エピソード

  • Coup de frein sur les prix du café robusta et arabica
    2025/06/26

    La course effrénée des prix du café serait-elle terminée ? Après les records historiques atteints en février, le marché repart à la baisse : ces trois derniers mois, les prix de l'arabica ont chuté de 17% et ceux du robusta de 30%.

    Le premier signe rassurant pour les marchés, c'est la production brésilienne et en particulier celle de robusta, qui entre dans la composition des cafés solubles : la récolte est en cours au Brésil, mais elle s'annonce déjà record, selon Rabobank.

    Cette bonne nouvelle compense la récolte brésilienne d'arabica a priori plus basse que celle de l'année dernière et elle fait grossir les bilans mondiaux estimés pour l'année prochaine : les analystes de Rabobank prévoient une augmentation de 1,4 million de sacs de 60 kg pour la campagne 2025/2026.

    Bilan 2024/2025 satisfaisant

    À ces perspectives qui impactent les prix, il faut ajouter le bilan de la saison qui se termine avec des exportations brésiliennes qui ont atteint près de 43 millions de sacs sur la période qui va de juillet dernier à mai et un bilan de production aussi très bon en Colombie avec 14 millions de sacs.

    À ces facteurs physiques s'ajoute une composante financière : des fonds d'investissements se sont désintéressés du café quand les prix ont commencé à baisser. L'un d'eux, Managed Money, s'est séparé de la moitié de ses contrats en quatre mois, selon Rabobank, ce qui a rajouté artificiellement du café sur le marché.

    Exportations éthiopiennes exceptionnelles

    L'Afrique a aussi contribué à rassurer le marché. À côté des deux mastodontes que sont le Brésil et le Vietnam, l'Ouganda et surtout l'Éthiopie ont mis plus de café sur le marché cette année.

    Les exportations éthiopiennes ont été exceptionnelles : + 66% sur un an, soit sept millions de sacs entre avril 2024 et avril 2025, contre 4,2 millions de sacs, selon les données de l'Organisation internationale du café.

    Ce chiffre s'explique par une bonne production, mais aussi par une forte incitation des autorités à exporter et des prix très compétitifs : à l'export les prix éthiopiens sont 1 à 2 dollars par kilo plus bas que les cafés sud-américains, à qualité égale, selon Jacques Chambrillon, directeur Sourcing Afrique Café & Cacao chez Belco. Selon Rabobank, l'augmentation des exportations éthiopiennes serait liée aussi à une mise sur le marché d'une partie des stocks, et à une baisse du commerce informel vers le Soudan et le Soudan du Sud.

    La hausse des exportations a aussi été permise par une baisse de la demande intérieure, en raison notamment des guerres qui secouent la région Amhara et Oromo et qui font obstacle au commerce.

    Demande en baisse

    La hausse des prix du café a été telle, ces derniers mois, qu'elle a fini par se répercuter sur les prix au détail avec un impact prévisible sur la demande.

    La consommation a diminué sur des marchés importants autres que l'Éthiopie : en Europe et en particulier en Allemagne, mais aussi au Brésil. Le prix annuel au détail a augmenté de 80% et les ventes brésiliennes ont baissé, en avril 2025, de 16% par rapport à la même période l'année dernière, selon l'association des torréfacteurs brésiliens.

    À lire aussiFaute de certitude sur la récolte du Brésil, les prix du café restent élevés

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  • Le jour où les exportations de cobalt congolais reprendront...
    2025/06/25

    La République démocratique du Congo, numéro 1 mondial de la production de cobalt, minerai qui entre dans la composition des batteries de voitures, a reconduit pour trois mois son interdiction d’exportation. Mais la filière a déjà les yeux rivés sur la suite, et spécule sur les modalités de la reprise, tant le cobalt congolais est incontournable.

    La RDC s’est donnée jusqu’au 21 septembre pour décider, mais pourrait communiquer avant ce délai. La question, c’est évidemment de savoir jusqu'à quand le pays peut tenir : le cobalt est une ressource minière capitale pour les finances de l'État congolais et le manque de redevances sur le cobalt va finir par se faire sentir.

    Les stocks nationaux se sont accumulés ces quatre derniers mois, et devraient encore grossir, mais personne ne sait si la RDC cherche à assécher totalement le marché avant d’ouvrir à nouveau les vannes ou si elle attend seulement que les cours aient atteint un niveau jugé satisfaisant.

    Un quota d'exportation demain ?

