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Chronique des matières premières

Chronique des matières premières

著者: RFI
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Céréales, minerais ou pétrole, les ressources naturelles sont au cœur de l’économie. Chaque jour, la chronique des matières premières décrypte les tendances de ces marchés souvent méconnus.

France Médias Monde
経済学
エピソード
  • Le pétrole canadien, toujours sale, mais à nouveau tendance
    2025/11/30
    Oublié par les investisseurs pendant un temps, le pétrole extrait des sables bitumineux canadiens redevient attractif. Ottawa entend en profiter pour augmenter ses exportations vers l’Asie. Aux États-Unis, l’incertitude gagne l’industrie du pétrole de schiste. Pompés sans relâche depuis les années 2010, les champs américains ont besoin de nouveaux investissements pour maintenir leur production. Et avec un baril de brut, tournant autour de 60 dollars, les marges des compagnies sont sous pression. Ironie de l’histoire, c’est vers le Canada, à qui Donald Trump a déclaré une guerre commerciale, que les investisseurs américains se tournent pour faire des affaires. Un engouement que traduisent les cours de bourse des principaux producteurs canadiens (Imperial Oil, Suncor Energy, Cenovus Energy et MEG Energy), qui durant les douze derniers mois ont progressé bien plus que l'indice S&P utilisé pour mesurer la performance boursière du secteur pétrolier au niveau mondial. C’est un retournement de tendance parce que pendant presque dix ans le pétrole canadien n’avait plus la cote. « Les experts avaient enterré les schistes bitumineux, anticipant une baisse de la demande liée notamment à la montée en puissance des énergies renouvelables », explique Charles Thiémélé, l’un des dirigeants de la société de trading pétrolier et gazier BGN SA. Aujourd’hui, l’intérêt qu’ils suscitent est la confirmation que l’industrie pétrolière reste très attractive pour les acteurs de la finance, analyse-t-il. Trois fois plus de gaz à effet de serre Pourtant, il s’agit d’un des bruts les plus sales qui existent. Comme le dit un expert concernant ce pétrole, personne n’aime regarder dans l’arrière-cuisine. Produit principalement dans l’État de l’Alberta, l'extraction de ce brut génère trois fois plus de gaz à effet de serre que celle d’un pétrole classique. Il faut d’abord séparer le bitume – un mélange solide ou visqueux d’hydrocarbures - du sable, puis en extraire le pétrole. Cela consomme d’énormes quantités d’énergie, d’eau et comporte d’importants risques de pollutions liées aux rejets de résidus et d'eaux usées. Deux choses expliquent ce retour en grâce des schistes bitumineux. D’abord, « les champs canadiens n’ont pas besoin de nouveaux investissements, en tout cas pas autant qu’aux États-Unis. Ils sont dans une phase où les quantités extraites augmentent. Donc mécaniquement, les coûts de production diminuent », explique Charles Thiémélé. Des exportations en hausse vers la Chine Et puis en 2024, le Canada a inauguré l'agrandissement de l’oléoduc Trans Mountain qui relie l’Alberta à la côte ouest du pays. Grâce à lui, les exportations sont faciles et donc moins chères. Résultat, les ventes vers la Chine et l’Asie en général ont explosées en 2025, même si la majorité du pétrole est toujours exporté vers les États-Unis. Ottawa espère maintenant amplifier le phénomène pour gagner en autonomie vis-à-vis de son puissant voisin. Le Premier ministre canadien, Mark Carney, et la Première ministre de l'Alberta, Danielle Smith, viennent tous deux de signer un accord en faveur de la construction d’un autre pipeline, toujours depuis l’Alberta vers la côte ouest, mais plus au nord. C'est un changement de pied pour l'État fédéral qui, sous Justin Trudeau, ne voulait pas en entendre parler, au grand dam de l'Alberta, qui se sentait bridé dans son développement. Mais pour sécuriser ce projet et donc exporter plus, il faudra à nouveau permettre aux gros tankers d’accoster sur toute une partie de la côte de l’état de la Colombie britannique. Ce qui est interdit depuis 2019. Ce projet de pipeline est donc loin d’être encore sur les rails. D’autant que les communautés autochtones y sont opposées, tout comme le Premier ministre de Colombie-Britannique, David Eby. À lire aussiAu Canada, la bombe climatique des puits pétroliers et gaziers abandonnés
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  • Les prix du cuivre en augmentation de près de 25% cette année
    2025/11/27

    Jusqu'où iront les prix du cuivre ? Et jusqu'à quand seront-ils supportables pour les acheteurs ? Ce sont les questions qu'on se pose dans la chronique des matières premières. Cette année, les prix du cuivre ont augmenté de près de 25% et les prévisions pour 2026 confirment cette tendance à la hausse.

    Après deux années d'excédent sur le marché, on entend à nouveau parler de pénurie. Le Groupe international d'étude du cuivre, a confirmé jeudi lors de la conférence mondiale du secteur qui se déroule à Shanghai, qu'au niveau mondial en 2026, la production de métal rouge augmenterait de 0,9% soit moins vite que cette année. Conséquence, le marché du cuivre pourrait connaître un déficit de 150 000 tonnes l'année prochaine.

