• Présomption d'incompétence…

  • 2024/10/26
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Présomption d'incompétence…

  • サマリー

  • Alors que tant d'hommes moyens, médiocres et parfois quelconques s'accrochent au pouvoir dans de nombreuses nations, la capacité des femmes à bien gouverner est toujours mis en doute, y compris dans certaines grandes démocraties… Dans l’évocation, ici, de l’élection présidentielle américaine, le candidat républicain Donald Trump est omniprésent, alors que sa challenger démocrate, Kamala Harris, peut bien l’emporter. Mieux, elle entrerait dans l’Histoire, en devenant, ainsi, la première femme présidente des États-Unis. Si nous parlions un peu d’elle ?Cette négligence relève des pièges qui guettent constamment le journaliste, enclin à accorder plus de place à ceux qui ne se tiennent pas comme il faut, contrairement aux plus sérieux. Il en est ainsi des États, des gouvernements, comme des dirigeants. Les cancres ont décidément le don de monopoliser l’attention, au détriment des meilleurs, qui mériteraient parfois d’être davantage mis en valeur, ne serait-ce que pour servir d’exemples, sinon de modèles à tous.Si elle l'emportait, Kamala Harris deviendrait non seulement la première femme à occuper le Bureau ovale, mais aussi la première femme noire et la première femme d’ascendance asiatique. Puisque sa mère Shyamala Gopalan était Indienne, et que son père Donald Harris était un Noir de Jamaïque. Elle assume d’autant plus librement ses racines africaines que même sa mère indienne a élevé Kamala et sa sœur Maya dans cet esprit.À lire aussiPrésidentielle américaine: Kamala Harris et Donald Trump s'attaquent sur l'économie et l'UkraineShyamala et Donald étudiaient dans une des plus prestigieuses universités des États-Unis, à Berkeley, mais c’est dans les cercles artistiques et intellectuels noirs où se pensait la lutte pour les droits civiques qu’ils se sont connus. Comme au célèbre Rainbow Sign, où Kamala Harris, comme d’autres enfants d’activistes, croisait alors une multitude de célébrités : l’écrivain James Baldwin ; l’immense pianiste, compositrice et chanteuse Nina Simone ; la compositrice Odetta ; ou encore Shirley Chisholm, première femme candidate dans des primaires démocrates. Trump a dit qu’il ne savait pas trop si elle était noire ou indienneAvec un père économiste, qui enseignait à Stanford, et une mère médecin, biologiste, oncologue, qui a enseigné entre Berkeley et McGill, au Canada, Kamala Harris aurait pu étudier dans n’importe quelle bonne université. Mais, à 18 ans, c’est à Howard, une des plus célèbres universités noires des États-Unis qu’elle a choisi d’entrer. Choix politique, identitaire, sans ambiguïté. Et il faut les avoir rencontrés, pour comprendre à quel point les étudiants de Howard étaient fiers de fréquenter cette université, qui a formé, entre autres, Toni Morrison, prix Nobel de littérature 1993, ou l’historien guinéen Djibril Tamsir Niane.Chez Kamala Harris, l’indianité s’imbrique avec les vibrations africaines. D’ailleurs, son grand-père maternel, P.V. Gopalan, acteur de la lutte pour l’indépendance de l’Inde, a également servi et vécu en Afrique. Cela notamment à Lusaka, capitale de la Rhodésie du Nord, l’actuelle Zambie, où il coordonnait l’aide aux réfugiés fuyant la guerre de libération en Rhodésie du Sud, le Zimbabwe. Kamala avait à peine 6 ans, lorsque son grand-père indien est devenu conseiller de Kenneth Kaunda, le charismatique premier président de la Zambie. Noire, Indienne, il suffit de scruter ses pas de danse pour comprendre qu’elle ne se contentait pas de clamer : « I’m Black and Proud ! ». Elle vibrait. Pourtant, certains Noirs hésitent à voter pour elleKamala Harris n’est pas dans une stérile complainte identitaire. Elle se bat ! Ainsi, lorsqu'elle découvre que 92 % des victimes d’homicides n’avaient pas fait des études secondaires, elle ne se contente pas, comme tant d’autres, d’appeler à traîner en justice une police raciste : elle conçoit une politique dissuasive contre l’absentéisme scolaire chronique, pour obliger les parents à veiller à l’assiduité de leur progéniture. « Afin, disait-elle, que les jeunes gens comprennent qu’ils peuvent faire autre chose dans la vie que devenir des criminels ». À une petite écolière qui lui demandait quel conseil il donnerait à une jeune dame qui voudrait devenir présidente des États-Unis, Gerald Ford, successeur d'un Richard Nixon emporté par le scandale du Watergate, avait répondu qu’il fallait, d’abord, qu’un président, homme, la choisisse comme vice-présidente. Et que le président en question décède en cours de mandat, pour que celle-ci lui succède. Que de sincérité !Mais le plus triste est que notre humanité continue de soumettre les femmes à une sourde présomption d’incompétence. Alors que tant d’hommes moyens, médiocres et parfois quelconques, parviennent au pouvoir et s’y ...
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あらすじ・解説