    Officiellement, toutes les portes restent ouvertes. La RDC pourrait donc encore prolonger l'interdiction d'exporter, mais ce n'est pas l'hypothèse privilégiée. Ce qui semble le plus probable pour les analystes, c'est une reprise des exportations, de manière progressive, faute de quoi le marché risquerait d'être inondé de cobalt, ce qui serait catastrophique pour les prix.

    L'instauration d'un quota de production ne semble pas faisable, le cobalt étant produit au même rythme que le cuivre auquel il est associé dans les mines de RDC. Le quota d'exportation pourrait être une solution, mais il posera le défi de contrôler de manière stricte ce qui sort du pays, ce qui « peut s'avérer coûteux et inefficace », pointe Jack Bedder de Project Blue.

    De l'avis de Chris Welch, analyste du marché du cobalt pour Argus Media, la seule solution durable, c'est d'arriver à un marché équilibré, avec une offre stable, et une demande forte. Pour l'instant, aucun de ces critères n'est rempli.

    Des industriels découragés ?

    L'impossibilité d'importer du cobalt congolais et la remontée des prix pourraient laisser penser que les industriels cherchent à se détourner du cobalt. Mais à court terme, le contexte actuel ne devrait pas peser sur la demande. Le cobalt représente en effet moins de 5% du coût d'une batterie classique, donc une hausse du prix n'aura pas d'impact significatif sur les coûts de production, résume Thomas Matthews, analyste en matériaux pour batteries, chez CRU Group.

    Les alternatives de batteries sans cobalt ont par ailleurs commencé à se développer avant même que la RDC n'interdise l'exportation de son minerai. L'exemple, c'est la technologie LFP (phosphate fer lithium) largement développée dans le secteur de l'automobile électrique en Chine.

    L'autre facteur qui ne plaide pas pour un changement radical, c'est que l'essentiel de la production de cobalt repose sur des contrats à long terme, explique Thomas Matthews. Sans compter, ajoute l'expert de CRU Group, que certains fabricants de batteries comme CATL ont des intérêts dans des mines de cobalt : le premier fabricant mondial de batteries, détient des parts dans CMOC, le plus grand minier du secteur, ainsi qu'une participation directe dans KFM, la plus grande mine de cobalt au monde, située en RDC.

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  • Trois mois de plus sans cobalt congolais, quels impacts sur le marché?
    2025/06/24

    Comment mettre fin à l'offre excédentaire en cobalt, et redresser les prix ? La République démocratique du Congo a choisi, en février, d'interdire les exportations pour quatre mois. Elle vient tout juste de renouveler la mesure pour trois mois. Ces restrictions ont eu un effet sur les prix, mais il n'est pas encore suffisant aux yeux de Kinshasa.

    Les prix ont rapidement augmenté en février lorsque les exportations se sont arrêtées, mais ils se sont stabilisés dès mi-mars, probablement dans l'attente des suites qui seraient données par les autorités congolaises. Assez vite, le cobalt a augmenté de plus de 60 % par rapport à son plus bas niveau de février, mais sur un an, l'augmentation n'est finalement que de 20 %.

    Le nouveau délai de trois mois annoncé a relancé la dynamique sur les marchés asiatiques. Le prix de plusieurs produits dérivés du cobalt a immédiatement augmenté. Mais il s'agirait plus d'une réaction spéculative que d'achats réels. Les prix hors de Chine sont restés relativement stables, avec peu de transactions physiques. Le signe, selon Chris Welch, analyste du marché du cobalt pour Argus Media, que de nombreux acteurs avaient peut-être déjà anticipé la prolongation et constitué des stocks à l'avance.

    La RDC produit les trois quarts du cobalt mondial et espère continuer avec son poids à peser sur les prix dans les prochains mois. Kinshasa n'a cependant pas fait mention officiellement du niveau de prix qui serait jugé acceptable pour permettre une reprise des exportations.

    Des stocks mondiaux finalement pas si bas

    L'Autorité congolaise de régulation et de contrôle des marchés des substances minérales stratégiques (ARECOMS) a décidé de reconduire sa mesure en raison du « niveau des stocks toujours élevé sur le marché ». En tout début d'année, les stocks, hors RDC, étaient estimés à environ quatre mois de consommation. La situation devrait être, en théorie, critique aujourd'hui. Mais elle ne l'est visiblement pas encore.

