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Menaces sur l’information

Menaces sur l’information

著者: RFI
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このコンテンツについて

Chaque année, la liberté de la presse est soumise à une pression croissante à travers le monde. Selon le dernier rapport de l'ONG Reporter sans Frontière, publié en mai 2024, plus de la moitié de la population mondiale vit dans des environnements extrêmement hostiles à la liberté d'expression journalistique, où exercer ce métier représente un danger pour la vie et la liberté. Pour illustrer ce constat alarmant, la chronique « Menaces sur l'Information » vous invite à découvrir les défis auxquels sont confrontés les journalistes dans le monde, à travers des portraits de ceux qui ont affronté la répression de la liberté d'expression et qui y ont parfois laissé la vie. Chaque récit met en lumière les enjeux cruciaux de notre époque pour une presse libre et indépendante.

Diffusion : tous les samedis à 6h17, 7h53 et 18h17 TU.

France Médias Monde
社会科学
エピソード
  • Jambo Radio, un média communautaire de République démocratique du Congo primé à la COP30
    2025/11/23

    Jambo Radio, un média communautaire de République démocratique du Congo a reçu le prix « Genre et solutions » à la COP30 qui joue les prolongations au Brésil. Cette année, l’ONG féministe WECF – Women engage for a common future -- , récompense ce média qui vise à informer des populations qui ont parfois un accès limité à l’information. Manque de moyens, menaces… Joseph Tsongo, co-fondateur de Jambo Radio, raconte à RFI le chemin pavé de difficultés de ce média mis en ligne en 2022.

    Exploitation du pétrole, de ressources minières, changement climatique… Les podcasts de Jambo Radio sont spécialisés dans l’information environnementale. Une évidence pour Joseph Tsongo, co-fondateur du média en ligne :

    « C'est déjà ça le nœud de tous les problèmes aujourd'hui. Des problèmes de conflits armés dans notre région, tous ces effets des changements climatiques, les inondations, les sécheresses, tout ça ! Nous sommes une population d'environ 89% rurale. Nous mangeons, nous devons produire, les enjeux environnementaux, climatiques, c'est toute la vie... »

    Le public visé ? En particulier, les jeunes et les femmes

    « Malheureusement, elle est toujours laissée pour compte, elle est moins informée. »

    Joseph Tsongo ne se définit pas comme journaliste, mais comme organisateur communautaire, militant et podcasteur. La mission de Jambo Radio, c’est d’apporter l’information dans des communautés rurales, là où elle est difficile d’accès. Les émissions y sont parfois envoyées physiquement sur des cartes mémoires : « Ils n'ont besoin d'Internet, ils n'ont pas besoin d'ordinateurs ».

    Au-delà de ces émissions, le Jambo Lab propose un système d’alerte météo par SMS. Pour parler au plus grand monde, le média produit du contenu en Swahili, en Lingala et en français. Et pour apporter l’information au plus près : des débats sont organisés dans des « clubs d’auditeurs ». « Nous conduisons les débats, nous pouvons amener le spécialiste en personne pour répondre aux questions, au carrément, nous en savons un peu plus, qu'est-ce que nous avons mis dans le podcast, nous pouvons essayer d'orienter le débat, de répondre à certaines questions ».

    Parmi les thèmes chers à Joseph Tsongo : l’impact de la transition dite verte sur l’environnement et les populations locales, du fait de la course à certains minerais comme le cobalt.

    Mais en mars dernier, il est parti de Goma pour s’exiler quelques mois à l’étranger. Et le conflit dans l’est de la RDC n’explique pas tout : « Je soulève très souvent les questions de justice sociale, environnementale, et donc, je suis menacé, je dois fuir... »

    Ces menaces n’étaient pas les premières

    « En 2022 ils sont venus chez-moi, ils ont vandalisé la maison, ils sont entrés, moi, je me suis caché au plafond. Ils sont pris mon ordinateur, ma carte bancaire, mon passeport, tout ça ! Après, ils ont piraté mon compte WhatsApp. Cela vient vient de ceux qui tirent profit de toute l'exploitation ».

