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Menaces sur l’information

Menaces sur l’information

著者: RFI
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このコンテンツについて

Chaque année, la liberté de la presse est soumise à une pression croissante à travers le monde. Selon le dernier rapport de l'ONG Reporter sans Frontière, publié en mai 2024, plus de la moitié de la population mondiale vit dans des environnements extrêmement hostiles à la liberté d'expression journalistique, où exercer ce métier représente un danger pour la vie et la liberté. Pour illustrer ce constat alarmant, la chronique « Menaces sur l'Information » vous invite à découvrir les défis auxquels sont confrontés les journalistes dans le monde, à travers des portraits de ceux qui ont affronté la répression de la liberté d'expression et qui y ont parfois laissé la vie. Chaque récit met en lumière les enjeux cruciaux de notre époque pour une presse libre et indépendante.

Diffusion : tous les samedis à 6h17, 7h53 et 18h17 TU.

France Médias Monde
社会科学
エピソード
  • Journalisme en 2025: une année dramatique selon un bilan de RSF
    2025/12/27

    67 journalistes tués, plus de 500 détenus... Le bilan de l'année 2025 est dramatique pour la presse à travers le monde. C'est ce qui ressort du rapport de l'ONG Reporters sans Frontières publié au début du mois. Parmi les pays les plus dangereux où exercer le métier de journaliste figurent cette année la Palestine, où 29 journalistes ont été tués à Gaza sur les 12 derniers mois. Mais aussi le Mexique, marqué par la violence liée au narcotrafic. Sans compter l'Ukraine, où trois journalistes sont décédés cette année, dont le Français Antoni Lallican. Au-delà de ce triste décompte, Reporters sans Frontières alerte aussi sur une menace croissante qui pèse sur la presse : la haine des journalistes. Un fléau en expansion, alimenté par certains dirigeants internationaux.

    « Vous savez, ce n'est même pas votre question qui me gène, c'est votre attitude... Vous êtes une mauvaise reporter. Une mauvaise personne et une mauvaise reporter », lance Donald Trump à une journaliste qui l'interroge sur la publications des fichiers Epstein.

    Les journalistes américains sont désormais habitués aux attaques du président américain contre la presse. L'une des dernières en date remonte à début décembre, lorsque le chef d'Etat répondait ainsi à une question d'une reporter de CNN : « Est-ce que vous êtes stupide ? Est-ce que vous êtes une personne stupide ? »

    Des propos dégradants et misogynes devenus récurrents dans la bouche du président américain... Propos qui participent au discrédit de la profession. D'après une enquête Gallup publié en octobre, la confiance des Américains envers les médias est à son plus bas niveau depuis que cet institut a commencé ses sondages sur la question, dans les années 1970.

    Pour Thibault Bruttin, directeur général de Reporters sans Frontières, ce type de discours est particulièrement dangereux aux Etats-Unis, comme ailleurs, puisque l'exemple de Donald Trump fait des émules : « Il y a un moment de bascule qui est clair, où partout à travers le monde, des forces politiques, pas forcément d'ailleurs réactionnaires, potassent le manuel de Donald Trump pour essayer eux aussi de remporter le succès électoral. Et donc ça opère évidemment une transformation significative de la relation qu'un grand nombre d'élus ou de forces politiques peuvent avoir avec les journalistes. »

    Une stratégie observée chez d'autres dirigeants populistes comme Robert Fico, en Slovaquie, ou Javier Milei, grand allié de Donald Trump. Le président argentin, élu fin 2023, insulte régulièrement la presse : « Ces journalistes corrompus, vendus... Ecoutez, journalistes corrompus, voilà ce que les gens pensent de vous ! » Réponse de la foule, en choeur : « hijos de puta », fils de pute...

    Selon le responsable de RSF, « ​i​​​l y a une stratégie délibérée de la part de certaines forces armées ou de certaines forces politiques pour délégitimer le travail des journalistes, pour essayer de les catégoriser comme des militants, voire même comme des terroristes ». Exemple frappant avec la guerre à Gaza : « C'est ce qu'a entrepris l'armée israélienne depuis le début du conflit à Gaza, avec une unité spécialisée dans le développement d'argumentaires qui permettent de décrédibiliser les journalistes. »

    Décrédibiliser, jusqu'à alimenter une véritable haine des journalistes. Pour Thibaut Bruttin, ce discrédit devient alors le « terreau du pire ». « Il y a une sorte de "permis de tuer" qui s'installe. Et c'est pour ça que nous alertons là-dessus. Il y a de la part de nos concitoyens une trop grande indifférence, qui est le résultat d'une apathie des organisations internationales et des responsables politiques à travers le monde. »

    Que peuvent faire les médias pour regagner la confiance des citoyens ? Dénoncer cette instrumentalisation de la presse, insiste Reporters sans Frontières. L'ONG appelle aussi les médias à faire leur autocritique, en s'emparant des reproches qui leur sont adressés par les citoyens, par exemple sur leur manque de transparence, et en y répondant avec une information rigoureuse et factuelle.

