エピソード

  • La France et le Canada s'unissent au nom de l'approvisionnement en minéraux critiques
    2024/11/25

    Les besoins en minéraux critiques vont augmenter en flèche dans les années à venir, dans le cadre de la transition énergétique. Pour réduire la dépendance envers la Chine, qui contrôle une grande partie des filières, la France et le Canada mettent un coup d'accélérateur à leur coopération.

    Benjamin Gallezot a été nommé il y a deux ans, a effectué quatre voyages au Canada et pense déjà à son cinquième. Les déplacements outre-Atlantique du délégué interministériel français aux approvisionnements en minerais et métaux stratégiques illustrent la volonté des deux pays de renforcer leur coopération pour préparer la transition énergétique.

    Autre illustration de ce dialogue bilatéral s'il en fallait, sept sociétés canadiennes – à la pointe de l'extraction de la saumure de lithium ou de la production d'aluminium de très haute pureté – séjournent cette semaine à Paris. Elles sont à la recherche de partenaires français pour aller encore plus loin dans l'innovation, via des projets commun de recherche et développement.

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    L'innovation au cœur du partenariat

    L'innovation permet d'être plus compétitif, de développer des filières minières et métallurgiques plus respectueuses de l’environnement, et de gagner du temps, explique Benjamin Gallezot. Par exemple, réduire de 5 à 2 ans les délais de prospection. « Les projets sont trop longs à mettre en œuvre vis-à-vis des besoins de la transition énergétique et ces problèmes de calendrier risquent d'entrainer un décalage entre l’offre et la demande », explique le représentant français.

    Les Européens sont en retard : la production minière augmente sur tous les continents, sauf en Europe. Les acteurs majeurs dans l'extraction minière sont souvent chinois et rarement européens, rappelle Didier Zimmermann, directeur du développement des entreprises et de la collecte de fonds, EIT Raw Materials. C'est aussi vrai pour le raffinage. D'où la volonté de l'Europe de réduire sa dépendance vis-à-vis de la Chine, avec l'aide du Canada notamment.

    Le Canada se rêve en leader mondial

    L'objectif du Canada est le même, avec une ambition plus large, clairement énoncée : celle de devenir un leader mondial dans la production et la fourniture de minéraux critiques.

    La richesse du sous-sol canadien n'est plus à prouver, le pays produit plus de 60 minéraux et métaux, et possède d'importantes réserves de terres rares. Pour aller plus loin, le Canada a simplifié en 2022 les procédures administratives et mis en place des incitations fiscales pour faciliter le développement de nouveaux projets miniers.

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  • En pleine crise agricole, la filière semences plaide aussi sa cause
    2024/11/24

    Une semaine de mobilisation pour les agriculteurs français. Parmi eux, 16 000 sont aussi des agriculteurs « multiplicateurs » de semences, maillon d’une filière spécifique qui est aujourd’hui fragilisée et veut faire entendre sa voix. De la bonne santé du secteur des semences dépend la puissance agricole française, mais aussi celle des pays qui se fournissent dans l’Hexagone. Et ils sont nombreux, puisque la France est le premier exportateur mondial de semences.

    Baisse de production, baisse des surfaces, la filière semences a subi de plein fouet les caprices de la météo l’année dernière : les semences de céréales ont particulièrement souffert à cause de semis trop tardifs et d’une croissance contrariée par un trop-plein de pluie. La récolte n’a pas été plus facile sur certaines parcelles totalement sous l’eau.

    Le bilan sera fait d'ici deux à trois semaines, mais on sait déjà que cette année compliquée a affecté les volumes de semences de tournesol, de soja et de sorgho. Celles de maïs s’en sortent mieux, selon l’état des lieux fait début novembre par l’Union française des semenciers (UFS), qui représente une centaine d’entreprises chargées notamment de la sélection variétale et de la production de semences qui sont ensuite confiées aux agriculteurs pour qu’elles soient multipliées.

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    Des agriculteurs « multiplicateurs » fragilisés

    Ils sont 16 000 en France à reproduire les semences, pour obtenir de plus grands volumes, et ce, sur 400 000 ha. Ce sont ces semences qui donneront les futurs champs de maïs, de tournesol ou encore de blé. Une activité technique, exigeante, explique la directrice générale de l’UFS, Rachel Blumel, qui nécessite selon elle un soutien accru pour résister à la pression climatique et aux normes imposées.

    « Les semences sont à l’agriculture ce que les microprocesseurs sont à l’industrie numérique et informatique : un nerf de la guerre », résume avec d’autres mots Olivier Antoine, expert en marchés agricoles.