    Pas tous les jours et surtout pas depuis six mois. Conséquence entre autres de son exil. Même si Joseph Tsongo considère qu’il suffit de peu et ne se met pas la pression, la petite équipe doit aussi composer avec de tout petits moyens. Les 5000 euros du prix donneront un peu d’air à Jambo Radio.

    L'Histoire de Jambo Radio est à retrouver dans un article plus complet de Géraud Bosman sur notre site internet : www.rfi.fr

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  • Ghana: Erastus Asare Donkor informe sur les mines d'or illégales pour sauver les générations à venir
    2025/11/15

    À la mi-temps de la trentième conférence des Nations unies sur le climat, qui se tient au Brésil, la société civile manifeste, ce samedi 15 novembre, à Belém. Un retour de la traditionnelle marche après plusieurs années d'absence faute d'autorisation dans les pays organisateurs. Militer pour les droits de l'environnement est parfois dangereux. Informer sur ce sujet peut l'être tout autant, comme l'illustre le cas d'Erastus Asare Donkor. Journaliste d'investigation au Ghana, il travaille pour The Multimedia group, une compagnie qui possède des stations radio et des chaînes de télévision.

    Erastus Asare Donkor s'est spécialisé dans les documentaires sur les mines d'or illégales : leurs effets sur l'eau, les forêts et la vie des populations locales. Et c'est ce qui lui vaut des pressions et des menaces.

    « Je couvre un domaine sensible, comme l’extraction illégale de l’or au Ghana. C'est un secteur qui pèse plusieurs milliards de dollars. Des personnes très riches et puissantes à tous les niveaux sont liées à ce secteur. Cela implique aussi beaucoup de corruption. Et donc ce que nous faisons est risqué », explique le journaliste.

    Un de ses documentaires, tourné en 2021 pour JoyNews a failli ne pas voir le jour. Alors qu'il couvre l'action d'une force liée au ministère de l'Environnement sur une mine illégale, des hommes armés interviennent. Il raconte : « Mon équipe et moi, avons été détenus pendant cinq heures par des militaires protégeant des mineurs qui saccageaient l’une des principales forêts du Ghana. Nous avons été fouillés. Les images de nos caméras ont été effacées. Mon chauffeur a été agressé physiquement ».

    Il n'y a pas qu'en tournage qu'Erastus Asare Donkor est en danger. Lui et son entourage, parfois lointain, font l'objet de menaces.

    « Quelqu’un qui commente mes publications sur Facebook et qui porte le même nom de famille, a reçu un message. Il disait que peut-être, il pourrait ne pas m’avoir, moi Erastus, mais qu'il me livrerait son corps décapité pour me servir de leçon. Deux semaines après avoir signalé ça aux agences de sécurité, ce monsieur a été poignardé sous les côtes par deux hommes. Heureusement, il a survécu », se désole Erastus Asare Donkor.

    Prendre des précautions face au danger

    « Mon entreprise a pris un certain nombre de mesures. Des caméras de vidéosurveillance ont été installées dans ma résidence. Ils ont aussi dû trouver une maison sûre pour moi et ma famille pour un temps. J’ai aussi dû changer de véhicule », déclare le reporter.

    Le journaliste de 49 ans est parti trois mois à l'étranger avec l'aide de Reporters sans frontière (RSF). Pas de quoi effacer la pression à son retour.

    « C’est encore frais dans ma tête. C’est quelque chose qui vous fixe des limites. Cela vous amène à vous auto-censurer. Ces jours-ci, je dois employer d’autres personnes pour faire le tournage sur le terrain à ma place », nous confie-t-il.

