• Chronique de Jean-Baptiste Placca

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Chronique de Jean-Baptiste Placca

著者: RFI
  • サマリー

  • Jean-Baptiste Placca, chroniqueur au quotidien La Croix et fondateur de L’Autre Afrique livre sa vision sur l’actualité africaine de la semaine écoulée. Entre analyse, réflexion et mise en contexte, cette chronique est l’occasion de donner du sens et de prendre du recul sur les événements de la semaine, mais également de revenir sur des sujets parfois traités trop rapidement dans le flot d’une actualité intense.

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あらすじ・解説

Jean-Baptiste Placca, chroniqueur au quotidien La Croix et fondateur de L’Autre Afrique livre sa vision sur l’actualité africaine de la semaine écoulée. Entre analyse, réflexion et mise en contexte, cette chronique est l’occasion de donner du sens et de prendre du recul sur les événements de la semaine, mais également de revenir sur des sujets parfois traités trop rapidement dans le flot d’une actualité intense.

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エピソード
  • Discrétion, distinction et humilité: hommage à Essy Amara
    2025/04/12
    Par la classe et l’exemplarité qu’ils affichaient dans l’exercice de leur métier, les diplomates de sa trempe ne pouvaient que susciter des vocations. Diplomate de carrière, Essy Amara, dernier ministre des Affaires étrangères de Félix Houphouët-Boigny, s’en est allé cette semaine, à 82 ans. En quoi les hommages qui lui sont rendus se distinguent-ils des convenances habituelles, souvent teintées d’hypocrisie, qui saluent chaque disparition de personnalité publique ?Nul ne peut exclure que certains de ces hommages manquent de sincérité. Mais Essy Amara était un diplomate d’envergure, d’une redoutable efficacité. Et surtout, d’une discrétion et d’une humilité rares à un tel niveau. Sous toutes les latitudes, il a su brillamment représenter son pays. Il a même signé quelques-unes des plus belles pages de l’histoire du continent, notamment en pilotant, de 2001 à 2003, la mutation de l’Organisation de l’Unité Africaine en Union africaine. Les colonnes d’apothéose dressées en sa mémoire sont donc méritées. Particulièrement dans le contexte actuel d’incertitude généralisée, où des dirigeants piaffent et vocifèrent, persuadés de faire preuve de force ou de puissance en détraquant l’économie mondiale ou en détruisant le fragile équilibre du monde.Où sont donc, dans la diplomatie africaine, les « Essy Amara » d’aujourd’hui ? Si tant est qu’il y ait encore une diplomatie africaine... Aucun pays ne peut exister aux yeux du reste du monde sans une diplomatie solide, avec un vivier de diplomates de qualité, comme celui qu’avait constitué Félix Houphouët-Boigny, même si, en plus de trente ans de pouvoir, il n’a eu que trois ministres des Affaires étrangères.À quoi tenait donc cette longévité relativement exceptionnelle ?La diplomatie est un métier complexe, dans lequel la stabilité peut être gage d’efficacité. Durant les cinq premières années d’indépendance, le président assumait lui-même cette fonction, ensuite confiée à Arsène Usher Assouan, brillant avocat, qui avait été son attaché de cabinet lorsqu'il était ministre d’État dans le gouvernement français. En 1977, Usher Assouan est remplacé par l’ambassadeur à Londres, Siméon Aké, à qui succèdera Essy Amara en 1990. À la mort du « Vieux », en décembre 1993, il sera reconduit par Henri Konan Bédié, jusqu’au coup d’État de 1999.En Côte d’Ivoire, la diplomatie était un corps d’élite. Même lorsqu’ils ont, par la suite, assumé d’importantes fonctions, les grands diplomates ont toujours revendiqué leur rang d’ambassadeur, comme un titre de noblesse. Dans l’administration de nombreux pays d'Afrique, le ministère des Affaires étrangères était de ces départements qui passaient, autrefois, pour des sanctuaires de compétences. Au même titre que l’Économie, les Finances, le Plan… Il fallait, pour y officier, justifier de compétences qui ne s’improvisaient pas. Certains postes importants n’étaient confiés qu’à des fonctionnaires ayant brillamment gravi tous les échelons. Mais avec le népotisme, le régionalisme, le favoritisme politique et l’incompétence qui va avec, ces administrations, presque partout, ont été peu à peu dépréciées.Les cadres valables ont-ils, pour autant, disparu partout ? Non, heureusement ! Mais, à force d’arbitraire et de complaisance, bien des carrières ont pu être contrariées, poussant plus d’un au découragement, à la démotivation. L’excellence a fini par sombrer. Les pistonnés et autres imposteurs ont éclipsé les meilleurs. Voilà comment un métier exigeant, sérieux et demandant rigueur et correction en permanence, en est venu à être livré aux champions de la facilité et de la gloire à bon marché, se délectant de l’illusion de grands voyages, de réceptions, de paillettes et autres projecteurs éclatants. Et les diplomates, dans bien des pays, sont devenus des monstres de maladresse, bafouant au quotidien les convenances diplomatiques les plus élémentaires.Par la distinction et l’exemplarité qu’ils affichaient en toute circonstance dans l’exercice de leur métier, les diplomates de la trempe d’Essy Amara suscitaient bien des vocations. On regrettera que la plupart n’aient pas laissé d'écrits sur les grands moments de l’Afrique indépendante dont ils ont été témoins ou acteurs. Pour reprendre l’image d’Amadou Hampâté Bâ qui comparait à une bibliothèque qui brûle tout vieillard qui meurt, il faut juste rappeler que les modèles africains de sérieux et de rigueur doivent être gravés. Avant que la superficialité ne vienne tout submerger.À lire aussiDisparition d'Amara Essy, figure emblématique de la diplomatie ivoirienne
