エピソード

  • La photographie, outil de propagande de la guerre d’Algérie
    2024/11/22

    Pour remonter aux origines d'une Algérie fantasmée saisie par l'objectif pendant la colonisation, pour bénir lesdites splendeurs de l'Empire français dans sa colonie-vitrine d'alors, pour saisir également l'utilisation de l'image pendant la guerre pour forger un culte de la patrie jusqu'à la riposte narrative des indigènes, Afrique mémoires d'un continent reçoit un historien français né en Algérie, Benjamin Stora.

    En compagnie de l’historien Benjamin Stora, auteur entre autres de « L’Algérie en guerre (1954-1962) : un historien face au torrent des images » (éd. Archipel).

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    Elgas : Avant la déflagration de la guerre en 1954, les photos qui existent sur l'Algérie montrent des paysages somptueux, les montagnes de Kabylie par exemple. Le but est contemplatif, part prenante d'un récit officiel, mais également l'iconographie qui règne alors quand aux temps heureux de la colonie, dont les blessures sont effacées ou paraissent tout simplement inexistantes. La narration est tout à fait nostalgique. Alger, la blanche, le bled rural, la paysannerie apportent une touche de pittoresque à cet ensemble et les albums font le portrait déjà partiel et partial qui rend une image dont on se gargarise en métropole. Benjamin Stora, vous consacrez la première partie justement de votre livre à cette période. Quel était l'enjeu alors de ce portrait si partial ?

    Benjamin Stora : D'abord, il faut se rappeler que ceux qui produisaient les images, c'étaient avant tout les Européens, ceux qui possédaient des appareils photographiques. Parce que pour fabriquer une image, encore faut-il avoir naturellement des appareils photo. Et c'étaient eux principalement qui se filmaient, qui filmaient les paysages. Et puis il y avait, bien sûr, aussi les administrateurs coloniaux, les photographes professionnels, et puis les cinéastes qui ont fabriqué un cinéma colonial.

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    39 分
  • Au Maroc à Aït-Ben-Haddou, dix siècles de l’histoire d’un ksar
    2024/11/15

    Reportage sur le site historique du ksar d'Aït-Ben-Haddou, village à flanc de colline du Sud marocain, trésor témoin d'une histoire de caravanes, de routes du commerce, de rencontres entre conquérants musulmans et tribus amazighes, et d'une architecture avant-gardiste.

    Avec la participation de l’anthropologue et historien Mustapha Qadery et de Loubna Mouna, directrice exécutive de l’association marocaine We speak Citizen et initiatrice de La maison de l’oralité de Aït-Ben-Haddou.

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    Elgas : Le ksar d'Aït-Ben-Haddou a été classé au patrimoine mondial de l'UNESCO en 1987. Le patrimoine est très bien préservé. En se baladant dans ce site historique, on a vu quand même que c'est pris d'assaut par les touristes. Comment gérer cette affluence, garder une certaine authenticité, ne pas érafler ce trésor architectural ?

    Mustafa Qadery : Oui, effectivement, on a vu le déferlement d'un nombre de touristes incroyable qui viennent visiter ce lieu grâce à ce classement. Il a poussé les politiques publiques marocaines dans le domaine de la culture et dans le domaine du tourisme à donner de l'importance à l'oralité. Ce classement a permis d'abord de mobiliser des fonds pour reconstruire, remettre les choses en l'état, doucement, et permettre à des gens du coin de vivre, c'est-à-dire faire de l'hébergement, de la restauration et de l'artisanat. Ça a permis aux artisans qui avaient abandonné leurs anciens métiers à cause du plastique, de revenir à l'artisanat ancien, de le revivifier. Et du coup, on a sauvegardé un savoir-faire extraordinaire, ce que l'UNESCO appelle les trésors humains vivants. Il y a plus de clientèle. Merci le patrimoine, merci le classement, merci le tourisme qui offre la possibilité aux gens de trouver une nouvelle opportunité de vivre dignement avec le fruit de leur travail. Ce ne sont pas des choses qui s'enseignent dans des écoles de formation. C'est un système de formation de père en fils, comme on dit. Et c'est comme ça que ça a redonné vie à ce lieu. Et en plus, il y a le cinéma. Les gens du cinéma ont trouvé quelque chose de fantastique, je crois. Ali Baba et les 40 voleurs dans les années 50 avec Fernandel. Ensuite, ça a enchaîné avec Laurence d'Arabie en 60, je crois.

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    39 分
  • À Aït-Ben-Haddou, l’oralité amazighe comme transmission de la mémoire
    2024/11/08

    Afrique mémoires d’un continent fait escale à Aït-Ben-Haddou près de la ville de Ouarzazate, dans le sud marocain. Petit écrin d’architecture et d’histoire, Aït-Ben-Haddou abrite la Maison de l’oralité qui a impulsé à la fin du mois d’octobre le festival Izouran. Comment mieux transmettre la mémoire et privilégier la transmission orale aux générations futures ? Quelle place occupe l’oralité dans les sociétés amazighes ?

    À travers l’observation des rites, danses, chants, tissage, la Maison de l’oralité se veut un lieu de reconnaissance de la culture locale.

    Avec Loubna Mouna, directrice exécutive de l’association marocaine We speak Citizen et initiatrice de La maison de l’oralité de Aït-Ben-Haddou et Awa Ly, chanteuse franco-sénégalaise.