    Une des raisons, explique Jack Bedder du cabinet Project Blue, c'est qu'une partie du cobalt congolais a continué à être acheminé en Chine après le 22 février : 51 000 tonnes seraient arrivées dans le pays pour le seul mois de mars, selon les douanes chinoises. De janvier à mai, la Chine aurait même importé autant d'hydroxyde de cobalt qu'une année normale, selon un négociant, ce qui pose, pour l'expert d'Argus Media, la question de l'application de la mesure congolaise.

    À l'expiration du délai de trois mois, le 21 septembre, les stocks devraient avoir atteint un niveau très bas si rien ne change, selon Project Blue. Surtout que ce qui sortirait éventuellement après cette date mettrait encore 90 jours pour arriver en Chine.

    En RDC, les stocks s'accumulent

    Le cobalt est un sous-produit du cuivre, et la montée en puissance de la mine de Kisanfu a fait gonfler mécaniquement les stocks intérieurs de cobalt. Des estimations d'Argus Media font état de stocks qui auraient atteint 70 000 tonnes près des mines du géant chinois CMOC.

    Les exportations devront donc tôt ou tard reprendre, c'est une certitude : « Un cobalt cher qui ne se vend pas ne profite à personne, ni aux miniers, ni à la République Démocratique du Congo, ni aux négociants », commente un analyste.

    À lire aussiRDC: prolongation de la suspension de l'exportation du cobalt

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  • Guerre Israël-Iran: le prix de l'urée, l'un des engrais les plus utilisés au monde, s'envole
    2025/06/23

    Comme le secteur du pétrole, celui des engrais est aussi plongé en pleine inconnue depuis le déclenchement de la guerre entre Israël et l'Iran. Le conflit risque en effet de mettre en péril les exportations de gaz qui servent à fabriquer certains types d'intrants, et l'Iran est lui-même producteur d'engrais. Les marchés ont rapidement réagi. L'urée, un des engrais les plus utilisés dans le monde, a vu son prix s'envoler.

    Selon les régions du monde, l'urée a augmenté de 50 à 80 dollars par tonne, soit en moyenne une augmentation de 20% en une dizaine de jours, hausse qualifiée de « gigantesque » par un négociant.

    La première raison, c'est que l'Iran aurait fermé ses sept usines de production d'ammoniac et d'urée. Selon Chris Lawson, responsable des engrais au sein du cabinet de conseil CRU Group cité par l'agence de presse Bloomberg, plus rien ne sort donc du pays. Or, l'Iran exporte en temps normal 5 à 6 millions de tonnes d'urée par an, essentiellement vers la Turquie, le Brésil et l'Europe. Quand un fournisseur qui compte est empêché, comme c'est le cas aujourd'hui, les marchés réagissent souvent très vite, voire par anticipation.

    Arrêt temporaire de la production d'urée en Égypte

    Israël a par ailleurs dû suspendre les flux qui partaient de ses champs gaziers vers l'Égypte le 13 juin. Un coup dur pour les fabricants égyptiens d'engrais, qui souffrent déjà d'ordinaire en cette saison chaude de l'allocation d'une partie du gaz au secteur de la climatisation.

    L'arrêt de l'approvisionnement israélien en gaz n'a duré finalement que six jours, mais cela a suffi à alimenter la hausse des prix et l'inquiétude des Européens : l'Égypte est un fournisseur incontournable, d'autant plus depuis que l'Union européenne a décidé de sanctionner les engrais russes à compter du 1er juillet.

    Parmi les facteurs rassurants, il y a la Chine, qui devrait de nouveau exporter cette année après deux à trois années d'absence. De l'autre côté de la balance, il y a le Brésil, qui entre dans sa pleine saison d'achat et qui devra peut-être chercher d'autres fournisseurs pour remplacer l'Iran. Le Brésil achetait jusque-là 10 à 15% de sa production en Iran, soit environ 1 million de tonnes.

    Appel d'offres indien infructueux

    Ces tensions s'illustrent dans le dernier appel d'offres publié par l'Inde la semaine dernière, pour acheter de l'urée. Les deux meilleures propositions ont été validées. L'Inde a tenté de convaincre les recalés de s'aligner sur leur prix, mais personne n'a voulu s'engager tant la situation géopolitique, et son impact sur les cours, est incertaine. Résultat : le pays n'a pu acheter que 230 000 tonnes, alors que ses besoins sont estimés à plus d'un million de tonnes. « Et rien ne dit que ceux qui ont remporté l'appel d'offres indien pourront livrer au prix annoncé », commente un de nos interlocuteurs.

