エピソード

  • Investir dans le renouvelable ou pas, le dilemme des compagnies pétrolières
    2024/11/26
    Les grandes entreprises pétrolières et gazières sont au cœur du programme énergétique de Donald Trump. Le futur président américain entend beaucoup miser sur les énergies fossiles durant son mandat. Pourtant, elles affichent avec fierté leurs ambitions environnementales. Décryptage. On savait que Donald Trump n'était pas un fervent militant de la cause climatique. On en a une preuve supplémentaire puisque son équipe élabore un programme tourné vers le pétrole et le gaz. S'il est appliqué, des autorisations de nouveaux forages pétroliers seront notamment émises. Donald Trump compte aussi abroger certaines lois et règlementations sur l'énergie et le climat passées sous le mandat de Joe Biden. Ces projets qui font jubiler les entreprises du secteur. Pourtant, elles ont pris des engagements sur la sortie des énergies fossiles. Ca ne date pas d'hier, depuis 2021, l'Agence Internationale de l'Energie les presse d'arrêter tout nouveau projet d'exploration pétrolière avec l'objectif de neutralité carbone d'ici 2050. Un secteur sous pression Certaines « majors pétrolières » investissent dans les énergies vertes, mais ce n'est qu'une part infime de leur activité. Elles n'abandonnent évidemment pas les énergies fossiles. Preuve en est : en 2022, les investissements dans les énergies renouvelables ont représenté moins de 5% de leurs dépenses. La marge de progression est donc importante. Pour mieux comprendre la situation d'aujourd'hui, il faut remonter quatre ans en arrière, à la sortie de la pandémie de Covid. La demande très faible a inquiété les investisseurs et les entreprises parce que le pétrole, tout comme le gaz, était à un niveau très bas. Les grands groupes ont donc misé un peu plus sur le renouvelable, estimant que ce marché constituerait une meilleure activité économique que le fossile. Par exemple, BP s'est engagé à réduire sa production de pétrole ou de gaz de 40% d'ici à 2030 ! À écouter aussiLes élections américaines ne renversent pas les marchésMachine-arrière toute ! Ces investissements n’ont pas payé. Illustration avec ces chiffres : Exxon Mobil, qui n'a pas pris ce chemin, préférant investir dans des domaines comme l'extraction d'hydrogène ou de lithium a vu son cours à Wall Street bondir depuis 2019... +70% ! Une augmentation qui contraste avec BP, qui a perdu 19% sur cette même période. Conséquence, BP fait machine arrière et va augmenter ses dépenses dans les énergies fossiles au détriment du renouvelable. Ce qu'il faut donc comprendre, c'est qu'aujourd'hui, les investisseurs récompensent les majors pétrolières qui n'ont pas adopté l'éolien ou le solaire. Concrètement, si le changement climatique est un risque pour la planète, la priorité des investisseurs est de faire du profit. Les compagnies pétrolières affichent du vert Le paradoxe, c’est que l’on voit beaucoup de grandes entreprises pétrolières se diversifier et investir dans le vert. Pourtant, d'après l'Agence Internationale de l'Énergie, les géants investissent deux fois plus dans le renouvelable que dans le fossile. Mais certaines associations dénoncent un double discours : celui d'invoquer cette excuse pour produire encore plus de pétrole. En tout cas, ce qu'on observe, c'est le pragmatisme des majors pétrolières qui, malgré les campagnes à grand coup de vert, d'éolien et de solaire, restent accros aux énergies fossiles. Et ce qu'il va falloir surtout regarder, c'est comment elles vont réagir si le prix du pétrole baisse à nouveau !À lire aussiUn traité plastique universel et contraignant est-il en vue à Busan?
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  • Comment expliquer les difficultés de l'industrie européenne?
    2024/11/25
