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Menaces sur l’information

Menaces sur l’information

著者: RFI
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このコンテンツについて

Chaque année, la liberté de la presse est soumise à une pression croissante à travers le monde. Selon le dernier rapport de l'ONG Reporter sans Frontière, publié en mai 2024, plus de la moitié de la population mondiale vit dans des environnements extrêmement hostiles à la liberté d'expression journalistique, où exercer ce métier représente un danger pour la vie et la liberté. Pour illustrer ce constat alarmant, la chronique « Menaces sur l'Information » vous invite à découvrir les défis auxquels sont confrontés les journalistes dans le monde, à travers des portraits de ceux qui ont affronté la répression de la liberté d'expression et qui y ont parfois laissé la vie. Chaque récit met en lumière les enjeux cruciaux de notre époque pour une presse libre et indépendante.

Diffusion : tous les samedis à 6h17, 7h53 et 18h17 TU.

France Médias Monde
社会科学
エピソード
  • Algérie: Christophe Gleizes, journaliste français condamné à 7 ans de prison pour «apologie du terrorisme»
    2025/07/05

    Spécialiste du football africain, le journaliste français Christophe Gleizes avait été arrêté en mai 2024. Après treize mois de contrôle judiciaire, le tribunal de Tizi-Ouzou lui a infligé cette lourde peine dimanche dernier. Ses proches, ses employeurs et Reporters sans Frontières dénoncent un dossier «vide» et craignent que l'affaire soit instrumentalisée par le pouvoir politique algérien, dans un contexte tendu entre Paris et Alger depuis plusieurs mois.

    Depuis dimanche dernier, c'est la stupeur et l'incompréhension pour les proches de Christophe Gleizes. Sa famille évidemment, mais aussi ses collaborateurs sont sonnés par le verdict du tribunal de Tizi Ouzou.

    Franck Annese est directeur du groupe So Press pour qui le journaliste travaille depuis plus de dix ans : « C'est pas possible, tu ne peux pas condamner à sept ans de prison quelqu'un qui fait juste son travail. C'est horrible en fait, c'est pas possible. La situation est ubuesque... »

    Journaliste sportif indépendant, Christophe Gleizes est accusé notamment d' « apologie du terrorisme ».

    Un verdict complètement disproportionné selon Reporters Sans Frontières

    « Il faut remonter à plus de dix ans pour trouver une condamnation aussi lourde à l'encontre d'un journaliste français, nous explique Anne Bocandé, la directrice éditoriale de l'ONG Reporters sans frontières. Ça a été véritablement un choc et un coup de massue puisque le dossier est vide. Ces accusations sont totalement infondées et c'est terrible cette distance justement entre un dossier totalement vide et la lourdeur de cette peine... »

    Le destin de cet amoureux du continent africain a basculé en mai 2024, alors qu'il travaillait sur plusieurs sujets pour le magazine So Foot. Un reportage sur le club de la Jeunesse Sportive de Kabylie mais aussi une enquête sur les dix ans de la mort d'Albert Ebossé, un footballeur camerounais qui jouait à la JSK...

    Mais c'est à cause de précédents séjours en Algérie que Christophe Gleizes s'est retrouvé dans le viseur des autorités du pays. « Il a rencontré deux fois en 2015-2017, un dirigeant du club de Tizi Ouzou, qui se trouve avoir aussi des activités militant pour l'indépendance de la Kabylie, nous raconte Franck Annese, directeur de So Press. Et ce mouvement, le MAK en l'occurrence, a été reconnu par le gouvernement algérien comme un mouvement terroriste à partir de 2021.

    Et donc, ils estiment qu'à partir du moment où il était en contact avec ce dirigeant, il est accusé d'apologie du terrorisme. Ce qui est une folie, puisqu'il n'a évidemment jamais écrit que la Kabylie devait être libre ou indépendante. Il n'a jamais été dans ces sujets-là. Ça n'a jamais été le cas, en fait. »

    Depuis son arrestation, ce spécialiste du foot africain a donc été assigné à résidence. Et il a attendu son procès pendant treize mois.

    Un nouvel épisode dans la crise diplomatique entre Paris et Alger

    Pour ses soutiens, qui ne voulaient d'abord pas médiatiser cette affaire, ce qui arrive à Christophe Gleizes est un épisode de plus dans la crise diplomatique entre Paris et Alger.

