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サマリー
あらすじ・解説
Entre juillet 2022 et octobre 2024, José Ruben Zamora a passé plus de 800 jours derrière les barreaux. À 68 ans, le plus célèbre des journalistes guatémaltèques pensait en avoir fini avec la détention arbitraire. Mais la justice vient de révoquer son assignation à résidence et de le renvoyer en prison. De sa cellule, il promet de continuer le combat contre les mafias qui rongent le Guatemala et manipulent l'autorité judiciaire.
L'affaire Zamora fait des remous jusqu'au sommet de l'État. Car cette nouvelle incarcération indigne même le président du Guatemala, Bernardo Arévalo, qui a pris ses fonctions l'an dernier sous l'étiquette sociale-démocrate : « Ce n'est seulement José Ruben Zamora qui est touché, ce ne sont pas uniquement les journalistes qui sont intimidés et menacés. C'est le peuple du Guatemala qui souffre de la manipulation et de la criminalisation de l'appareil judiciaire... Visant à harceler ceux qui défendent la décence dans notre pays ».
Zamora et son équipe travaillent depuis trente ans sur les affaires de corruption
Il a publié plus de 300 enquêtes dans El Periodico, le quotidien qu'il a fondé en 1996 et qui a dû mettre la clé sous la porte pendant sa dernière détention. Un calvaire : mis à l'isolement, bousculé par des surveillants sadiques, victime de fouilles inopinées pour l'empêcher de dormir, privé d'eau à répétition pendant plusieurs jours. Il a préféré mettre sa famille à l'abri à l'étranger pour éviter qu'on ne le fasse chanter. Mais le ministère de la Justice continue de s'acharner contre lui. Et même si sa voix fatigue, il ne veut pas baisser les bras : « Je ne peux que me déclarer innocent. Persécuté, considéré comme un criminel. C'est encore une détention arbitraire et illégale… et ça s'apparente aussi à des mesures de répression psychologique. Mais je me vais continuer à me battre. ».
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José Ruben Zamora, victime d'un harcèlement judiciaire
La Cour Constitutionnelle a statué en sa faveur. En 2023, elle a cassé sa peine de six ans de prison et demandé un nouveau procès. Et il n'y aucune raison objective de la maintenir enfermé jusqu'à ce que l'audience soit fixée. Amnesty International, Reporters Sans Frontières et de très nombreuses organisations internationales le décrivent comme un prisonnier politique. Son avocate exhorte la communauté internationale à se mobiliser, à mettre le Guatemala devant ses responsabilités, et à employer des mesures fortes pour protéger la santé mentale et physique de José Ruben Zamora.
Mais le harcèlement judiciaire vise aussi une dizaine de ses anciens collègues d'El Periodico. Un titre emblématique qui a employé jusqu'à 400 journalistes sans jamais coûter plus d'un dollar par exemplaire. Le vide créé par sa disparition se comble petit à petit grâce à de nouveaux venus dans l'espace médiatique, comme Plaza Publica, qui ont repris le flambeau de l'investigation.