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    39 分
  • Migrations étudiantes ouest-africaines au XXè siècle
    2024/11/01

    Chiffres, flux, objectifs, enjeux, accueil, dates-clés, désirs des étudiants… Afrique, mémoires d’un continent retrace ce dimanche les parcours des étudiants africains au Sahel. Qui sont-ils et d’où viennent-ils ? Quels sont les grands pôles estudiantins pré-indépendances et quelles seront leurs nouvelles destinations une fois la libération acquise ?

    Quelles conséquences ces écoles d’excellence auront-elles dans les sociétés ouest-africaines ? Une émission enregistrée à l’occasion de la 12è édition des Géopolitiques de Nantes.

    Avec Niandou Touré, sociologue malien, spécialiste des questions migratoires et rédacteur en chef de la revue Migrations Société.

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    49 分
  • Comprendre la crise anglophone au Cameroun
    2024/10/25

    Depuis 2016, un conflit oppose le gouvernement aux groupes séparatistes des deux régions anglophones du Cameroun : le Nord-Ouest et le Sud-Ouest. Commencée par une grève d'avocats et d'enseignants de ces régions, la crise a peu à peu glissé vers une demande de sécession. Mais ce conflit n'est pas récent, car il trouve ses origines dans la colonisation et les mouvements de décolonisation qui s'en sont suivis. Comment comprendre la crise d'aujourd'hui sous le prisme du passé ?

    Avec Simon Munzu, ancien diplomate et acteur de la société civile et Emmanuel Tchumtchoua, enseignant chercheur à l'Université de Yaoundé.

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    39 分
  • Sahara occidental, histoire d’une terre de convoitises
    2024/10/18

    Au cœur des convoitises géopolitiques sous-régionales, le Sahara occidental fait partie des conflits de basse intensité qui perdurent sur le continent depuis près de 50 ans. Ancien territoire sous domination espagnole, cette région désertique est au cœur d’un conflit entre plusieurs belligérants : le royaume du Maroc et le front Polisario (Front populaire de Libération de la Saguia el Hamra et du Rio de Oro), soutenu par l’Algérie et la Mauritanie.

    Depuis la grande marche verte initiée par Hassan 2 en novembre 1975, le conflit a connu plusieurs temps forts, avec notamment la proclamation de la RASD (République arabe sahraouie démocratique).

    De cette région méconnue de laquelle ne filtrent que très peu d’images, RFI raconte l’histoire d’un conflit, des revendications, des acteurs passés comme actuels, l’état d’une situation fluctuante ainsi que l’implication plus ou moins directe de puissances occidentales et d’institutions africaines.

    Avec l’historien Emmanuel Alcaraz, spécialiste de l’histoire contemporaine de l’Afrique du Nord.

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    Elgas : Je vous propose ici de faire le portrait de ce territoire, d'abord pour commencer de sa géographie, de son histoire coloniale. Qu'est-ce que le Sahara occidental ? Est-ce que d'ailleurs cette terminologie est juste?

    Emmanuel Alcaraz : Moi, je dirais qu'on peut l'appeler le pays des Blancs. En fait, c'est un no man's land entre le Maroc et l'Adrar, qui est une région de la Mauritanie. Ça a toujours été dans l'histoire. Avant la colonisation espagnole, c'était un espace tampon qui était un refuge pour des tribus guerrières. La ville de Smara était un peu la capitale religieuse où il y avait un saint marabout qui s'appelait Ma el Aïnin, qui prêchait le djihad contre tous les impérialismes européens.

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    39 分
  • Soudan du Sud, histoire d’un conflit sans fin malgré l’indépendance
    2024/10/11

    Le 9 juillet 2011, des dizaines de milliers de Sud-Soudanais célèbrent l’indépendance de leur pays après la prestation de serment de Salva Kiir, le premier président de Soudan du Sud indépendant. Deux ans après ce vent d’espoir, le pays retombe dans une guerre civile meurtrière, qui génèrent quatre millions de déplacés et près de 400 000 morts. Mais avant d’en arriver là, le Soudan du Sud connait une succession de violences et de guerres civiles.

    Quelle est l’histoire du conflit au Soudan du Sud et quelles en sont les causes historiques ? Pour quelles raisons l’indépendance n’a-t-elle pas ramené la paix dans le pays ?

    Avec Emmanuelle Veuillet, chercheuse à l’EHESS (École des hautes études en sciences sociales) et Elena Vezzadini, chargée de recherche au CNRS (Centre national de recherche scientifique).

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    39 分
  • Tigré, aux origines d’une guerre fratricide
    2024/10/04

    Plus de 600 000 morts, des millions des déplacés et menacés de crise alimentaire, le conflit du Tigré, déclaré en novembre 2020, a déchiré l’Éthiopie et continue aujourd’hui encore à saper les fragiles équilibres d’un fédéralisme national remis en question chez ce géant de la corne du continent. Malgré le drame de cette guerre depuis 4 ans, le conflit est peu médiatisé, méconnu du grand public, qui peine à en saisir le sens, les motivations et les perspectives de résolution.

    Plongée dans ce tragique huis-clos pour comprendre et remonter aux origines et à la source.

    Avec la participation de Eloi Ficquet, anthropologue à l’EHESS (École des Hautes études en sciences sociales).

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    39 分