    L'industrie européenne est en panne. À l'échelle du continent, la production industrielle a baissé de 2% sur un an. Une zone rouge traversée par plusieurs grandes entreprises non sans mal. Décryptage. À chaque jour son annonce de plans sociaux, de suppressions de postes et de fermetures d'usines. La plus emblématique c'est Volskwagen, fleuron allemand de l'automobile. Le groupe va fermer trois usines outre-Rhin et supprimer des dizaines de milliers d'emplois. Il s'agit là d'un plan d'économies sans précédent pour le premier constructeur automobile européen, premier employeur industriel en Allemagne. Le constructeur américain Ford a lui annoncé il y a quelques jours 4 000 nouvelles suppressions d'emplois en Europe d'ici fin 2027.À lire aussiAutomobile: le constructeur Volkswagen envisage de fermer trois sites en AllemagneLa France n'est pas en reste, elle fait face à une vague historique de plans sociaux. Michelin, Auchan, Arcelor Mittal ou encore le chimiste Vencorex, nombreuses sont les entreprises concernées. Sans égrainer cette longue liste de plans sociaux, ce qu'il faut comprendre, c'est que tous les secteurs sur tout le continent sont concernés. Et des exemples, il y en a des dizaines comme ça.Concurrence chinoise et américaine féroceLes difficultés de l'industrie européenne s'expliquent notamment par la force de ses concurrents : la Chine et les États-Unis.Dans un premier temps, la productivité européenne. Elle est basse par rapport à celle de ces deux pays, à cela s'ajoute une demande intérieure très faible. Les patrons de grands groupes dénoncent également une surrèglementation européenne qui ne leur permet pas d'être aussi réactifs que leurs homologues étrangers. Mais surtout, les prix de l'énergie sont trois à quatre fois plus élevés en Europe qu'en Chine ou aux États-Unis. Le résultat est là : le manque de compétitivité de l'industrie européenne face à ces deux mastodontes.D'autant que chaque économie protège son système de manière très agressive, avec des subventions industrielles massives accordées et par les États-Unis et par la Chine à leurs entreprises, ce qui représente une menace croissante pour l'économie de l'UE.À lire aussiLe marché de l'automobile contraint de se repenser face à la concurrence chinoisePlan d'attaque de l'UEÀ l'été 2022, les Américains ont dopé leur économie avec l'Inflation Reduction Act, un plan de réformes d'un montant de 369 milliards de dollars sur 10 ans pour notamment financer la transition verte et faire baisser l'inflation. La Chine, elle, subventionne ses entreprises. Des aides massives pour les secteurs de l'acier, de l'aluminium, de panneaux photovoltaïques, des puces ou encore de l'automobile. La production est telle que les entrepôts chinois débordent, dépassant de trois fois les besoins du pays. Cela a une conséquence très concrète : les entreprises chinoises peuvent se permettre d'exporter à prix ultra compétitifs et donc inonder le marché mondial.Pour que l'UE fasse face, cela va être difficile. C'est Mario Draghi qui le dit. L’ancien président de la Banque centrale européenne, dans un rapport publié à la rentrée est clair : pour éviter le décrochage des industries européennes et une lente agonie, ce sont ses mots, il faut investir. Plusieurs pistes sont ainsi sur la table.Au printemps la Commission européenne a présenté son plan d'attaque, le Net Zero Industry Act, règlement pour une industrie qui prend le tournant de la transition énergétique, ou encore le Chips Act, consacré lui aux puces et aux semi-conducteurs pour les technologies du continent afin de ne plus être dépendant de la Chine en la matière. Car en toile de fond de cette panne de l'industrie européenne, l'enjeu réel, c'est bel et bien la souveraineté du continent.
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  • Surconsommation, fausses bonnes affaires, écologie: les limites du Black Friday
    2024/11/22