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  • Informer au Nicaragua: une mission localement impossible qui s'opère avant tout en exil
    2025/12/20

    Pire que la Russie, Cuba ou l'Égypte, le Nicaragua est en queue de peloton en matière de liberté d'expression et de la presse : 172e sur 180, selon l'ONG Reporters sans frontières. Depuis la répression des manifestations étudiantes de 2018 par le président Daniel Ortega, une véritable chape de plomb s'abat sur les journalistes. Victimes de la brutalité du pouvoir d'une rare violence, de nombreux journalistes ont été emprisonnés et déchus de leur nationalité. D'autres n'ont eu pour choix que de s'exiler pour exercer leur métier.

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  • Guinée: sous Mamadi Doumbouya, les principaux médias audiovisuels privés sont fermés et les acteurs menacés
    2025/12/13
    En Guinée, la présidentielle est prévue pour le 28 décembre. Après avoir renversé Alpha Condé il y a quatre ans, le 5 septembre 2021, le général Mamadi Doumbouya, qui assure la présidence de la transition, est candidat en indépendant. Avec la disqualification des principaux partis d’opposition, le chef de la junte du CNRD est vu comme le grand favori de ce scrutin. Depuis son arrivée au pouvoir, la majeure partie des voix critiques et d’opposition sont soit en prison, soit en exil, sans compter les enlèvements en série de politiciens, magistrats ou militants pro-démocratie. Dans ce contexte, la presse guinéenne a été particulièrement touchée, surtout depuis la fermeture totale des principaux médias audiovisuels privés l’an dernier. C’est dans une discrète rue du sud de Paris que se trouve la Maison des journalistes, structure associative qui accueille, soutient et accompagne des reporters du monde entier persécutés dans leur pays d’origine. Le Guinéen, Abdoulaye Oumou Sow, 35 ans, fréquente les lieux depuis l’an dernier. « C'est vrai que je suis journaliste, mais je suis également activiste de la société civile et des défenseurs des droits de l'Homme. J'étais secrétaire générale de l'Association des blogueurs de Guinée, qui regroupe des journalistes indépendants, mais aussi des blogueurs guinéens vivant en Guinée un peu partout dans le monde. Et dans ce cadre, j'ai milité dans le Front national pour la défense de la Constitution dont je suis l'un des membres fondateurs. » « J'étais activement recherché et mon domicile a été même attaqué » C’est le FNDC, issu de la société civile, qui a fragilisé le pouvoir du président Alpha Condé en mobilisant des centaines de milliers de manifestants contre son troisième mandat illégal avant sa chute par celui-là même qu’il avait parachuté à la tête des Forces spéciales : un certain colonel Mamadi Doumbouya. Mais la lune de miel entre le FNDC et la nouvelle junte du CNRD tourne court. « En 2022, je n'avais plus la possibilité de rester parce que beaucoup de mes camarades ont été arrêtés. J'étais activement recherché et mon domicile a été même attaqué deux semaines après le baptême de ma seconde fille. Donc, j'étais dans l'obligation de quitter le pays et j'ai quitté le pays pour le Sénégal fin 2022. Je suis arrivé en France en 2023. » « Quand l'État veut te faire taire, il te fera taire » Dans son exil parisien, Abdoulaye Oumou Sow poursuit son métier de journaliste et fonde le site d’information militant Kouma Media - « la parole » en langue bambara. Tous n’auront pas cette chance. L’année suivante, ses camarades Foniké Menguè et Billo Bah sont enlevés à leur domicile sous les yeux de leurs épouses et de leurs voisins qui attestent que les ravisseurs sont des gendarmes. Pour la presse en Guinée, le coup de grâce viendra en mai 2024 lorsque le ministre de l’Information décide de fermer totalement les radios et télévisions privées nationales pour « non-respect du cahier des charges », mettant 700 personnes au chômage dans un climat d’« agressions, arrestations et menaces » permanentes, dénonce RSF. Triste ironie : c’est Fanah Soumah, présentateur vedette du JT fraîchement nommé ministre, qui justifie sa décision devant des journalistes à Nzérékoré. « Moi-même, je suis allé dans plusieurs médias. Ce sont mes petits, ce sont mes amis, les patrons des médias. Avec certains, on a même fait ensemble La Mecque pendant deux semaines pour leur dire de faire attention. Nous ne sommes pas des extraterrestres, nous ne pouvons pas affronter l'État. On n'est pas plus puissant que l'État. Quand l'État veut te faire taire, il te fera taire. Tu ne peux rien. » À lire aussiGuinée: un an après leur fermeture, la situation des médias reste inquiétante Les attaques contre la presse se multiplient Depuis, les attaques contre la presse se multiplient. Il y a deux mois, le journaliste en exil Babila Keita annonçait le kidnapping aux aurores de son père qui se préparait pour la mosquée. « C'est moi qu'ils veulent avoir. Ils n'ont qu'à laisser mon père. Je rentre à Conakry, mais que je sois informé que mon père a retrouvé sa famille. » Et, voilà un an que son confrère Habib Marouane Camara est porté disparu, enlevé lui aussi par des gendarmes selon les témoins. À lire aussiForum sur l'avenir de la presse en Guinée: statu quo concernant l'interdiction des 3 grands groupes audiovisuels
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