• La disparition des animaux sauvages affaiblit la capacité des forêts à stocker du carbone

  • 2025/02/27
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La disparition des animaux sauvages affaiblit la capacité des forêts à stocker du carbone

  • サマリー

  • Une étude publiée dans la revue The Conservation Biology fait le lien entre la perte des grands mammifères dans les forêts tropicales et les arbres qui stockent du CO2. Les animaux sauvages vont disperser moins de graines de fruitiers pourtant indispensables au développement des arbres qui capturent le dioxyde de carbone. Par Linda RoussoDans les forêts tropicales, en Afrique centrale ou en Amazonie, les grands animaux, comme les éléphants ou les orangs-outans sont très frugivores. Grâce à leur digestion, ces espèces dispersent les graines et les noyaux des arbres fruitiers un peu partout dans la forêt. « Cela permet aux plantes et aux arbres de se déplacer un peu partout dans l’environnement », explique Hadrien Vanthomme chercheur au Cirad, le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement. « Ce phénomène va même plus loin. Certaines espèces d’arbres ont besoin du tube digestif d’un animal pour se développer ». C’est le cas de l’arbre du Balanites wilsoniana, l’arbre de Boko en Afrique de l’Ouest. Il a besoin de l'éléphant pour disperser ses graines. Sans lui, cet arbre n'a presque aucune chance de se développer. « Il y a des endroits où 90% des espèces d’arbres dépendent des animaux », détaille l’écologue.La surexploitation de la faune sauvageCes grands animaux sauvages, pour la plupart des mammifères sont les cibles privilégiées des braconniers. Par exemple, en trente ans, la population d'éléphants dans le monde a chuté de 86%. Cette disparition est particulièrement néfaste pour l’écosystème forestier.Ce sont les espèces sauvages de grande et moyenne taille qui sont les plus chassées. Ces mêmes animaux expulsent les graines d'arbres qui stockent le plus de carbone. Contrairement aux petits vertébrés, qui remplissent par ailleurs d'autres fonctions dans la forêt, les grands animaux comme les éléphants ou les chimpanzés avalent de plus gros noyaux d'arbres fruitiers car leur tube digestif est plus développé. De ces noyaux, poussent des arbres à forte densité de bois et ce sont eux qui captent le mieux le carbone. L’étude montre que l’extinction des plus grands arbres à graines entraîne des pertes de 2 à 12 % de carbone dans les forêts tropicales d’Afrique et d’Amérique du Sud. Caroline Milson, une des autrices de l’étude, précise : « Il faudra beaucoup de temps pour que ces changements s'opèrent, mais à terme, les forêts tropicales pourraient ne plus être en mesure d'absorber autant d'émissions de dioxyde de carbone qu'aujourd'hui. Cela pourrait être désastreux pour la lutte contre le changement climatique ».Cette perte des grands mammifères dans les forêts tropicales est connue sous le nom du « syndrome de la forêt vide » théorisé par des biologistes dans les années 1990. Sans interactions entre la faune et la flore, l’équilibre de la forêt se rompt peu à peu. In fine, la perte de biodiversité entraîne une baisse de la croissance des arbres et donne des forêts qui captent moins de dioxyde de carbone. Elles ne remplissent plus leur rôle de puits de carbone.À lire aussiComment la biodiversité affecte-t-elle le climat?Une cohabitation difficile entre animaux et populations localesLa disparition des grands animaux sauvages des forêts tropicales n'est pas seulement due au braconnage. Les humains s'emparent de plus en plus de l'habitat naturel des animaux. En Afrique centrale, la population est aujourd'hui en conflit avec l'éléphant « il peut sortir de la forêt et dévaster des plantations. Les gens peuvent perdre en une nuit le fruit de leur travail de plusieurs années », explique Hadrien Vanthomme. « Ça peut aussi causer des problèmes de sécurité, des blessures voire des morts dans les populations humaines ».La cohabitation entre l'homme et la nature est donc au cœur du problème. Pour protéger les grands mammifères et ainsi permettre à la forêt tropicale de remplir son rôle de puits de carbone, il est indispensable d'inclure les populations locales et donc prendre en compte leurs besoins dans l'ensemble des mesures de conservations.Caroline Milson, aussi chercheuse à l’Université de Kent en Angleterre, propose avec ses confrères des pistes de solutions pour éviter la surexploitation des espèces : garantir aux populations autochtones et aux communautés locales la sécurité d'occupation pour gérer leurs forêts ; travailler avec les communautés locales pour réduire la surexploitation ; et recourir davantage à la régénération naturelle, le cas échéant, plutôt qu'à la plantation de restauration. « Si ces mesures sont mises en œuvre correctement, avec le soutien et l'engagement des populations autochtones et des communautés locales, ces solutions pourraient permettre de libérer des fonds précieux pour le financement de la lutte contre le changement climatique afin de s'attaquer aux effets de la ...
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あらすじ・解説