    Pour l'instant, Erastus Asare Donkor ne souhaite pas changer de spécialité. Il est essentiel pour lui d'informer sur ce qui se passe dans le pays, car « Au Ghana, 65 % de nos plans d’eau sont fortement pollués par des métaux lourds. 44 des 288 réserves forestières sont attaquées par des mineurs illégaux. Selon les recherches d'une agence pour la protection de l’environnement, les métaux lourds s’infiltrent dans notre chaîne alimentaire ».

    Alors son travail, il le perçoit comme un devoir pour « sauver les générations à venir ».

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  • Zehra Kurtay, journaliste turque menacée d'OQTF, en grève de la faim pour obtenir l'asile politique
    2025/11/08

    Arrivée en France il y a 18 ans avec un statut de réfugiée politique, Zehra Kurtay est aujourd'hui menacée d'expulsion vers la Turquie. Journaliste et militante d'extrême gauche d’origine kurde, elle avait fui les persécutions du régime d’Erdogan en 2007. Aujourd'hui, la voilà pourtant visée par une obligation de quitter le territoire français (OQTF). Cela fait plus de 100 jours que Zehra Kurtay est installée jour et nuit sous ce qu'elle appelle « une tente de la résistance » dans le quartier de Strasbourg Saint-Denis, en plein Paris. Elle a entamé une grève de la faim.

    Cette longue grève de la faim a creusé son visage, mais Zehra Kurtay offre un sourire généreux. C'est pour elle un signe de résistance. Elle vit sous une tente assez haute pour accueillir quelques camarades autour d'une tasse de thé. Quand elle est trop fatiguée, Zehra s'assoit dans un fauteuil roulant. « J'ai des difficultés à marcher, à parler. Je ne peux pas dormir bien à cause de ça. Je suis fatiguée », dit-elle. Réfugiée en France depuis 2007, l'opposante au régime d'Erdogan était journaliste en Turquie. Elle sera arrêtée et emprisonnée à plusieurs reprises. « Je suis dans la prison à cause de mes idées, à cause de mes écrits ».

    Considérée comme une terroriste, en 2000, Zehra Kurtay est incarcérée à la prison d'Ümraniye avec d'autres prisonniers politiques turcs. « On était côte à côte, on était tous ensemble. On avait le collectivisme, tous mes camarades. C'était super. C'était une école pour moi », raconte-t-elle. En signe de protestation, Zehra Kurtay et ses camarades entament alors une longue grève de la faim. Libérée au vu de son état de santé, la militante fuit vers la France et obtient le statut de refugiée politique.

    « Je veux être symbole de résistance »

    En 2012, elle est condamnée à cinq ans de prison pour son engagement politique passé. « Selon la France, je suis une terroriste. Je suis dangereuse. J'étais à Fleury-Mérogis. J'étais dans la cellule, toute seule. La cellule, c'était neuf mètres carrés. J'étais isolée. Il y avait la torture psychologiquement ». En 2021, elle découvre que son statut de refugiée politique lui a été retiré sans notification. Après une garde à vue et un placement en centre de rétention, la journaliste de 53 ans, est aujourd'hui visée par une obligation de quitter le territoire français. « J'ai décidé, pour protéger mes droits de papiers pour obtenir l'asile politique, j'ai commencé la grève de la faim pour obtenir l'asile politique ».

    Si elle retourne en Turquie, Zehra Kurtay s'expose selon ses dires à « la prison, la torture, la menace... ». La militante d'extrême gauche poursuit inlassablement sa grève de la faim. « J'ai résisté. Ça donne l'espoir de résister, ça donne la force. Je suis très heureuse parce que je résiste. Je veux être symbole de résistance ».

    Zehra Kurtay s'essuie le visage avec les mains pour reprendre un peu d'énergie, celle de continuer à se battre pour obtenir la protection de la France. Ces dernières années, plusieurs militants et militantes politiques kurdes, parfois réfugiés de longue date, ont reçu des OQTF ou ont été placés en centre de rétention.

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