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Menaces sur l’information

Menaces sur l’information

著者: RFI
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このコンテンツについて

Chaque année, la liberté de la presse est soumise à une pression croissante à travers le monde. Selon le dernier rapport de l'ONG Reporter sans Frontière, publié en mai 2024, plus de la moitié de la population mondiale vit dans des environnements extrêmement hostiles à la liberté d'expression journalistique, où exercer ce métier représente un danger pour la vie et la liberté. Pour illustrer ce constat alarmant, la chronique « Menaces sur l'Information » vous invite à découvrir les défis auxquels sont confrontés les journalistes dans le monde, à travers des portraits de ceux qui ont affronté la répression de la liberté d'expression et qui y ont parfois laissé la vie. Chaque récit met en lumière les enjeux cruciaux de notre époque pour une presse libre et indépendante.

Diffusion : tous les samedis à 6h17, 7h53 et 18h17 TU.

France Médias Monde
社会科学
エピソード
  • Zehra Kurtay, journaliste turque menacée d'OQTF, en grève de la faim pour obtenir l'asile politique
    2025/11/08

    Arrivée en France il y a 18 ans avec un statut de réfugiée politique, Zehra Kurtay est aujourd'hui menacée d'expulsion vers la Turquie. Journaliste et militante d'extrême gauche d’origine kurde, elle avait fui les persécutions du régime d’Erdogan en 2007. Aujourd'hui, la voilà pourtant visée par une obligation de quitter le territoire français (OQTF). Cela fait plus de 100 jours que Zehra Kurtay est installée jour et nuit sous ce qu'elle appelle « une tente de la résistance » dans le quartier de Strasbourg Saint-Denis, en plein Paris. Elle a entamé une grève de la faim.

    Cette longue grève de la faim a creusé son visage, mais Zehra Kurtay offre un sourire généreux. C'est pour elle un signe de résistance. Elle vit sous une tente assez haute pour accueillir quelques camarades autour d'une tasse de thé. Quand elle est trop fatiguée, Zehra s'assoit dans un fauteuil roulant. « J'ai des difficultés à marcher, à parler. Je ne peux pas dormir bien à cause de ça. Je suis fatiguée », dit-elle. Réfugiée en France depuis 2007, l'opposante au régime d'Erdogan était journaliste en Turquie. Elle sera arrêtée et emprisonnée à plusieurs reprises. « Je suis dans la prison à cause de mes idées, à cause de mes écrits ».

    Considérée comme une terroriste, en 2000, Zehra Kurtay est incarcérée à la prison d'Ümraniye avec d'autres prisonniers politiques turcs. « On était côte à côte, on était tous ensemble. On avait le collectivisme, tous mes camarades. C'était super. C'était une école pour moi », raconte-t-elle. En signe de protestation, Zehra Kurtay et ses camarades entament alors une longue grève de la faim. Libérée au vu de son état de santé, la militante fuit vers la France et obtient le statut de refugiée politique.

    « Je veux être symbole de résistance »

    En 2012, elle est condamnée à cinq ans de prison pour son engagement politique passé. « Selon la France, je suis une terroriste. Je suis dangereuse. J'étais à Fleury-Mérogis. J'étais dans la cellule, toute seule. La cellule, c'était neuf mètres carrés. J'étais isolée. Il y avait la torture psychologiquement ». En 2021, elle découvre que son statut de refugiée politique lui a été retiré sans notification. Après une garde à vue et un placement en centre de rétention, la journaliste de 53 ans, est aujourd'hui visée par une obligation de quitter le territoire français. « J'ai décidé, pour protéger mes droits de papiers pour obtenir l'asile politique, j'ai commencé la grève de la faim pour obtenir l'asile politique ».

    Si elle retourne en Turquie, Zehra Kurtay s'expose selon ses dires à « la prison, la torture, la menace... ». La militante d'extrême gauche poursuit inlassablement sa grève de la faim. « J'ai résisté. Ça donne l'espoir de résister, ça donne la force. Je suis très heureuse parce que je résiste. Je veux être symbole de résistance ».

    Zehra Kurtay s'essuie le visage avec les mains pour reprendre un peu d'énergie, celle de continuer à se battre pour obtenir la protection de la France. Ces dernières années, plusieurs militants et militantes politiques kurdes, parfois réfugiés de longue date, ont reçu des OQTF ou ont été placés en centre de rétention.