    C'est devenu un rendez-vous annuel incontournable, le Black Friday. Journée "logiquement" de grandes promotions dans les magasins et sur internet. Cette année, l'événement se tient le vendredi 29 novembre, mais d'ores et déjà, les promotions sont appliquées. Décryptage.

    En 4 par 3 sur les devantures des magasins, en gros et en gras avec des couleurs criardes sur les sites internet, difficile de passer à côté de ces promotions. On les voit partout ces derniers jours, sauf que le Black Friday en tant que tel, c'est le vendredi 29 novembre. Pourtant, si on en parle, c'est que ces offres ont déjà commencé, la campagne commerciale commence de plus en plus tôt ! Du Black Friday, le vendredi au lendemain de Thanksgiving, est apparue la Black Friday Week, à savoir la semaine qui précède ce vendredi. Certains parlent même du Black Month, ce qui signifie des promotions tout le mois de novembre. Bref, il s'agit là de la grand-messe du commerce et cela un mois avant Noël !

    À lire aussiBlack Friday: quand intérêts économiques et enjeux écologiques se bousculent

    Faire des affaires avant les fêtes, vraiment ?

    L'année dernière, sur le week-end du Black Friday aux États-Unis, un peu plus de 60 milliards de dollars de vente ont été enregistrées par la fédération américaine du commerce de détail. À l'heure où l'inflation a amputé le pouvoir d'achat des ménages, chaque promotion affichée suscite un véritable intérêt. Sauf que d'après l'association française de consommateurs UFC Que Choisir, les promotions en moyenne sont dérisoires. Ces étiquettes à - 30, - 40, - 50 % cachent finalement des réductions moindres. Et de beaucoup, puisque la moyenne par exemple pour l'électroménager ou les téléphones portables est de -2 %. Une des raisons notamment, ce n'est pas la seule, c'est que certaines enseignes augmentent artificiellement leurs prix avant le jour J, pour ensuite mieux les dégonfler de manière toute aussi artificielle !

    Des alternatives au Black Friday

    Contrairement aux périodes de soldes, les commerçants ne sont pas autorisés à vendre à perte durant le Black Friday. Il faut donc garder en tête qu'ils le font pour gagner de l'argent et pas juste pour vider les stocks comme pendant les soldes. Il y a aussi un enjeu écologique, parce que ces promotions alléchantes favorisent la surconsommation et la surproduction. Donc on achète des produits dont on n'a pas vraiment besoin uniquement parce qu'on pense faire une bonne affaire. Produits qui viennent de loin, qui polluent tant par leur production que par leur livraison. À quelques heures de la clôture de la COP 29 à Bakou, ça fait mauvais genre.

    À lire aussiFaut-il supprimer le Black Friday ?

    Des voix s'élèvent d'ailleurs pour sortir de ce système de surconsommation qu'est le Black Friday. Les autorités par exemple, dans des clips diffusés à la télévision en ce moment, les pouvoirs publics français alertent sur ce type de consommation et le gaspillage qui en découle. Des initiatives sont aussi mises en place par des associations comme le Green Friday... pour sensibiliser à la réparation plutôt qu'à racheter du neuf, ou encore le white fair friday pour favoriser une consommation plus durable et plus responsable.

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  • Le rail européen à l'heure de la concurrence
    2024/11/21

    Les cheminots français sont en grève ce jeudi 21 novembre. Le secteur est en colère en raison notamment de l'ouverture à la concurrence du rail à l'échelle européenne. De quoi s'agit-il ? Quels enjeux ? Décryptage.

    L'ouverture à la concurrence du rail n'est pas un sujet franco-français mais européen puisqu'elle découle d'une réglementation de 2016 appliquée dans tous les membres de l'UE. Quiconque veut faire rouler des trains sur les rails des pays membres a le droit de le faire, qu'il s'agisse de voyageurs ou de marchandises !

    La théorie est simple, la pratique un peu moins. Déjà parce que le marché du ferroviaire est très étroit, très difficile d'accès. Il faut avoir l'autorisation de rouler sur telle ou telle ligne. Ensuite, il faut avoir des trains et des personnes formées pour les conduire, ce qui est très coûteux. Par exemple, un train à grande vitesse coûte aujourd'hui en moyenne entre 25 et 30 millions d'euros. Et comme vous vous en doutez il faut plusieurs trains pour exister sur un marché, donc l'addition grimpe très vite !

    Des trains italiens et espagnols sur des lignes françaises

    Depuis près de dix ans, l'Italie a pris le pli et n'a pas attendu les règles européennes pour être pionnière en la matière. Dans le pays, deux acteurs se partagent la grande vitesse... D'un côté, la compagnie nationale, Trenitalia de l'autre, une entreprise privée, Italo. Toutes les deux font la même promesse : partir d'un point A pour arriver à un point B à l'heure. C'est le service et les prix qui font la différence, prix d'ailleurs qui ont baissé de 30 % depuis l'arrivée de ce nouvel acteur privé.

