エピソード

  • Dans l'œil de Pierrot Men à Madagascar
    2024/11/24

    Voyage en images avec le plus célèbre des photographes malgaches. Un maître du noir et blanc qui a toujours eu à cœur de partager son regard lumineux, poétique, au-delà des archétypes, sur la Grande Île.

    Depuis près de 50 ans et sa base arrière de Fianarantsoa où il a installé son studio et une de ses galeries, Pierrot Men balade son regard, appareil en bandoulière, dans les coins les plus reculés de Madagascar. Connu comme le loup blanc là-bas, celui qui se destinait au départ à la peinture, est aujourd’hui une référence qui inspire toute la jeune génération de photographes malgaches, pour un regard de l’intérieur...

    Né en 1954, Chan Hong Men Pierrot dit Pierrot Men voit sa carrière d’artiste photographe décoller après une première distinction à l’international, en 1994 avec le Prix Leica du Concours « Mother Jones » de San Francisco. Depuis, les honneurs et les expositions se succèdent sur le continent africain, comme dans le reste du monde : du Quai Branly à Paris, à la Chine en passant par la Biennale de Bamako ou les États-Unis.

    Pour ce disciple revendiqué des grands portraitistes de studios africains comme Seydou Keïta ou Malick Sidibé, cette carrière internationale est une occasion en or de donner à voir son pays mais surtout son peuple, dont il illustre avec patience la réalité sociale et culturelle. Car dans l’œil de Pierrot Men, les travailleurs de l’ombre, charbonniers, briquetiers ou pêcheurs sont dans la lumière, parfois plongés dans une brume matinale ou crépusculaire, frêles silhouettes dans un décor de collines, de baobabs ou de rivages à couper le souffle.

    Le rêve, l’enfance, l’immense dignité d’un peuple debout, affairé à travailler et à vivre, dans un pays miné par la pauvreté, c’est ce que l’on retrouve dans les images de Pierrot Men. Des images qui ont donné envie à beaucoup d’aller dans l’île de l’océan Indien et qui offrent surtout une autre perspective sur les habitants des campagnes de Madagascar.

    Depuis les Hautes-Terres, au centre-sud du pays, suivons le regard de cet enfant de Madagascar, devenu à sa manière un ambassadeur, un archiviste sensible de l’île.

    Un reportage à Madagascar de Raphaëlle Constant.

    En savoir plus :

    - Sur le travail de Pierrot Men

    - Pierrot Men a une galerie à Fianarantsoa et une autre à Antananarivo (Tana water Front, Module N°2)

    - Sur les nombreuses publications de Pierrot Men, parmi lesquelles «Des hommes et des arbres» Éditions Carambole 2015 ou «Portraits d'Insurgés, Madagascar 1947», texte de Jean-Luc Raharimanana, Éditions Vents d'ailleurs, 2011.

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  • Svalbard : l’adieu à l’étoile polaire
    2024/11/17

    Cabotage de fjords en fjords dans l’océan Arctique, autour de l’archipel norvégien situé tout au nord du monde. À bord d’un vieux bateau emblématique qui vient d’achever sa dernière saison dans les eaux glacées du Spitzberg.

    Pendant des décennies, le Nordstjernen ou « Étoile polaire » a promené son élégante silhouette dans l’archipel du Svalbard, un territoire émaillé d’îles et de fjords recouverts de glaciers. Construit en 1956 et désormais classé au patrimoine historique norvégien, ce bateau pouvant accueillir une centaine de passagers, a d’abord servi d’express-côtier le long du littoral enclavé de la Norvège, pour ensuite transporter chaque été, des voyageurs en croisière vers le Nord. Or, après une vaste entreprise de rénovation et du fait de son classement, ce vieux navire exploité par la compagnie Hurtigruten, ne correspond plus aux normes en vigueur qui permettent la navigation dans les eaux polaires, selon le Polar Code. Une retraite qui suscite beaucoup d’émotion chez les guides, les touristes de passage ou les locaux qui l’ont toujours connu.

