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Chronique des matières premières

Chronique des matières premières

著者: RFI
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Céréales, minerais ou pétrole, les ressources naturelles sont au cœur de l’économie. Chaque jour, la chronique des matières premières décrypte les tendances de ces marchés souvent méconnus.

France Médias Monde
経済学
エピソード
  • Anglo American et Teck Ressources, un mariage taillé pour le marché du cuivre
    2025/09/16

    En fusionnant leurs activités, les deux géants miniers vont créer le cinquième producteur mondial de cuivre. L'extraction de ce qu'on surnomme le minerai de la transition représentera alors 70% de leur production.

    Ces dernières années, les deux miniers avaient dû résister aux assauts de rivaux qui voulaient les avaler. Le Canadien Teck avait déjoué l'offensive du trader suisse Glencore, le britannique Anglo American, repoussé les offres successives de l’Australien BHP. Avec ce mariage, les deux groupes sortent de la catégorie des proies et regagnent des marges de manœuvre. « Ils vont être en mesure d’investir et d’optimiser leurs coûts sur le marché du cuivre où seuls les très gros acteurs tirent leur épingle de jeu », explique Yves Jégourel, professeur titulaire de la chaire Économie des matières premières et transitions durables, au Conservatoire National des Arts et Métiers.

    Un marché très volatil

    Malgré la demande en hausse, le marché du cuivre reste difficile. C’est tout le paradoxe de cette matière première. Si son prix a bien grimpé depuis dix ans, il ne s'envole pas encore, et ce, alors que la teneur en minerai des gisements a tendance à diminuer. « Les cours restent en plus soumis à une forte volatilité », confirme Yves Jégourel. Le marché va par exemple tenir compte du niveau de l’activité chinoise et si cette dernière ralentit, le prix du cuivre risque de baisser. Cela créé de l’incertitude pour les actionnaires et, in fine, freine l’investissement, explique le chercheur en guise d'illustration.

    Pourtant, les ressources en cuivre vont être de plus en plus exploitées dans les années à venir. Les besoins auront doublé en 2040. Une voiture électrique en contient quatre fois plus qu’une voiture thermique. Le développement des énergies renouvelables aussi réclame du cuivre, tout comme la construction des infrastructures électriques pour lesquelles il n’existe quasiment pas de possibilité de substitution.

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    Des co-actionnaires à convaincre

    Selon Yves Jégourel, si cette fusion apparaît comme une évidence, c'est principalement parce que Teck Resources et Anglo American possèdent chacun une très importante mine au Chili. Les deux gisements sont distants de seulement une quinzaine de kilomètres : une proximité qui va permettre de créer des synergies et donc réduire les coûts. Notamment de profiter de la production d’Anglo American pour faire tourner l’usine de traitement du minerai de Teck Resources. Les experts soulignent aussi la qualité des autres mines que les deux groupes possèdent. Une fois la création du nouveau groupe Anglo Teck définitivement entérinée, il deviendra le cinquième producteur mondial. Le cuivre représentera 70% de sa production totale.

    Mais l’opération n’est qu’aux prémices. Sa finalisation prendra entre 18 et 24 mois. Les deux miniers devront notamment trouver des accords avec leurs co-actionnaires. Au Chili, Teck possède 60% de Quebrada Blanca et Anglo American seulement 44% de Collahuasi, à égalité avec Glencore. Il n’est pas impossible que les deux groupes reçoivent dans l’intervalle une meilleure offre, qui fasse capoter le projet commun. Car dans les affaires encore plus qu’ailleurs, il n’y a pas d’amour, il n’y a que des preuves d’amour.

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  • La hausse annoncée de la production mondiale de lait devrait permettre de faire baisser les prix du beurre
    2025/09/15

    Space, le salon international de l'élevage, ouvre ses portes ce mardi 16 septembre à Rennes, en Bretagne, dans l'ouest de la France. Et parler de l'élevage, c'est parler aussi du lait et des produits laitiers. Alors qu'en 2025, la production mondiale de lait s'annonce en hausse, celle-ci devrait permettre de détendre les prix du beurre.

    Il y aura cette année plus de lait chez quelques grands exportateurs. Parmi les bons élèves, on peut citer les États-Unis où, après avoir connu une baisse, la production remonte très rapidement. Il y a aussi un gros rebond en Argentine, pays qui avait été très affecté par des sècheresses. On note également une remontée, plus douce mais notable, en Nouvelle-Zélande, selon les données rapportées par le Centre national interprofessionnel de l'économie laitière (CNIEL). Ces pays compensent la stabilité de la collecte européenne évaluée sur les six premiers mois de l'année à - 0,1%.

    La collecte mondiale en hausse annonce plus de volumes disponibles à l'export, donc moins de tension dans un contexte où la Chine, le premier acheteur, n'a pour l'instant pas prévu de relancer ses achats, qui ont nettement baissé depuis 2022.

    Le beurre, un marché toujours porteur

    La proportion de beurre produite à partir de la collecte globale dépend des arbitrages liés aux prix et à la demande en crème et en fromage. Cette demande évolue au gré des changements d'habitudes alimentaires et des tensions internationales qui réorientent les flux et changent la nature des besoins : la France n'exporte, par exemple, pas les mêmes produits laitiers en Chine et aux États-Unis.