    La France, premier exportateur mondial

    Au vu de leur rôle stratégique, les semences devraient faire partie des cultures prioritaires dans l’accès à l’eau en cas de sècheresse, plaide l’Union française des semenciers. Elles devraient pouvoir aussi bénéficier de tous les produits phytosanitaires autorisés en Europe, dont un néonicotinoïde interdit en France, en attendant des alternatives, disent les semenciers. Car si l’année qui arrive se passe comme celle qui se termine, maintenir le même niveau de production s’annonce compliqué, prévient la filière, et si les volumes baissent, les prix augmenteront forcément.

    Ils pourraient alors peser sur les charges des agriculteurs français, mais pas que. La moitié des semences produites en France est exportée. Hors Union européenne, les deux premiers marchés sont l’Ukraine et la Russie. Mais l’Hexagone fournit aussi le continent africain, l’Asie, l’Amérique du Nord et du Sud. Des clients, eux aussi, soumis aux aléas climatiques et à l’affût de nouvelles variétés de semences plus adaptées.

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  • Banane durable à un prix juste: les distributeurs face à leurs responsabilités
    2024/11/21

    À l'heure des négociations commerciales pour fixer les prix de la banane en 2025 dans les grandes surfaces européennes, les producteurs d'Amérique latine dénoncent le double discours de certains distributeurs qui refusent de payer plus malgré leur soutien affiché à une production durable. Une illustration des défis auxquels doit répondre la filière toute entière et qui concernent aussi bien la banane d'Équateur, de Martinique que de Côte d'Ivoire.

    Dans plusieurs pays européens, c’est en ce moment que se négocient les prix de la banane qui seront en vigueur en 2025 dans les supermarchés. Un bras de fer annuel particulièrement difficile, car on parle du fruit qui sert de produit d'appel dans la grande distribution, celui qui fait venir les consommateurs. Toucher à son étiquette est presque tabou.

    En face, on demande toujours plus à la banane pour qu'elle diminue son empreinte carbone et qu'elle utilise moins d'intrants de synthèse. Les attentes environnementales et sociétales se sont multipliées ces quinze dernières années. « Des exigences qui ne sont aujourd'hui plus vraiment optionnelles », relève un expert de la filière, mais qui sont de moins en moins compatibles avec les prix offerts au producteur. C'est précisément ce que dénoncent cette semaine les pays d'Amérique latine qui représentent environ 60 % du marché — Colombie, Costa Rica, Équateur, Guatemala, Pérou et République dominicaine.

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    Une responsabilité partagée

    Dans un texte commun, les producteurs de ce qu'on appelle la banane dollar pointent du doigt les détaillants qui imposent des obligations aux fournisseurs sans vouloir prendre leur part de responsabilité. Les grands discours sur la durabilité ne sont en fait que « des déclarations creuses », écrivent-ils. Dans leur viseur en particulier le distributeur allemand Edeka qui aurait clairement fait part de son intention de négocier les prix à la baisse.

    De l'avis des experts de la filière, le débat n'est plus de savoir si l'action doit être collective, c'est devenu une nécessité. Dans une déclaration de presse ce jeudi 21 novembre, l'Association interprofessionnelle de la banane (AIB) — qui représente, en France, tous les maillons de la filière, du producteur au distributeur en passant par le grossiste et le mûrisseur — confirme la nécessité d'une responsabilité partagée : aux attentes en matière de durabilité s'ajoutent des risques agricoles et logistiques de plus en plus importants, relève l'AIB, des risques qui entraînent une addition de coûts.

    Un cadre qui se durcit

    À titre d'exemple, la météo affecte la production de bananes, en Afrique comme en Amérique latine, mais aussi le niveau d'eau du canal de Panama utilisé pour l'expédition des bananes d'Équateur, premier fournisseur de l'Europe. Les tensions sur le canal de Suez pèsent sur la disponibilité mondiale des conteneurs, alors que la guerre en Ukraine a fait grimper les prix des intrants, qui ne sont pas tous revenus au prix d'avant-guerre.

    Ces contraintes commencent à « faire mal » à la filière et sont de moins en moins supportables pour les producteurs des 20 millions de bananes exportées chaque année dans le monde — sur une production mondiale de 80 millions.

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  • La Chine augmente ses importations de soja américain avant l'arrivée de Donald Trump à Washington
    2024/11/20

    Le mois dernier, juste avant l’élection américaine, la Chine a importé deux fois plus de soja américain que l’année dernière à la même époque. Des achats qui ressemblent à une course à l’approvisionnement, avant le retour de Donald Trump à la Maison Blanche. Retour qui pourrait être synonyme de nouvelles tensions commerciales entre les deux pays.

