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Afrique économie

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著者: RFI
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経済学
エピソード
  • Au Ghana, un mois de décembre fructueux pour le secteur de la nuit et de l'événementiel
    2025/12/25

    Le mois de décembre est au Ghana, comme au Nigeria, l’occasion de nombreuses festivités lors du pic d’arrivées des touristes et de la diaspora. Une frénésie qui vaut à ce phénomène culturel le surnom de « Detty december », traduction en pidgin de l’anglais « dirty » - sale, en français. Le directeur du bureau ghanéen de la diaspora a récemment déploré sa connotation négative et voudrait imposer l’appellation plus neutre de « December in Ghana ». Mais, du côté des professionnels de l’événementiel, c’est l’aubaine. Les chiffres d’affaires explosent et les prix s’envolent.

    « J’aime bien faire voyager les gens dans mes sets », confie ce DJ français installé depuis plus de 14 ans au Ghana et fondateur du label Akwaaba Music. Benjamin Lebrave, connu ici sous le nom de BBrave, n’en est pas à son premier « Detty December ». « Il n’y a vraiment aucune autre période de l’année qui puisse rivaliser avec le mois de décembre, c’est incroyable. Au lieu de mixer trois-quatre fois par mois, je vais mixer dix fois, se réjouit-il. C’est vraiment devenu une institution. De Noël au Nouvel An, ici, tous les soirs il y a des gros événements. »

    Plus de 150 événements listés

    Soirées dansantes, concerts, festivals, mais aussi défilés de modes ou conférences. Ce ne sont pas moins de 150 évènements qui sont listés sur la brochure officielle communiquée par le ministère du Tourisme pour le mois de décembre.

    L’occasion donc, pour les professionnels de l'événementiel, de faire le plein de recettes. « En décembre, on gagne généralement trois fois ce qu’on gagne un mois standard, se félicite Kwasi Osei-Kusi, propriétaire avec Charles Kojo Bucknor de quatre établissements, dont l'Alley Bar, l’un des plus gros clubs de la capitale. Pour d’autres, ça peut même représenter 80 % de leurs revenus annuels, parce qu’ils ne sont pas trop actifs le reste de l’année. »

    Un salaire annuel pour une table dans un club

    Un chiffre d’affaires dopé par un afflux massif de touristes étrangers, surtout en provenance des États-Unis. Selon le dernier rapport officiel sur l’activité touristique, les voyageurs américains représentaient 45 % des arrivées à l’aéroport en décembre 2023. « La période de "Detty December" est bien plus chère que le reste de l’année, reconnaît Kwasi Osei-Kusi, qui jure de son côté ne pas augmenter ses prix. Pour les logements, il y a beaucoup plus de demandes, donc les propriétaires en profitent. Si vous voulez réserver une table dans un club en soirée, les prix peuvent atteindre un salaire annuel. »

    Le « Detty December » au Ghana serait-il un événement exclusivement réservé à une clientèle fortunée, quitte à exclure toute une partie de la jeunesse locale ? « C’est vrai que si vous voulez aller faire la fête dans le quartier d'East Legon, ici à Accra, les prix sont impossibles pour une certaine partie des gens, reconnaît Kenneth Awotwe Darko, journaliste ghanéen spécialisé dans l’économie culturelle. Mais on peut aussi aller dans le quartier d’Osu, où les activités sont bien plus abordables. » Le risque est grand, surtout pour les jeunes, de terminer le « Detty December » très endettés.

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  • En Centrafrique, la préparation des fêtes se déroule en période électorale [3/5]
    2025/12/23

    À l’approche des élections générales prévues le 28 décembre prochain, le pays se prépare à un rendez-vous politique majeur, qui coïncide avec les fêtes de fin d’année. Mais cette double actualité n’est pas sans conséquences sur le quotidien des populations. Depuis plusieurs semaines, les Centrafricains font face à une hausse significative des prix des produits de première nécessité. Une inflation alimentée notamment par le retour massif des Centrafricains de la diaspora et l’arrivée d’observateurs internationaux, exerçant une forte pression sur le logement, le transport et l’alimentation.

