• Littérature classique africaine

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Littérature classique africaine

著者: RFI
  • サマリー

  • La littérature africaine est au sommaire du programme des week-end pendant la période de confinement. Rendez-vous samedi et dimanche avec Tirthankar Chanda, qui revient sur quelques-uns des grands classiques de la fiction africaine contemporaine. Pourquoi faut-il lire ou relire Chinua Achebe, Mariama Ba, Mongo Beti, John Coetzee et les autres ? Le roman africain à l’honneur sur la radio mondiale.
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あらすじ・解説

La littérature africaine est au sommaire du programme des week-end pendant la période de confinement. Rendez-vous samedi et dimanche avec Tirthankar Chanda, qui revient sur quelques-uns des grands classiques de la fiction africaine contemporaine. Pourquoi faut-il lire ou relire Chinua Achebe, Mariama Ba, Mongo Beti, John Coetzee et les autres ? Le roman africain à l’honneur sur la radio mondiale.
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エピソード
  • «Retour au paradis», par Breyten Breytenbach
    2020/08/30
    À la fois écrivain et peintre, Breyten Breytenbach est un homme aux nombreux talents. Né en Afrique du Sud en 1939 et exilé en France depuis 1961, il est l’auteur d’une œuvre protéïforme, partagée entre poésies, romans, essais et journaux de voyage. Retour au paradis qu’il a écrit suite à un voyage en Afrique du Sud, sur le modèle d’Une saison en enfer rimbaldienne, est l’un de ses plus beaux livres, nourri d’inquiétudes sur l’avenir de son pays pourtant libéré du fléau de l’apartheid. Retour au paradis du Sud-Africain Breyten Breytenbach est un « travelogue », racontant les allées et venues de l’auteur entre son pays natal, l’Afrique du Sud, et son pays d'adoption la France dans les années 1980-90. C’est aussi un journal intime, comme le suggère le sous-titre du livre : « Retour au paradis. Journal africain ».Diptyque littéraireRetour au paradis fait partie d’un diptyque littéraire dont le premier volume paru dans les années 1970 a pour titre Une saison au paradis. Placé sous le signe d’Une saison en enfer de Rimbaud, ce premier texte, composé de notes de voyage, de souvenirs d’enfance, de réflexions, de poèmes, avait été inspiré au poète par son retour au pays natal après treize longues années d’exil.Le jeune Breytenbach s’était exilé à Paris dès 1961, fuyant la répression et le racisme institutionnalisé de l’Afrique du Sud sous l’apartheid. Sa situation personnelle se complique un peu plus lorsqu’il épouse une Française d’origine vietnamienne. Les mariages mixtes étant interdits en Afrique du Sud, il ne pouvait plus retourner dans son pays sans se faire arrêter. En 1973, il réussit toutefois à obtenir un visa de trois mois pour lui et pour son épouse afin de se rendre en Afrique du Sud pour recevoir un prix littéraire. Une saison au paradis est née de ce premier pèlerinage aux sources.Les circonstances de l'écriture du second volume du diptyque sont différentes.Engagé dans la lutte contre l’apartheid, Breytenbach retourna clandestinement en Afrique du Sud en 1975 pour établir des contacts avec la branche armée de l’ANC. Il sera arrêté pour terrorisme et ne sortira de prison qu’en 1982 avant d’être expulsé vers Paris. Autorisé ensuite à de séjours surveillés, il dut attendre le démantèlement du régime pour pouvoir revenir dans son pays en toute liberté. C’est pendant un nouveau voyage qu’il effectua en février 1991 dans une Afrique du Sud libérée du fléau du racisme institutionnalisé que Breytenbach