    Impossible de dire si la Chine avait anticipé un retour de Donald Trump au pouvoir, mais l’augmentation des volumes de soja qu’elle a importé des États-Unis, au fil de ces derniers mois, pourrait le laisser penser. Comme si le pays avait voulu se couvrir au maximum, avant le mois de janvier et l’installation du nouveau président.

    Les acheteurs chinois, mais aussi les fermiers américains, ont en mémoire la guerre commerciale du premier mandat de Donald Trump. Les droits de douane imposés par les États-Unis ont causé entre mi-2018 et fin 2019 plus de 27 milliards de dollars de pertes aux exportations agricoles américaines, selon le ministère américain de l’Agriculture (USDA).

    Les États-Unis ont perdu des parts de marché

    Dans le cadre de cette guerre commerciale, 71 % des pertes commerciales concernaient le soja. Les parts de marché perdues par les États-Unis n’ont pas été récupérées malgré la mise en place d’une trêve commerciale en 2020.

    Selon les douanes chinoises, seulement 18 % du soja importé cette année est américain, contre 40 % en 2016. La Chine a diversifié ses fournisseurs et regarde de plus en plus vers le Brésil, le nouveau géant agricole mondial : les importations chinoises de soja brésilien ont augmenté de plus de 13 % de janvier à octobre. Le Brésil est aussi devenu le premier fournisseur de la Chine en maïs.

    Les prix du soja restent bas

    Les ventes exceptionnelles de soja américain vers la Chine ces dernières semaines ne se sont pas traduites sur les cours : les prix restent bas, en raison de la perspective de concurrence avec les origines sud-américaines, et de la récolte américaine, explique Gautier le Molgat, directeur général de la société de conseil Argus Media France.

    Les prix sont aussi le reflet des craintes de voir l'activité export remise en cause en cas de nouvelle guerre commerciale. Craintes auxquelles il faut ajouter celles de voir la politique énergétique de Donald Trump faire baisser les volumes de soja transformés en biocarburant. Cela annoncerait une offre plus importante de grains sur le marché, et n'aiderait pas à faire remonter les prix.

    Une politique encore incertaine

    L'avenir des exports américains de soja vers la Chine reste pour l'heure encore très incertain. Un rapport publié le mois dernier par la National Corn Growers Association assure que soja et le maïs seront à nouveau « cibles principales des droits de douane » dans un éventuel conflit commercial. Avec un risque de voir, selon le rapport, les exportations américaines de soja baisser drastiquement, et l'excédent agricole national augmenter.

    Le président de United Soybean Board, Steve Reinhard, veut croire au contraire que le retour de l'administration Trump signifiera de nouveaux efforts pour augmenter les achats agricoles de Pékin, comme il l’a confié il y a quelques jours lors de la septième foire internationale de l’importation de Shangaï (CIIE).

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  • Le négociant de pétrole Trafigura secoué par une nouvelle fraude à 1,1 milliard de dollars
    2024/11/19

    Trafigura, un des plus importants négociants de matières premières et de pétrole une nouvelle fois victime de fraude ! Après une gigantesque fraude au nickel découverte il y a deux ans, une autre fraude, cette fois-ci au carburant, aurait eu lieu en Mongolie. Montant évoqué : 1,1 milliard de dollars.

    Des fraudes de quelques millions ou quelques dizaines de millions de dollars, cela ne surprend pas, ou presque pas, dans le milieu du négoce. Mais plus d'un milliard de pertes, c'est énorme et surprenant, confie un trader en pétrole. Dans un communiqué diffusé le 30 octobre, Trafigura parle de « manquements graves » pour qualifier les faits.

    Les mauvaises pratiques se seraient déroulées pendant cinq ans et auraient été découvertes fin 2023, selon l'agence Bloomberg, à la suite d'un contrôle interne doublé d'une enquête externe.

    En Mongolie, où la fraude a eu lieu, Trafigura est l'un des principaux fournisseurs de carburant. En raison de la règlementation locale, Trafigura ne peut livrer que jusqu'à la frontière. Ce sont ensuite des distributeurs locaux qui s'occupent de la commercialisation au niveau national.

    Trafigura vendait à crédit à ses partenaires locaux et attendait qu'ils aient eux-mêmes été payés pour être remboursé. Mais ces partenaires locaux n'auraient pas honoré leurs échéances en temps et en heure et accumulé pendant cinq ans une énorme dette à l'égard de Trafigura, dette découverte officiellement beaucoup plus tard. Peut-être parce qu'elle avait été masquée en interne ? Trafigura n'a pas détaillé les mécanismes en jeu, l'enquête est toujours en cours, mais on sait déjà que plusieurs employés du groupe à Oulan-Bator ont été suspendus.