    De notre correspondant à Bangui,

    Au marché du PK5 de Bangui, la capitale de Centrafrique, les étals sont bien garnis et les clients nombreux. Pourtant, les visages se ferment au moment de payer. Ici, le sac de riz a pris plusieurs milliers de francs. L’huile, le sucre, les oignons, tout semble coûter plus cher. Une hausse des prix qui coïncide avec la période électorale et les fêtes de fin d'année selon Frédérica, une commerçante : « Le commerce ne fonctionne pas bien. Tout est devenu cher chez les grossistes. Beaucoup de clients pensent que nous augmentons les prix par plaisir, or ce n'est pas notre faute. Le transport devient plus cher à cause de la crise du carburant, parfois de l’insécurité ou des contrôles renforcés pendant les élections. On s'en sort difficilement. »

    Depuis une semaine, Bangui voit revenir de nombreux Centrafricains de la diaspora. Certains sont rentrés pour voter, d’autres pour observer ou accompagner le processus électoral. À eux s’ajoutent des délégations étrangères, observateurs internationaux, ONG et journalistes. « Pendant les fêtes de fin d’année, il y a des commerces qu’on appelle des commerces saisonniers. Les importateurs trouvent en cette circonstance un moment pour se faire de l’argent. Ils quittent leur segment traditionnel et ils se versent dans ces segments qui rapportent beaucoup d’argent en très peu de temps. Ce commerce saisonnier vient bouleverser le cycle de fonctionnement de notre pays, ce qui fait que nous connaissons les flambées des prix de première nécessité à chaque fête », explique l’économiste Lorenzo Ganazoui.

    « Je suis obligé de me contenter du strict minimum »

    Pour les commerçants, c’est une question d’équilibre. Pour les ménages locaux, en revanche, la situation devient préoccupante. Barnabé, père de famille, ne sait pas comment joindre les deux bouts : « Les prix des denrées alimentaires ont énormément augmenté sur tous les marchés. Je voudrais offrir un bon repas à mes enfants et des cadeaux pendant cette période de fête, mais c’est très compliqué. Je suis obligé de me contenter du strict minimum. »

    Cette inflation temporaire, liée aux dynamiques migratoires et au contexte politique, révèle une fragilité structurelle du pouvoir d’achat dans le pays, selon Lorenzo Ganazoui. Celui-ci propose des pistes de solutions : « Il va falloir travailler de manière que nous puissions commencer à produire, pour ne pas dire surproduire localement, de manière à palier à nos besoins d’abord localement, suggère-t-il. Ce sont les besoins qui auront manqué dans la production locale, qu’on pourra apporter ça de l’étranger. »

    À Bangui, chacun espère que cette flambée des prix ne durera pas. En attendant, faire ses courses est devenu un exercice de calcul et de résilience.