rédigea Retour au paradis. Il s’agit d’un texte hétéroclite, à mi-chemin entre poème en prose et méditations, riche en digressions et magnifiquement écrit, même si la tonalité de l’ensemble est sombre tout comme l’est la vision de l’auteur sur l’avenir de son pays.Paradis retrouvé et perdu de Breytenbach Un sentiment de désenchantement et de désillusion profonde traverse l’ouvrage de part en part. D’une certaine façon, ce livre est le récit de paradis retrouvé et perdu de Breyten Breytenbach. Paradis retrouvé, car avec l’abolition de l’apartheid, puis la libération de Nelson Mandela, l’Afrique du Sud s’est donné les moyens politiques pour se renouveler. L’on imagine la satisfaction immense que ces événements ont pu procurer au poète, qui était devenu une figure emblématique de la lutte contre l’apartheid. Le pays était bel et bien engagé dans un processus de transition.Pourtant, comment ne pas ressentir en lisant Retour au paradis, construit comme un carnet de route, que la nouvelle Afrique du Sud en train d’émerger des décombres de l’apartheid n’inspire à l’auteur qu’une confiance limitée ? Alors que ses anciens amis s’enthousiasment pour le processus démocratique en cours, l’auteur s’interroge sur l’absence de communication entre Noirs et Blancs, sur le cynisme des politiciens face à la montée de la violence qu’ils ont parfois eux-mêmes orchestrée, que ce soit pour garder le pouvoir ou pour y arriver.Il s’appuie sur les articles de presse pour rappeler les quatre vérités : un pays en proie à une guerre civile larvée, tortures policières, banditisme, hommes et femmes lynchés, lapidés, poignardés. « La violence perce un peu, dans les journaux du pays, comme du sang qui traverse un pansement », écrit Breytenbach, avant de s’interroger : « Qu’est-il arrivé à la révolution ? »« Un oiseau de malheur »Le portrait lourd de désillusions que brosse de son pays renaissant le poète exilé témoigne surtout d’une grande lucidité et d’une compréhension en profondeur des enjeux des mutations en cours en Afrique du Sud post-apartheid.Dans son livre, Breytenbach raconte la dispute qui l’a opposé pendant son séjour sud-africain à l’un de ses plus proches amis qui l’accusa d’être « un oiseau de malheur venu ici pour avoir la satisfaction d’une haute et ...
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    5 分
  • «Le Fils d'Agatha Moudio», par Francis Bebey
    2020/08/29
    Le Fils d’Agatha Moudio est le premier roman de Francis Bebey, qui a été journaliste, musicologue avant de venir à la littérature. Il était contemporain des premiers grands romanciers du Cameroun tels que Mongo Beti ou Ferdinand Oyono. Évoquant de manière décomplexée l’Afrique sous la colonisation, le roman a connu un grand succès populaire et a été traduit en anglais, allemand et polonais. Le Fils d’Agatha Moudio, c’est le roman d’un conteur et d’un musicien. L’auteur, le Camerounais Francis Bebey, est connu en tant que musicien, musicologue, chanteur, parolier. Tout le monde connaît sa chanson Agatha : « Ne me mens pas… Ce n’est pas mon fils… tu le sais bien… ce n’est pas mon fils, même si c’est le tien… ». C’est d’ailleurs l’argument de son roman Le Fils d’Agatha Moudio, qui raconte l’histoire d’une femme noire, mariée à un homme noir, et qui donne naissance à un enfant… café au lait. Le roman de Francis Bebey évolue autour de ces événements qui se déroulent dans une société traditionnelle africaine.Ce roman a fait la réputation de l’auteur comme romancier, chroniqueur hors pair de la vie africaine. Publié par un éditeur camerounais et pas par un