    « Chaine complexe de transactions »

    Selon l'agence Reuters, le principal partenaire local, Lex Oil, aurait reconnu qu'il devait à l'entreprise plus de la moitié des 1,1 milliard de dollars de préjudice évalué par Trafigura.

    Mais le manque à gagner se situerait aussi ailleurs : le géant suisse dit en effet avoir payé des factures gonflées sur la base de faux documents. Une fraude à deux niveaux en quelque sorte. Trafigura évoque pour sa part une « chaine complexe de transactions avec un petit nombre de partenaires locaux ». Une fraude qui pourrait lui coûter 1,1 milliard de dollars, montant déjà provisionné par la maison de trading.

    Ce nouveau scandale est rendu public quelques semaines avant la prise de poste du nouveau patron de Trafigura, en janvier. Cela alors même que, dans quelques jours, le négociant suisse et plusieurs de ses ex-responsables sont appelés à comparaître devant un tribunal suisse pour des soupçons de corruption en Angola.

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  • Les exportations de miel d'Ukraine n'ont pas faibli malgré la guerre
    2024/11/18

    Les exportations de miel d'Ukraine n'ont pas faibli depuis le début de la guerre, au contraire. Elles se sont maintenues et suscitent même des préoccupations chez les producteurs européens. Car l'Ukraine est un fournisseur majeur de miel pour l'Union européenne.

    L'Union européenne (UE) importe en moyenne 49 000 tonnes de miel ukrainien par an. Le pays est un fournisseur majeur de l'Europe : son miel de tournesol est particulièrement recherché pour fabriquer les miels « toutes fleurs » ainsi que la plupart des miels crémeux.

    Au début de la guerre, la question s'est donc très vite posée : comment faire sans ce miel si les exportations s'arrêtent. Mais très vite, la réponse est arrivée : la guerre n'a pas affecté les volumes vendus en Europe. « Il rentre toujours autant de miel d'Ukraine » confirme un expert de la filière.

    À tel point que certains commencent à douter et se demandent s'il ne s'agit pas de miel « ukrainisé » : autrement dit de miel asiatique, et en particulier chinois, qui transiterait par l'Ukraine pour changer d'étiquette, celle de miel ukrainien ayant bien meilleure réputation en Europe. En termes de volumes, ce serait possible : l'Empire du milieu est le plus gros producteur de miel au monde.

    Frein d'urgence activé pour le miel ukrainien

    L'inquiétude sur l'origine, mais aussi sur les volumes, est telle, que les acteurs de la filière ont demandé la mise en place d'un frein d'urgence. Comme cela est aussi le cas pour six autres matières premières exportées d'Ukraine : les œufs, la volaille, la sucre, l'avoine, le maïs et le gruau. Sur ces produits, les droits de douane européens sont suspendus, mais rétablis au-delà d'un certain volume.

    Pour 2024 le volume exempté de droits a été fixé, pour le miel, à un peu plus de 44 417 tonnes et il a été atteint depuis le mois d'août, preuve du dynamisme des exportations. Le miel ukrainien est donc de nouveau taxé jusqu'à la fin de l'année.

    Production française en baisse d'un quart ?

    La préoccupation s'exprime particulièrement en France où les récoltes des deux dernières années ont été plutôt bonnes, explique Eric Lelong, président de l'interprofession, l'InterApi et président de la commission apicole de la FNSEA. Les apiculteurs se sont retrouvés fin 2023 avec des invendus et des prix en baisse.

    Cet automne, la tendance s'est inversée : les prix sont remontés en raison d'une diminution de la production en France, comme en Finlande et en Slovénie selon la revue Abeilles et Fleurs d'octobre 2024. Les dernières estimations transmises par InterApi font état d'une production qui pourrait baisser de 27 % cette année, dans l'Hexagone, soit moins que les 40 % annoncés début octobre par le syndicat d'apiculteurs Unaf.

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  • L'engouement des agriculteurs européens pour le lin
    2024/11/17

    La filière lin bat des records en Europe. Les surfaces cultivées n'ont jamais été aussi importantes, et les rendements ont augmenté d'un tiers en un an. L'Europe tire toujours son épingle du jeu dans un marché où les débouchés se situent principalement en Chine

    L'on compte 180 000 hectares de surface de lin cultivée dans les trois principaux pays producteurs en Europe en 2024 : du jamais vu. C'est le cas en France en particulier : avec 160 000 hectares, principalement en Normandie et dans les Hauts-de-France, le pays est toujours le premier exportateur mondial. Mais aussi en Belgique et aux Pays-Bas, on n'avait jamais vu un engouement pareil des agriculteurs.