    L'Inde achète, par ailleurs, un million de tonnes d'ammoniac par an à l'Iran, pour fabriquer des engrais, en temps normal. Le pays devra, si le conflit dure, se fournir un peu plus encore en Arabie saoudite ou au Qatar. Une autre source d'inquiétude qui se traduit par une augmentation des prix de l'ammoniac de 10% dans le sous-continent indien.

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  • Perturbations des flux de pétrole iranien: quelles conséquences pour la Chine?
    2025/06/22

    La Chine est le plus grand acheteur de pétrole au monde, et le seul client pour le pétrole iranien. Cette relation commerciale est aujourd'hui suspendue à l'évolution du conflit entre Israël et l'Iran.

    En cas de défaillance de Téhéran, la Chine perdrait environ 12% à 15% de son approvisionnement, ce qui représente en moyenne – sur les premiers mois de 2025 – 1,6 million de barils par jour. Ces barils iraniens sont vendus avec une décote importante, et c'est ce qui fait tout l'intérêt de cette origine.

    La réduction proposée par l'Iran est variable. Elle était mi-juin de 4 dollars par baril par rapport au prix du Brent, de 5 à 6 dollars par rapport au brut irakien ou saoudien. Et de 6 à 8 dollars par rapport au prix proposé par l'Afrique de l'Ouest ou le Brésil. Une réduction donc très avantageuse.

    Les acheteurs : des raffineries privées

    Ces remises ne profitent pas aux compagnies pétrolières étatiques, qui n'achètent plus de pétrole iranien depuis quelques années. Les clients sont essentiellement de petites raffineries chinoises indépendantes de la région de Shandong, explique Homayoun Falakshahi, chef analyste pétrole au cabinet franco-belge de suivi maritime Kpler. Leur marge est très mince : environ 8 dollars, d'où l'intérêt pour elles de se fournir au prix le plus bas.

    Si elles devaient remplacer demain le pétrole iranien par du brut d'autres pays du Golfe, l'addition serait plus salée. L'équilibre financier de ces raffineries vieillissantes et très polluantes est si précaire que certaines risqueraient de fermer.

    L'impact d'un éventuel blocage d'Ormuz

    D'éventuelles perturbations, voire une fermeture du détroit d'Ormuz, priverait la Chine de 47% de ses importations de brut, selon les données fournies par Kpler. L'Empire du Milieu achète en effet son pétrole dans plusieurs États du Golfe et en particulier en Arabie saoudite qui est un de ses plus grands fournisseurs avec la Russie.

    Un blocage d'Ormuz aurait aussi un impact sur les importations de gaz de la Chine : l'an dernier, un quart des commandes chinoises de gaz naturel liquéfié provenait des pays du Golfe, selon S&P Global, et transitait donc par ce passage maritime stratégique.

    À l'inverse, si l'Iran ne pouvait plus exporter son pétrole par le détroit, ce serait catastrophique pour son économie. Depuis la chute du régime syrien, la totalité de ses exportations de pétrole est destinée à la Chine, confirme l'analyste de Kpler, même si le transbordement d'une partie des cargaisons au large de la Malaisie rend parfois difficile le suivi des flux.

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  • Le secteur du diamant s'unit pour redorer l'image des pierres naturelles
    2025/06/19

    Plusieurs producteurs de diamants africains ont décidé de s'unir pour promouvoir le diamant naturel. Une déclaration de principe a été signée mercredi à Luanda, en Angola. Les pays s'engagent à verser 1% de leurs revenus annuels liés à la vente de diamants bruts au Conseil du diamant naturel (NDC).

    Le Conseil du diamant naturel (NDC) est une structure à but non lucratif qui a, depuis plusieurs années, pour mandat de faire la promotion du diamant. Mais avec les sanctions contre la Russie, les financements russes, qui étaient parmi les plus importants avec ceux du géant De Beers, se sont taris. L'accord de Luanda qui vient d'être signé vise donc à relancer la dynamique en collectant des fonds pour une campagne marketing mondiale en faveur des pierres naturelles exclusivement, par opposition à celles fabriquées en laboratoire. Ces opérations de promotion se veulent « génériques », a priori donc sans mention d'origine précise ou de marque, et cibleront « les principales régions consommatrices », selon le texte de l'accord.

