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Des chercheurs clonent un loup préhistorique, 10 000 ans après sa disparition
- 2025/04/09
- 再生時間: 4 分
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サマリー
あらすじ・解説
Des ingénieurs en biotechnologie ont annoncé la résurrection du loup terrible, plus connu sous son nom anglais « dire wolf », 10 000 ans après sa disparition. Une prouesse de la science génétique qui soulève des questions éthiques et scientifiques sur la « dé-extinction » d'espèces disparues depuis des millénaires. L'objectif : réintroduire dans l'environnement les grands prédateurs préhistoriques.
Cette prouesse de bio-hacking a été menée dans les laboratoires de la société américaine Colossal Biosciences. Elle a donné naissance à trois louveteaux parfaitement viables et en bonne santé, portant respectivement les noms évocateurs de Romulus, Remus et… Khaleesi, la petite dernière qui est une femelle. Son surnom est évidemment un clin d'œil à la série Game of Thrones, qui a popularisé à l'écran ce prédateur géant des âges glaciaires.
La communauté scientifique est partagée sur le bien-fondé de cette expérience de ré-assemblage de l'ADN. Certains estiment que la biotechnologie permet ainsi de restaurer des espèces perdues et de renforcer la biodiversité. D'autres s'interrogent sur les implications éthiques de ce genre d'initiative. Des questions qu'élude la société Colossal, qui a déjà généré une nouvelle espèce de souris laineuses, dans l'objectif de ressusciter le mammouth laineux. Elle compte aussi faire renaître de la même façon le tigre de Tasmanie et le célèbre dodo de l'île Maurice.
Le loup terrible, un superprédateur de la dernière glaciationAvec un corps robuste, des mâchoires puissantes et des dents adaptées à la chasse au gros gibier, le loup terrible préhistorique porte très bien son nom. Ces performances physiques lui permettaient de chasser, probablement en meute, des bisons, des élans ou encore de jeunes mammouths. Malgré sa masse imposante qui le classe dans la catégorie des superprédateurs à son époque, le loup féroce était aussi agile, rapide et intelligent.
Il a sans doute côtoyé nos lointains ancêtres sur une période d'environ 2 millions d'années. Alors, les a-t-il boulottés en guise de casse-croûtes protéinés à l'occasion ? C'est peu probable, affirment les scientifiques, rappelant que les loups modernes évitent de fréquenter les humains qu'ils considèrent comme un animal particulièrement agressif et dangereux. Mais peut-on vraiment les blâmer de ce jugement sévère à l'encontre des homo sapiens qui n'ont eu de cesse de massacrer une mégafaune déjà affaiblie par un changement climatique brutal, au cours des millénaires du Pléistocène ?
Une recomposition de l'ADN à l'aide des ciseaux génétiques Crispr-Cas9La découverte de deux fossiles de loups « sinistre » ont permis aux spécialistes de la biologie moléculaire de cloner une espèce similaire à Canis dirus. Ils se sont appuyés notamment sur une dent de 13 000 ans d'âge et un crâne vieux de 72 000 ans, exhumés des sols gelés d'Amérique du Nord. Les scientifiques ont utilisé l'outil d'édition génétique Crispr pour récupérer des brins d'ADN et les intégrer ensuite au génome de loups gris modernes afin d'incorporer les caractéristiques génétiques de l'espèce disparue.
Ce clonage est donc une imitation génétique du véritable loup terrible préhistorique. Les embryons générés à partir de cellules souches ont été ensuite implantés dans des mères porteuses, qui ont donné naissance à deux louveteaux mâles et, plus tard, à leur « petite sœur ». Toutefois, cette expérience, digne des films Jurassic Park, a ses limites. Aucune chance de se retrouver nez à nez avec un tyrannosaurus rex ; son ADN n'a pas survécu aux 60 millions d'années qui nous séparent de l'un des plus grands carnivores ayant vécu sur Terre.