éditeur parisien, Le Fils d’Agatha Moudio a connu un grand succès populaire en Afrique. Réédité plusieurs fois, il a été couronné par le Grand prix littéraire de l’Afrique noire. Francis Bebey a commis d’autres romans, cinq en tout, mais son nom reste associé au Fils d’Agatha Moudio qui est même entré dans le curriculum des écoles de son pays.Raisons du succèsSon succès, ce roman le doit au traitement original de son sujet par l’auteur. Francis Bebey fait partie de la première génération de romanciers africains post-coloniaux. Le roman paraît en 1967, sept ans après l’indépendance du Cameroun survenue le 1er janvier 1960. L’une des missions de cette génération d’écrivains était de renouveler la perspective narrative africaine et de contribuer à l’œuvre de la construction nationale en cours en recentrant le discours narratif sur le pays, sur l’Afrique. C’est ce que fait admirablement Francis Bebey dans ce premier roman en campant son récit dans un village traditionnel de pêcheurs qui s’appelle Bonakwan, situé dans la proche banlieue de Douala, sur les rives du Wouri.L’histoire se déroule pendant la période coloniale, « au carrefour des temps anciens et modernes », comme l’écrit l’auteur, mais la colonisation, les rapports Blancs-Noirs sont marginalisés ou mis en perspective, avec la focalisation du récit portant essentiellement sur la vie intérieure au sein de la société africaine. L’objectif de l’auteur est de raconter la vie au quotidien d’un peuple millénaire qui tente de s’adapter aux mutations de la vie moderne, ainsi qu’aux effets de la colonisation sans sacrifier la vision, la philosophie qui font la cohérence de cette société.Le roman s’ouvre sur une scène de confrontation avec des chasseurs blancs venus chasser des singes dans la forêt attenant au village. Les villageois ne voient pas d’un très bon œil cette intrusion et demandent au chef du village de réclamer aux Blancs un dédommagement financier. Le chef hésite. Comment demander de l’argent à ces gens qui commandent « toi, moi, tous les habitants du village, notre forêt, notre rivière, notre fleuve et tous les animaux et tous les poissons qui y vivent » ? Alors que le chef tarde à transmettre la demande des villageois, Mbenda, un jeune du village, plus courageux et moins complexé que les autres, prend à partie les chasseurs et les oblige à payer leur dû aux villageois. Son intrépidité vaudra à Mbenda, héros-narrateur du récit, une assignation à des travaux collectifs. Ce rapport de force entre dominants et dominés, certes encore fragile, n’aura pas d’impact sur la suite de l’intrigue.Les amours de Mbenda Le récit tourne autour des déceptions amoureuses de Mbanda, le jeune homme qui avait tenu tête aux chasseurs blancs. Mbenda est amoureux de la plus belle fille du village, Agatha Moudio, et il veut l’épouser. Or Agatha n’a pas bonne réputation dans le village : on l’a vue traîner dans le quartier européen. Elle coucherait avec les Blancs, disent les mauvaises langues. La mère de Mbanda ne veut pas d’une belle-fille de mauvaise vie et pousse son fils à épouser sa promise, Fanny. Le jeune homme cède devant les insistances de sa mère, mais sa passion pour Agatha est si forte qu’il ne peut l’oublier. Même marié, il continuera à la fréquenter et finira par l’épouser aussi, la polygamie état tolérée dans sa communauté.Ce mariage aurait pu servir de dénouement au roman, mais une nouvelle crise vient assombrir le bonheur de Mbenda lorsqu’Agatha met au monde un enfant métis. Le récit se clôt sur ce nouveau drame dont la résolution sur un mode totalement ...