Une étude publiée dans la revue The Conservation Biology fait le lien entre la perte des grands mammifères dans les forêts tropicales et les arbres qui stockent du CO2. Les animaux sauvages vont disperser moins de graines de fruitiers pourtant indispensables au développement des arbres qui capturent le dioxyde de carbone. Par Linda RoussoDans les forêts tropicales, en Afrique centrale ou en Amazonie, les grands animaux, comme les éléphants ou les orangs-outans sont très frugivores. Grâce à leur digestion, ces espèces dispersent les graines et les noyaux des arbres fruitiers un peu partout dans la forêt. « Cela permet aux plantes et aux arbres de se déplacer un peu partout dans l’environnement », explique Hadrien Vanthomme chercheur au Cirad, le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement. « Ce phénomène va même plus loin. Certaines espèces d’arbres ont besoin du tube digestif d’un animal pour se développer ». C’est le cas de l’arbre du Balanites wilsoniana, l’arbre de Boko en Afrique de l’Ouest. Il a besoin de l'éléphant pour disperser ses graines. Sans lui, cet arbre n'a presque aucune chance de se développer. « Il y a des endroits où 90% des espèces d’arbres dépendent des animaux », détaille l’écologue.La surexploitation de la faune sauvageCes grands animaux sauvages, pour la plupart des mammifères sont les cibles privilégiées des braconniers. Par exemple, en trente ans, la population d'éléphants dans le monde a chuté de 86%. Cette disparition est particulièrement néfaste pour l’écosystème forestier.Ce sont les espèces sauvages de grande et moyenne taille qui sont les plus chassées. Ces mêmes animaux expulsent les graines d'arbres qui stockent le plus de carbone. Contrairement aux petits vertébrés, qui remplissent par ailleurs d'autres fonctions dans la forêt, les grands animaux comme les éléphants ou les chimpanzés avalent de plus gros noyaux d'arbres fruitiers car leur tube digestif est plus développé. De ces noyaux, poussent des arbres à forte densité de bois et ce sont eux qui captent le mieux le carbone. L’étude montre que l’extinction des plus grands arbres à graines entraîne des pertes de 2 à 12 % de carbone dans les forêts tropicales d’Afrique et d’Amérique du Sud. Caroline Milson, une des autrices de l’étude, précise : « Il faudra beaucoup de temps pour que ces changements s'opèrent, mais à terme, les forêts tropicales pourraient ne plus être en mesure d'absorber autant d'émissions de dioxyde de carbone qu'aujourd'hui. Cela pourrait être désastreux pour la lutte contre le changement climatique ».Cette perte des grands mammifères dans les forêts tropicales est connue sous le nom du « syndrome de la forêt vide » théorisé par des biologistes dans les années 1990. Sans interactions entre la faune et la flore, l’équilibre de la forêt se rompt peu à peu. In fine, la perte de biodiversité entraîne une baisse de la croissance des arbres et donne des forêts qui captent moins de dioxyde de carbone. Elles ne remplissent plus leur rôle de puits de carbone.À lire aussiComment la biodiversité affecte-t-elle le climat?Une cohabitation difficile entre animaux et populations localesLa disparition des grands animaux sauvages des forêts tropicales n'est pas seulement due au braconnage. Les humains s'emparent de plus en plus de l'habitat naturel des animaux. En Afrique centrale, la population est aujourd'hui en conflit avec l'éléphant « il peut sortir de la forêt et dévaster des plantations. Les gens peuvent perdre en une nuit le fruit de leur travail de plusieurs années », explique Hadrien Vanthomme. « Ça peut aussi causer des problèmes de sécurité, des blessures voire des morts dans les populations humaines ».La cohabitation entre l'homme et la nature est donc au cœur du problème. Pour protéger les grands mammifères et ainsi permettre à la forêt tropicale de remplir son rôle de puits de carbone, il est indispensable d'inclure les populations locales et donc prendre en compte leurs besoins dans l'ensemble des mesures de conservations.Caroline Milson, aussi chercheuse à l’Université de Kent en Angleterre, propose avec ses confrères des pistes de solutions pour éviter la surexploitation des espèces : garantir aux populations autochtones et aux communautés locales la sécurité d'occupation pour gérer leurs forêts ; travailler avec les communautés locales pour réduire la surexploitation ; et recourir davantage à la régénération naturelle, le cas échéant, plutôt qu'à la plantation de restauration. « Si ces mesures sont mises en œuvre correctement, avec le soutien et l'engagement des populations autochtones et des communautés locales, ces solutions pourraient permettre de libérer des fonds précieux pour le financement de la lutte contre le changement climatique afin de s'attaquer aux effets de la ...

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