    Les prix, toujours proches de 11 000 dollars la tonne, leur pic de fin octobre, devraient rester en hausse jusqu'en 2030, selon la Commission nationale chilienne du cuivre qui constate que cette année la production nationale ne progressera presque pas. Au-delà des restrictions de l'offre minière globale, d'autres facteurs jouent sur les prix. C'est le cas de la baisse attendue des taux d'intérêt de la Réserve fédérale américaine (FED) en décembre. Cette baisse serait favorable à une reprise économique et donc à la demande en cuivre, symbole par excellence de la bonne santé industrielle d'un pays.

    Prime sur le cuivre chilien

    Cette hausse des prix s'illustre par la prime que demandent les opérateurs chiliens. Concrètement, pour les contrats de l'année prochaine, Codelco, le plus grand producteur mondial, propose son cuivre bien au-dessus du prix du LME, la bourse aux métaux de Londres : soit environ 300 à 350 dollars de plus par tonne. Cette année, Codelco a vendu son cuivre avec une prime de 89 dollars.

    Avec de tels prix, l'opérateur chilien fait comprendre à ses acheteurs que l'offre sera encore insuffisante l'année prochaine, et qu'il faudra payer plus pour avoir du cuivre. Et ce dans un contexte où les États-Unis ont aspiré d'énormes volumes depuis le début de l'année pour anticiper la mise en place de taxes. Cette démarche a asséché le marché et a fait grimper les stocks du Comex, la bourse aux métaux de New York à un niveau record de plus de 400 000 tonnes pendant que ceux du LME baissaient cette année de plus de 40%. Ils s'affichent désormais à moins de 157 000 tonnes.

    Des prix dissuasifs ?

    À de tels niveaux, les prix pèsent sur les acheteurs chinois, les premiers consommateurs de cuivre au monde. Certains d'entre eux seraient réticents à souscrire des contrats d'approvisionnement pour l'année prochaine.

    Les acheteurs sont des fonderies et raffineries chinoises qui ont déjà vu ces derniers mois leurs revenus s'effondrer, jusqu'à afficher des marges négatives de l'ordre de 60 dollars pour transformer le concentré de cuivre acheté à la mine, en cathodes de cuivre métal utilisables par l'industrie. Une situation de plus en plus intenable.

    À lire aussiCoup d'accélérateur sur la production de cuivre en Zambie

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  • L'Indonésie, nouvelle solution pour couvrir les achats de brut iranien?
    2025/11/26

    L'Indonésie serait-elle en train de détrôner la Malaisie comme couverture pour le commerce de pétrole iranien vers la Chine ? C'est ce que montrent les derniers chiffres des douanes chinoises. De janvier à octobre, la Chine aurait importé 100 fois plus de pétrole indonésien que sur toute l'année 2024.

    Les douanes chinoises annoncent avoir importé, sur les dix premiers mois de l'année 2025, près de 10 millions de tonnes de pétrole d'Indonésie, soit l'équivalent de 235 576 barils par jour, contre 100 000 tonnes pour toute l'année 2024. Ce chiffre étonnant interpelle les experts. Il dépasse en effet de loin la production indonésienne, qui est d'environ 500 000 à 600 000 barils par jour.

    Ces volumes importés, déclarés par la Chine, ne sont pas conformes non plus aux déclarations des douanes indonésiennes, qui annoncent de leur côté, pour les neuf premiers mois de l'année, seulement 25 000 tonnes de pétrole exportées vers la Chine, sur un total exporté de 1,7 million de tonnes.

    Pétrole iranien transbordé

    Ce pétrole, qui n'est manifestement ni produit ni exporté par l'Indonésie, viendrait vraisemblablement d'Iran, à en croire les experts du secteur qui suivent à la trace ce pétrole sanctionné par les États-Unis et transbordé pour changer de couleur. La Chine n'a officiellement pas importé de brut d'Iran depuis mi-2022, mais le pays serait, dans les faits, le seul acheteur de pétrole iranien. Selon le cabinet de suivi maritime Kpler, la Chine aurait importé plus de 57 millions de tonnes – soit 1,37 million de barils par jour – de pétrole iranien, ou suspecté comme tel, sur les dix premiers mois de l'année, dont 51 millions de tonnes arrivées via transbordement.

    Jusque-là, la Malaisie constituait le hub principal dans lequel le pétrole iranien changeait d'origine. Les transbordements au large de ce pays continuent, mais selon les douanes chinoises, les importations malaisiennes auraient diminué de moitié depuis leur pic de juillet. Ce qui est cohérent avec l'augmentation des opérations de transbordement au large de l'Indonésie, confirmée par le cabinet Kpler.

    Les achats malaisiens en question

    Ce changement de couverture pour le pétrole iranien s'explique par plusieurs facteurs. La Malaisie aurait annoncé en juillet qu'elle voulait renforcer ses contrôles sur le transbordement illégal de pétrole en mer. Cette mesure n'a pas stoppé l'activité, mais a peut-être contribué à la ralentir.

    Les banques chinoises seraient aussi par ailleurs plus réticentes à libérer des fonds pour acheter du pétrole d'origine malaisienne, par crainte de sanction américaine. Utiliser une origine indonésienne serait perçu comme moins risqué, pour l'instant.

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