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Reportage Afrique

著者: RFI
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  • Nos correspondants et envoyés spéciaux sur le continent africain vous proposent, chaque jour, en deux minutes une photographie sonore d'un évènement d'actualité ou de la vie de tous les jours. Ils vous emmènent dans les quartiers ou dans les campagnes pour vous faire découvrir l'Afrique au jour le jour.

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あらすじ・解説

Nos correspondants et envoyés spéciaux sur le continent africain vous proposent, chaque jour, en deux minutes une photographie sonore d'un évènement d'actualité ou de la vie de tous les jours. Ils vous emmènent dans les quartiers ou dans les campagnes pour vous faire découvrir l'Afrique au jour le jour.

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エピソード
  • Soudan: la faim, l'autre front de la guerre
    2024/11/25

    Les 19 mois de guerre au Soudan ont plongé le pays dans la plus grave crise humanitaire au monde selon l'ONU. Plus de 13 millions de Soudanais ont été déracinés par les combats. Plus de la moitié des 45 millions de Soudanais sont en situation de sous-nutrition aiguë, parmi eux, 8 millions en état critique. La faim, c’est l’autre fléau du conflit au Soudan. Si les deux armées sont accusées d’utiliser la faim comme arme de guerre, entravant le passage de l’aide humanitaire, celle-ci reste largement sous-financée et la crise au Soudan oubliée. Notre envoyé spécial s'est rendu à l'hôpital Al-Shuhada de Bahri, la banlieue nord de Khartoum tout juste reprise par l'armée régulière aux mains des paramilitaires des Forces de soutien rapide. À quelques centaines de mètres de lignes de front, une autre bataille s'y joue, qui fait désormais plus de mort que la guerre.

    De notre envoyé spécial à Bahri,

    Devant les portes du service de nutrition, Selwa Zakaria erre le regard dans le vide : « Mes deux filles sont mortes de faim. La première de 12 ans, il y a quatre mois. La seconde, d’un an et demi, est morte il y a une semaine. Nous n’avons rien à manger. »

    Dans le cabinet de Fatima Haroun, des bébés rachitiques se succèdent sur la balance : « Rien qu’au mois de septembre, nous avons enregistré 20 décès d’enfants de moins de cinq ans. Avant-hier, un bébé est mort ici, nous n’avons rien pu faire. Nous sommes face à une famine de niveau 1. Mais personne ne se rend compte de la gravité des cas que nous recevons ici. J’ai reçu une famille qui, lorsqu’ils n’ont rien à manger, diluent du limon du Nil dans une assiette ! »

    Des silhouettes fantomatiques patientent dans le hall de l’hôpital. Un jeune garçon, Fayad, la peau sur les os, est entre les mains du docteur Imad : « Quand je l’ai reçu aux urgences, il était déshydraté, en hypotension. Il manquait de sucre, d’eau, de tout. Fayad, est-ce que tu arrives à parler ? » Pas de réponse. Les lèvres du garçon remuent à peine.

    Ceux qui parviennent à fuir les zones cernées par les combats arrivent dans des états critiques. Azza Hussein vient de quitter le quartier de Samarab, à un kilomètre d’ici : « Il n’y avait pas de nourriture. Les marchés sont vides. Les gens meurent ici et là. Dans notre quartier, il y a eu 150 morts en deux semaines. Mes voisins, par exemple, ils sont morts de dysenterie foudroyante, et d’autres à cause de l’eau du puits. Et aussi, il y a la dengue. Les enterrements s’enchainent à la va-vite pour que les corps ne répandent pas les maladies. »

    À écouter aussiLes Soudanaises, violées et violentées, sont les premières victimes de la guerre

    En plus de la dengue, la malaria et le choléra se répandent. En temps normal, ces maladies ne tuent pas si elles sont prises en charge. Mais la faim en fait des fléaux, selon la directrice de l’hôpital Hadil El-Hassan : « Ce n’est pas une question de pénurie de médicaments. Ces décès s’expliquent, car les défenses immunitaires des gens sont au plus bas. Avec la guerre, toutes les usines, les marchés ont été détruits ou pillés. Les citoyens sont assiégés, ils n’ont pas accès à la nourriture. Et on ne peut pas leur en envoyer. Il faut que des corridors humanitaires soient ouverts, notamment vers les zones contrôlées par les Forces de soutien rapide. Dans ce chaos, il est impossible de donner des chiffres précis. Mais les morts à cause de la faim sont innombrables. Ils sont les résidus de la guerre. »

    Alors que la faim risque de tuer plus que la guerre, l’aide humanitaire reste sous-financée, elle est distribuée au compte-goutte. Ici, les Soudanais se sentent abandonnés.

