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サマリー
あらすじ・解説
Pionnier de l’afro-funk à la sauce mbaqanga, virtuose de la guitare, Almon Memela a révolutionné la scène musicale sud-africaine avec son album Broken Shoes, sorti en 1976, presque dans l’indifférence générale.
Bienvenue en Afrique du Sud ou l’apartheid a régné plus de 40 ans. Almon Memela y est né en 1936 dans un village du KwaZulu-Natal. À 20 ans, le jeune Noir, victime de ségrégation raciale, travaille dans les mines mais ne tarde pas à faire son trou dans la musique. En 1964, Nelson Mandela est emprisonné. Miriam Makeba chante « Where Can I go » ( Où puis-je aller »). Et Almon Memela pose ses valises à Johannesburg pour créer son groupe Almon's Jazz Eight.
À la même période, le funk engagé politiquement de James Brown arrose l'Afrique d’espoirs civiques portés par ses rythmes endiablés. Influencé par cette nouvelle esthétique musicale venue d’Amérique, il a fallu attendre 1975 pour que le Sud-Africain sorte son premier album Funky Africa qui commence à dessiner sa signature musicale.
Musicien autodidacte et visionnaire, Almon Memela expérimente alors les instrumentaux futuristes. Émergence d’un son, subtilité des harmoniques, rythme imparable, son jeu de guitare addictif et obsédant atteint des sommets, à l’image d’un de ses titres phares « The Things We Do in Soweto ».
Broken Shoes, un album révolutionnaireMais c’est surtout son deuxième album, Broken Shoes, qui marque un tournant dans son œuvre. Révolutionnaire dans sa forme et dans son approche musicale pour l’époque, ce projet ne comporte que deux titres de quinze minutes chacun. Le disque sort en 1976. Et ce n’est pas un hasard s'il est publié sous le pseudonyme de « Soweto », car c’est au moment des manifestations des étudiants noirs dans les rues de ce township contre l’enseignement de l'afrikaans à l’école.
Opposés à l'apprentissage de la langue des colons néerlandais, une centaine d'entre eux sont morts, tués par la police. En hommage aux victimes et contre l’injustice, le militant anti-apartheid Almon Memela soulève des ouragans de solos. La réédition de cette pépite funk ignorée depuis 48 ans, rend justice à cet artiste et sort de l’oubli un musicien sud-africain éclairé, tout en le propulsant dans l’histoire de la musique du XXIe siècle.