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Afrique économie

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著者: RFI
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経済学
エピソード
  • Cameroun: comment expliquer l'aggravation de la pauvreté depuis 20 ans?
    2025/09/16

    Sur 28 millions d’habitants au Cameroun, plus de 10 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté, soit près de 40 % de la population. Le nombre de pauvres a même bondi de 66 % au Cameroun depuis le début des années 2000, selon la Banque mondiale. Les économistes camerounais s’accordent sur ce triste constat, même s'ils n'ont pas tout à fait les mêmes explications.

    Deux tiers des pauvres du Cameroun vivent en zone rurale, observe la Banque mondiale, particulièrement dans les régions du Nord, de l’Extrême Nord et du Nord-Ouest. Selon Dieudonné Essomba, ancien chargé d'études au ministère de l'Économie du Cameroun, ces régions pâtissent de l'extrême centralisation autour des deux métropoles du Sud. « Yaoundé et Douala, 30 % de la population concentrent plus de 90 % de la masse monétaire, souligne-t-il. Vous ne pouvez pas développer une région comme l'Extrême-Nord quand il n'y a pas la liquidité à l'extrême nord. C'est la liquidité qui alimente l'activité. Le budget doit être dépensé au Nord ! »

    À lire aussiLe Cameroun subit une forte poussée de l’inflation, un danger en sus de la hausse de la pauvreté

    Une route vers le Nord très dégradée

    L’absence d'infrastructures a maintenu le Nord dans la pauvreté, souligne de son côté Serge Godong, PDG fondateur de Seven news et ancien directeur général délégué de l’Institut pour la gouvernance en Afrique centrale (IGAC). « Entre le port de Douala et la ville de Kousseri, sur 5 800 km, vous avez minimalement 1 000 km qui sont dans un état extrêmement dégradé, dont à peu près 500 km qui sont quasiment impraticables, déplore-t-il. Donc, le coût du transfert de la marchandise participe en fait à aggraver la pauvreté. »

    Des migrations vers le Sud

    Une pauvreté qui pousse les populations rurales du Nord Cameroun à migrer massivement vers le Sud, ce qui aggrave désormais la pauvreté dans les villes. « C'est un phénomène qu'on voit très bien lorsqu'on est à Yaoundé et à Douala, observe-t-il. Des populations dans des zones de grande insalubrité, qui occupent des petits métiers extrêmement en pied de la pyramide. Il y a des quartiers entiers dans les grandes villes camerounaises qui sont toujours sans eau ! Donc il y a une pauvreté hydrique, y compris en milieu urbain, qui est assez forte. »

    Croissance de 7 à 10 % nécessaire

    Depuis plus de dix ans, l’économie camerounaise subit aussi des chocs à répétitions, souligne le professeur Henri Ngoa Tabi, directeur du Laboratoire Interdisciplinaire de Recherche en Économie du Développement de l’Université de Yaoundé. « On a d'abord eu le choc pétrolier entre 2012 et 2015, et tout de suite après, il y a eu Boko Haram et ça continue. Puis la crise anglophone, ensuite la crise mondiale – le choc Covid –, tout cela en cascade, énumère-t-il. Les chocs sécuritaires sont quand même extrêmement violents et perturbent énormément la relance économique et consomment même tout ce qu'on peut produire comme ressources. »

    Produire plus, en particulier de produits agricoles au Cameroun, c'est la priorité d'après cet économiste. La croissance de 4 % que connaît actuellement le pays est insuffisante, il faudrait qu’elle soit de 7 à 10 %, juge-t-il, pour sortir la population de la pauvreté.