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  • En Côte d'Ivoire, des liqueurs locales à mettre sur les tables des fêtes [2/5]
    2025/12/22
    En Côte d’Ivoire, le marché des vins et spiritueux reste largement dominé par les produits importés. Le pays était en 2024 le deuxième importateur africain de vin en valeur, derrière l’Afrique du Sud. Mais de petites entreprises ivoiriennes font le pari du local, en vendant des vins, liqueurs et autres alcools fabriqués à partir de fruits et céréales ouest-africains. Des alcools mis en avant en cette période de fêtes. Avec notre correspondante à Abidjan, Marine Jeannin Que serait un marché de Noël sans boissons festives ? À celui de l’hôtel Ivoire, l’entrepreneuse franco-ivoirienne Audrey Nanou tient un stand avec son frère pour vendre les produits de leur petite entreprise familiale, les Versants d’Aghien. Des vins de bissap, d’ananas, ou de passion, qui remportent un beau succès auprès des badauds qui s’aventurent à y goûter. Une petite production de deux cents bouteilles par mois, qu’ils écoulent grâce au bouche à oreille, et qu’ils espèrent doubler l’an prochain. « Pour les fêtes, pour se faire plaisir, les gens aiment bien, se réjouit Audrey Nanou. Il faut juste que les gens goûtent, il faut que les gens découvrent, parce que tous ceux qui goûtent aiment ! Enfin, presque tous. C'est original et les gens qui goûtent sont étonnés. Donc je pense qu’on a notre place sur le marché. Mais c’est vrai qu’il faut amener les gens à consommer ivoirien, et changer les habitudes en fait. » Un peu plus loin se dresse un autre stand de boissons: Vinqueur, sans A. En plus des vins et liqueurs élaborés à partir de produits locaux, ils proposent des sirops non alcoolisés et des spiritueux classiques revisités à l’ivoirienne, énumère Ginette Bailly, la directrice administrative et financière : « On a notre whisky, le whisky Ivoire, notre gin, Abidjan Gin, notre rhum, pastis… La liqueur Chérie Coco qui est un peu comme du Baileys, mais à l’ivoirienne, qui est faite avec du lait de coco. Et la vodka de foufou, qui est à base de banane plantain, avec de l’huile rouge. » À 30 km de là, à l’entrée de la ville côtière de Grand-Bassam, le cofondateur de Vinqueur, Terah De Jong, ouvre aux visiteurs les portes de sa micro-distillerie qui transforme près de 75 différentes matières premières ouest-africaines. « J’ai eu l’idée de faire la distillation de jus d’Afrique de l'Ouest en 2017, raconte-t-il. On a commencé avec des jus de bissap, de fruits de la passion, on a fait plus de 300 essais. Certains étaient très bons, d'autres vraiment horribles. » Avec le temps, Terah De Jong et sa femme Mariame Ouattara ont élaboré un catalogue de 35 produits. Potentiel de création d'emplois « Je me suis rendu compte qu’il y avait beaucoup d’épices, d’herbes et de produits médicinaux en Afrique de l'Ouest qu’on pouvait mettre dans des boissons, poursuit l’entrepreneur. Donc, notre premier spiritueux a été Abidjan Gin, avec 21 épices et écorces locales. On utilise plus de 75 matières premières d’Afrique de l’Ouest. On n’achète pas d’alcool, on fermente tout depuis zéro. Pour notre whisky, au lieu du blé et de l’orge, on utilise le sorgho, le mil et le maïs. On utilise des jus de canne à sucre fraîchement pressés pour faire nos rhums blancs agricoles. On a aussi des eaux-de-vie », explique le producteur. « Par exemple, avec la pomme de cajou, qui est un déchet agricole ici, qui n’est pas utilisé après la récolte mais qui existe en abondance, on fait différentes choses, comme des sirops ou un spiritueux qu’on appelle Tekilah, avec K. C’est un peu comme un mezcal, c’est très fumé. C’est aussi la base pour notre Kognac, avec K également, pour ne pas avoir de problèmes [le cognac étant une appellation d'origine contrôlée (AOC), son nom est légalement protégé, ndlr]. C’est 20 % de mangue et 80 % de pomme de cajou », précise-t-il. Avec leur microbrasserie, Terah de Jong et Mariame Ouattara nourrissent des ambitions multiples : « Il y a certes l’enjeu de création d’emploi local, souligne-t-il. On pense que le potentiel en termes de croissance économique dans les villages est assez important. Et ce sont aussi des produits avec une belle histoire qu’on peut raconter autour. Mais l’enjeu pour nous est aussi d’apporter un regard différent sur la richesse des ingrédients, la richesse des épices et du terroir ouest-africain. De montrer aussi ce qu’on peut faire avec cette richesse, au-delà d’exporter les matières premières brutes. » En Côte d’Ivoire, les produits agricoles représentent la moitié des exportations nationales, mais seulement 14,4 % du PIB, faute d’une industrie de transformation locale suffisamment développée. À lire aussiLe succès des marchés de Noël en Afrique du Sud [1/5]
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