    L’occasion de dire adieu à cette «grande et vieille dame» qui a marqué les esprits dans l’archipel, d’aller chercher la banquise jusqu’au 80ème degré de latitude nord, de découvrir les joyaux de l’Arctique, mais aussi d’interroger ce type de voyage dans des terres malmenées par les bouleversements climatiques. Au Svalbard qui compte 3 000 habitants, plus de 130 000 touristes s’y rendent chaque année. Parmi eux, près de la moitié découvrent l’archipel en été et en bateau de croisière.

    Un voyage sonore d’Oriane Laromiguière qui a effectué l’un des derniers voyages du Nordstjernen au Spitzberg.

    En savoir plus :

    - Sur les croisières au Svalbard par la Compagnie Hurtigruten

    - Sur le navire historique le Nordstjernen. En anglais

    - Sur le Svalbard, l’une des terres habitées les plus au nord du monde.

    À lire :

    - Un polar : «Personne ne meurt à Longyearbyen», de Morgan Audic, Albin Michel, 2023

    - Une biographie : «La femme au renard bleu», de Robyn Mundy, Paulsen, 2024

    - Un symbole : «L'ours polaire, vagabond des glaces», de Rémy Marion, Actes Sud, 2024.

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  • Clara Arnaud, arpenteuse du monde et des mots
    2024/11/10

    Dans ses récits de voyage comme dans ses romans, l'autrice naturaliste française a toujours préféré les chemins de traverse et les replis du territoire, pour aller chercher l’âme des lieux et des peuples.

    Quand elle était petite, Clara Arnaud raconte avoir longtemps eu sur sa table de chevet un globe lumineux, éclairant ses rêves d’ailleurs comme ses veillées nocturnes à bouquiner en cachette de ses parents. Depuis, à 38 ans, l’écrivaine française a déjà publié plusieurs récits de voyage et trois romans, le dernier «Et vous passerez comme des vents fous» ayant reçu de nombreuses distinctions et rencontré le succès en France.

    Rencontrer les lieux et ceux qui les peuplent, en livrer l’esprit, une boussole et un carnet de notes en poche, c’est ce qui semble avoir toujours guidé l’autrice nomade, dans ses écrits à mots pesés, comme dans ses voyages à pas lents, toujours à pied et souvent accompagnée d'un cheval. Après des échappées kirghizes, des itinérances en Chine avec deux chevaux, dans le Caucase aussi, ou après deux ans d'expatriation en République Démocratique du Congo, puis au Honduras, Clara Arnaud a désormais posé ses valises dans le Couserans, dans les Pyrénées ariégeoises, en France.

    C'est de là qu'elle a puisé l'inspiration pour écrire son dernier roman peuplé d'ours et de bergers qui vient questionner notre rapport au sauvage, dans une écriture à fleur de peau et de territoire. Consciente qu’il n’y a pas qu’un seul monde, Clara Arnaud intercède à sa manière, se plaçant aux coutures des mondes animal, végétal ou humain reliés souvent entre eux sans le savoir. Ce faisant, elle arpente, débusque et interroge nos géographies sensibles, en mettant le corps en mouvement, parfois à l’épreuve, dans des espaces grands et sauvages de préférence.

    Bibliographie :

    - «Au détour du Caucase. Conversation avec un cheval». Clara Arnaud. Éditions Actes Sud. Poche Babe. 2024

    - «Et vous passerez comme des vents fous». Clara Arnaud. Éditions Actes Sud. 2023

    - «La verticale du fleuve». Clara Arnaud. Éditions Actes Sud. 2021

    - «L'orage». Clara Arnaud. Éditions Gaïa. 2015.