Alors que tant d'hommes moyens, médiocres et parfois quelconques s'accrochent au pouvoir dans de nombreuses nations, la capacité des femmes à bien gouverner est toujours mis en doute, y compris dans certaines grandes démocraties… Dans l’évocation, ici, de l’élection présidentielle américaine, le candidat républicain Donald Trump est omniprésent, alors que sa challenger démocrate, Kamala Harris, peut bien l’emporter. Mieux, elle entrerait dans l’Histoire, en devenant, ainsi, la première femme présidente des États-Unis. Si nous parlions un peu d’elle ?Cette négligence relève des pièges qui guettent constamment le journaliste, enclin à accorder plus de place à ceux qui ne se tiennent pas comme il faut, contrairement aux plus sérieux. Il en est ainsi des États, des gouvernements, comme des dirigeants. Les cancres ont décidément le don de monopoliser l’attention, au détriment des meilleurs, qui mériteraient parfois d’être davantage mis en valeur, ne serait-ce que pour servir d’exemples, sinon de modèles à tous.Si elle l'emportait, Kamala Harris deviendrait non seulement la première femme à occuper le Bureau ovale, mais aussi la première femme noire et la première femme d’ascendance asiatique. Puisque sa mère Shyamala Gopalan était Indienne, et que son père Donald Harris était un Noir de Jamaïque. Elle assume d’autant plus librement ses racines africaines que même sa mère indienne a élevé Kamala et sa sœur Maya dans cet esprit.À lire aussiPrésidentielle américaine: Kamala Harris et Donald Trump s'attaquent sur l'économie et l'UkraineShyamala et Donald étudiaient dans une des plus prestigieuses universités des États-Unis, à Berkeley, mais c’est dans les cercles artistiques et intellectuels noirs où se pensait la lutte pour les droits civiques qu’ils se sont connus. Comme au célèbre Rainbow Sign, où Kamala Harris, comme d’autres enfants d’activistes, croisait alors une multitude de célébrités : l’écrivain James Baldwin ; l’immense pianiste, compositrice et chanteuse Nina Simone ; la compositrice Odetta ; ou encore Shirley Chisholm, première femme candidate dans des primaires démocrates. Trump a dit qu’il ne savait pas trop si elle était noire ou indienneAvec un père économiste, qui enseignait à Stanford, et une mère médecin, biologiste, oncologue, qui a enseigné entre Berkeley et McGill, au Canada, Kamala Harris aurait pu étudier dans n’importe quelle bonne université. Mais, à 18 ans, c’est à Howard, une des plus célèbres universités noires des États-Unis qu’elle a choisi d’entrer. Choix politique, identitaire, sans ambiguïté. Et il faut les avoir rencontrés, pour comprendre à quel point les étudiants de Howard étaient fiers de fréquenter cette université, qui a formé, entre autres, Toni Morrison, prix Nobel de littérature 1993, ou l’historien guinéen Djibril Tamsir Niane.Chez Kamala Harris, l’indianité s’imbrique avec les vibrations africaines. D’ailleurs, son grand-père maternel, P.V. Gopalan, acteur de la lutte pour l’indépendance de l’Inde, a également servi et vécu en Afrique. Cela notamment à Lusaka, capitale de la Rhodésie du Nord, l’actuelle Zambie, où il coordonnait l’aide aux réfugiés fuyant la guerre de libération en Rhodésie du Sud, le Zimbabwe. Kamala avait à peine 6 ans, lorsque son grand-père indien est devenu conseiller de Kenneth Kaunda, le charismatique premier président de la Zambie. Noire, Indienne, il suffit de scruter ses pas de danse pour comprendre qu’elle ne se contentait pas de clamer : « I’m Black and Proud ! ». Elle vibrait. Pourtant, certains Noirs hésitent à voter pour elleKamala Harris n’est pas dans une stérile complainte identitaire. Elle se bat ! Ainsi, lorsqu'elle découvre que 92 % des victimes d’homicides n’avaient pas fait des études secondaires, elle ne se contente pas, comme tant d’autres, d’appeler à traîner en justice une police raciste : elle conçoit une politique dissuasive contre l’absentéisme scolaire chronique, pour obliger les parents à veiller à l’assiduité de leur progéniture. « Afin, disait-elle, que les jeunes gens comprennent qu’ils peuvent faire autre chose dans la vie que devenir des criminels ». À une petite écolière qui lui demandait quel conseil il donnerait à une jeune dame qui voudrait devenir présidente des États-Unis, Gerald Ford, successeur d'un Richard Nixon emporté par le scandale du Watergate, avait répondu qu’il fallait, d’abord, qu’un président, homme, la choisisse comme vice-présidente. Et que le président en question décède en cours de mandat, pour que celle-ci lui succède. Que de sincérité !Mais le plus triste est que notre humanité continue de soumettre les femmes à une sourde présomption d’incompétence. Alors que tant d’hommes moyens, médiocres et parfois quelconques, parviennent au pouvoir et s’y ...

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