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Au sommet Finance en commun du Cap, les banques de développement à l'ère Trump
- 2025/03/02
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サマリー
あらすじ・解説
L'Afrique du Sud, capitale de la finance : plus de 500 banques de développement se sont rassemblées fin février au Cap pour le sommet Finance en commun, en parallèle d'une réunion du G20. Dans un contexte d'arrêt brutal des aides américaines, avec la fin de 90% des activités de l'USAID décidé par Donald Trump, quel avenir pour l'aide publique au développement ?
L'actualité américaine a presque été mise de côté lors de ce sommet Finance en commun (FICS), qui a eu lieu au Cap du 26 au 28 février. Pendant la cérémonie d'ouverture qui donnait le top départ à ces trois jours de conférences et de rencontres, sur scène, un seul invité a abordé le sujet, sans citer les États-Unis directement : « Si certains grands pays venaient à manquer à leurs responsabilités dans ce domaine, et je ne dis pas cela complètement au hasard, cela irait probablement à l'encontre de leurs propres intérêts nationaux. »
La réaction de l'assemblée a rappelé immédiatement que le sujet est dans toutes les têtes : « Permettez-moi de conclure en citant une grande figure américaine. Benjamin Franklin disait : ''Nous devons tous nous serrer les coudes, ou assurément, nous serons tous pendus séparément.'' Serrons-nous les coudes à ce sommet. »
60 milliards de dollars d'aides en moinsL'arrêt de plus de 90% des activités de l'Agence américaine pour le développement international (USAID) dans le monde représente 60 milliards de dollars d'aides en moins. Pour Diina Hamutumwa, responsable financière de la Banque de développement namibienne, cet événement doit être un déclic pour le continent africain :
« D'un point de vue africain, il est vraiment important que nous commencions à réfléchir sur nous-mêmes et à voir comment nous pouvons subvenir à nos besoins. S'appuyer sur l'extérieur doit être un plus, pas quelque chose sur lequel nous comptons à 100%. Avec ces décisions américaines, je crois qu'il est plus important que jamais que les gouvernements locaux réfléchissent et se demandent comment combler cette lacune. C'est aussi notre rôle en tant que banques de développement national. »
Les États-Unis sont les principaux actionnaires des grandes banques de développement, qui sont aussi un puissant outil diplomatique. Alors, si dans les couloirs du centre de conférence du Cap, on s'accorde sur le besoin de refonte du système de financement, avec une plus grande place au secteur privé par exemple, il y a tout de même de l'espoir.
Pas de désengagement sur les questions climatiques ?Moubarak Moukaila, responsable climat de la Banque de développement d'Afrique de l'Ouest, confie : « Il faut dissocier la question des partenariats, la question de la collaboration, et la question de l'aide publique au développement. Le changement climatique, par exemple, c'est une question transversale. Tout le monde est obligé de s'asseoir autour de la table pour trouver des solutions. La question liée à l'aide publique au développement, c'est une autre question, complètement politique et une question stratégique. Aujourd'hui, nous avons plus besoin des partenariats et de la collaboration pour arriver à des solutions adaptées à nos problèmes. Donc, je pense que d'une façon ou d'une autre, les États-Unis ne vont pas complètement s'écarter. Je pense que la réalité va rattraper Donald Trump, et la réalité poussera les États-Unis à continuer d'investir dans les questions liées au changement climatique. »
Reste que le projet de Donald Trump de passer en revue chaque financement international inquiète. Le sommet Finance en commun a donc pris des allures de réelle coalition, comme un bloc, entre les plus de 500 banques de développement du monde entier.