    Si les industriels choisissent de produire plus de crème - et de poudre de lait entier, son co-produit - ils fabriqueront moins de beurre, et moins de poudre de lait écrémé. Mais le beurre reste un produit porteur, et pas qu'en France, l'un de ses plus gros consommateurs dans le monde avec 8 kg par an et par habitant. Selon l'interprofession laitière française, la consommation pourrait augmenter de 16% d'ici 2033, au niveau mondial.

    Baisse des prix mondiaux du beurre

    Les volumes de lait annoncés pour 2025 commencent à faire baisser ceux du beurre : le beurre industriel a perdu à l'export plus de 1 000 euros la tonne en deux mois en Europe et autant sur deux mois et demi en Océanie. Au niveau mondial, les prix ont baissé de 2,5% entre juillet et août, après avoir atteint un record en juin, selon les dernières statistiques publiées par la FAO.

    L'évolution des prix mondiaux dépendra, dans les prochains mois, de la dynamique de la collecte de la Nouvelle-Zélande, premier exportateur mondial, qui vient de reprendre. Une évolution qui s'annonce plutôt bonne.

    Un beurre européen qui manque de compétitivité

    Le beurre européen reste beaucoup plus cher que ses concurrents. L'écart est important, surtout avec les États-Unis : la tonne de beurre européen était, à la fin du premier semestre, environ 2 000 dollars plus chère que la tonne de beurre américain. Elle est aussi plus onéreuse que le beurre néo-zélandais, mais avec un écart beaucoup plus réduit, précise Jean-Marc Chaumet, directeur Économie du CNIEL.

    Ce manque de compétitivité du beurre européen n'empêche pas les exportations, mais elles ont cependant baissé au premier semestre par rapport à l'année dernière. Difficile de savoir si c'est dû à un prix trop élevé ou à une volonté des Européens de moins exporter pour répondre à la consommation des 27.

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  • Chine: le sorgho américain bientôt remplacé par du sorgho brésilien?
    2025/09/14

    Premier acheteur mondial de sorgho, la Chine, qui pourrait en importer cinq millions de tonnes cette année selon Argus Media, vient d'autoriser le sorgho brésilien à entrer sur son sol, ce qui n'était pas le cas jusqu'à présent. La mesure concerne le sorgho destiné à l'alimentation animale, le seul qui fasse l'objet d'un commerce international.

    Avec cette décision, la Chine mise sur l'avenir car, dans l'immédiat, le Brésil ne dispose pas d'importants volumes de sorgho à exporter. Si la production brésilienne a quasiment doublé ces cinq dernières années, tout ou presque est consommé sur place, explique Maxence Devillers, analyste de marché chez Argus Media, alors que le pays ne pèse que 1% à 2% du marché mondial et en a exporté l'an dernier moins de 200 000 tonnes, soit juste de quoi remplir deux ou trois bateaux.

    Certes, la perspective de voir la Chine devenir un nouvel acheteur de sorgho va peut-être pousser les agriculteurs brésiliens à produire plus, mais cela va toutefois dépendre des surfaces disponibles car Il existe déjà une grosse compétition entre les cultures dans le pays, relève Damien Vercambre du cabinet Inter-Courtage. En attendant, seuls de petits volumes symboliques devraient donc partir vers la Chine.

    Une réponse à la guerre commerciale américaine ?

    La volonté chinoise de moins acheter de sorgho américain est manifeste depuis l'arrivée de Donald Trump au pouvoir : les exportations américaines vers la Chine ont chuté de 97% sur les sept premiers mois de l'année !

    Cette décision est aussi le reflet d'une stratégie mise en place depuis quelques années par Pékin pour « diversifier ses sources d'approvisionnement et limiter les risques », explique Maxence Devillers. La Chine a ainsi élargi ses fournisseurs en maïs en s'ouvrant aux grains argentins et brésiliens. Pour le sorgho, cela fait un an que l'idée d'acheter au Brésil a été évoquée, avant même donc le nouveau bras de fer commercial avec Washington.

    À lire aussiLa Chine cherche à mieux maîtriser ses importations agricoles

    Qui pour acheter la production américaine ?

    L'année dernière, les États-Unis ont vendu la quasi-totalité de leur sorgho à la Chine, cette année s'annonce donc difficile. Dans l'immédiat, il n'y a pas vraiment de débouché alternatif, car le deuxième acheteur mondial de sorgho, le Mexique, importe des volumes nettement plus petits : 400 000 tonnes en 2024. La solution sera probablement de stocker tout ce qui ne trouvera pas preneur, ce qui aura un impact baissier sur les prix américains et indirectement dans le monde. Ils ont déjà tendance à diminuer, sous l'influence des prix du maïs et du blé.

    La situation est d'autant plus préoccupante aux États-Unis que la récolte s'annonce meilleure cette année, ce qui veut dire qu'il y aura aussi plus de volumes à exporter.

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