-
Trois ans de guerre en Ukraine: un lourd bilan pour le climat également
- 2025/02/24
- 再生時間: 3 分
- ポッドキャスト
-
サマリー
あらすじ・解説
Ce lundi 24 février 2025 marque les trois ans de l'invasion russe en Ukraine, avec un bilan lourd. Au plan humain, des infrastructures, mais aussi environnemental. Peut-on chiffrer les conséquences climatiques de la guerre en Ukraine ? Un rapport publié ce lundi 24 février dresse l’inventaire du coût climatique de la guerre. Un enjeu loin d’être négligeable. Éclairage. « La question est légitime ». Lennard de Klerk sait que la question du coût climatique de la guerre en Ukraine n’est pas la première qui vient à l’esprit face à l’énormité du bilan humain de trois ans de conflit. « Évidemment, la préoccupation principale se porte sur les victimes et les dégâts causés aux infrastructures telles que les hôpitaux. Mais dès le début du conflit, l’Ukraine a émis le souhait de documenter tous les dégâts. Cela inclut donc ceux faits à l’environnement : la pollution des sols, de l’eau, de l’air … », explique l’auteur principal d’un rapport sur le sujet, membre de l’initiative sur la comptabilisation des gaz à effet de serre de la guerre. « Cette guerre a également un impact sur le climat. On voit énormément d’émission de CO2 et ces dernières ne font pas seulement du tort aux ukrainiens. Elles participent du réchauffement climatique et ont donc un effet sur le monde entier. »À lire aussiUkraine: trois ans après, Ivankiv poursuit sa reconstruction malgré la guerreL’inventaire le plus large possibleLennard de Klerk et son équipe ont donc compté : le conflit en lui-même, ses munitions, ses missiles, le déplacement des troupes. Ils ont estimé les conséquences des destructions d’infrastructures énergétiques, telles que les dépôts de pétrole, les raffineries. Des éléments moins évidents ont également été pris en compte : le surplus de consommation du trafic aérien en raison des détours provoqués par la fermeture de l’espace aérien. Il y a aussi les feux de forêts engendrés par le conflit : « en raison des combats, nous observons beaucoup de départs de feux. Il s’agit souvent de petits incendies, mais qui prennent rapidement de l’ampleur : les pompiers ne peuvent pas intervenir, il y a des mines, c’est trop dangereux. Ils sont donc bien plus grands et intenses qu’ils ne l’auraient été sans la guerre. Par ailleurs, en 2024, la météo a été bien plus sèche et chaude, probablement en raison du réchauffement climatique. Tout cela a mené à une année record en la matière. » Ces incendies ravagent les écosystèmes ukrainiens : « la nature est une victime silencieuse de cette guerre », dénonçait Svitalana Grynchuk, la ministre ukrainienne de l’Environnement, lors de la dernière COP29 en novembre 2024. Cette destruction des forêts, qui régulent naturellement les émissions de carbone, est l’un des exemples de destructions locales aux conséquences mondiales.Ainsi, en cumulant toutes ces données, les auteurs de ce rapport parviennent à une estimation du coût climatique du conflit engendré par la Russie : ce sont ainsi 230 millions de tonnes de dioxyde de carbone ou équivalent qui ont été émises dans l’atmosphère depuis le 24 février 2022. C’est équivalent à ce qu’émet un pays comme l’Espagne en un an.Prendre en compte ce coût cachéAvec ce travail, Lennard de Kelerk et ses collègues espèrent sensibiliser la communauté internationale à ce « coût caché » des conflits. Les climatologues sont également destinataires : on trouve en effet parmi ses auteurs Svitlana Krakovska, membre du GIEC, qui doit présenter ses conclusions ce lundi à l’occasion de l’ouverture de la 62ᵉ session du Groupe d’experts intergouvernementaux sur les changements climatiques. « Jusqu’à présent, les émissions engendrées par les conflits armés étaient négligées », précise Lennard de Klerk. « Elles sont là, mais personnes ne les recense. C’est donc important de partager nos résultats avec la communauté scientifique internationale. Il ne s’agit en effet pas que de l’Ukraine. Des recherches préliminaires ont été menées sur la guerre à Gaza. Au total, il y a plus de 150 conflits armés dans le monde aujourd’hui. Jusqu’à présent, personne n’étudiait leurs conséquences, pourtant loin d’être anodines, sur le climat. »Lennard de Klerk et ses collègues ont également souhaité parvenir à une estimation du coût financier de ce coût climatique. « 2024 a été l’année où le climat et le conflit se sont combinés, entraînant des étendues de forêts brûlées dépassant tout ce que nous avons vu auparavant en Ukraine et en Europe cette année. Avec des négociations pour la paix dans l’air, les coûts climatiques ne devraient pas être oubliés. La Russie a commencé cette guerre et devrait assumer le coût de ses émissions climatiques. », explique Lennard de Klerk. En prenant en compte le prix de la tonne de carbone ...