    En France, depuis trois ans maintenant, la SNCF n'a plus le monopole du rail. D'autres opérateurs y font circuler leurs trains, opérateurs un peu particulier puisqu'il s'agit des homologues européens de la SNCF : Trenitalia pour l'Italie et la Renfe pour l'Espagne.

    À lire aussiTransport ferroviaire: Trenitalia arrive sur les lignes françaises

    C'est cette situation qui inquiète les syndicats de cheminots de tous les pays européens. Les concurrents aux compagnies nationales n'ont pas d'obligation de service public, ils sont là pour faire du résultat. Donc pour y arriver, ils privilégient les lignes rentables. Celles-ci, exploitées à 100 % par les opérateurs historiques, perdent en rentabilité pour ces derniers, qui perdent ainsi des parts de marché. Une marge perdue qui se sera pas investie dans l'entretien des petites lignes ou même dans l'embauche de cheminots, ce qui a un coût social.

    Trouver un compromis

    Au Royaume-Uni, on a choisi une ouverture totale à la concurrence dès les années 90 avant de retrouver une régulation par les pouvoirs publics en raison des limites du système : prix élevés, infrastructures mal entretenues et qualité de service dégradée.

    Une idée fait donc son chemin parmi les différents régulateurs, c'est de ne plus autoriser l'exploitation par lignes, mais par lots de lignes. Concrètement une société peut rouler sur une ligne rentable mais elle devra aussi opérer sur d'autres qui ne le sont pas ou peu.

    En ce qui concerne le rail européen, tout le monde marche donc sur des œufs, qu'il s'agisse des États ou les opérateurs. L'objectif de long terme est de trouver un équilibre entre cette ouverture à la concurrence et la régulation, le tout afin de rester efficace pour maintenir une qualité de service et la sécurité.

    À lire aussiLes voies contrariées du ferroviaire en Europe

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  • La concurrence féroce du «discount» en Europe
    2024/11/20

    Les discounters sont partout en Europe et rencontrent un franc succès. Action, Normal, Hema, ces magasins qui vendent des produits de toutes sortes à petits prix investissent nos villes. En France, un foyer français sur trois fréquente au moins une fois par an ce type d'enseigne. Et malgré cette demande, le pionnier du secteur, Gifi, est en difficulté. État des lieux d'un secteur porteur qui doit se réinventer.

    Pour comprendre la situation du secteur, il suffit d'une étude de cas classique, le cas de Gifi, entreprise française créée en 1981. Dans ces magasins que l'on appelle aussi des « bazars », on trouve à peu près tout pour à peu près rien, qu'il s'agisse d'accessoires du quotidien, de la décoration ou des produits pour la maison et le jardin. La marque est devenue une référence et s'est développée. Elle compte 700 magasins, emploie 6 500 personnes dans 17 pays principalement en Europe mais aussi en Côte d'Ivoire et dégage aujourd'hui un chiffre d'affaires de 1,3 milliard d'euros.

    C'est le développement de Gifi qui explique ses difficultés actuelles. D'abord dans les années 2010, Gifi s'est positionnée dans la gamme supérieure du discount avec des prix donc un tout petit peu plus élevé que ses concurrents et en 2017, c'est le rachat de l'entreprise Tati en grande difficulté qui a plombé les comptes de Gifi.

    Franck Rosenthal, expert en marketing du commerce

    « Le secteur du hard discount se développe beaucoup mais il y a tellement d’acteurs que les parts de marché diminuent et seulement certains y gagnent »

    Bug informatique et spirale infernale

    Le coup de grâce pour Gifi, c'est au début de l'année 2024 avec un énorme bug informatique a mis en lumière les difficultés de l'entreprise à cause d'un changement de logiciel de gestion des stocks. Cette spirale infernale a entrainé une perte de chiffre d'affaires et donc de marges nettes, la maison-mère a dû s'endetter à hauteur de 100 millions d'euros pour faire face.