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    4 分
  • «Les Rochers de Poudre d’Or» par Nathacha Appanah
    2020/08/23
    Née à l’île Maurice, Natacha Appanah a travaillé dans l’édition, la publicité et la presse, avant de se lancer dans l’écriture. Considérée aujourd’hui comme l’une des écrivains majeurs de Maurice, la romancière a à son actif neuf livres aux tonalités très différentes. Ses thématiques vont des heurs et malheurs de son île natale aux enfants fugueurs à Mayotte « impatients d’échapper à la gravité de leurs destins », en passant par les dysfonctionnements passionnels au sein des familles en France où l’écrivain vit depuis 1998. Pour nombre d’admirateurs de Natacha Appanah, le nom de cette auteure reste associé à tout jamais à son premier roman Les Rochers du Poudre d’Or (2003), qui raconte avec maîtrise et maestria le parcours plein d’illusions des premiers travailleurs engagés indiens venus chercher fortune dans l’« Eldorado » mauricien.Ce roman a effectivement un fort caractère historique, nourri sans doute d’une documentation précise sur l’histoire de l’île, sa géographie et ses mœurs au début du XIXe siècle lorsque, suite à l’abolition de l’esclavage, les colonisateurs britanniques ont fait venir à Maurice des travailleurs indiens sous contrat pour remplacer les esclaves dans les plantations.Premier roman en français sur l’engagismeLes Rochers de Poudre d’Or est le premier roman mauricien de langue française à traiter du drame des travailleurs indiens engagés. Le mot « engagé » vient de l’« engagisme », le nom par lequel le travail sous contrat est désigné. Natacha Appanah relate dans ce roman avec beaucoup de réalisme comment en promettant monts et merveilles, les agents du gouvernement colonial réussissaient à persuader les Indiens pauvres de s’embarquer pour l’Eldorado mauricien, qui se révèlera un enfer esclavagiste. Il serait toutefois inapproprié de réduire ce roman à sa seule dimension historique car il s’agit ici avant tout d’une œuvre de fiction et d’imagination.Le roman Les Rochers de Poudre d’or est également nourri de légendes et de mythes liés à l’arrivée sur l’île des Indiens, qui constituent aujourd’hui la communauté majoritaire, communauté dont la famille de l’auteur est issue. « J’ai entendu des histoires d’engagés toute mon enfance », se souvient Natacha Appanah qui reconnaît s’être beaucoup inspirée de ces légendes familiales pour écrire son roman.Une des légendes estcelle qui est inscrite dans le titre même de l’ouvrage. Aux dires des spécialistes, les recruteurs murmuraient dans les oreilles des miséreux du fin fond de l’Inde qu’il suffisait de soulever les rochers pour trouver de l’or dans cette île mystérieuse et clémente. Et le tour était joué. Beaucoup ont cru à ces légendes, tout comme les protagonistes du roman de Natacha Appanah.PersonnagesOn suit dans ces pages le parcours de quatre personnages : un exilé volontaire sur les traces de son frère, un « paysan meurtri par la misère et la domination des propriétaires terriens », un candide joueur de cartes et la fascinante Ganga, veuve au sang royal qui a fui le bûcher funéraire de son mari auquel sa religion la condamnait. Alpagués par les affabulations des recruteurs sans scrupules, ils rejoignent d’autres Indiens entassés dans les cales de l’Atlas voguant inexorablement vers leur destin de servitude. Comme ils ne savent pas encore ce qui les attend de l’autre côté de l’océan, les pauvres se mettent à rêver.Ils rêvent « d’un port riche », « des sacs repus de riz, d’épices et de sucre », et des champs de « cannes en fleur bougeant dans le vent pour les saluer ». La réalité se révèlera beaucoup moins romantique, voire cruelle. Dans les plantations de Poudre d’Or, les destinées vont se nouer et les rêves ne tarderont pas à se dissiper. Soumis à la dure loi du contremaître au fouet facile, ces hommes et femmes passeront leur vie à trimer et ne reverront plus jamais leur pays natal. Alors, dans leurs boxes misérables, alignés dos à dos à la lisière des plantations d’où ils aperçoivent par journées claires le bleu de la mer lointaine, les Ganga, les Das, les Chotty, les Badri apprennent à oublier le passé et vivre avec le désespoir.Le roman des originesMalgré sa description plutôt sombre des relations découlant de la domination et de l’esclavage, l’univers de Natacha Appanah n’est pas tout à fait dépourvu d’espoir. Organisé autour de parcours individuels, imbriquant habilement les drames des personnages fictionnels et les étapes mouvementées de l’histoire de l’île Maurice (passage de cette possession française sous souveraineté britannique au XIXe siècle, fin de l’esclavage et arrivée massive des travailleurs indiens qui remplacent les esclaves dans les champs), ce roman ambitieux raconte en fait la naissance de la nation mauricienne. L’auteur descend dans les ...
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    5 分

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