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  • Une mort gratuite! Scandaleusement douloureuse!
    2025/04/05
    Dans une Afrique largement handicapée par l'incompétence de certains de ses dirigeants, faire correctement son travail aussi peut vous coûter la vie. Surtout si votre « zèle » froisse une personnalité. Ou un des sous-fifres qui l'entourent… Il s’appelait Fiston Kabeya. Roué de coups et embarqué par la garde rapprochée de la Première ministre de RDC. Mort s’en est suivi. Son crime : avoir osé rappeler le Code de la route à ses bourreaux, qui roulaient à contresens sur un boulevard de Kinshasa. Le « profond regret » de Madame Judith Suminwa et la dédramatisation du pouvoir n’ont pas suffi à calmer l’opinion congolaise, scandalisée. À quoi faut-il s’attendre, désormais ?Au rythme auquel de tels scandales se succèdent dans ce pays, il serait vain d’espérer une révolution durable des mœurs. L’opinion sera bientôt captivée par un autre de ces drames à répétition qui rythment la vie des Congolais, et dont cette délinquance routière d’État n’aura été qu’un triste épisode de plus.Par contre, l’expédition punitive de l’escorte de la Première ministre choque d’autant plus que, après la brève altercation verbale avec les gardes, Fiston Kabeya et ses collègues avaient aidé le cortège à s’extirper des embouteillages. Mais, une fois leur patronne déposée à destination, ces gardes sont revenus violenter l’insolent agent. Comme si, dans cette nation, l’entourage de chaque détenteur d’une once de pouvoir politique se croyait habilité à décréter quels comportements relèvent du crime de lèse-majesté et comment le punir. Convaincus de leur impunité, ils se vautrent donc tous dans la violation des droits des autres.Comment expliquer un tel niveau de violence de la part l’escorte d’une Première ministre ?Il y a, dans les rapports qu’entretient le pouvoir avec les populations dans de nombreux pays africains, une charge de brutalité, qui remonte à la colonisation. Le colonisateur supportait mal la contestation, encore moins la rébellion, qu’il réprimait violemment ! À l’indépendance, cette propension à brutaliser s’est perpétuée avec certains dirigeants des jeunes nations. Au Cameroun, par exemple, il y a eu transmission, à travers la répression des maquis de l’UPC. Comme une passation de service sur l’art de réprimer. Pour écraser les populations, le pouvoir colonial s’appuyait essentiellement sur la soldatesque africaine, base des futures armées nationales. Au camp de Thiaroye, les Blancs n'étaient pas seuls à massacrer les tirailleurs réclamant leur dû. En Guinée, où Sékou Touré faisait torturer et mettre à mort les ennemis réels ou supposés de son régime, le Camp Boiro était tenu par des nationaux. Mais, leur fonctionnement était calqué sur ce qui se faisait sous la colonisation.De cette violence coloniale, Aimé Césaire disait qu’elle « dé-civilisait le colonisateur, l’abrutissait, le réveillait aux instincts enfouis, à la convoitise… ». Et c’est pour mettre en garde contre la perpétuation de cette violence qu’il écrivait que les dirigeants africains ne devaient pas considérer l’indépendance comme l’occasion, pour eux, de venir, en lieu et place du Blanc, « faire le Blanc sur le dos de leurs frères Noirs ». Ce que l’escorte de la Première ministre a fait subir à Fiston Kabeya rappelle, en tout point, les brimades et les violences de la colonisation belge dans ce même Congo.N'est-ce pas, là, une lecture d’une grande tristesse ?Chaque dépositaire de l’autorité croit, hélas, incarner, personnifier le peuple, et supporte mal toute remise en cause. Et le matamore de l’entourage d’un Premier ministre se prend pour le Premier ministre des matamores. Plus ils sont intellectuellement limités, plus ils se laissent griser par le sentiment de puissance. Or, dans cet environnement de népotisme généralisé, si Fiston Kabeya avait été le cousin d’un ministre, il serait peut-être de ceux qui roulent impunément à contresens et se pavanent comme s’ils étaient des génies. Avec ce réflexe de brutes propre à ceux qui aiment persécuter les gens qui leur semblent en position de faiblesse. Cette fin tragique de Fiston Kabeya rappelle que les allées du pouvoir pullulent de gens dangereusement primaires. Le fait qu’ils gravitent autour d’un chef d’État ou d’un Premier ministre n’y change rien.C’est dur à entendre. Mais, dans nombre d'États africains, la proximité avec le pouvoir pousse beaucoup à se croire omnipotents, avec droit de vie ou de mort sur tout citoyen qui s’aviserait de les défier. C’était aussi cela, le pouvoir colonial !À lire aussiRDC: polémique après la mort violente d’un policier de la circulation à Kinshasa
