séparément Vladimir Poutine et Xi Jinping dans deux sommets bilatéraux. L'objectif pour Kim Jong-un est d'élargir sa diplomatie au-delà de Moscou avec laquelle il s'est engagé contre l'Ukraine en restaurant des relations avec Pékin après plusieurs années où elles se sont fortement dégradées.

    Si la Corée du Nord est présente à Pékin, la Corée du Sud l'est aussi…

    Oui, bien que le président sud-coréen Lee Jae-myung ait été invité, il a choisi d'être représenté par le président de l'assemblée nationale Woo Wonsik, deuxième personnage politique du pays. Un moyen d'être amical avec la Chine sans trop se mettre à dos les États-Unis. Néanmoins, Woo Wonsik a été aperçu bien à l'arrière du cortège des invités, là où Kim Jong-un se trouvait à l'avant, la priorité n'est visiblement pas à la Corée du Sud.

    Une rencontre officielle entre les deux hommes paraît difficile selon les renseignements sud-coréens mais Woo Wonsik espère avoir l'occasion de parler avec le leader nord-coréen pour discuter de la paix sur la péninsule coréenne.

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  • L’Afghanistan appelle à l’aide internationale pour faire face aux conséquences du séisme
    2025/09/02

    Le bilan s’alourdit en Afghanistan au fur et à mesure que les secours parviennent à atteindre les zones les plus isolées des provinces de Nangarhar et de Kounar où se trouvait l’épicentre du séisme survenu dimanche 31 août : alors que les autorités évoquent le chiffre de plus de 900 morts, le Croissant rouge afghan avance celui de 1100 décès tandis que l’ONU parle de son côté de centaines de milliers de victimes potentielles. Les talibans, isolés sur la scène internationale, ont vu de nombreux financements humanitaires se réduire et le manque de moyens se fait sentir sur le terrain.

    « Des hélicoptères pour venir chercher les morts et les blessés ». Dans une vidéo de la fondation Qamar, une ONG germano-britannique travaillant en Afghanistan, un homme ayant perdu une partie de sa famille espère voir l’aide arriver par le ciel. Dans ces régions inaccessibles où les routes ont été ensevelies par les glissements de terrain qui ont suivi les secousses, compter les morts et sortir les survivants des décombres est une mission presque impossible sans hélicoptère. Or, d’après un responsable d’une ONG sur place, leur nombre est largement insuffisant : certaines équipes ont marché plus de quatre heures pour arriver dans un village dévasté.

    « La question des abris est la priorité absolue »

    Dans les montagnes, certains villages où les logements sont en cailloux ou en terre battue ont été entièrement emportés. Dans d’autres, les enterrements se succèdent, après une nuit passée sans abri. « Nous avons besoin de tentes. La question des abris est la priorité absolue pour la population », assure Babar Baloch, porte-parole de l’UNHCR (Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés). « Où peuvent-ils vivre ? » interroge de son côté Juma Khan Nael, directeur de l’information pour le Croissant-Rouge Afghan. Les moyens des talibans sont limités face à l’ampleur de la catastrophe, comme en témoigne cet appel à l’aide internationale.

    « Nous avons besoin d'une aide extérieure, les infrastructures et les ressources disponibles en Afghanistan ne suffisent pas, explique Babar Baloch. Nous avons besoin de dons de gouvernements du monde entier, mais malheureusement beaucoup d'entre eux ont réduit leur part d'aide humanitaire. Il faut que cela change, que ces financements reviennent. » Selon Reuters, l’aide humanitaire internationale estimée à 3,8 milliards de dollars en 2022 est passé à 767 millions cette année. Une chute drastique justifiée par les nombreuses violations des droits de l’homme et surtout des femmes par les talibans. Mais pour le porte-parole de l’UNHCR, l’urgence humanitaire prime sur la situation.

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