    Les signataires sont les principaux producteurs du continent africain, à savoir le Botswana, l'Afrique du Sud, l'Angola, la Namibie et la République démocratique du Congo. L'innovation, c'est que les acheteurs de diamants bruts d'Anvers regroupés au sein de l'AWDC et ceux de Dubaï (DMCC) ainsi que d'autres organisations professionnelles (GJEPC en Inde, ADPA) se sont associés à eux dans cette démarche. D'autres pays tels que la Centrafrique, le Liberia, le Zimbabwe ou encore la Côte d'Ivoire, et hors Afrique, le Canada pourraient plus tard rejoindre cette initiative. La Russie n'a volontairement pas été conviée par les organisateurs de la rencontre de Luanda.

    Réaction à une crise de deux ans

    Cela fait deux ans que l'ambiance n'est pas à la fête dans la filière. Après la reprise des affaires post-Covid, le marché a été miné par le ralentissement économique général, par la concurrence des diamants synthétiques vendu à des prix toujours plus bas, par l'absence de dynamisme sur le marché chinois et par la guerre commerciale initiée par Donald Trump qui a paralysé la demande aux États-Unis, le pays où l'on achète le plus de pierres précieuses. « Même si la consommation reprend petit à petit, l'incertitude sur les taxes douanières pèse toujours sur la demande américaine, d'autant qu'il y a aussi dans le pays d'énormes stocks de diamants importés par crainte qu'ils soient taxés et qu'il faut maintenant écouler », explique un représentant de l'industrie.

    Face à la chute des prix du diamant, qui ont perdu entre 25 et 30% selon leur qualité et leur taille, plusieurs sociétés ont réduit leur production. La dernière en date, n'est autre que De Beers qui a baissé mi-juin ses objectifs de 2025 à 15 millions de carats, soit 5 millions de carats de moins que le dernier chiffre qui avait déjà été révisé. « Il a fallu que la crise devienne vraiment aigüe pour que les pays et les industriels se réunissent et décident de débloquer des fonds », résume notre interlocuteur pour qui cette volonté est le signe d'une prise de conscience de l'urgence qu'il y a à agir en faveur de la promotion des diamants naturels.

    L'intérêt de l'Angola

    L'Angola, qui a chapeauté la signature de l'accord, est en passe de prendre la troisième place des producteurs mondiaux derrière les deux géants que sont le Bostwana et la Russie. « C'est quasiment le seul pays où la prospection est active et où l'on découvre encore de nouvelles mines, à l'instar de celle très prometteuse de Luele inaugurée il y a un an et demi », précise un expert de la filière. L'Angola a donc tout intérêt à ce que la demande reparte et à ce que les prix remontent. Tout comme De Beers, la compagnie minière d'État angolaise a annoncé, sans attendre, une contribution de 8 millions de dollars au pot commun – soit 1% de ses exportations de pierres brutes du 1er semestre, preuve de volonté de relancer rapidement le secteur, pour les géants miniers.

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  • Karité, quatre pays producteurs ferment leurs exportations d'amandes brutes
    2025/06/18

    La nouvelle campagne de karité vient de débuter en Afrique de l'Ouest. Il s'agit de la collecte de fruits dont on extrait une amande, qui est transformée en beurre de karité et en d'autres dérivés utilisés par l'industrie agroalimentaire. Cette campagne débute dans un contexte inédit : jamais autant de pays producteurs n'ont règlementé leurs exportations.

    Tout a commencé l'automne dernier, quand le Mali et le Burkina Faso ont interdit l'exportation des noix brutes et des amandes de karité. Deux autres pays ont suivi cette année le mouvement, la Côte d'Ivoire et le Togo. Le Ghana a lui décidé de conditionner ses exportations à une autorisation supplémentaire qui n'existait pas auparavant. Les flux d'approvisionnement vont donc devoir encore cette année s'adapter.

    La fermeture du Mali et du Burkina, les deux principaux fournisseurs du marché, avait eu un effet immédiat sur les prix dans les pays qui restaient ouverts aux achats. Ils ont ainsi plus que triplé au Bénin, pour atteindre 600, voire 800 FCFA le kilo d'amande et sont globalement restés très hauts durant toute la saison passée.

    « Quatre pays qui n'exportent plus, ça ne s'est jamais vu, donc l'impact est difficile à imaginer », explique un expert de la filière. Ce qui est certain, c'est que ces restrictions vont accroître la pression sur les vendeurs qui sont moins nombreux, et exacerber la concurrence entre intermédiaires qui vont chercher à mettre la main le plus tôt possible sur la nouvelle récolte alors que la demande internationale pour le beurre de karité augmente.