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  • Toujours dans l'indolence du pacte colonial
    2025/03/29
    En persistant, six décennies après les indépendances, à exporter, brutes, ses matières premières, l'Afrique, perpétue elle-même la répartition du travail qui, pour ne pas faire concurrence à la métropole, la figeait, au temps colonial, dans le sous-développement. De retour d’une tournée dans la région des Grands Lacs, le Dr Ronny Jackson a dressé, pour le Congrès américain dont il est membre, un état des lieux d’une très grande sévérité sur l’est de la RDC. Avec des propositions qui pourraient paraître discutables, sinon controversées, aux yeux de certains. Les constats de l’élu républicain ne reflètent-ils pas, malgré tout, quelques vérités, à prendre en compte ?Il serait difficile lui donner tort, lorsqu’il dépeint l’est de la RDC comme la caricature du « Far West », avec toute la charge que porte, dans l’imaginaire collectif, cette métonymie. Au XIXe siècle, le Far West américain se distinguait, en effet, par la loi du plus fort, et plus personne n’y reconnaissait les règles communes. Et il a raison d’insister sur l’incapacité du gouvernement de Kinshasa à contrôler la région, par manque de ressources. On a du mal à le contredire, même lorsqu’il pointe du doigt la corruption, l’enrichissement de certains membres du gouvernement et de leurs familles, pendant que la population survit péniblement. Quant à la responsabilité des pays voisins, Ouganda, Rwanda et Burundi, elle n’est pas contestable. Il les accuse, doux euphémisme, d’importer des minerais de l’est du Congo.Certaines de ses propositions sont, par contre, déroutantes. D’aucuns pourraient lui reprocher de reprendre à son compte l’argumentation des soutiens de la rébellion, quand il explique leur guerre par ce qu’il considère comme un déficit d’inclusion, par rapport à la citoyenneté congolaise des communautés rwandophones auxquelles sont d’ordinaire associés les rebelles du M23. Et l’idée d’intégrer les rebelles à l’armée nationale pourrait choquer, au regard de ce qui a déjà été fait dans ce sens, en vain.Pourquoi, alors, donner une telle importance à ses propositions ?Parce que Ronny Jackson passe pour être très proche de Donald Trump. Et sa perception pourrait s’imposer comme « la politique » congolaise des États-Unis. D’autant que sa vision et son insistance sur les difficultés pour les entreprises (américaines) qui voudraient s’implanter en RDC semblent conditionnées par cette forme d’avidité qui règne à Washington pour certains minerais stratégiques. Comme si l’essentiel, au fond, était de reproduire, en RDC, ce que les États-Unis tentent d’obtenir avec l’Ukraine, en échange de la paix. À ce prix, les rapports de son pays avec la RDC pourraient déboucher sur ce que l’on qualifiait, jadis, de pacte colonial. Et qui consistait, pour les nations colonisées, à alimenter en matières premières les industries de la métropole.Ce serait inquiétant, car cette répartition du travail fige les pays africains dans le sous-développement, comme dans un piège sans fin. Mais, s’il y a faute, elle incombe d’abord aux Africains eux-mêmes, qui oublient de s’industrialiser, se contentant d’engranger les royalties, pour fournir aux autres de quoi faire tourner leurs industries. Imaginez qu’un coffret d’un kilogramme de chocolat, chez un des meilleurs chocolatiers mondiaux, peut coûter, en Occident, jusqu’à 64 fois le prix du kilogramme de fèves de cacao payé au producteur africain ! L’on retrouve plus ou moins la même échelle de déséquilibre pour tout ce qu’exporte, brut, l’Afrique : café, coton, karité, bois, etc. La Chine doit largement sa richesse actuelle à la transformation des matières premières qu’elle importe d’Afrique.Pourquoi, alors, l’Afrique se cantonne-t-elle dans ce rôle de fournisseur de matières premières, pour enrichir les industries partout dans le monde ?Déficit de leadership ! Et d’audace ! Les rares nations africaines qui s’en sortent sont celles qui savent prendre leur part dans la transformation de leurs matières premières. Si la RDC regorge de minerais essentiels pour les batteries d'ordinateurs, téléphones portables et autres véhicules non polluants, pourquoi donc n’exigerait-elle pas qu’au moins une des premières transformations nécessaires se fasse sur son sol ?C’est ce que font, par exemple, les Botswanais, avec le diamant. Anvers, en Belgique, demeure, certes, la ville la plus prestigieuse du monde pour ce qui est de la taille du diamant. Mais, sur ce marché, Gaborone, capitale du Botswana où se situe la plus grande mine de diamant à ciel ouvert au monde, est loin d’être négligeable. Ainsi, grâce au leadership visionnaire de ses dirigeants, ce pays abrite les implantations de prestigieuses entreprises internationales : Hyundai, SABMiller, Daewoo, Volvo, Siemens…« Que tombe la pluie ! », dit la devise du ...
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