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  • Marrons de Guyane #2 : les enfants du fleuve
    2024/11/03
    Pendant l’esclavage, les résistances et les visages du marronnage en Guyane française ont été multiples. Celui des Bushinengué, descendants de marrons réfugiés en forêt et venus du Suriname voisin, interpelle par la force de leur destin et la vitalité de leur culture, si singulière. Voyage entre l’Ouest guyanais et le littoral, entre passé et présent à la rencontre d’une histoire vivante. En route sur les traces du marronnage dans ce qui est aujourd’hui un département français grand de 83 000 km2, situé entre le Suriname et le Brésil et recouvert à plus de 95% par la forêt amazonienne, on comprend très vite à quel point cette géographie de montagnes et de marécages, de fleuves tumultueux et de forêts denses, a pu constituer un refuge -hostile mais possible- pour ces fugitifs, ces marrons au temps de l’esclavage qui a duré en Guyane près de 200 ans. Marronner, c’est résister à l’oppression esclavagiste. C’est à la fois user de ruse à l’intérieur du système mais aussi fuir l’habitation pour constituer, parfois, des sociétés parallèles, marronnes, en marge. Une marge entre le littoral et l’intérieur des terres, immense en Guyane, où s’enfuyaient les marrons mais aussi les Amérindiens qui trouvaient ici refuge loin du joug colonial esclavagiste. Une marge aussi entre la Guyane et le Suriname voisin, où se sont établis le long du fleuve Maroni des communautés marronnes venues du Suriname. Et c’est justement dans cette marge, passée mais aussi présente, que nous allons naviguer. Guidés par des associations culturelles marronnes, des militants et artistes de la tradition Tembé mais aussi des historiens guyanais qui s’attachent à mettre en lumière toutes les résistances à l’esclavage, et pas seulement le grand marronnage des Bushinengué. Il faut dire qu’en Guyane française, si les marrons des habitations situées sur la bande côtière ont jadis lutté, fui, pillé, constitués en bandes emmenées par les chefs Simon, Linval, Gabriel ou encore Pompée..., tôt ou tard, ils ont été rattrapés par les milices esclavagistes lancées à leurs trousses. Par contre, dans le cas du Suriname voisin, les Bushinengué littéralement « noirs de la forêt » ont eux, réussi à maintenir des sociétés originales, autonomes ; certains signant des traités de paix avec les autorités néerlandaises, d’autres comme les Bonis fuyant de l’autre côté du fleuve Maroni pour s’installer durablement sur les rives françaises. Aujourd’hui, les Bushinengué, ces descendants de marrons venus du Suriname, vivent encore majoritairement le long du Maroni, dans les fiefs historiques de Papaïchton, Maripasoula, Grand Santi ou encore Apatou situé bien plus bas sur le fleuve. De plus en plus, ce peuple fier, qui a su maintenir ses traditions dans l’isolement et la relégation, rejoint les villes et la côte. Aussi, il continue d’enjamber le fleuve Maroni du Suriname vers la Guyane, comme il l'a toujours fait à travers le temps. Ce qui vient poser des questions de reconnaissance et de papiers de ce peuple décidément transfrontalier. Au XXIème siècle, dans une société guyanaise métissée, mais souvent divisée entre les Créoles, les Bushinengué et les Amérindiens, les « Bushi » sortent du bois et revendiquent fièrement leur histoire, leurs cultures ou leur art Tembé, cet art de la fuite qui, jadis, servait de langage codé pour s’échapper et communiquer dans les grands bois. Aujourd’hui, cette tradition, sculptée au départ et désormais peinte, fascine le monde avec ses entrelacs colorés et magnétiques. Et comme les Autochtones, longtemps marginalisés avec les Bushinengué dans la zone dite tribale, ils revendiquent désormais leurs droits. Les Bushinengué représentent de nos jours près d’un ⅓ de la population guyanaise.Une série en 2 épisodes de Céline Develay-Mazurelle et Laure Allary initialement diffusée en décembre 2023. En savoir plus :- Sur le marronnage en Guyane. Un document pédagogique illustré et synthétique. En PDF- Sur les différentes résistances à l’esclavage en Guyane. L’ouvrage édité par le Jeune Historien Guyanais aux Éditions Ibis Rouge- « Maroons in Guyane, Past, Present, Future », l’ouvrage de référence des historiens Richard et Sally Price. Il a été réédité dans une version actualisée en 2022 aux Éditions « University of Georgia Press »- Le centre culturel « Mama Bobi » œuvre depuis des décennies pour la connaissance et le partage des cultures des gens du fleuve, des Bushinengué- Sur l’Ouest guyanais, ses peuples et ses enjeux, actuels comme passés : le blog « Un témoin en Guyane » animé par Joël Roy, militant associatif et ancien enseignant installé en Guyane.- Sur l’art Tembe et les marrons de Guyane : deux expositions s’étaient tenues en 2022 et 2023 à Paris. À la Maison de l’Amérique Latine et à la ...
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    49 分