    À écouter aussiSoudan: une guerre de généraux à l'origine de la plus grave crise humanitaire au monde

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    3 分
  • Les Soudanaises, violées et violentées, sont les premières victimes de la guerre
    2024/11/24
    Dans le sillage de la guerre entre les deux armées du Soudan, les violences sexuelles contre les femmes se multiplient. Si les deux camps commettent des exactions, les Forces de soutien rapide sont tenues responsables de la grande majorité de ces violences faites aux femmes, selon les conclusions d’un rapport d’experts de l’ONU publié le 23 octobre. De notre envoyé spécial à Omdurman,Les troupes paramilitaires dirigées par le général Hemedti sont issues des milices janjawids, qui ont participé au génocide du Darfour au début des années 2000, au cours duquel le viol a été utilisé comme arme de guerre. Vingt ans plus tard, elles reproduisent à travers le Soudan leur campagne d’humiliation.À Omdurman, une victime a accepté de témoigner à condition de rester anonyme. Nous l’appellerons Fatima. La jeune femme de 28 ans a fui le quartier d’Oumbada sous le joug des paramilitaires. La rencontre est organisée à l’abri des regards dans une salle de classe d’une école convertie en centre d’accueil pour des familles réfugiées des combats. Le 14 janvier 2024, Fatima est enlevée par trois soldats des Forces de soutien rapide. Au prétexte que son oncle travaille dans les douanes, elle est accusée de collaboration avec l’armée régulière. « Ils m’ont emmenée dans une maison obscure. Il était minuit et demi environ. C’était très sombre, mais je pouvais sentir l’odeur du sang. Après m’avoir frappée, ils m’ont traînée par la jambe dans les escaliers jusqu’au deuxième étage. Le plus gradé d’entre eux est venu à moi. Il m’a dit : “Tu collabores avec l’armée. Je vais te violer pour jeter la honte sur ton oncle”. J’ai dit que j’étais tout juste mariée, que j’étais encore vierge. Il a dit : “Je ne connais pas ce mot”. Il m’a violée, pleure la jeune femme. Il est redescendu. Le deuxième soldat est monté, puis le troisième. »À lire aussiSoudan: les FSR lancent «une campagne de vengeance» contre les civils après la défection d'un général« J’étais devenue sa chose »Ce que raconte Fatima est arrivé à des milliers d’autres. Selon nos informations, les paramilitaires ont organisé un trafic d’esclaves sexuelles à travers le pays. Des centaines de femmes ont été vendues sur des marchés au Darfour. « L’un d’entre eux a dit : “Maintenant, on la bute”. Il a tiré en l’air. Mais l’officier a dit : “Non, moi, je la veux. Je la prends avec moi”. Il m’a dit que j’aurais la vie sauve à une condition : “Tu rentres chez toi, tu prends tes affaires, et à 5 heures du matin, tu pars avec moi. On va aller à Nyala, ou à El Fasher (au Darfour).” Après m’avoir violée, j’étais devenue sa chose, il pensait pouvoir faire de moi ce qu’il voulait. Quand je suis rentrée chez moi, je ne tenais plus debout. J’ai tout raconté à ma mère qui m’a dit : “Tu ne pars pas avec eux”. Elle a demandé au voisin de faire le guet. Il n’y avait personne dans la rue. À 3 heures du matin, on s’est enfui. »Une fois franchies les lignes de front, Fatima est interrogée par les renseignements de l’armée régulière. Ils veulent des informations sur l’ennemi. Personne ne se soucie de son état. C’est un nouvel enfer qui commence, celui du silence. « Quand mon mari l’a su, il s’est énervé, il a voulu divorcer. Au bout d’un mois, il a dit qu’il avait reçu un message de Dieu. Il a accepté de me garder à la condition que je ne dise rien à sa famille ni à personne. Chez nous au Soudan, ce sont des choses qu’on ne peut pas dire, c’est la honte. En dehors de mes parents, de ma tante, personne ne sait. »Quatre ans après la révolution contre le régime d’Omar el-Béchir, qui avait porté un vent d’espoir pour les femmes, les Soudanaises sont les premières victimes de la guerre.À lire aussiSoudan: les combats pour le contrôle d'El-Fasher entrent dans une nouvelle phase
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  • Cameroun: dans l'Extrême-Nord, le défi de l'enregistrement des naissances
    2024/11/23

