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サマリー
あらすじ・解説
En Tunisie, les entrepreneurs ont encore du mal à se remettre de la pandémie du Covid. Beaucoup subissent les effets de l’inflation, à 7 %, et de la « permacrise » économique. 200 000 PME étaient en difficulté financière en 2023, selon l’Association tunisienne des petites et moyennes entreprises, et certaines ont une durée de vie qui ne dure pas plus d’un an et demi.
Dans son restaurant de street food El Koocha, dans le quartier de Menzah 5, à Tunis, Emna Megdiche a l’air soucieux. Malgré le succès de son commerce, elle doit s’adapter chaque jour à la hausse des prix des denrées alimentaires. « Malheureusement, les deux dernières années ont été particulièrement difficiles parce que l’on fait face à une inflation à deux chiffres sur certaines matières, explique-t-elle. La dernière en date qui nous a mis vraiment en difficulté, c'est l’approvisionnement en volaille et l’inflation des prix de la volaille depuis l’été dernier. Ce qu’on avait avant, c’était un prix bas de la volaille qui permettait de compenser le coût global de la nourriture ».
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Hausse des matières premières et pénurie de main-d’œuvreLe prix moyen de la volaille a augmenté de près de 19 % entre 2023 et 2024 en Tunisie. Emna a dû réduire ses marges et fait aussi face aux autres conséquences de la crise économique : « La première, c'est la hausse des matières premières, la deuxième, c'est la main-d’œuvre qualifiée qui est en train de partir dans des pays comme l’Arabie saoudite, le Qatar, le Maroc, qui se prépare pour la Coupe du monde, la France, l’Europe, c’est une grosse difficulté. Et la troisième, c’est la baisse de pouvoir d’achat ». Si Emna parvient à se maintenir à flot, d’autres ont dû prendre des mesures drastiques.
Catherine Fournier, franco-tunisienne, dirige une petite entreprise dans le secteur des ressources humaines. Elle a subi une baisse d’activité, car beaucoup d’entreprises ont coupé les budgets en matière d’externalisation du recrutement. « Mon choix, par exemple, ça a été de passer en coworking space au lieu de garder un local en propre, pour diminuer les charges, témoigne l’entrepreneuse, ça a été le premier réflexe. Et puis après, j’ai continué à faire de la croissance en niveau commercial et j’ai créé peut-être plus de dynamique de partenariats. »
Trésoreries à secComme Emna, malgré un réseau professionnel développé, Catherine se sent à l’écart des systèmes de soutiens financiers. « Je ne dis pas qu’il faut nous passer certaines choses, on doit payer des impôts comme tout le monde, mais peut-être que si on était un peu mieux traité et qu’on avait des systèmes un peu plus souples, ça nous aiderait à créer de la trésorerie, défend la cheffe d'entreprise. Parce que finalement, les TPE, on est souvent des sociétés de services et la trésorerie, c’est le cœur du problème. »
Beaucoup ne peuvent plus répondre aux exigences en termes de garantie de la part du système bancaire, et donc n’arrivent plus à trouver de financements.
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