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  • Au Soudan, des journalistes à l'épreuve du danger permanent
    2025/11/01
    Depuis le début de la guerre au Soudan, les paramilitaires des FSR, qui dominaient de larges parties de la capitale Khartoum, ont visé les bâtiments de la presse. Ils ont occupé le bâtiment de la Radio-télévision et détruit plusieurs bureaux de quotidiens. Ils ont pourchassé les journalistes dont la majorité a fui le pays. Avec la prise d’el Facher le 26 octobre par les FSR qui ont commis des massacres à l’encontre de cette ville assiégée et affamée, plusieurs journalistes ont disparu et seraient détenus par ces paramilitaires. Mouamar Ibrahim, qui travaillait pour la chaine al Jazeera est apparu dans une vidéo le montrant aux mains des FSR alors qu'il tentait de quitter la ville. Un autre, Mohamad Suleiman Chuaib, est arrivé jeudi dernier au camp de Tawila près d'el Facher, blessé et dans un état très grave. Le destin de trois autres journalistes reste inconnu. Les journalistes soudanais s'activent pour tenter de sauver la vie de leurs collègues restés dans el Facher assiégée et dont le destin est aujourd'hui inconnu. Naji al-Karachabi : « Nos confrères ont lancé sur les réseaux sociaux un Hashtag pour rechercher les journalistes disparus à el Facher, mais leurs recherches restent vaines. Je viens de lire un message du journaliste Abou Bakr Mukhtar, lui-même originaire du Darfour, il explique être contraint de visionner toutes les vidéos des atrocités commises par les milices des Forces de soutien rapide afin de tenter de retrouver ses collègues parmi les morts ou les blessés. À El Facher, chaque personne est une cible directe pour les FSR [Forces de soutien rapide, les paramilitaires qui s'opposent à l'armée régulière, NDLR], qui ne font aucune distinction entre citoyen ordinaire, journaliste ou malade, ni entre tribu, ou ethnie et ni entre religion ou affiliation politique. À leurs yeux, tous les Soudanais sont loyaux à l'armée. » Le syndicat national multiplie l'effort de libération Le bureau du Syndicat national des journalistes soudanais multiplie les efforts pour libérer les journalistes d'el Facher. « Le Syndicat des journalistes soudanais fournit de grands efforts pour libérer le journaliste Mouammar Ibrahim et ses quatre autres collègues disparus, a annoncé Taher el Moatassem, membre de ce bureau. Nous avons contacté les organisations internationales pour la liberté de la presse pour qu’elles rentrent en contact avec les FSR et les appeler à les libérer. À notre niveau, nous avons constitué une cellule d’urgence pour suivre les développements. » À lire aussiSoudan: après les exactions à El-Fasher, les FSR arrêtent un seul de leurs membres Les proches de Naji al Karachabi visés par les attaques ciblées des FSR Naji al Karachabi travaille pour la télévision et a un programme quotidien sur le Soudan, mais il est basé à l'étranger. Ce sont ses proches qui ont été inquiétés par les FSR : ces paramilitaires ont brûlé plusieurs de leurs maisons dans les zones qu’elles dominent. Pourquoi les milices des Forces de soutien rapide ciblent-elles les journalistes de cette manière, alors qu'elles filment elles-mêmes des vidéos dans lesquelles elles tuent des gens et violent le droit humanitaire et international ? Cherchent-elles à transmettre des messages spécifiques aux journalistes, et s'opposent-elles à ce qu'ils relatent des faits les accablant ? Aucune explication n'est disponible, étant donné qu'elles diffusent elles-mêmes les images de leurs exactions contre les civils dans de nombreuses régions du Soudan. « La première victime de la guerre est la vérité » Taher el-Moatassem, a lui, sa petite idée sur la question : « Il est certain que la première victime de la guerre est la vérité. Ceux qui pratiquent le journalisme sont des chercheurs de vérités, c’est pour cela qu’ils sont dans les premiers sacrifiés parmi les civils. Parce que la vérité est la première cible visée. Chaque partie de la lutte essaie d’avancer son récit du conflit, alors qu’un journaliste professionnel va effectuer son travail. Il montre la vérité. C’est pour cela que les journalistes sont visés au Soudan où ailleurs dans le monde, là où il y a des conflits. » Depuis le début de la guerre au Soudan, 32 journalistes ont été tués et nombreux sont ceux qui ont subi des exactions qui ont touché également leurs proches. À lire aussiSoudan: les exactions sur les civils «se multiplient» après la prise d'El-Fasher par les FSR
