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Chronique des matières premières

Chronique des matières premières

著者: RFI
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このコンテンツについて

Céréales, minerais ou pétrole, les ressources naturelles sont au cœur de l’économie. Chaque jour, la chronique des matières premières décrypte les tendances de ces marchés souvent méconnus.

France Médias Monde
経済学
エピソード
  • La production d'ananas du Costa Rica est de moins en moins régulière
    2025/12/04

    L'ananas du Costa Rica s'est imposé sur le marché mondial depuis une dizaine d'années. En Europe, il représente presque 90% des importations. Les pays européens sont donc totalement dépendants du Costa Rica pour leur approvisionnement, et souffrent dès que la production costaricaine est sous tension, ce qui se produit de plus en plus souvent.

    Sous l'effet du changement climatique, la production d'ananas du Costa Rica ne baisse pas, mais elle devient irrégulière et difficile à planifier, explique Thierry Paqui, expert de la filière et consultant pour FruiTrop.

    Les grosses pluies de la fin d'année 2024, par exemple, ont retardé les plantations de trois mois. La récolte qui arrive 14 mois plus tard est elle aussi décalée. Concrètement, il y aura beaucoup moins d'ananas costaricains que prévu sur le marché au premier trimestre 2026 et jusqu'à Pâques. Les prix spots seront tirés vers le haut. Ces prix sont ceux des fruits frais qui sont achetés en dernière minute, pour compléter les volumes expédiés dans le cadre de contrats d'approvisionnement souscrits sur plusieurs mois.

    La tentation de l'industrie du jus

    La disponibilité sur le marché européen n'est pas seulement liée au climat. Elle est aussi tributaire des arbitrages des producteurs costaricains. Certains sont en effet tentés de répondre à la demande de l'industrie du jus, qui a souffert ces dernières années d'un manque d'oranges et offre des prix attrayants. Cette part dédiée à la transformation limite les volumes exportés vers l'Europe, affecte la régularité des opérations et accentue les déséquilibres ponctuels sur le marché.

    Les ananas costaricains restent par ailleurs en majorité dirigés vers les États-Unis, qui représentent 55% du marché d'exportation du Costa Rica, en raison de sa proximité géographique et d'une forte demande américaine, explique Thierry Paqui.

    Moins d'achats spots, plus de contrats

    Pour garantir leur approvisionnement, les importateurs européens achètent donc de plus en plus leurs fruits via des contrats annuels ou semestriels. 80% au moins des achats européens sont contractualisés, contre 60 à 70% avant 2020. Les volumes qui restent et sont commandés au gré des besoins de la grande distribution sont logiquement de plus en plus faibles.

    « Depuis la hausse des coûts du transport maritime en 2022, les importateurs évitent de surcharger le marché avec des fruits qui ne sont pas inclus dans un contrat », explique l'expert de la filière. Dans les périodes où la production est plus hasardeuse, ces volumes spots qui servent d'ajustement ont tendance à se réduire encore plus. Cette situation crée un sentiment de manque et raffermit les cours sur ce marché libre de l'ananas.

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  • La chute de la production turque de noisettes fait flamber les prix
    2025/12/03

    Premier exportateur mondial de noisettes, la Turquie en a vu sa récolte 2025 chuter. En conséquence, les prix ont connu une ascension record, créant un contexte tendu qui a poussé les industriels comme Ferrero à s'approvisionner ailleurs, et notamment au Chili.

    Si certaines transactions plus élevées ont été relevées, le prix moyen de la noisette turque au mois d'octobre (calibre 11mm/13mm) était d'environ 18 dollars le kilo, soit plus du double de l'année précédente, selon Jose Gutierrez Fernandez, analyste des marchés noix, épices et fruits secs chez S&P Global Energy.

    Ce prix est la conséquence directe de gelées printanières qui ont touché la Turquie et l’Europe de l’Est, explique l'expert. Cette année, la récolte turque est inférieure à 500 000 tonnes, soit 100 000 à 200 000 tonnes de moins par rapport à ce que traitent les transformateurs turcs pendant une année habituelle.

    À la baisse de la récolte, il faut ajouter une qualité moyenne médiocre, selon S&P Global Energy, ce qui a entrainé une flambée des prix pour les produits qui sortent du lot. Or la Turquie fournit, quand tout va bien, les deux tiers de l’offre mondiale : toute perturbation a donc un impact important sur le marché mondial.

    Impacts en Turquie

    En Turquie même, les faibles volumes ont ainsi poussé certains opérateurs à mélanger des noisettes de 2024 ou 2025 à des fruits secs issus des récoltes précédentes, pour répondre aux commandes. Cette pratique est pourtant interdite, relève Jose Gutierrez Fernandez.