  • Marrons de Guyane #1 : le temps des résistances
    2024/10/27
    Pendant l’esclavage, les résistances et les visages du marronnage en Guyane française ont été multiples. Celui des Bushinengué, descendants de marrons réfugiés en forêt et venus du Suriname voisin, interpelle par la force de leur destin et la vitalité de leur culture, si singulière. Voyage entre l’Ouest guyanais et le littoral, entre passé et présent à la rencontre d’une histoire vivante. En route sur les traces du marronnage dans ce qui est aujourd’hui un département français grand de 83 000 km2, situé entre le Suriname et le Brésil et recouvert à plus de 95% par la forêt amazonienne, on comprend très vite à quel point cette géographie de montagnes et de marécages, de fleuves tumultueux et de forêts denses, a pu constituer un refuge -hostile mais possible- pour ces fugitifs, ces marrons au temps de l’esclavage qui a duré en Guyane près de 200 ans. Marronner, c’est résister à l’oppression esclavagiste. C’est à la fois user de ruse à l’intérieur du système mais aussi fuir l’habitation pour constituer, parfois, des sociétés parallèles, marronnes, en marge. Une marge entre le littoral et l’intérieur des terres, immense en Guyane, où s’enfuyaient les marrons mais aussi les Amérindiens qui trouvaient ici refuge loin du joug colonial esclavagiste. Une marge aussi entre la Guyane et le Suriname voisin, où se sont établis le long du fleuve Maroni des communautés marronnes venues du Suriname. Et c’est justement dans cette marge, passée mais aussi présente, que nous allons naviguer. Guidés par des associations culturelles marronnes, des militants et artistes de la tradition Tembé mais aussi des historiens guyanais qui s’attachent à mettre en lumière toutes les résistances à l’esclavage, et pas seulement le grand marronnage des Bushinengué. Il faut dire qu’en Guyane française, si les marrons des habitations situées sur la bande côtière ont jadis lutté, fui, pillé, constitués en bandes emmenées par les chefs Simon, Linval, Gabriel ou encore Pompée..., tôt ou tard, ils ont été rattrapés par les milices esclavagistes lancées à leurs trousses. Par contre, dans le cas du Suriname voisin, les Bushinengué littéralement « noirs de la forêt » ont eux, réussi à maintenir des sociétés originales, autonomes ; certains signant des traités de paix avec les autorités néerlandaises, d’autres comme les Bonis fuyant de l’autre côté du fleuve Maroni pour s’installer durablement sur les rives françaises. Aujourd’hui, les Bushinengué, ces descendants de marrons venus du Suriname, vivent encore majoritairement le long du Maroni, dans les fiefs historiques de Papaïchton, Maripasoula, Grand Santi ou encore Apatou situé bien plus bas sur le fleuve. De plus en plus, ce peuple fier, qui a su maintenir ses traditions dans l’isolement et la relégation, rejoint les villes et la côte. Aussi, il continue d’enjamber le fleuve Maroni du Suriname vers la Guyane, comme il l'a toujours fait à travers le temps. Ce qui vient poser des questions de reconnaissance et de papiers de ce peuple décidément transfrontalier. Au XXIème siècle, dans une société guyanaise métissée, mais souvent divisée entre les Créoles, les Bushinengué et les Amérindiens, les « Bushi » sortent du bois et revendiquent fièrement leur histoire, leurs cultures ou leur art Tembé, cet art de la fuite qui, jadis, servait de langage codé pour s’échapper et communiquer dans les grands bois. Aujourd’hui, cette tradition, sculptée au départ et désormais peinte, fascine le monde avec ses entrelacs colorés et magnétiques. Et comme les Autochtones, longtemps marginalisés avec les Bushinengué dans la zone dite tribale, ils revendiquent désormais leurs droits. Les Bushinengué représentent de nos jours près d’un ⅓ de la population guyanaise.Une série en 2 épisodes de Céline Develay-Mazurelle et Laure Allary initialement diffusée en décembre 2023.En savoir plus :- Sur le marronnage en Guyane. Un document pédagogique illustré et synthétique. En PDF- Sur les différentes résistances à l’esclavage en Guyane. L’ouvrage édité par le Jeune Historien Guyanais aux Éditions Ibis Rouge- « Maroons in Guyane, Past, Present, Future », l’ouvrage de référence des historiens Richard et Sally Price. Il a été réédité dans une version actualisée en 2022 aux Éditions « University of Georgia Press »- Le centre culturel « Mama Bobi » œuvre depuis des décennies pour la connaissance et le partage des cultures des gens du fleuve, des Bushinengué- Sur l’Ouest guyanais, ses peuples et ses enjeux, actuels comme passés : le blog « Un témoin en Guyane » animé par Joël Roy, militant associatif et ancien enseignant installé en Guyane.- Sur l’art Tembe et les marrons de Guyane : deux expositions s’étaient tenues en 2022 et 2023 à Paris. À la Maison de l’Amérique Latine et à la ...
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  • Voyage au pays de l'oxygène rare avec Sophie Lavaud, grande dame des 8000
    2024/10/20

