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サマリー
あらすじ・解説
Aïssata Diakité a conjugué son goût pour les fruits de son pays, avec un marché qui s'ouvre de plus en plus à l'international, celui des jus, des confitures ou des tisanes, issus de l'agriculture ouest-africaine. En sept ans, sa marque Zabbaan a su promouvoir un savoir-faire auprès des consommateurs friands de nouveaux goûts, au bénéfice des coopératives agricoles avec lesquelles elle travaille. Le Zabbaan… si vous n'avez jamais goûté ce fruit acidulé et délicieux, Aïssata Diakité se fera un plaisir de vous expliquer de quoi il s'agit. « En fait, c'est un fruit, un peu comme le fruit de la passion. Riche en vitamines C. Quand j'étais petite, j'allais chercher ce fruit dans la forêt et c'est très dangereux parce que l'arbre est souvent truffé de serpents. J'ai tellement été punie pour ça ! (rires) Donc, je pouvais vraiment pas louper ce fruit-là en fait pour le nom de mon entreprise », explique cette entrepreneuse trentenaire qui navigue entre Paris et Bamako.De l'interdit de son enfance, puis ensuite d'un master en agrobusiness en France, Aïssata a conservé deux choses : d'une part, une passion pour les saveurs des fruits africains de sa jeunesse et d'autre part, la volonté de les transformer en jus, en confiture, en confiserie de qualité, accessible au plus grand nombre. De là, est née en 2017 l'entreprise Zabbaan, du nom de ce fruit qui pousse dans les arbres de Mopti et d'ailleurs au Mali.Pas de produits africains dans les rayons« Je suis née dans une région très agricole », explique la patronne malienne. « La région du Mopti. Donc après mon baccalauréat scientifique, je suis venue en France pour étudier l'agrobusiness et j'ai été très choquée de voir qu'il n’y a pas de produits africains dans les rayons quand on fait nos courses. Quand je faisais mes travaux pratiques à l'école, c'était tout le temps avec des fruits, des poires, des pommes ou des pâtés de porc, etc. etc ». « Donc, les week-ends, je m'amusais à faire beaucoup d'essais avec d'autres produits pour essayer d'innover et créer une gamme. »Quatre-vingts produits différents sortent depuis de son usine de Bamako pour le marché malien, mais aussi sous-régional comme en Côte d'Ivoire, au Sénégal ou bien au Bénin. Des produits qui s'exportent aussi de mieux en mieux en France dans certaines épiceries fines ou des hypermarchés comme la chaîne Carrefour.Le parfum du fruit ressemble de plus en plus, aujourd'hui, au parfum du succès, même si les débuts n'ont pas forcément été faciles pour cette entrepreneuse malienne.« L'accès au financement est très, très difficile en Afrique. C'est une problématique pour toutes les PME et en même temps, une femme va plus galérer qu'un homme. Moi-même au Mali, j'ai vu des business plans d’hommes qui ont été financés alors que nous (les femmes) on est là, on est en activité, tu as des chiffres, tu as une réalité, mais on ne te finance pas ! Donc, il y a beaucoup de discrimination. Je ne me victimise pas, mais ce sont des faits que je mets sur la table. Ce n'est pas pour autant aussi que j'ai abandonné. Cela donne beaucoup d'énergie et en même temps, quand on arrive à avancer, le succès est beaucoup plus beau à célébrer, en fait », se réjouit cette femme battante que l’on sent néanmoins contrariée par ce constat d’une discrimination au financement à qualité et compétence égales, voire, supérieures.Quand on arrive à avancer, le succès est beaucoup plus beau à célébrerLe succès de Zabbaan, Catherine Mounkoro l'apprécie également. Catherine est responsable d’une coopérative agricole de femmes à Gwadouman Goundo dans la commune de Koulikoro au Mali. Avec trente de ses collègues, elle récolte le mil, le pain de singe ou l'hibiscus pour fournir l'usine de Bamako.« Si c’est de la qualité, c'est sûr que ça va marcher sur le marché ! Nos produits partent en France, en Côte d'Ivoire, au Burkina, donc c'est une fierté pour nous, ça fait que la coopérative est reconnue au Mali. Tu sais que vraiment ces gens-là sont en train de mouiller le maillot, vraiment ! », s’enthousiasme Catherine.Ce projet intégré de l'agriculture jusqu'aux produits finis en magasin s'est fait avec l'expertise professionnelle de Aissata Diakité bien sûr, mais aussi avec un petit coup de pouce du programme Pass Africa, un programme de BPI France qui vise à accompagner et à conseiller les porteurs de projets comme celui-ci.Sébastien Pascaud, coordinateur du Pass Africa, en explique la philosophie. « Au travers du pass, on va accompagner des entreprises qui ont parfois cette double culture, et Aissata en est un exemple. C'est l'association du meilleur des deux mondes, avec une vision technique la plus développée à travers ses études. Et ces éléments-là, elle vient aussi les apporter pour déployer et partager la valeur entre les deux continents. »Zabbaan, une PME d'une ...