    Gifi est aujourd'hui en très grande difficulté et cherche un repreneur mais la concurrence et là, féroce, et ne fait pas de cadeaux.

    Concurrence physique, avec le géant néerlandais Action, groupe est ultra développé en France avec 800 magasins. Il y en a des dizaines qui ouvrent chaque mois et qui se positionnent sur du discount brut avec des produits à très bas prix négociés avec une faible marge. C'est important, Action dépense peu en marketing tant le bouche à oreille est efficace. D'autres enseignes ont d'ailleurs fait leur apparition comme par exemple Normal, Hema, Noz ou encore BM.

    La concurrence est aussi sur internet

    Et ce n'est pas qu'en magasins que les grands du secteur se mènent une guerre des prix, Internet est aussi un terrain de jeu idéal pour le secteur. Ça, le chinois Temu l'a parfaitement compris, à tel point que le site internet est devenu le 4e site marchand visité en France. Sur cette plateforme de e-commerce, on trouve de tout à très bas prix.

    Cette situation n'est pas que franco-française. Les discounters européens vont devoir s'adapter, le marché grandit peu mais les acteurs, eux, sont de plus en plus nombreux. C'est comme pour un gâteau : sa taille ne change pas mais les parts sont de plus en plus petites. C'est donc tout un secteur qui doit se réinventer même s'il est très porteur, à l'heure où l'inflation a amputé le pouvoir d'achat des ménages et où les plaisirs, eux, se font à petit prix.

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  • Investir en Afrique, quelles ambitions pour les entreprises françaises?
    2024/11/19
    Le sommet Ambition Africa s'ouvre ce mardi 19 novembre 2024 à Paris. Cet événement annuel important dans les relations économiques et commerciales franco-africaines a une ambition : soutenir les entreprises françaises sur le continent africain. Investir en Afrique est un véritable enjeu pour les entreprises françaises. Aujourd'hui, ce sont 5000 d'entre elles qui sont installées sur le continent et l'an passé, elles y ont dégagé un chiffre d'affaires de 100 milliards d'euros. La France y est le deuxième investisseur après le Royaume-Uni. Les États-Unis complètent le podium, la Chine, elle, est cinquième. Pourtant, la France voit sa présence économique réduire sur le sol africain. Ses positions commerciales s'effritent. Entre 2000 et 2020, la France a vu ses parts de marché sur le continent réduire de moitié. Pour autant, les investissements directs à l'étranger des entreprises françaises a doublé sur cette même période.À lire aussiEn Afrique, vers un regain d'intérêt des investisseurs?La demande africaine a exploséAlors comment expliquer ce paradoxe ? Le marché africain s'est agrandi et est pleinement entré dans la mondialisation économique. La concurrence mondiale s'y exerce à plein. Cela est dû à l'explosion de la demande des Africains mais aussi à l'émergence de nouveaux concurrents qui répondent à cette demande. Mais il y a une particularité, les entreprises françaises dans leur grande majorité investissent en Afrique et elles opèrent sur place. En valeur, ce sont entre 60 et 65 milliards d'euros qui y sont investis chaque année.À lire aussiLe Kenya attire de plus en plus d'entreprises françaisesOù les entreprises investissent ?Il est facile de penser que les investissements majoritaires sont principalement dans ce qu'on appelait le pré-carré de l'Afrique francophone. Mais d'après le Cian, le Conseil français des investisseurs en Afrique, les trois premiers pays où les entreprises tricolores investissent sont l'Afrique du Sud, l'Égypte et le Nigeria. Mais Paris reste encore attentif à ses relations historiques. Dernier exemple en date, au Maroc il y a même pas trois semaines, avec la signature d'un partenariat d'exception renforcé pour un montant global allant jusqu'à 10 milliards d'euros.Certaines entreprises boudent le marché africainIllustration d'une difficulté réelle : les banques françaises se retirent petit à petit. La dernière encore très présente sur le continent c'est la Société Générale. La SG comme on l'appelle désormais se désengage. Cette décision est motivée par la faible rentabilité de ses filiales africaines ou encore des risques très élevés. Concrètement, les banques sont beaucoup plus frileuses et ne veulent donc plus prendre ces risques précisément.Il y a donc une nouvelle interrogation pour les entreprises françaises. Est-ce qu'elles doivent continuer à investir sur le continent avec autant d'ambition alors que les banques françaises qui sont leurs partenaires privilégiés se retirent ? Et puis il y a aussi un élément non négligeable qu'est la dégradation de la situation économique tout simplement. Les entreprises françaises souffrent d'une compétitivité exacerbée. Résultat : leurs dirigeants n'ont pas toujours l'intention d'investir en Afrique, préférant se concentrer sur des marchés qu'ils connaissent et qui leur semblent plus prioritaires. C'est d'ailleurs pour cela que les pouvoirs publics organisent des rencontres entre patrons français et africains pour renforcer ces liens économiques !
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  • Face aux Brics, le G20 sert-il encore à quelque chose?
    2024/11/18