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  • Afrique de l'Ouest: le commerce de denrées six fois supérieur aux données officielles, selon une étude de l'OCDE
    2025/09/15
    Dans une récente étude, l’OCDE apporte de nouvelles perspectives sur le commerce alimentaire en Afrique de l’Ouest. Alors que les chiffres officiels l’estiment à 1,7 milliard de dollars par an, la compilation de plusieurs bases de données sur le commerce non enregistré - tels que les études nationales et le travail réalisé par le Comité inter-État de lutte contre la sécheresse au Sahel - montre qu'il s’élève au moins à 10 milliards. Un niveau qui vient bousculer les idées reçues sur les échanges de denrées dans la région. Le suivi des denrées et des prix, c’est le métier de Mouhamadou Ndiaye, le coordinateur du Réseau des systèmes d’information des marchés en Afrique de l’Ouest, dont l'un des défis au quotidien est d’apprécier les marchandises non enregistrées. « Nous qui sommes dans les marchés, nous savons qu'effectivement, il y a ces produits. Dans les marchés, vous pouvez juste connaître le niveau d'approvisionnement, connaître les prix, décrit cet expert. Mais savoir exactement les tonnages, c'est très difficile. Bien sûr, cela a un impact sur la sécurité alimentaire parce que très souvent, certains pays, y compris aujourd'hui, interdisent à certaines denrées de quitter leur territoire. » Ce travail de compilation inédit dresse un portrait différent de celui communément admis du commerce alimentaire dans la région. Il montre notamment une diversité de marchandises alimentaires plus importante et un commerce largement répandu entre l’ensemble des États de la zone, et pas seulement entre les États frontaliers, bilan qui change la donne lorsque vient le temps de faire des choix. « Les décideurs politiques, et même les acteurs privés, ont une relative méconnaissance d'où se situent les opportunités de marché régional, parce qu'on n'a pas de données comme on peut en avoir dans d'autres régions du monde sur la taille réelle des importations alimentaires et d'où elles proviennent, autrement dit combien rapporte le Nigeria ou le Bénin par produit. Donc c'est aussi ça l'enjeu : pouvoir avoir de meilleures informations pour guider les politiques de soutien de promotion des exportations, par exemple, que des pays mettent en œuvre », détaille Alban Mas Aparisi, économiste en charge du travail sur la transformation des systèmes au Club du Sahel et de l'Afrique de l'Ouest de l’OCDE et auteur du rapport. Prenant l’exemple du Nigéria, il montre que celui-ci passe du rang de huitième à premier pays importateur régional, selon que l'on prend en compte les données officielles ou les données retravaillées par son étude. « Cela donne une idée decombien les données sont faussées », souligne-t-il. À lire aussiEurope-Nigeria, l'axe du blé se renforce mais jusqu'à quand? Le commerce intrarégional en Afrique de l'Ouest se révèle donc beaucoup plus important que ce qu'en disent les statistiques officielles - c’est par exemple le cas des tubercules ou des céréales locales, qui en sont quasi absentes - avec des conséquences sur l’appréciation de la résilience alimentaire dans la Cédéao. « La question des interdictions aux exportations qui continuent de se produire dans la région est extrêmement contre-productives parce que cela nuit à la fois à la production locale et à la sécurité alimentaire de la région, en coupant les producteurs des marchés régionaux », alerte l’économiste du Club du Sahel. « Parce que s'il y a des interdictions mutuelles, les produits circulent moins, il y a moins de diversité, moins de disponibilité et aussi des prix plus élevés », poursuit-il. Près des deux tiers de la production alimentaire régionale - en excluant le cacao et la noix de cajou, cultures de rente et majoritairement destinées à l’exportation - seraient ainsi en réalité déjà destinées aux pays de la Cédéao. Pour consulter le rapport : Le commerce alimentaire intrarégional en Afrique de l’Ouest : Nouvelles données, nouvelles perspectives. À lire aussiLe fonio en Guinée: une culture qui a la peau dure
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  • Les entrepreneurs agricoles africains face aux barrières à l’export
    2025/09/14
    L’Afrique exporte de plus en plus de produits agricoles : thé, céréales, épices, noix… Les entrepreneurs innovent et cherchent à conquérir de nouveaux marchés. Mais entre normes sanitaires, tarifs douaniers et barrières non tarifaires, le chemin de l’export reste semé d’embûches. Avec sa société Apa Tea, Anthea Ibembe commercialise du thé en Ouganda depuis près de 15 ans. Mais aujourd’hui, elle vise plus grand : le Kenya, les pays du Golfe, ou encore les États-Unis. Le marché est là, elle le sait. Mais un obstacle majeur l’arrête : les normes sanitaires. « On n’a pas encore démarré l’export, car il est très cher d’obtenir les certifications dont on a besoin. Pour la plupart des marchés, en plus de régulations nationales propres à chaque pays, vous avez besoin de la certification ISO. Et dans l’Union européenne, c’est encore plus compliqué car il y a encore plus de règles, par exemple sur le PH ou sur le taux d’humidité du thé », explique l'entrepreneuse. Des certifications coûteuses qui freinent l’exportation La certification « agriculture biologique » est, elle aussi, très demandée par ses clients, mais extrêmement difficile à décrocher. Alors, pour continuer à séduire les marchés étrangers, certains misent sur d’autres stratégies. Comme la Sénégalaise Latifa Diedhiou, qui développe une viande végétale à base de pomme de cajou : « On est obligé de passer sous fret aérien, avec uniquement un certificat phytosanitaire. Là, ça passe. Nos produits sont commercialisés en petites quantités. On ne peut pas diversifier, ni répondre à certaines demandes européennes ou de la sous-région. » Autre épreuve de taille : les tarifs douaniers. Ils font grimper les coûts pour les entrepreneurs africains qui veulent vendre en Europe ou aux États-Unis. Et même à l’intérieur du continent, au sein des zones de libre-échange régionales, les barrières persistent. « Dans la communauté d’Afrique de l’Est, nous avons une zone de libre-échange théorique. Mais les règles sont poreuses et la corruption existe, témoigne Anthea Ibembe. C'est à ce moment-là qu'on se rend compte que, même quand on nous dit que c’est gratuit, il y a quand même un prix à payer et des formalités. Ils vont trouver une manière de te prendre de l’argent. » À lire aussiDroits de douane américains: les pays et les producteurs d’Afrique craignent les conséquences La Zlecaf, promesse inachevée En Afrique de l’Ouest, Adja Boudy Kante fait face aux mêmes blocages. Elle aimerait écouler ses céréales « made in Sénégal » dans les pays voisins. Mais la libre circulation promise par la Zone de libre-échange continentale africaine, la Zlecaf, tarde à devenir réalité : « Mon distributeur en Côte d’Ivoire devait prendre en charge le prix du transport. Mais comme il le répercute sur les prix, son paquet de granola va prendre 1 000 francs supplémentaires. Comme il ne pourra plus faire de marge, il n’a donc pas trouvé ça intéressant », confie celle-ci. Résultat : malgré une croissance continue des exportations, l'Afrique occupe encore une place marginale dans les échanges mondiaux. Le continent ne pèse que 3% du commerce international... À lire aussiFace à Trump, faut-il accélérer la mise en œuvre de la zone de libre-échange continentale africaine?
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