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  • Au Salvador, l'exil des journalistes s'accélère
    2025/10/25
    Au cours des six premiers mois de l'année, 43 journalistes ont quitté le pays d'après un décompte de l'Apes, l'association des journalistes du Salvador qui, elle aussi, a décidé de s'en aller. Elle l'a annoncé au début du mois d'octobre. C'est le dernier épisode d'une relation plus que houleuse entre les autorités du Salvador et les voix qui critiquent le très populaire président Nayib Bukele. Au Salvador, ces derniers mois, un cap a été franchi. Dans un rapport, l'Association des journalistes du Salvador (Apes) déclarait début octobre avoir recensé ces départs de journalistes entre le mois de janvier et le 9 juin 2025. « Les journalistes qui ont quitté le pays appartiennent, pour la plupart, à des médias indépendants et/ou numériques, qui sont restés critiques et rigoureux à l'égard du gouvernement actuel », a précisé l'Apes. En mai dernier, l'avocate Ruth Lopez spécialiste de la corruption au sein de l'ONG Cristosal était arrêtée. Quelques jours plus tard, une loi sur les agents étrangers est adoptée. Comme en Russie, les organisations, comme les médias indépendants, doivent payer une taxe de 30 % sur les fonds reçus de l'étranger. Circule également une rumeur selon laquelle le pouvoir aurait établi une liste noire de journalistes susceptibles d'être envoyés en prison. Jorge Beltrán Luna quitte alors son pays du jour au lendemain : « J'ai 55 ans, presque 56, et je dois recommencer ma vie à zéro. En ce moment, je suis en train de faire ma demande d'asile. On ne peut pas me renvoyer au Salvador. Mais pour l'instant, je ne peux pas travailler, ni conduire, ni ouvrir un compte en banque. Ce sera comme ça pendant plusieurs mois. Mais au moins, je suis en sécurité et j'ai recommencé à faire du journalisme avec ma chaîne YouTube. » Le départ a été très douloureux aussi pour Eric Lemus, journaliste d'investigation, qui s'est réfugié au début de l'année aux États-Unis : « Le plus difficile, c'est que ma mère qui a 90 ans, n'a pas pu venir avec nous. Alors, on s'est dit adieu. Elle m'a dit : 'Ne reviens pas. J'ai 90 ans. Je pense que nous ne nous reverrons jamais'. Et ça, ça a été vraiment dur ! C'est sûr, je ne retournerai jamais au Salvador. La situation est irréversible. Plus qu'une dictature, c'est une dynastie qui est en train de s'installer. La famille Bukele n'a aucune raison d'abandonner le pouvoir. Ils contrôlent l'armée, le pouvoir judiciaire, le parquet, l'Assemblée nationale... Ils ne vont donc pas rester au pouvoir cinq ans de plus, mais sans doute vingt ans ». À lire aussiLe Salvador permet au président Nayib Bukele de se représenter indéfiniment À l'Université de Notre-Dame, dans l'Indiana, qui l'accueille, Eric Lemus travaille à la création d'un Observatoire de la corruption. Jorge Beltran Luna, lui, continue de couvrir à distance l'actualité de son pays : « Au Salvador, les médias ont été décimés. Il ne reste quasiment plus de médias de communication ou de leaders d'opinions qui acceptent de s'exprimer. Ces derniers temps, j'ai constaté que plusieurs personnes qui commentaient d'habitude la situation du pays, refusent désormais de donner des interviews, car elles ont reçu des menaces. Dans mon cas, j'estime que ça vaut la peine de continuer, car je reçois toujours des informations de la part de mes sources, même en étant à l'étranger. Et puis je vois des gens qui se réveillent, qui font des vidéos de rues inondées, des quartiers pauvres. Moi, ça m'encourage à continuer à faire du journalisme ». Le Salvador occupe la 135ᵉ place sur 180 au classement de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières. Le pays a perdu 61 places au cours des cinq dernières années. À lire aussiÀ la Une: plongée dans les prisons de l'horreur au Salvador
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