    Le sommet du G20 qui s'ouvre ce lundi à Rio au Brésil. Il s'agit là d'un rendez-vous qui réunit les plus grandes économies de la planète avec cette ambition : organiser la coopération économique mondiale. Est-ce toujours le cas ? Décryptage.

    Le G20 représente 85% du PIB mondial et les trois quarts des échanges commerciaux internationaux. Pourtant, il fait face à de nombreuses crises et tensions. D'ailleurs, ce forum économique est né de crises. Sans entrer dans le détail, il voit le jour en 1999 avec la crise financière asiatique deux ans plus tôt mais ce n'est qu'en 2008 qu'on le connait tel qu'il est aujourd'hui après la crise des subprimes.

    Entre-temps, la donne mondiale a changé. Certains membres du G20 ont intégré un autre groupe, lui aussi très influent : Le groupe des Brics, devenu aujourd’hui les Brics + après avoir été élargi. Y figurent l'Afrique du Sud, la Chine, l'Inde, le Brésil, la Russie. La subtilité, c'est que ces puissances pèsent aujourd'hui très lourd dans la communauté du G20.

    Être membre des Brics et du G20

    Les États qui sont membres de ces deux groupes ont beaucoup à gagner. D'abord, faire partie d'un tel groupe, avec l'ensemble des économies occidentales, c'est faire entendre sa voix. Avec en filigrane cette ambition, faire preuve de solidarité entre toutes ces économies qui n'ont pas toutes les mêmes priorités, des États-Unis à la Chine en passant par la Russie.

    Pourtant, certaines revendications font leur chemin dans les agendas des puissances occidentales, avec un certain pragmatisme il faut tout de même le dire. Parce que les Occidentaux ne veulent pas voir le fossé se creuser avec les représentants du « Sud global », pays qui refusent la domination occidentale. La raison ? Le contexte de tensions, pour des raisons différentes, avec leurs têtes d’affiche : la Russie et la Chine.

    Deux enjeux essentiels pour ce sommet du G20

    Le président brésilien Lula, qui occupe la présidence tournante du G20 cette année l'affiche : il veut consacrer la force du groupe à la lutte contre la pauvreté et le renforcement de la fiscalité internationale. Cela passe par une meilleure représentation des pays en développement membres du G20 dans les institutions internationales. Mais avec aussi la volonté de mieux utiliser les moyens des banques régionales pour augmenter le volume de prêt et le niveau d'action en faveur des pays les plus vulnérables.

    À lire aussiG20 au Brésil: la taxation des multinationales et des milliardaires au menu du sommet

    Et en ce qui concerne la fiscalité internationale, la taxation des grandes entreprises les plus rentables mais aussi sur les personnes est un gros dossier. Concrètement il s'agit là de taxer les plus riches de la planète, à hauteur de 2%, ce qui pourrait rapporter 250 milliards de dollars par an.

    Deux ambitions qui ne sont pas si simples à expliquer, de par la diversité des pays et des économies membres du G20 qui n'ont pas la même priorité ni la même approche. Il y a aussi les conflits en Ukraine et au Proche-Orient qui vont peser dans les débats. Et puis dans tous les esprits aussi l'arrivée dans deux mois de Donald Trump à la Maison Blanche. Le futur président américain pourrait mettre un peu plus à mal un multilatéralisme qui risque d'afficher une nouvelle fois ses limites durant ce sommet de Rio.