    Récemment, en France, on a beaucoup parlé du défi du youtubeur français Inoxtag, total novice en montagne qui a réussi à atteindre l'Everest. Mais qui connait l'exploit de Sophie Lavaud ? Cette alpiniste franco-suisse, méconnue au départ, arrivée sur la pointe des pieds et des crampons dans le club très restreint des «huitmillistes», a finalement achevé l'ascension des 14 sommets de plus 8000 mètres.

    En juin 2023, la Franco-Suisse Sophie Lavaud a achevé au sommet du Nanga Parbat, situé au Pakistan, son marathon des cimes en atteignant son 14ème sommet de plus de 8000 mètres, réussissant là où les Français avaient toujours échoué.

    Elle est donc LE premier Français (tous genres confondus), la première Suissesse mais aussi LE premier Canadien (tous genres confondus) à achever ces quatorze 8000. Ce genre de grand chelem himalayen, que seule une quarantaine d'alpinistes au monde détient à ce jour, suscite fascination, admiration mais aussi interrogations sur les évolutions de l'himalayisme et la pratique de l'alpinisme en général.

    Or, Sophie Lavaud incarne bien plus que ces nouvelles expéditions guidées, avec porteurs et apports d'oxygène qui viennent bousculer une certaine aristocratie de la haute altitude. Sa trajectoire de femme audacieuse, passionnée de montagnes et de sommets, non professionnelle au départ, qui aura passé onze ans de sa vie à aller au bout de son exploit, nous rappelle que les outsiders, non issus du sérail, ont eux aussi droit à leur part de rêves et de montagnes.

    Rencontre à l'occasion du Festival du documentaire et du livre «Le Grand Bivouac» qui s'est tenu du 14 au 24 octobre à Albertville avec l'himalayiste Sophie Lavaud et François Damilano, guide de haute montagne français, écrivain et réalisateur qui l'a suivie et filmée sur plusieurs ascensions.

    À lire :

    - «Les quatorze 8000 de Sophie Lavaud», de François Damilano et Sophie Lavaud. Éditions Glénat. 2024

    - «Chroniques himalayennes», de François Damilano. JM Éditions. 2023.

    En savoir plus :

    - Sur le le premier film de François Damilano «On va marcher sur l'Everest» consacré à Sophie Lavaud

    - Sur le Festival du documentaire et du livre d'Albertville «Le Grand Bivouac».

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    49 分
  • Le souffle des Yolngu: voyage aux confins des terres australiennes
    2024/10/13

    En août 2024, le Garma festival, plus grand rassemblement autochtone d’Australie, s’est tenu en Terre d’Arnhem. Une occasion rare de s’immerger dans le monde aborigène Yolngu.

    Au nord du pays, depuis Darwin, pour accéder au Festival Garma, il faut soit faire 1 200 km de routes sur des pistes en terre rouge, muni de permis spécifiques, soit survoler les 700 km qui séparent la capitale du Territoire du Nord et Nhulunbuy, une ville construite dans les années 70 pour desservir une mine de Bauxite. Dans les deux cas, en arrivant, vous êtes dans l’un des coins les plus reculés d’Australie, mais surtout dans des terres de réserves très réglementées, soumises à autorisation spéciale pour les non-autochtones. Le Garma lui, permet cet accès, au cœur d’un rassemblement unique en son genre, initié par le peuple Yolngu et placé dans une vaste clairière cernée de forêts tropicales truffées d’eucalyptus, située sur une falaise surplombant la mer et des rivages escarpés et sauvages.