    Les intermédiaires qui ont acheté massivement la récolte turque en espérant profiter des prix records ont aussi provoqué un bras de fer avec le premier acheteur mondial, le groupe Ferrero. Ce dernier qui a fait comprendre qu'il pouvait puiser dans ses stocks et se fournir temporairement ailleurs, comme le détaille le Financial Times.

    L'inflation et les taux d'intérêt élevés en Turquie ont finalement obligé les opérateurs à vendre pour avoir des liquidités. Ces intermédiaires participent à la détente des prix constatée sur la deuxième moitié du mois de novembre.

    Chili et États-Unis, de précieux fournisseurs

    D'autres fournisseurs peuvent combler en partie le manque de noisettes turques cette année et ont directement profité de la tension sur le marché. Le premier, c'est le Chili, dont la récolte 2025 (qui a eu lieu de mars à mai) est estimée à 120 000 tonnes, soit 25 000 à 30 000 tonnes de plus que les estimations initiales. Le pays a su par ses pratiques agricoles obtenir des rendements élevés, explique José Gutierrez Fernandez, et devient un fournisseur qui compte de plus en plus sur le marché.

    Le Chili, comme l’Australie, a d'ailleurs été soutenu par Ferrero pour étendre ses surfaces cultivées. Ce soutien stratégique permet à l'industriel, qui achète environ 20 % de la production mondiale, d’avoir un approvisionnement continu, grâce aux cycles de production complémentaires entre hémisphères nord et sud.

    les États-Unis ont cette année une récolte bien meilleure que l’année dernière (+20%), tout comme également la Géorgie, l'Italie et l'Azerbaïdjan. Grâce à ces derniers et au Chili, les confiseurs, dont Ferrero, ont pu reporter leurs appels d’offres en Turquie, favorisant la baisse actuelle des prix même si les niveaux restent toujours très hauts.

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  • Le marché porteur des poudres de lait ré-engraissées vers l'Afrique
    2025/12/02

    Les poudres de lait ré-engraissées sont des poudres qui sont fabriquées à partir de lait écrémé, auquel on ajoute de l'huile végétale. Ces poudres de lait sont exportées sur le continent africain, aussi bien déjà conditionnées pour la vente au détail ou en vrac, dans des sacs de 25 kg. Le marché est porteur et a attiré ces dernières années des pays qui sont devenus des plaque-tournantes de ce commerce.

    Ces dix dernières années, la Malaisie et les Émirats arabes unis ont vu bondir leurs exportations de poudres ré-engraissées vers l'Afrique. Pourtant ce ne sont pas des exportateurs de lait. La traçabilité est très difficile à établir, explique Christian Corniaux, chercheur au Cirad, car dans certains pays un même code douanier englobe plusieurs produits, mais on sait que ces deux pays importent de Nouvelle-Zélande et d'Australie ces poudres qu'on appelle MGV, avant de les réexporter sous leur propre marque.

    L'essor est tel qu'en dix ans la Malaisie a vu ses exportations totales bondir, en valeur, de 66 % - pour 372 millions de dollars-, selon le dernier Baromètre 2025 des agricultures africaines publié par l'Afdi (Agriculteurs français et développement international), Farm (Fondation pour l'agriculture et la ruralité dans le monde) et la Pafo (Organisation panafricaine des agricultures).

    Aux Émirats arabes unis, le taux a explosé : +277 % - pour 333 millions de dollars. Dans ce pays, on partait de très bas, mais la tendance est sans appel. En parallèle, les exportations directes continuent, l'Europe et la Nouvelle-Zélande restent des fournisseurs majeurs de produits laitiers à l'Afrique.

    Intérêt grandissant pour le marché africain

    Le continent est un terrain où les débouchés sont garantis. Sur les 20 dernières années, la consommation de produits laitiers en Afrique de l'Ouest a en effet triplé alors que la production locale n'a fait que doubler.

    Si on ajoute à cela, une population qui va être multipliée par deux ces 25 prochaines années dans cette région d'Afrique, et une consommation de lait entier qui baisse au profit des poudres ré-engraissées, les perspectives commerciales sont séduisantes. On ne parle pas d'un produit qui rapporte beaucoup, rappelle Christian Corniaux, mais qui permet de réaliser des profits grâce aux volumes commercialisés.

    Les fournisseurs traditionnels ne suffiront plus

    Il est fort probable que les producteurs traditionnels de lait comme la Nouvelle-Zélande, ou l'Irlande, le Danemark et les Pays-Bas en Europe, ne suffisent plus pour répondre à la demande qui se profile en Afrique.

    Il faudra compter peut-être demain avec plus de poudre fabriquée en Amérique du Sud, ou alors en Inde, pays globalement à l'équilibre aujourd'hui, mais qui pourrait devenir un acteur sur le marché export. L'augmentation de la production de lait en Chine, permettra peut-être aussi, si le pays importe moins, de faire augmenter l'offre disponible sur le marché, et ainsi de répondre à la demande africaine croissante.

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