-
Tunisie: le désarroi des migrants subsahariens après le démantèlement des camps par les autorités
- 2025/04/21
- 再生時間: 2 分
- ポッドキャスト
-
サマリー
あらすじ・解説
En Tunisie, après le démantèlement de camps de migrants à Sfax, à l’est du pays, début avril, par les autorités, de nombreux Subsahariens ont fui dans les champs d’oliviers avoisinants où ils se sont réinstallés. Passant de campement en campement, beaucoup disent avoir tout perdu, mais ne pas vouloir partir tant qu’ils n’ont pas tenté une traversée vers l’Europe. Les autorités misent sur les démantèlements pour les dissuader de rester et pour éviter les problèmes avec la population locale, mais cette stratégie semble trouver ses limites.
Dans le campement du kilomètre 22, dans l'est de la Tunisie, à El Hamra, plusieurs centaines de migrants sont installés dans des tentes de fortune. Quelques-unes sont un peu plus solides avec des structures en bois ou des bâches. Mais Nadine, 32 ans, Camerounaise, doit dormir à la belle étoile à même le sol. Début avril, elle a dû fuir le campement dans lequel elle vivait, démantelé par les autorités.
« Parce que là où j’étais d’abord, le camp a été détruit. Je n’ai pas d’abri. Je dors sous les zitouns, ce n'est pas facile pour nous. J’ai vu qu’il y avait des Noirs comme ici et je suis venue, je sais qu’ils ne peuvent pas me jeter. Je me suis déjà déplacée comme ça plus de quatre fois. Plus de quatre fois. On vient, on casse, on nous renvoie, on nous jette, on nous tabasse. Ce n'est pas facile, dernièrement, je suis tombée, j’ai vraiment eu mal », confie-t-elle.
Pendant que certains jouent au foot, d’autres construisent leurs tentes, quelques-uns prient dans un espace qui sert de mosquée. Un petit terrain à ciel ouvert dont les bases ont été délimitées avec des bouteilles plastiques remplies de sable. Doukouré Souleymane a 23 ans et vient de Côte d'Ivoire. Il prépare un thé avec ses amis en écoutant le chanteur français Maître Gims. Il a fui le campement du kilomètre 24, détruit par les autorités.
« Un matin, on était là, ils sont venus, ils ont donné des avertissements. Ils ont dit que nous devons quitter les lieux, mais on ne savait pas où aller, donc on a demandé, ils disent que si on ne part pas dans les soixante-douze heures, ils vont venir. Après, ils sont venus, ils ont commencé à nous chasser et à brûler nos trucs. Nous étions dehors pendant trois jours. Après, nous sommes venus nous réfugier ici. Comme cela ne va pas, nos familles essayent de nous envoyer de quoi construire un abri », explique-t-il.
Souleymane dort avec quinze autres personnes sous une structure faite de bric et de broc. Mais toutes ces épreuves, ne le font pas renoncer pour autant. « Moi, je suis venu pour l’Italie. Personne n’a payé mon transport pour arriver ici et ma famille a souffert pour que j’arrive ici. Donc, ce n'est pas ça qui va faire que je vais retourner, non », clame-t-il. Plus loin dans les oliveraies, d’autres campements sont visibles à l’œil nu. Selon les estimations du gouvernement tunisien, ils seraient près de 20 000 migrants en situation irrégulière à vivre de la sorte.
À lire aussiTunisie: les autorités procèdent à une vaste opération de démantèlement de camps de migrants