    Plusieurs communes du Cameroun se sont lancées dans une course à l’enregistrement des naissances. Dans l’Extrême-Nord du pays, dans la commune de Mora, frontalière avec le Nigeria, on enregistrait moins de 9 % des naissances en début d’année. Pour remonter la pente, depuis le début de l’année, la mairie locale a multiplié les points d’enregistrement des naissances et recruté des agents qui se rendent dans les domiciles et les écoles primaires pour enregistrer les nouveau-nés et les élèves.

    De notre envoyé spécial à Mora, dans l’Extrême-Nord du Cameroun,

    Assis sur sa moto, Madi Abatchoua parcourt fièrement les rues rocailleuses de Mora, pour enregistrer de nouvelles naissances dans des familles qui peinent à se rendre dans un centre d’enregistrement. « Je sors souvent trois ou quatre fois par semaine pour aller enregistrer les naissances des enfants, je vois au moins 20 ménages par jour », explique-t-il.

    Cette après-midi, Madi est dans une famille qui vient d’accueillir la naissance de jumeaux. Les bébés sont en forme, rassure Salma, la mère, qui apprécie le fait que les agents recenseurs font désormais le déplacement vers les domiciles : « Avant, c’était tellement pénible. Peut-être le père était occupé, certains parents militaires pouvaient être en brousse... Le temps de partir, d’aller faire enregistrer les enfants à la commune, c’était compliqué. » Elle est donc ravie de ce nouveau système : « Je trouve ça très facile. Et c’est encourageant, vraiment, qu’on vienne identifier les enfants à la maison, les enregistrer à la maison. »

    Une méthode qui n’a pas tardé à porter ses fruits, car selon le bureau d’enregistrement des naissances de l’arrondissement de Mora, le taux est passé de 9 % d’enregistrement de naissance à plus de 50 % aujourd’hui.

    À écouter dans l'Invité d'Afrique midiIdentification des populations: «Il faut rendre gratuite la délivrance de l’acte de naissance et rapprocher l’état civil des usagers»

    « Presque 400 000 élèves n’avaient pas d’actes de naissance »

    C’est la même dynamique dans plusieurs villes de la région de l’Extrême-Nord. Selon le gouverneur de la région, Midjiyawa Bakari, il s’agit non seulement d’enregistrer les naissances, mais aussi de redonner une identité aux élèves et parents qui ont perdu leurs pièces d’identité en fuyant les exactions des djihadistes de Boko Haram. « Au plus fort de Boko Haram, l’État avait décidé de ramener toutes les écoles dans les centres urbains, le chef-lieu du département, beaucoup plus sécurisé. Vous imaginez ? C’était le sauve-qui-peut, on ne pouvait pas parler des documents. On s’est rendu compte, à la fin, quand il fallait présenter les examens, qu’on avait presque 400 000 élèves qui n’avaient pas d’actes de naissance. J’ai convoqué une réunion élargie avec toute l’élite extérieure. La justice, les chefs de cour ont mis à contribution leurs représentants aux niveaux départementaux. Et tout se passe bien. Les mairies se sont impliquées. »

    Les mairies de la région de l’Extrême-Nord ont été motivées grâce à une campagne d’enregistrement de naissance « MyName » initiée par l’Unicef et le gouvernement camerounais, afin d’enregistrer les enfants sans identité légale. Selon l’Unicef, 1,5 million d’enfants ne disposent pas d’actes de naissance, parmi lesquels 76 000 qui doivent présenter des examens de fin d’année.

    À lire aussiDans l'Extrême-Nord du Cameroun, des cas de malnutrition au camp d'Ouro-Dabang

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