    « Quand on voit ce processus judiciaire, quand on voit la lourdeur de la peine, on est en mesure, en effet, en droit de se questionner sur, aujourd'hui, l'impact de la situation politique, poursuit Anne Bocande. Et si, en tout cas, influence du politique il y a, c'est dire aussi qu'il peut y avoir une solution politique. Il n'a rien à faire derrière les barreaux ».

    Le journaliste espère que le gouvernement français s'engagera comme il l'a fait pour Boualem Sansal, condamné, lui, en appel à cinq ans de prison pour « atteinte à l'unité nationale ».

    Le Premier ministre François Bayrou a demandé une « mesure de grâce » au président algérien Abdelmadjid Tebboune pour libérer l'écrivain.

    Pour le moment, Christophe Gleizes est lui toujours incarcéré à Tizi Ouzou. Si rien n'évolue diplomatiquement, son procès en appel aura lieu en octobre.

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  • Cambodge: tentative d’assassinat contre deux journalistes environnementaux
    2025/06/28

    Au Cambodge, deux journalistes environnementaux ont été la cible d'une tentative d'assassinat le 5 juin 2025, alerte Reporters sans frontières (RSF). Les journalistes en question - Thlang Tao et Hang Chenda - rentraient d’un reportage sur un trafic de bois illégal dans le nord-ouest du pays. Pour RSF, c'est une nouvelle escalade des violences contre la presse au Cambodge, qui en trois ans a chuté de 19 places dans le classement mondial de la liberté de la presse de RSF, devenant 161e sur 180.

    C'est en pleine nuit, au nord-est du Cambodge, que le journaliste Thlang Tao et son confrère subissent des tirs, alors qu’ils circulent à moto. Après un sentiment de confusion, Thlang Tao prend conscience d'avoir été victime d'une tentative d'assassinat. « Ce jour-là, j'étais loin de m'imaginer ce qui allait se produire. Et je ne savais pas du tout que c'était une tentative d'assassinat. J'ai eu peur quand ils ont tiré, et puis ils m'ont pourchassé, et ils ont tiré vers moi une deuxième fois. Mais j'ai gardé en tête qu'il fallait être courageux et qu'on les arrête pour qu'ils répondent de leurs actes aux autorités ».

    Deux suspects ont été interpellés à leur domicile le lendemain de l'attaque, placés en détention, puis inculpés pour violences, possession d'armes illégales et usages de drogue, mais pas pour tentative d'assassinat. Thlang Tao a déposé un rapport de plainte pour demander une requalification. « J'en appelle à la Cour... Et je demande aussi à la Justice de faire pression sur ces traitres qui m'ont tiré dessus. Ils nous ont tiré dessus comme si nous étions des poules ! Et on les laisse se faire accuser de faire partie d'un gang violent. Mais je ne pense pas que ce soit suffisant pour mettre la pression sur des traîtres publics, ils devraient recevoir une pression énorme de la part du système judiciaire cambodgien », dit-il.

    « La liberté de la presse a l'air inexistante au Cambodge »

    Au-delà de cet incident majeur, le journaliste dit avoir déjà fait face à d'autres formes d'intimidation, provenant d'autres personnes, incluant des autorités locales. « Elles ne souhaitent pas nous voir rester, et travailler sur certains sujets », explique-t-il. « Malgré la liberté de la presse présente dans le monde entier, elle a l'air inexistante au Cambodge. Ici, si les journalistes font une toute petite erreur, on peut annuler leur permis de travail. Et si on est un journaliste pauvre, c'est très injuste. Sans notre travail de journaliste, les forêts seraient détruites, mais aussi toutes les ressources naturelles, les miennes et celles de toute la population du Cambodge. Elles seraient entièrement exploitées ».

    À lire aussiCambodge: un journaliste environnemental arrêté après ses enquêtes

    C’est après avoir informé les autorités du trafic illégal de bois dans une réserve naturelle que Thlang Tao et son collègue ont été pris pour cible. « Ce que l'on observe en général dans ces cas au Cambodge, les violences contre les journalistes, c'est une passivité des autorités. On sait qu'au Cambodge, il y a une certaine accointance entre les autorités et les groupes criminels qui sont en lien avec les activités de déforestation. On peut légitimement se poser la question plus largement, s'il y a un vrai besoin de protection physique des journalistes. Résoudre ces questions passe par une enquête systématique sur les agressions et les assassinats des journalistes pour que toutes ces affaires soient prises au sérieux », indique Arthur Rochereau de l'ONG Reporters sans frontières.