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  • La Chine se prépare à la politique économique de Donald Trump
    2024/11/15
    Donald Trump ne cesse de prévenir : la Chine sera sa grande rivale économique lorsqu'il sera à la Maison Blanche. Ses dernières décisions le prouvent, il a choisi un opposant notoire à Pékin pour être son chef de la diplomatie, ou encore, il promet d'imposer des droits de douane de 60% pour tout produit importé de Chine. Des décisions qui pourraient avoir des impacts sur la santé économique chinoise. Parfois, pour comprendre, un chiffre vaut mieux qu'une longue explication. Le chiffre, c'est celui-ci : 1 000 milliards de dollars, à savoir le montant de l'excédent commercial de la Chine pour cette année 2024. Cela veut dire qu'elle vend plus qu'elle n'achète, de beaucoup, c'est tout simplement un record mondial. Concrètement, cet excédent commercial démontre l'importance des exportations pour la Chine.Les États-Unis font partie des principaux partenaires commerciaux de la Chine avec 550 milliards de dollars de produits chinois exportés vers les États-Unis en 2022, malgré des mesures prises par Washington pour limiter le commerce avec Pékin lors du premier mandat de Donald Trump. Il avait déjà durci les règles entre 2016 et 2020. Ces règles sont toujours appliquées mais les autorités chinoises avaient pris conscience du risque que cela pouvait être pour leur économie.À écoutez aussiLes États-Unis et l’Europe face à la Chine: même combat?Des lois anti-sanctions étrangèresDepuis huit ans, la Chine se dote de lois contre les sanctions étrangères. Évidemment, elles sont plus ou moins radicales et elles permettent à Pékin de mettre notamment sur liste noire certaines entreprises étrangères. En cas de sanctions très dures, cela aurait des conséquences réelles sur l'accès aux chaines d'approvisionnement mondiales.Cela parce que la Chine est un marché très important et que le monde reste très dépendant d’elle. Qu'il s'agisse de composants, de pièces détachées ou même de voitures électriques, la Chine sait faire et elle exporte ou produit pour elle-même.Les États-Unis sont ainsi en première ligne. Cet exemple le prouve : si d'aventure Washington durcit les règles et taxe à hauteur de 60% comme Donald Trump le souhaite, il est tout à fait envisageable que Pékin réponde en faisant pression sur des groupes américains.Tesla en étant un, Pékin pourrait mettre des bâtons dans les roues à son développement en Chine. De mauvais augure pour le géant américain de la voiture électrique puisque Tesla est implantée sur le sol chinois et y voit un marché très important. Tesla est un exemple, mais toutes les entreprises américaines globalisées sont concernées.À lire aussiVictoire de Donald Trump: Pékin dans l'attente de la future politique américaine vis-à-vis de la ChineQuels leviers d'action pour Pékin ?La Chine est sur une ligne de crête. Puisque si les États-Unis amplifient leurs mesures protectionnistes, elle va devoir trouver de nouveaux partenaires pour maintenir son excédent commercial. On l'a vu, la Chine doit son salut économique en ses exportations. Alors vers qui se tourner ? L'Union européenne ? Les 27 ont conscience de cette possibilité et justement, ils pourraient durcir les règles d'entrée sur leur marché.Donc, l'idée pour Pékin est d’intensifier ses échanges commerciaux avec des pays en développement, moins alignés sur les grandes puissances occidentales, en explorant d’autres secteurs que ces industries. La Chine a d’ailleurs largement anticipé cette possibilité. Cette illustration en est la preuve, ce 15 novembre 2024, au Pérou, avec l'inauguration d'un gigantesque port. Valeur de l'opération : 3 milliards et demi de dollars investis par Pékin qui vont lui permettre d'avoir une nouvelle porte d'entrée en Amérique latine.À lire aussiLe sommet de l'APEC sous le signe de l'expansion de la Chine en Amérique latine
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