• En Nouvelle-Zélande: les Maoris craignent pour leurs droits

  • 2024/11/21
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En Nouvelle-Zélande: les Maoris craignent pour leurs droits

  • サマリー

  • La Nouvelle Zélande est souvent citée comme modèle en termes d’intégration des minorités autochtones. Mais une proposition de loi, qui vise à réformer le traité fondateur du pays, fait débat. Les Maoris, qui vivent sur ces terres depuis plusieurs siècles, craignent pour leurs droits.

    Rarement, autant de Néo-Zélandais n’ont battu le pavé pour manifester leur colère. Mardi, 19 novembre, plus de 42.000 manifestants se sont rassemblés devant le Parlement, loin d’être tous des membres de la minorité des Maoris. Partis de la pointe Nord du pays, ils avaient marché pendant neuf jours pour arriver à Wellington, la capitale. En langue maori, une telle marche pacifique s’appelle un « hikoi ».

    Le visage tatoué, torse nu, les hommes maoris ont brandi leurs armes en bois et poussé des cris de combat, entourés d’une mer de drapeaux maori rouge blanc et noir. Ils refusent la révision du traité fondateur du pays. Le seul fait de l’avoir proposé menace de « diviser la Nouvelle-Zélande d’une façon que je n’ai jamais vue dans ma vie d’adulte », a déclaré, outrée, l’ancienne Première ministre conservatrice Jenny Shipley, âgée de 72 ans.

    Les Maoris refusent que l’on touche au traité de Waitangi de 1840

    Ce projet de loi touche un nerf sensible en Nouvelle-Zélande, car il vise à redéfinir les termes du traité de Waitangi, vieux de 184 ans. En 1840, plus de 500 chefs de tribu ont conclu ce traité de paix avec la couronne britannique. L’accord devait mettre fin aux massacres et à l’effacement de la culture des Maoris.

    À lire aussiLes Maoris de Nouvelle-Zélande ont désormais une nouvelle reine

    En réalité, ce traité n’a pas empêché les colons de réquisitionner les terres ancestrales maories. Il est vrai aussi que les quelque 900.000 membres de cette communauté (20 % de la population du pays) souffrent toujours de discriminations. Les Maoris n’ont pas le même accès aux soins, vivent souvent dans la pauvreté et meurent plus jeunes. Mais, malgré tout, les autochtones considèrent le traité de Waitangi comme un document historique, le seul qui protège leurs droits.

    Le député David Seymour est opposé aux politiques en faveur des Maoris

    Depuis 1975, ces droits sont d’ailleurs défendus par un tribunal spécifique, le tribunal Waitangi. Les juges de cette cour ont par exemple permis d’indemniser les victimes d’expropriations. Et c’est là que la loi si controversée entre en jeu. Le député David Seymour du petit parti Act, un libertarien à l’origine du texte, estime qu’il ne doit pas y avoir le moindre traitement de faveur pour les Maoris.

    « Honte à vous », lui ont répondu ses détracteurs. Lors de la première lecture du projet de loi dans l’assemblée le 14 novembre, la députée Maorie Hana-Rawhiti Maipi-Clarke a même déchiré le texte et entamé un Haka, une danse traditionnelle pratiquée par les Maoris pour impressionner leurs adversaires. La séance a dû être suspendue.

    Cette loi n’a pourtant que très peu de chances de passer au Parlement.

    La droite et la gauche s’opposent au texte, et le petit parti Act ne fait pas le poids dans la coalition centre-droite. Mais les Maoris y voient la goutte d’eau qui fait déborder le vase, car depuis son arrivée au pouvoir en novembre 2023, le gouvernement de Christopher Luxon a déjà démantelé l’autorité Maori pour la santé. La méfiance est donc grande, et cette nouvelle controverse ouvre une boîte de Pandore qui ne sera pas facile à refermer.

    À lire aussiLa Nouvelle-Zélande récupère plusieurs ossements et squelettes d'ancêtres Maoris et Morioris

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あらすじ・解説

La Nouvelle Zélande est souvent citée comme modèle en termes d’intégration des minorités autochtones. Mais une proposition de loi, qui vise à réformer le traité fondateur du pays, fait débat. Les Maoris, qui vivent sur ces terres depuis plusieurs siècles, craignent pour leurs droits.

Rarement, autant de Néo-Zélandais n’ont battu le pavé pour manifester leur colère. Mardi, 19 novembre, plus de 42.000 manifestants se sont rassemblés devant le Parlement, loin d’être tous des membres de la minorité des Maoris. Partis de la pointe Nord du pays, ils avaient marché pendant neuf jours pour arriver à Wellington, la capitale. En langue maori, une telle marche pacifique s’appelle un « hikoi ».

Le visage tatoué, torse nu, les hommes maoris ont brandi leurs armes en bois et poussé des cris de combat, entourés d’une mer de drapeaux maori rouge blanc et noir. Ils refusent la révision du traité fondateur du pays. Le seul fait de l’avoir proposé menace de « diviser la Nouvelle-Zélande d’une façon que je n’ai jamais vue dans ma vie d’adulte », a déclaré, outrée, l’ancienne Première ministre conservatrice Jenny Shipley, âgée de 72 ans.

Les Maoris refusent que l’on touche au traité de Waitangi de 1840

Ce projet de loi touche un nerf sensible en Nouvelle-Zélande, car il vise à redéfinir les termes du traité de Waitangi, vieux de 184 ans. En 1840, plus de 500 chefs de tribu ont conclu ce traité de paix avec la couronne britannique. L’accord devait mettre fin aux massacres et à l’effacement de la culture des Maoris.

À lire aussiLes Maoris de Nouvelle-Zélande ont désormais une nouvelle reine

En réalité, ce traité n’a pas empêché les colons de réquisitionner les terres ancestrales maories. Il est vrai aussi que les quelque 900.000 membres de cette communauté (20 % de la population du pays) souffrent toujours de discriminations. Les Maoris n’ont pas le même accès aux soins, vivent souvent dans la pauvreté et meurent plus jeunes. Mais, malgré tout, les autochtones considèrent le traité de Waitangi comme un document historique, le seul qui protège leurs droits.

Le député David Seymour est opposé aux politiques en faveur des Maoris

Depuis 1975, ces droits sont d’ailleurs défendus par un tribunal spécifique, le tribunal Waitangi. Les juges de cette cour ont par exemple permis d’indemniser les victimes d’expropriations. Et c’est là que la loi si controversée entre en jeu. Le député David Seymour du petit parti Act, un libertarien à l’origine du texte, estime qu’il ne doit pas y avoir le moindre traitement de faveur pour les Maoris.

« Honte à vous », lui ont répondu ses détracteurs. Lors de la première lecture du projet de loi dans l’assemblée le 14 novembre, la députée Maorie Hana-Rawhiti Maipi-Clarke a même déchiré le texte et entamé un Haka, une danse traditionnelle pratiquée par les Maoris pour impressionner leurs adversaires. La séance a dû être suspendue.

Cette loi n’a pourtant que très peu de chances de passer au Parlement.

La droite et la gauche s’opposent au texte, et le petit parti Act ne fait pas le poids dans la coalition centre-droite. Mais les Maoris y voient la goutte d’eau qui fait déborder le vase, car depuis son arrivée au pouvoir en novembre 2023, le gouvernement de Christopher Luxon a déjà démantelé l’autorité Maori pour la santé. La méfiance est donc grande, et cette nouvelle controverse ouvre une boîte de Pandore qui ne sera pas facile à refermer.

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