    En décembre 2024, un journaliste environnemental avait été tué par balle après avoir révélé des activités de déforestation au Cambodge.

    À lire aussiAmnesty International dénonce l’esclavage et la torture dans les centres d’escroquerie au Cambodge

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  • Le bureau assistance de RSF croule sous les demandes de journalistes
    2025/06/21
    C'est là que tout est centralisé. Le bureau assistance de l'ONG Reporters sans frontières (RSF) est un repère pour bon nombre de journalistes menacés à travers le monde. Des journalistes ont bien souvent besoin d'un soutien en urgence. Aide financière, visa, soutien psychologique. Et les demandes sont chaque année plus nombreuses... « On a énormément de demandes. Je dirais qu'on reçoit une dizaine de demandes par jour a minima. On a soutenu l'année dernière 700 journalistes qui veut dire qu'on a traité à peu près 1500 dossiers ». Victoria Lavenue dirige le bureau assistance de RSF depuis six ans. Elle a vu le nombre de demandes exploser depuis son arrivée. « On est contacté par des journalistes qui viennent de publier quelque chose qui les a mis face à un risque et qui font face à des attaques physiques, soit à de la répression juridique et qui ont besoin de médecins, de psys, d'argent, d'avocats pour se mettre à l'abri et continuer leur travail », explique-t-elle. 200 demandes par semaine depuis la RDC Récemment le bureau recevait jusqu'à 200 demandes par semaine en provenance de République démocratique du Congo. Des journalistes de l'est qui ne cherchaient pas à fuir mais à se réinstaller ailleurs dans le pays pour échapper aux menaces du M23. Le journaliste togolais Ferdinand Ayité, lui, a été contraint de quitter son pays. C'était il y a deux ans, après avoir été emprisonné pour une affaire révélée dans son journal L'Alternative. « Comme nous sommes dans l'investigation au Togo, on avait déjà pas mal de déboires. RSF a toujours réagi à chaque fois qu'on a eu des suspensions, des menaces et tout. Et donc dès que j'arrive en France, naturellement je les informe que je suis sur le territoire français et que je vais demander l'asile. Nous avons échangé avec RSF pour voir la possibilité de continuer à travailler pour que ce journal ne s'éteigne pas. Et ensemble, on a convenu de relancer le journal en ligne et nous l'avons relancé depuis Dakar. À partir du bureau RSF à Dakar », indique-t-il. Avec ses sept bureaux régionaux dont ceux de Dakar et Tunis, Reporter sans frontières est devenu un repère pour les journalistes menacés. « Le bureau d'assistance n'est pas connu en tant que tel, mais RSF en général est connu de tous les journalistes en Afrique et particulièrement les journalistes togolais. Lorsque vous avez des difficultés que vous êtes dans le cas comme le mien, que vous vous rendez compte que, en fait, dans l'ensemble de la structure RSF, il y a des sections où il y a des départements où il y a des bureaux comme le bureau d'assistance qui vient au secours des journalistes qui sont en difficulté », dit-il. Afghanistan, Syrie, Ukraine : adapter l’aide au terrain Car les exactions contre les journalistes augmentent. Afghanistan, Syrie, Birmanie, Russie, RDC, les crises durent longtemps et se superposent. Le bureau assistance de RSF a dû adapter ses réponses. « On n'a pas seulement une palette d'outils qui sont l'argent, les avocats, les médecins, les psys. On essaye aussi de s'adapter aux besoins. Par exemple, quand la crise en Ukraine a éclaté, on s'est rendu compte que pour la première fois, on avait affaire à des journalistes qui ne voulaient pas quitter le pays mais qui voulaient y rester et continuer à exercer, mais en devenant des reporters de guerre. Et donc on a mis en place de nouvelles choses. On a proposé du prêt de gilet pare-balles, on a ouvert un centre pour la liberté de la presse, on a travaillé plus sur les formations. Donc je trouve qu'on est aussi très adaptable et très créatif dans la manière dont on répond », indique Victoria Lavenue. Depuis une semaine, les six membres du bureau parisien reçoivent de nombreux mails de journalistes iraniens. Des journalistes sans connexion internet dans l'impossibilité de faire leur travail alors que la guerre fait rage. À lire aussiLa liberté de la presse en recul à travers le monde en 2024, selon Reporters sans frontières
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