    Hausse des prix du beurre de karité

    Cette hausse de la demande est liée à l'explosion des prix du beurre de cacao auquel le beurre de karité peut, plus ou moins, se substituer. Elle a inévitablement fait grimper les prix du beurre de karité.

    Les besoins en karité s'ajoutent à « des stocks historiquement bas » d'amandes, selon le dernier bulletin d'analyse agricole N'Kalo. Ce contexte devrait encore cette année profiter aux collectrices qui ramassent les noix brutes, surtout celles des pays où les exportations sont libres et les prix susceptibles d'augmenter, comme cela a été le cas l'année dernière.

    Effets difficiles à évaluer

    Peu de chiffres sont disponibles pour savoir si au Mali et au Burkina Faso les usines ont pu produire plus et exporter plus de beurre de karité suite aux nouvelles restrictions à l'exportation.

    Mais a priori, les filières locales ont eu moins de problème à se fournir à bon prix, rien ne dit en revanche qu'elles aient réussi à augmenter leur capacité de production – que ce soit d'un point de vue structurel ou économique, car acheter plus sous-entend avoir une trésorerie suffisante.

    Une chose est sûre, la mesure prise à l'automne dernier a provoqué d'énormes disparités entre les pays producteurs d'Afrique de l'Ouest, ce qui pourrait encore être le cas cette année.

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  • Pourquoi le pétrole grimpe mais ne flambe pas (encore)
    2025/06/17

    La guerre entre Israël et l'Iran pousse les prix du pétrole à la hausse. Dans les premières heures du conflit, le cours du baril a pris près de 10% par rapport à ce qu'il était une semaine plus tôt. Malgré tout, on n'observe pas, à ce stade, d'explosion des prix comme on pouvait le craindre.

    Les experts sont prudemment optimistes : les marchés ont certes réagi après les premières frappes israéliennes, mais malgré des bombardements visant les infrastructures pétrolières et gazières iraniennes durant le week-end, ils ne se sont pas emballés. Les cours du pétrole ont même brièvement baissé à l'ouverture lundi avant de remonter légèrement mardi face à la crainte d'un engagement américain. La situation est fragile et il faut s'attendre à de nouveaux soubresauts dans les prochains jours. Malgré tout, un pétrole entre 70 et 80 dollars n'a rien d'inhabituel, c'était d'ailleurs le prix en début d'année.

    Les capacités d'exportation iraniennes préservées

    Plusieurs raisons expliquent que les marchés gardent la tête froide : d'abord, Israël a pris soin pour l'instant de ne pas frapper les raffineries et les dépôts de carburant destinés à l'exportation du pétrole iranien. Les frappes de l'État hébreu visent d'abord à affaiblir l'approvisionnement interne. Ensuite, les opérations militaires israéliennes interviennent après que l'OPEP+, l'alliance des producteurs de pétrole, a annoncé à la surprise générale début mai une hausse importante de ses quotas de production. Après une longue période de restriction auto-imposée pour soutenir les cours, cette décision portée notamment par l'Arabie saoudite avait été perçue comme une faveur faite à Donald Trump, lui qui rêve d'un pétrole faible. À défaut, ces nouveaux quotas permettent au moins de contenir la hausse actuelle, car d'ici à la fin de l'année, cette surproduction des pays de l'OPEP+ devrait représenter autant que la production iranienne destinée à l'exportation.

    Personne, pas même l'Iran, n'a intérêt à fermer le détroit d'Ormuz

    Autrement dit : le pétrole iranien devient moins vital pour l'économie mondiale. Reste que ce pétrole – comme une grande partie du gaz naturel liquéfié consommé dans le monde – circule toujours par le détroit d'Ormuz, à portée de tir donc des Iraniens. De quoi faire grimper les cours des assurances pour les navires pétroliers, ce qui finira forcément par se ressentir sur le prix à la pompe. Mais là encore, les experts sont relativement optimistes. D'abord, parce que fermer le détroit d'Ormuz affecterait aussi les capacités de la République islamique à exporter son pétrole, au risque de fâcher son principal client : la Chine. Ensuite, les conséquences seraient telles pour l'économie mondiale que le régime iranien s'exposerait à des représailles considérables, au point de menacer la survie même du régime. « Bloquer le détroit d'Ormuz reviendrait à déclencher l'arme atomique » pour l'Iran, estime un expert. Un scénario qui paraît encore loin.

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