• Ouganda: la troupe satirique «Bizonto», entre succès populaire et censure étatique [3/3]

  • 2024/11/20
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Ouganda: la troupe satirique «Bizonto», entre succès populaire et censure étatique [3/3]

  • サマリー

  • Ils ont fait de l’humour une arme contre les injustices et la mal gouvernance… Rencontre avec les comédiens de la troupe ougandaise « Bizonto ». Ils sont journalistes et humoristes, populaires pour leurs vidéos satiriques, où ils dénoncent toutes les gabegies de leurs autorités. Reportage d'un tournage d’un de leurs sketchs.

    De notre correspondante de Kampala,

    Ce matin-là, les comédiens se retrouvent dans une résidence isolée en banlieue de Kampala. Kidomoole est le fondateur du groupe : « Nous avons travaillé dans plein d’endroits, mais les propriétaires sont menacés. Du coup, nous sommes devenus nomades… »

    Les textes sont scandés en musique, le ton est satirique, mais le message est éminemment politique. Ce jour-là, dénoncer l’impunité après l’effondrement d’une décharge qui a fait 30 morts. Mbabaali Maliseeri est l’un des comédiens : « Ici, les gens bataillent pour leur quotidien, donc ils n’ont pas envie d’écouter des discours trop sérieux. Si tu veux être écouté et que ton message passe, il faut l’épicer un peu et y mettre une touche de comédie, sinon les Ougandais t’ignorent. »

    À lire aussiEn Ouganda, la musique de Brass for Africa transforme des vies dans les bidonvilles de Kampala [1/3]

    Résister par l'humour, même après un séjour en prison

    Si l’humour permet de conjurer l’ennui, Bizonto n’a pas toujours échappé aux fourches caudines de la censure. En 2020, ils ont séjourné en prison après qu’une vidéo sur le président Yoweri Museveni et son entourage est devenue virale : « Nous étions à la radio le jour de l’arrestation, à l’antenne. Un groupe d’une douzaine d’hommes armés, avec des armes à feu et en armure, est entré dans le studio pour nous embarquer. Ils nous ont accusés de sectarisme ».

    Les comédiens de Bizonto risquent alors cinq ans de prison, mais sur la toile leurs fans se mobilisent. Ce soutien populaire a conduit à leur libération : « Les autorités ont réalisé qu’en nous arrêtant, ils nous ont donné plus de pouvoir et de visibilité. Mais récemment, quelqu’un s’est accaparé de nos plateformes de diffusion sur internet. Ils ont payé quelqu’un pour essayer de nous mettre à terre et nous faire perdre notre audience. Donc la censure ne nous embête pas vraiment. Mais ils ont trouvé un autre moyen pour essayer de nous contrôler et de limiter notre influence ».

    Malgré la répression, les comédiens de Bizonto résistent avec leurs sketchs vidéos dans lesquels ils ont choisi d’apparaître systématiquement habillés en soutane : « Les messages que nous faisons passer devraient être portés par les hommes d’Église, mais ils ne le font pas à cause des menaces, donc on s’habille comme eux, on chante comme eux, et on fait passer les messages ».

    À lire aussiOuganda: le retour des reliques des premiers martyrs chrétiens [2/3]

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あらすじ・解説

Ils ont fait de l’humour une arme contre les injustices et la mal gouvernance… Rencontre avec les comédiens de la troupe ougandaise « Bizonto ». Ils sont journalistes et humoristes, populaires pour leurs vidéos satiriques, où ils dénoncent toutes les gabegies de leurs autorités. Reportage d'un tournage d’un de leurs sketchs.

De notre correspondante de Kampala,

Ce matin-là, les comédiens se retrouvent dans une résidence isolée en banlieue de Kampala. Kidomoole est le fondateur du groupe : « Nous avons travaillé dans plein d’endroits, mais les propriétaires sont menacés. Du coup, nous sommes devenus nomades… »

Les textes sont scandés en musique, le ton est satirique, mais le message est éminemment politique. Ce jour-là, dénoncer l’impunité après l’effondrement d’une décharge qui a fait 30 morts. Mbabaali Maliseeri est l’un des comédiens : « Ici, les gens bataillent pour leur quotidien, donc ils n’ont pas envie d’écouter des discours trop sérieux. Si tu veux être écouté et que ton message passe, il faut l’épicer un peu et y mettre une touche de comédie, sinon les Ougandais t’ignorent. »

À lire aussiEn Ouganda, la musique de Brass for Africa transforme des vies dans les bidonvilles de Kampala [1/3]

Résister par l'humour, même après un séjour en prison

Si l’humour permet de conjurer l’ennui, Bizonto n’a pas toujours échappé aux fourches caudines de la censure. En 2020, ils ont séjourné en prison après qu’une vidéo sur le président Yoweri Museveni et son entourage est devenue virale : « Nous étions à la radio le jour de l’arrestation, à l’antenne. Un groupe d’une douzaine d’hommes armés, avec des armes à feu et en armure, est entré dans le studio pour nous embarquer. Ils nous ont accusés de sectarisme ».

Les comédiens de Bizonto risquent alors cinq ans de prison, mais sur la toile leurs fans se mobilisent. Ce soutien populaire a conduit à leur libération : « Les autorités ont réalisé qu’en nous arrêtant, ils nous ont donné plus de pouvoir et de visibilité. Mais récemment, quelqu’un s’est accaparé de nos plateformes de diffusion sur internet. Ils ont payé quelqu’un pour essayer de nous mettre à terre et nous faire perdre notre audience. Donc la censure ne nous embête pas vraiment. Mais ils ont trouvé un autre moyen pour essayer de nous contrôler et de limiter notre influence ».

Malgré la répression, les comédiens de Bizonto résistent avec leurs sketchs vidéos dans lesquels ils ont choisi d’apparaître systématiquement habillés en soutane : « Les messages que nous faisons passer devraient être portés par les hommes d’Église, mais ils ne le font pas à cause des menaces, donc on s’habille comme eux, on chante comme eux, et on fait passer les messages ».

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