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Chronique des matières premières

Chronique des matières premières

著者: RFI
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Céréales, minerais ou pétrole, les ressources naturelles sont au cœur de l’économie. Chaque jour, la chronique des matières premières décrypte les tendances de ces marchés souvent méconnus.

France Médias Monde
経済学
エピソード
  • La chute de la production turque de noisettes fait flamber les prix
    2025/12/03

    Premier exportateur mondial de noisettes, la Turquie en a vu sa récolte 2025 chuter. En conséquence, les prix ont connu une ascension record, créant un contexte tendu qui a poussé les industriels comme Ferrero à s'approvisionner ailleurs, et notamment au Chili.

    Si certaines transactions plus élevées ont été relevées, le prix moyen de la noisette turque au mois d'octobre (calibre 11mm/13mm) était d'environ 18 dollars le kilo, soit plus du double de l'année précédente, selon Jose Gutierrez Fernandez, analyste des marchés noix, épices et fruits secs chez S&P Global Energy.

    Ce prix est la conséquence directe de gelées printanières qui ont touché la Turquie et l’Europe de l’Est, explique l'expert. Cette année, la récolte turque est inférieure à 500 000 tonnes, soit 100 000 à 200 000 tonnes de moins par rapport à ce que traitent les transformateurs turcs pendant une année habituelle.

    À la baisse de la récolte, il faut ajouter une qualité moyenne médiocre, selon S&P Global Energy, ce qui a entrainé une flambée des prix pour les produits qui sortent du lot. Or la Turquie fournit, quand tout va bien, les deux tiers de l’offre mondiale : toute perturbation a donc un impact important sur le marché mondial.

    Impacts en Turquie

    En Turquie même, les faibles volumes ont ainsi poussé certains opérateurs à mélanger des noisettes de 2024 ou 2025 à des fruits secs issus des récoltes précédentes, pour répondre aux commandes. Cette pratique est pourtant interdite, relève Jose Gutierrez Fernandez.

    Les intermédiaires qui ont acheté massivement la récolte turque en espérant profiter des prix records ont aussi provoqué un bras de fer avec le premier acheteur mondial, le groupe Ferrero. Ce dernier qui a fait comprendre qu'il pouvait puiser dans ses stocks et se fournir temporairement ailleurs, comme le détaille le Financial Times.

    L'inflation et les taux d'intérêt élevés en Turquie ont finalement obligé les opérateurs à vendre pour avoir des liquidités. Ces intermédiaires participent à la détente des prix constatée sur la deuxième moitié du mois de novembre.

    Chili et États-Unis, de précieux fournisseurs

    D'autres fournisseurs peuvent combler en partie le manque de noisettes turques cette année et ont directement profité de la tension sur le marché. Le premier, c'est le Chili, dont la récolte 2025 (qui a eu lieu de mars à mai) est estimée à 120 000 tonnes, soit 25 000 à 30 000 tonnes de plus que les estimations initiales. Le pays a su par ses pratiques agricoles obtenir des rendements élevés, explique José Gutierrez Fernandez, et devient un fournisseur qui compte de plus en plus sur le marché.

    Le Chili, comme l’Australie, a d'ailleurs été soutenu par Ferrero pour étendre ses surfaces cultivées. Ce soutien stratégique permet à l'industriel, qui achète environ 20 % de la production mondiale, d’avoir un approvisionnement continu, grâce aux cycles de production complémentaires entre hémisphères nord et sud.

    les États-Unis ont cette année une récolte bien meilleure que l’année dernière (+20%), tout comme également la Géorgie, l'Italie et l'Azerbaïdjan. Grâce à ces derniers et au Chili, les confiseurs, dont Ferrero, ont pu reporter leurs appels d’offres en Turquie, favorisant la baisse actuelle des prix même si les niveaux restent toujours très hauts.

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  • Le marché porteur des poudres de lait ré-engraissées vers l'Afrique
    2025/12/02

    Les poudres de lait ré-engraissées sont des poudres qui sont fabriquées à partir de lait écrémé, auquel on ajoute de l'huile végétale. Ces poudres de lait sont exportées sur le continent africain, aussi bien déjà conditionnées pour la vente au détail ou en vrac, dans des sacs de 25 kg. Le marché est porteur et a attiré ces dernières années des pays qui sont devenus des plaque-tournantes de ce commerce.

    Ces dix dernières années, la Malaisie et les Émirats arabes unis ont vu bondir leurs exportations de poudres ré-engraissées vers l'Afrique. Pourtant ce ne sont pas des exportateurs de lait. La traçabilité est très difficile à établir, explique Christian Corniaux, chercheur au Cirad, car dans certains pays un même code douanier englobe plusieurs produits, mais on sait que ces deux pays importent de Nouvelle-Zélande et d'Australie ces poudres qu'on appelle MGV, avant de les réexporter sous leur propre marque.