    Modèle économique favorable

    Le modèle économique est très favorable avec un prix qui reste élevé - autour de 8 à 8,5 euros le kilo - et un bon rendement, autour de 6 à 6,5 tonnes par hectare, selon l'Alliance du lin et du chanvre européen. Celle-ci a mis en place une certification en 2012 (l'european flax). Le lin séduit aussi les consommateurs en recherche d'une fibre naturelle, végétale, localisable, européenne et qui bénéficie d'une production écoresponsable.

    Le marché reste lui confidentiel : le lin représente 0,5 % de la production mondiale de fibres textiles contre une grosse part du lion que se taille la fibre synthétique à 70 % de l'offre mondiale.

    Une production qui s'étend

    Les débouchés, eux, sont à 80 % principalement en Chine, où se situent la plupart des usines de filature. Et les autres pays producteurs se comptent sur les doigts d'une main : Égypte, Biélorussie, Russie, Ukraine, mais aussi un nouveau venu, le Royaume-Uni.

    Pour pouvoir répondre à la demande grandissante, d'autres régions ont décidé de développer cette filière très rentable, comme, côté français, la Bretagne, le Grand Est ou le Centre-Val de Loire. Le lin étant minoritaire sur les exploitations agricoles, c'est une manière de se diversifier et d'obtenir des revenus complémentaires. Encore faut-il que les conditions soient adaptées. Car le lin demande un sol riche, profond et un climat tempéré et humide, alterné avec des périodes de soleil. Un ensemble qui n'est pas facile à trouver dans la plupart des régions du monde.

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  • L'antimoine, le métal anti-feu, dépasse les 37 000 dollars la tonne
    2024/11/14

    L'antimoine, un métal utilisé dans les retardateurs de flamme, atteint des prix historiques. Cette hausse spectaculaire est portée depuis deux mois par les restrictions imposées par la Chine sur l'exportation des produits à base d'antimoine.

    Cela fait deux mois que la Chine contrôle drastiquement ses exportations d'antimoine, deux mois pendant lesquels les prix spot du métal ont bondi de plus d'un tiers. De 25 000 $/tonne, mi-septembre, ils ont dépassé les 37 000 $/tonne cette semaine, pour une livraison au port de Rotterdam, selon des données d'Argus Media qui pointe des stocks très bas dans les entrepôts.

    L'application des restrictions chinoises, qui pourraient encore durer plusieurs mois, selon un expert de la filière, a joué un rôle de catalyseur de prix dans un marché déjà tiré vers le haut depuis le début de l'année, et plus largement depuis 2020, comme le rappelle une étude de Mineralinfo, le site d'information du ministère français de la Transition écologique et du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM).

    L'antimoine est résistant au feu et c'est ce qui lui vaut d'être prisé aussi bien pour la fabrication de plaquettes de frein que de munitions. Grâce à ses autres propriétés, il est utilisé pour la construction de batteries électriques et de cellules photovoltaïques. Cette dernière application sera peut-être le moteur de la consommation de demain : selon le cabinet de conseil Project Blue, plus d'un tiers de la demande mondiale d'antimoine d'ici à 2050 sera tirée par le secteur photovoltaïque.

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    Un métal critique pour l'Union européenne

    Depuis 2011, l'Union européenne a compris que le métal gris-blanc était stratégique et l'a inscrit sur la liste des métaux critiques. À cette époque, les prix avaient bondi après une baisse de la production chinoise. Le stress de manquer avait entrainé des évolutions technologiques et accéléré le recyclage de batteries en fin de vie.

    Mais cela n'a pas permis d'éviter un déficit évalué au printemps à 10 000 tonnes environ, selon Project Blue, car face à la multiplication des usages, l'offre ne suit pas.

    Un approvisionnement dépendant de la Chine et de la Russie

    Le renouvellement des réserves est trop lent, la teneur en antimoine est en baisse dans les mines historiques, en particulier celles de Chine. Le pays a vu sa production baisser ces dernières années — soit 37,5 % de la production mondiale en 2023 selon le BRGM — mais domine toujours le marché avec la Russie et le Tadjikistan. Cette concentration rend l'approvisionnement particulièrement vulnérable aux tensions géopolitiques.

    Les prix records actuels pourraient pousser des investisseurs à s'intéresser plus à l'antimoine, ou encourager le recyclage. Mais le déficit est parti pour durer jusqu'en 2026, de l'avis des experts de Project Blue.

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