• Walid Bourouis, journaliste tunisien exilé en France

  • 2024/11/02
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Walid Bourouis, journaliste tunisien exilé en France

  • サマリー

  • En Tunisie, la révolution de Jasmin en 2011 avait libéré une presse longtemps muselée par le régime de Ben Ali. Depuis, Walid Bourouis a été témoin et victime de la dégradation progressive des droits de la presse. Pour avoir dénoncé la corruption au sein d’un média d’État, il a dû fuir son pays.

    Walid Bourouis commence sa carrière de journaliste dans le journal francophone Le Quotidien en 2009. À l’époque, le président Ben Ali dirige le pays d’une main de fer : multipartisme interdit, liberté d’association confisquée et presse muselée. Lors de sa chute en 2011, Walid Bourouis a 20 ans. Un vent de changement souffle sur le pays. La liberté de la presse se développe et Walid redécouvre son métier.

    « Je me souviens très, très bien la Une, le lendemain, de notre journal, c'est "Le vent de la révolution qui souffle". Le 14 juillet j’ai rédigé un article "La voix du peuple crie haro (?) sur le régime" et le rédacteur en chef a refusé en rigolant en disant que c’était peut-être un tout petit peu trop tôt, mais voilà, c'était la dernière fois que j’ai été censuré », raconte t-il au micro de Welly Diallo de RFI.

    L'euphorie n’aura pas duré longtemps. En 2011, il intègre Cactus Prod. Cactus Prod fait partie de ces médias « confisqués » qui appartenaient à la famille de Ben Ali et ont été réquisitionnés par l'État après la révolution.

    En 2016, Walid Bourouis dévoile une affaire de corruption au sein de son propre média ; au cœur de l'enquête : un détournement de plus de 4 millions d'euros. Des ministres se retrouvent face à la justice et l'affaire fait la Une dans le pays. Pour Walid, c'est le début d'un nouveau quotidien fait de menaces.

    « Depuis 2016, c'étaient des menaces et agressions, c’est le quotidien du quotidien… Je me souviens d'une grande manifestation où j’ai été agressé aux genoux avec 21 jours de repos et le visage aussi… C’était toujours ça. »

    Les choses empirent en 2022 lorsque Kaïs Saïed, président de la Tunisie, adopte le décret-loi 54 qui punit la « diffusion de fausses informations ». Le 16 juillet 2023, les journalistes descendent dans la rue pour défendre la profession. Walid prend la parole et critiques les actions du président Kaïs Saïed, la corruption de son entourage, ainsi que les violences policières exercées envers les journalistes.

    « C’était une journée de la colère parce que, la veille, Kaïs Saïed a prononcé un discours la veille où il traite les journalistes de malfaiteurs. Et c’est là qu’ont recommencé les menaces, mais cette fois accompagnées de poursuites judiciaires. Je risquais cinq ans à dix ans de prison donc c’est là que j’ai dû quitter le pays. »

    Depuis, poursuivi au titre du décret 54, Walid vit en exil en France, où il poursuit ses activités syndicales et son soutien à ses amis journalistes emprisonnés en Tunisie.

    À lire aussiTunisie: le ministère de la Justice déclare la guerre «aux fausses nouvelles»

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あらすじ・解説

En Tunisie, la révolution de Jasmin en 2011 avait libéré une presse longtemps muselée par le régime de Ben Ali. Depuis, Walid Bourouis a été témoin et victime de la dégradation progressive des droits de la presse. Pour avoir dénoncé la corruption au sein d’un média d’État, il a dû fuir son pays.

Walid Bourouis commence sa carrière de journaliste dans le journal francophone Le Quotidien en 2009. À l’époque, le président Ben Ali dirige le pays d’une main de fer : multipartisme interdit, liberté d’association confisquée et presse muselée. Lors de sa chute en 2011, Walid Bourouis a 20 ans. Un vent de changement souffle sur le pays. La liberté de la presse se développe et Walid redécouvre son métier.

« Je me souviens très, très bien la Une, le lendemain, de notre journal, c'est "Le vent de la révolution qui souffle". Le 14 juillet j’ai rédigé un article "La voix du peuple crie haro (?) sur le régime" et le rédacteur en chef a refusé en rigolant en disant que c’était peut-être un tout petit peu trop tôt, mais voilà, c'était la dernière fois que j’ai été censuré », raconte t-il au micro de Welly Diallo de RFI.

L'euphorie n’aura pas duré longtemps. En 2011, il intègre Cactus Prod. Cactus Prod fait partie de ces médias « confisqués » qui appartenaient à la famille de Ben Ali et ont été réquisitionnés par l'État après la révolution.

En 2016, Walid Bourouis dévoile une affaire de corruption au sein de son propre média ; au cœur de l'enquête : un détournement de plus de 4 millions d'euros. Des ministres se retrouvent face à la justice et l'affaire fait la Une dans le pays. Pour Walid, c'est le début d'un nouveau quotidien fait de menaces.

« Depuis 2016, c'étaient des menaces et agressions, c’est le quotidien du quotidien… Je me souviens d'une grande manifestation où j’ai été agressé aux genoux avec 21 jours de repos et le visage aussi… C’était toujours ça. »

Les choses empirent en 2022 lorsque Kaïs Saïed, président de la Tunisie, adopte le décret-loi 54 qui punit la « diffusion de fausses informations ». Le 16 juillet 2023, les journalistes descendent dans la rue pour défendre la profession. Walid prend la parole et critiques les actions du président Kaïs Saïed, la corruption de son entourage, ainsi que les violences policières exercées envers les journalistes.

« C’était une journée de la colère parce que, la veille, Kaïs Saïed a prononcé un discours la veille où il traite les journalistes de malfaiteurs. Et c’est là qu’ont recommencé les menaces, mais cette fois accompagnées de poursuites judiciaires. Je risquais cinq ans à dix ans de prison donc c’est là que j’ai dû quitter le pays. »

Depuis, poursuivi au titre du décret 54, Walid vit en exil en France, où il poursuit ses activités syndicales et son soutien à ses amis journalistes emprisonnés en Tunisie.

À lire aussiTunisie: le ministère de la Justice déclare la guerre «aux fausses nouvelles»

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