    L'essor est tel qu'en dix ans la Malaisie a vu ses exportations totales bondir, en valeur, de 66 % - pour 372 millions de dollars-, selon le dernier Baromètre 2025 des agricultures africaines publié par l'Afdi (Agriculteurs français et développement international), Farm (Fondation pour l'agriculture et la ruralité dans le monde) et la Pafo (Organisation panafricaine des agricultures).

    Aux Émirats arabes unis, le taux a explosé : +277 % - pour 333 millions de dollars. Dans ce pays, on partait de très bas, mais la tendance est sans appel. En parallèle, les exportations directes continuent, l'Europe et la Nouvelle-Zélande restent des fournisseurs majeurs de produits laitiers à l'Afrique.

    Intérêt grandissant pour le marché africain

    Le continent est un terrain où les débouchés sont garantis. Sur les 20 dernières années, la consommation de produits laitiers en Afrique de l'Ouest a en effet triplé alors que la production locale n'a fait que doubler.

    Si on ajoute à cela, une population qui va être multipliée par deux ces 25 prochaines années dans cette région d'Afrique, et une consommation de lait entier qui baisse au profit des poudres ré-engraissées, les perspectives commerciales sont séduisantes. On ne parle pas d'un produit qui rapporte beaucoup, rappelle Christian Corniaux, mais qui permet de réaliser des profits grâce aux volumes commercialisés.

    Les fournisseurs traditionnels ne suffiront plus

    Il est fort probable que les producteurs traditionnels de lait comme la Nouvelle-Zélande, ou l'Irlande, le Danemark et les Pays-Bas en Europe, ne suffisent plus pour répondre à la demande qui se profile en Afrique.

    Il faudra compter peut-être demain avec plus de poudre fabriquée en Amérique du Sud, ou alors en Inde, pays globalement à l'équilibre aujourd'hui, mais qui pourrait devenir un acteur sur le marché export. L'augmentation de la production de lait en Chine, permettra peut-être aussi, si le pays importe moins, de faire augmenter l'offre disponible sur le marché, et ainsi de répondre à la demande africaine croissante.

    À lire aussiScandale du lait en poudre Nestlé: l’un des plus longs boycott de l’histoire

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  • Faute de demande, les cours des fèves de cacao continuent de chuter
    2025/12/01

    Les cours du cacao continuent de s'enfoncer : les fèves se négocient à un peu plus de 5 000 dollars la tonne à la Bourse de New York. Les prix sont en baisse quasi continue depuis le mois de mai et ont chuté de 18% sur le dernier mois.

    Pour l’instant, la chute des prix est surtout due à une diminution de la demande des broyeurs de fèves, explique un expert de l'Organisation internationale du cacao (ICCO). Ces industriels sont installés dans les pays producteurs ou dans les pays consommateurs, et transforment la fève en produits semi-finis comme de la pâte de cacao, et la vendent ensuite aux fabricants de chocolat. Or ces fabricants ont revu leurs recettes et innové pour limiter l'utilisation d'un cacao devenu trop cher l'année dernière, et subissent aussi une baisse de la demande des consommateurs.

    L'autre facteur qui joue, c'est la production : elle s'annonce meilleure que l'année dernière en Côte d'Ivoire, le leader mondial, le chiffre de deux millions de tonnes de fèves circule contre 1 850 000 pour la campagne 2024/2025, mais il est encore trop tôt pour avoir des données fiables. Les volumes de fèves acheminés dans les ports ivoiriens pour y être exportés ont été bons ces dernières semaines, mais « l'expérience de l'année dernière a montré que ces arrivées pouvaient s'écrouler en deuxième partie de saison », rappelle notre interlocuteur.

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    Loi contre la déforestation

    Ce qui rassure le marché, c'est aussi, dit-on dans le secteur, les assouplissements de la loi contre la déforestation de l'Union européenne. Ce texte qui vise à interdire la commercialisation en Europe de plusieurs matières premières, dont le cacao, s'ils sont issus de terres déboisées après 2020. Ce texte devait initialement entrer en vigueur fin décembre, mais le Parlement européen vient d'approuver un report d'un an, le deuxième du genre.

    Les obligations contenues dans ce projet de loi faisaient craindre des risques d'approvisionnement, tous les volumes de cacao ne répondent en effet pas aux critères demandés. Le report donne de l'air à tout le monde, moins de stress, c'est moins de pression sur les prix.

    À lire aussiLutte contre la déforestation: les pays producteurs de cacao demandent à l'UE de reporter la loi

    Les industriels baisseront-ils les prix ?

    La chute des prix peut-elle encore se poursuivre ? À court terme, tout dépendra de l'avancée de la récolte, sachant que les facteurs structurels ne plaident pas pour une augmentation de la production.

    La demande sera aussi une des clés. Pour la stimuler, il faudrait que les industriels baissent leur prix. Certains ont déjà fait comprendre qu'ils seraient prêts à le faire, mais pour l'instant, « tout le monde s'observe » raconte un acteur de la filière. Sur les trois dernières années, les prix au consommateur ont augmenté de 30 à 40%. Si baisse il y a, sera-t-elle significative et en mesure de convaincre les consommateurs qui ont décroché de manger plus de chocolat ? Certains experts en doute.

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