    Ici, c’est donc la terre ancestrale des Yolngu, un groupe aborigène qui, jusqu’au début du XXè siècle, vivait de manière relativement autonome, à l’écart de la brutale colonisation britannique. On parle d’une présence des Yolngu depuis plus de 60 000 ans. Contrairement à d’autres groupes aborigènes, les Yolngu n’ont pas été déplacés, arrachés à ce lien si puissant qui les relie à la terre et au fait de la parcourir. Ce qui fait la force de leur culture, de leur langue et dialectes, de leurs chants et de leurs danses qu’ils ont su maintenir à travers les millénaires et qui s’expriment pendant quatre jours au Garma. Véritables pionniers de la lutte pour les droits fonciers autochtones aborigènes, les Yolngu ont également su faire de cet évènement une tribune où se pressent désormais les hommes politiques australiens de tous bords.

    En 2024, près de 3 000 visiteurs, dont la moitié non-aborigènes, se sont immergés dans ce monde peuplé de rêves, d’ancêtres créateurs, d’abeilles, de grues brolga ou de serpents arc-en-ciel ; au son du Yidaki ou Didjeridoo qui est né au nord-est de la Terre d’Arnhem. Un festival pour dire la fierté noire et autochtone, celle d’un peuple debout et maître chez lui.

    Un voyage sonore de Sophie Ansel.

    En savoir plus :

    - Sur le Garma Festival et la Yothu Hindi Foundation

    - Sur les Yolngu en images et en sons: le projet visuel Twelve canoes

    - Sur les Yolngu, le site du Musée National Australien.

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    49 分
  • Catherine Destivelle, une vie au sommet
    2024/10/06

    À l’occasion du Festival International des Écrans de l’Aventure de Dijon dont elle est la présidente du jury, la grimpeuse française, alpiniste de renom et aujourd’hui éditrice, revient sur cette vie si singulière qui l’a menée au sommet.

    Au sujet de Catherine Destivelle, véritable star de la grimpe dans les années 80-90, plusieurs fois consacrée championne du monde d'escalade, on a usé de tous les superlatifs et qualificatifs plus ou moins heureux, la surnommant pêle mêle «la femme araignée», «la libellule du rocher», «la grimpeuse de l’impossible», «la sauvageonne du vertical» ou encore «l’alpiniste du charme».

    Il faut dire qu’en matière de femmes et de sport, d’exploits ou de titres, la règle a longtemps été de les cantonner au féminin, oubliant que parfois elles dament aussi le pion aux hommes, abolissant ainsi les catégories de genre bien persistantes dans nos sociétés comme en montagne. Mais Catherine Destivelle a toujours été au-dessus de ça, traçant sa voie en toute liberté sur les parois du monde, en escalade d’abord, en alpinisme ensuite.

    Particulièrement respectée par ses pairs et auréolée en 2020 du prestigieux Piolet d’Or Carrière, la grimpeuse affiche un palmarès impressionnant, inspirant des générations de grimpeurs et d’amoureux de la montagne par ses exploits extrêmes : parfois en solo intégral, sans assurage le long des parois, parfois en version hivernale et solitaire sur les grandes faces Nord des Alpes.

    Désormais éditrice à la tête des Éditions du Mont-Blanc, une maison d’édition française qui propose toutes les formes de récits de montagne, du polar aux beaux livres en passant par la BD ou l’ouvrage jeunesse, Catherine Destivelle a aujourd’hui à cœur de transmettre son amour de la montagne et de la grimpe ; une discipline qu’elle défend comme un jeu et surtout un plaisir immense, comme les sommets qu’elle a gravis.

    En savoir plus :

    - Sur les Éditions du Mont-Blanc

    - Sur le dernier ouvrage de Catherine Destivelle «Il était une fois l'escalade», une BD co-écrite avec David Chambre sur l'histoire de la discipline

    - Sur le Festival International des Écrans de l'Aventure qui se tient chaque année en octobre à Dijon.

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    49 分